ICO -< ICT) = 00 =m so cn Presented to the librarv of the UNIVERSITY OF TORONTO
ICO -< ICT) = 00 =m so cn Presented to the librarv of the UNIVERSITY OF TORONTO h MRS. MAURICE DUPRr! MANUELS D'HISTOIRE DE L'ART LES ARTS DU TISSU Manuels d'Histoire de l'Art Publiés sous lu direction de M. HENRY MARCEL ADMINISTRATEUR GÉNÈUAL II E LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE \\>:IKN DIRECTEUR DES BEAUX- A RTS L'objet de cette publication est de retracer, dans une suite d'ou- \ rayes distincts, l'histoire et révolution de chaque forme d'art, depuis les premiers essais jusqu'à l'état actuel, à travers les milieux divers et les époques successives où elle s'est développée. PARU LA PEINTURE. Des Origines au XVI e siècle, par Louis HOUKTICQ, agrégé de l'Université. Un volume illustré de 171 gravures. LA GRAVURE, par Léon ROSENTHAL, docteur es lettres, profes- seur au Lycée Louis-le-Grand Un volume illustré de iTi gravures. EJV PRÉPARATION : La Peinture, du XVI' siècle à nos jours, I vol — La Musique, I vol. - La Sculpture, 2 vol. — L'Architecture, 2 vol — Les Arts du Métal, I vol - Les Arts de la Terre, I vol. — Les Arts du Bois, I vol. MANUELS D'HISTOIRE DE L'ART LES ARTS DU TISSU GASTON MIGEON Conservateur des objets d'Arl du Moyen âge el de la Renaissance au Musée du Louvre. Ouvrage illustré de 175 gravures. PARIS LIBRAIRIE RENOUARD — 11. LAURENS, ÉDITE1 R 6. HUE DE TnlIiN'îN, (') 1909 Tous droits de traduction el de reproduction réservés pour tous pays, INTRODUCTION Il est fort difficile <!•' distinguer dans les ailleurs anciens les divers pro- cédés dont ils entendent parler, pour distinguer les différents genres de lissas : sont-ce des tapisseries, dans lesquelles le dessin est ouvré méca- niquement en même temps que le fond sur un métier? sont-ce des bro- deries où le décor est appliqué à la main sur un fond préalablement ouvré? sont-ce des tissus ou des brochés, lissages el brochages étant exécutés mécaniquement à l'aide d'un métier qui répèle indéfiniment les mêmes motifs ? Peut-on dénommer tapisseries, les étoffes de lin fabriquées sur les métiers des anciens Egyptiens du temps des Pharaons? Chaque historien s'est repassé la citation d'une peinture murale de l'hypogée des Béni Hassan, antérieure de trois mille ans à nuire ère, où se trouvent repré- sentées deux femmes devant un métier à lisser qui, comme notre métier à liante lisse, présente la chaîne verticale avec les bâtons de croisure. Trois fragments de tissu du musée égyptien du Caire, provenant du tom- beau de Thoutmosis IV, fouillé par M. Davies en 1903, nous révèlent une technique d'une singulière finesse, 1500 ans avant noire ère. — Tapisse- ries également les tissus fabriqués chez les Babyloniens, les Assyriens et les Perses, et M. Lessing s'occupant de l'art du lapis en Orient, croyait avoir retrouvé des prototypes très archaïques représentés dans les bas- reliefs autrefois peints qui couvraient tous les murs du palais de Ninive. Nombreux sont les textes des écrivains de l'antiquité latine proclamanl la magnificence déployée par Babylone et Ninive dans celte branche de l'art textile, dans Apollonius de Tyane, dans Philostrate, dans Pline, dans Lucrèce, dans Piaule, dans Silius Italiens, dans Martial; on en retrouvera toutes les citations à l'article « Phrygio » du Dictionnaire des antiquités de Saglio. Les mois de « babylonica peristromata » reviennent sans cesse i 2 INTRODUCTION dans leurs écrits, mais ce ne sont que des mots, que ne suivent jamais les moindres explications, ni descriptions. Les récits de voyage ou les écrits didactiques des Anciens sont toujours d'une imprécision absolue, et ce sont îles références qui demeureront toujours vagues. A aucune époque, un n'eul dans l'antiquité le sens archéologique, le souci, quand on parlait «les choses, d'en donner une description totale et exacte, qui pûl servir, dans un avenir plus ou moins lointain, à reconstituer la forme et le sens des choses disparues ou anéanties. Quand on consulte le Thésaurus d'Henri tëstienne, on trouve une foule de mots grecs synonymes qui indiquent quelle place la peinture en matières textiles tenait dans la civi- lisation hellénique. Mais je défie hien qu'on en puisse identifier un seul possible il traduire par le mot exacl de ci tapisserie », tel que nous l'en- tendons de nos jours. C'est un thème aimable de développement littéraire que de rappeler la patience avec laquelle les épouses grecques, dans les gynécées, tissaient les vêtements des héros, ou les tentures destinées à prendre place dans les sanctuaires. C'est Hélène qui, selon ['Iliade, représentait sur le tissu les combats livrés autour de Troie: c'est Calypso ou Circé selon l'Odys- sée, charmant leurs loisirs en faisant courir la navette d'or sur leurs métiers C'est Pénélope donnant pour raisons à ses atermoiements le tra- vail de tissage qu'elle accomplissail pendant le jour, qu'elle défaisait pen- dant la nuit . Ici encore une représentation figurée d'un monument existant de nos jours, a beaucoup servi aux historiens du tissu, qui y ont vu la preuve que la tapisserie existait hien au temps de Périclès : c'est un vase trouvé à Chiusi, exécuté environ quatre cents ans avant l'ère, et sur lequel se trouve représenté un métier à chaîne verticale assez analogue à celui que nous avons rencontré sur les murs de l'hypogée de Béni Hassan. Il est hien évident que c'est d'après les peintures de vases, qu'on devrait cher- cher à identifier les divers tissus qu'on y voit figurés. Il esl assez prohahle que jusqu'au V e siècle avant l'ère, ce dut être la broderie le procédé le plus courant. A partir de ce moment il semble hien qu'on ail préféré les purs l issus, ainsi que le prouvent quelques frag- ments du Musée de l'Ermitage datant du 111 e ou u" siècle avant notre ère, trouvés au l'ours de fouilles du tombeau des sept frères à TembrioQch, province de Kouban, au NL-E. de la mer Noire, avec de curieuses ran- gées i\r canards sur fond romje 'Comptes rendus de la Commission archéologique de Saint-Pétersbourg, 1878-1879, p. 13 INTRODUCTION 3 M. de Ronchaud, dans un livre de profonde érudition, La Tapisserie dans l'antiquité, a consacré tout un long chapitre au rôle que joua la tapis- serie dans la décoration intérieure des monuments grecs, dans le Temple. au Théâtre, dans les Palais. Phidias aurai! eu large ni recours à la tapisserie pour compléter la décoration du Parthénon, dont il étail non seulement le sculpteur de marbre, niais aussi le grand ordonnateur-déco- rateur. M. de Ronchaud, de façon intéressante, mais un peu à la Viollet- le-Duc, s'esl plu à reconstituer ainsi, en citant d'ailleurs de nombreux textes, la décoration intérieure du temple célèbre. Des tapisseries, paraît- il. flottaient entre les colonnes du naos, elles représentaient des épisodes de la bataille de Salamine ; une galerie était décorée de tapisseries ornées d'animaux monstrueux el de chasses dans le goût oriental: des portières représentaient l'histoire de Cécrops et de ses tilles: les portiques étaient également ornés de tentures: il y en avait même aux galeries du péri- style, comme aux galeries de la Cella. Enfin, au-dessus de la célèbre sta- tue de Pallas Athéné, s'élevait une sorte de tente formée de tapisseries représentant le ciel avec ses constellations. Tout cela est d'une charmante ingéniosité', mais comment y voir autre chose que de séduisantes hypothèses"? J'admets qu'il v ait eu tissage sur des métiers à chaînes verticales, et non pas brochages, ni broderies. .Mais qui nous dil en quelles matières était exécuté le tissu? N'étaient-ce pas des tissus de lin, ou de soie ? Dans tous les cas aucune preuve réelle four- nie par un fragment de tissu provenant de ces lointaines époques, n'est venue nous convaincre que la tapisserie, telle que nous la comprenons de nos jours, existait déjà, étail pratiquée par les peuples dont nous venons de parler. Il n'est cependant pas impossible qu'aux premiers temps de l'ère chré- tienne, les Romains aient connu la pratique de la tapisserie de haute lisse, car, pour la première fois, nous rencontrons dans un auteur latin une description très précise qui nous dévoile une pratique de métier très ana- logue à celle de la haute lisse. C'est dans Ovide, au livre VI des Méta- morphoses, quand il nous décrit les métiers de Minerve et d'Arachné. « Aussitôt prenant place l'une vis-à-vis de l'autre, .Minerve et Arachné » tendent chacune les lils légers qui forment la chaîne, el les attachonl » aux métiers; un roseau sépare les lils Au milieu glisse la trame qui, « conduite par la navette affilée, se déroule sous leurs doigts, s'entrelace « à la chaîne, et s'unit avec elle sous les coups du peigne aux dents « aiguës. L'une et l'autre se hâtent, et la robe repliée autour de leurs INTRODUCTION « seins, les habiles ouvrières pressent le mouvement rapide de leurs « mains... Sous leurs doigts l'or flexible se mêle à la laine, et des bis- « toires empruntées à l'antiquité se déroulent sur le métier. » Si nous trouvons là le témoignage le plus certain de la pratique de la tapisserie de haute lisse aux temps antiques, il faut en admirer la pré- uploads/Litterature/ les-arts-du-tissu.pdf
Documents similaires










-
77
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 12, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 27.4609MB