LE PIEGE : SOMMAIRE 2 - Dédicaces et exergues 4 - Du blé et du sang (pour préfa

LE PIEGE : SOMMAIRE 2 - Dédicaces et exergues 4 - Du blé et du sang (pour préface) 6 - portraits-photos en 1961 et 1994 7 - PREMIERE PARTIE : LE SURVOL 9 - La Jeunesse 19 - "Un an d'Algérie" 25 - Guérir l'amnésie 32 - La Casbah d'Alger 39 - Le boxeur et la vieille 45 - L'absente de l'Histoire 59 - 2 femmes algériennes : photos de M.Garanger (1960) 60 - Pierre Seghers : La gloire, l'Algérie 61 - DEUXIEME PARTIE : LE BLED 62 - Eoch - Duval 68 - Breton 73 - El Chantier 79 - Une société "regroupée" 86 - Soukh el Khémis el Djedid 92 - Le monde "askri" 98 - L'Algérienne 106 - L'Algérien 110 - Le trou noir 115 - La fièvre 125 - TROISIEME PARTIE : LE PIEGE 134 - bibliographie sommaire 135 - itinéraires en Algérie 136 - plan de Sidi-Nahmane 137 - Algérie - Palestine (pour postface, fin 2011) 1 - à ma fille Juliette-Marina et à sa génération, - à la mémoire de l'anonyme fellah Algérien, que je vis être torturé par un officier Français à Sidi-Nahmane, en septembre 1959. * ...J'assiégerai leur "çà ne me regarde pas, moi" avec mon angoisse. Je briserai leur sommeil avec mes feux d'artifices indécents, horribles. Des fusillades innombrables tomberont sur les passants indifférents Jusqu'à ce qu'ils se mettent à débattre Jusqu'à ce qu'ils commencent à se demander ... Moi, ils ne pourront plus me tuer. Mais, je pense, les seuls à comprendre, peut-être, seront les enfants... Les enfants appelleront les choses correctement Sans romantisme, sans anagrammes d'âges, Foudroyés par le savoir de la solitude, de la force, Que nous avons acquis si tard. ... Et alors rien ne sera resté de moi Mais je me serai dilatée dans tous les fleuves du monde ... Et mon corps s'apaisera Entouré de ton souvenir Et de la vie ensoleillée. MARINA (extraits de "État de Siège") 2 Ce poème a été rendu célèbre par le compositeur Mikis Théodorakis, qui fut emprisonné par le "régime des Colonels" de Grèce en août 1967, dans la sinistre prison d'Averoff. Après quelques jours et par des moyens mystérieux, lui parvint un message inattendu, envoyé de la prison des femmes. C'était, sur un bout de papier mille fois plié, ce texte, écrit en lettres minuscules, presqu'illisibles, avec, à la fin, un prénom : "Marina", pseudonyme d'une jeune fille de vingt ans, qui avait été torturée après son arrestation. Le compositeur, bouleversé par ce cadeau, mais démuni d'instruments de musique trouva le rythme de sa mise en musique en frappant sur les barreaux de sa cellule : On raconte que les détenus de droit commun faisaient silence afin de le laisser ainsi "écrire" sa partition! Dès sa libération, Théodorakis enregistra cette œuvre au piano, en chantant lui-même le poème. Plus tard, il y consacra une place centrale dans son œuvre symphonique, sous le nom de "État de Siège", ce poème étant magnifiquement interprété par Maria Farandouri, en langue grecque, bien sûr... NOTE - Pour autant que ma mémoire soit fidèle - mais l'imaginaire est, bien pire que l'oubli, ennemie de cette fidélité - toutes les anecdotes ici relatées sont exactes, ainsi que les noms, prénoms ou surnoms des personnages cités. La seule exception notable concerne "le parrain Jean", personnage maquillé volontairement pour des raisons personnelles. 3 -pour préface- du blé et du sang - XVII° siècle - avatar de siècles de croisades, les "barbaresques" écument la Méditerranée : l'une de ses bases est Alger.(cf. Molière :"Qu'allait-il faire dans cette galère ?"). - Fin XVIII°- début XIX° - Alger livre au Directoire d'importantes quantités de blé, impayées. Ni Napoléon, ni Louis XVIII ni Charles X ne veulent payer ce blé. D'où, en 1827, le célèbre "coup d'éventail" du Dey d'Alger... - 1830-1847 - Conquête militaire de l'Algérie. Insurrections, révoltes, émeutes se succèdent (1850-52, 1864,1871, 1881, 1891...), cependant qu'éclate en 1867-68 une épouvantable famine, par manque de blé. - 1914-18 - 173.000 "indigènes" sont envoyés à la 1° Boucherie Mondiale -119.000 autres viennent travailler en France : 1° immigration maghrébine. - 1919-44 - La lutte politique pour l'Indépendance se réorganise autour de l’Émir Kaled, puis Ben Badis, Ben Djelloul, Messali Hadj, Ferhat Abbas. En octobre 1920 éclate une seconde grande famine. - 1942 - L'Algérie pétainiste livre du blé à Hitler (cf. Camus, Actuelles 3) - 1943 - L'Algérie gaulliste forme l'Armée d'Afrique, de Juin : De Cassino à Berlin, (puis "Le Tonkin"...) des dizaines de milliers de soldats Algériens acquièrent une formation précieuse... - 1945 - Troisième famine...et succès populaire du nationalisme : "Les amis du Manifeste de la Liberté" (fondé le 14 mars 44) a 100.000 adhérents un an plus tard. Messali Hadj est déporté le 23 avril 45. 4 - 8 MAI 1945 - Pour fêter la victoire, les Algériens manifestent un peu partout au nom de "A bas le fascisme et le colonialisme". Il y a une centaine de morts européens. Les représailles militaires, notamment à Sétif et Guelma, font en quelques jours entre 15 et 45.000 morts Algériens: fossé définitif, vrai début de la guerre d'Algérie, le jour de la fin de la 2° Boucherie Mondiale! - Oct.47- Triomphe des nationalistes aux élections, reportées, à l'Assemblée Algérienne nouvellement créée (2 collèges). -1948 - Grossier trucage de Naegelen (Gouverneur Général) des élections du 2°Collège : 17 sièges aux nationalistes, 41 à des candidats obscurs... -1950- Arrestations de nationalistes clandestins ("O.S"). -1952 - Pacte entre organisations nationalistes du Maghreb ; Nasser fonde la République d’Égypte - futur grand-arrière de la libération maghrébine. -14 Juillet 1953 - Manifestation parisienne d'Algériens. La police en tue 6. -Mars 1954 - "Comité Révolutionnaire pour l'Unité et l'Action", futur FLN . – 1°NOVEMBRE 1954 - L'insurrection éclate et devient rapidement la Guerre d'Indépendance de l'Algérie, Révolution Algérienne qui durera plus de sept ans. – 3 juillet 1962 – Enfin... Indépendance de la République Algérienne. Bilan vraisemblable de la guerre : UN DEMI MILLION de morts.(+ Un million de "rapatriés" + Un million d'immigrés maghrébins en France ) Bilan économique : L'Algérie exsangue importe du blé français... 5 6 Première Partie : Le Survol Ainsi les années s'écoulaient en ce siècle mauvais et s'écoulent encore. Henri Michaux "Le 25 janvier 1952, au centre de sa vie de bonheur, au centre de cette ville de malheur, Place Champollion, Ismaïlia, Égypte, l'enfant en sandales, chemisette et short blancs, ne peut se rendre à l'école des Frères de l’Éducation Chrétienne : Il est face à un charnier d'hommes, de femmes et d'enfants massacrés. Que le massacreur britannique a rassemblé là, tant pour l'exemple terroriste que pour l'enlèvement des corps par les survivants de la famille. L'enfant "roumi" reconnaît l'une de ces familles, qui emporte la dépouille d'un enfant arabe : son copain Mahmoud, Mahmoud son copain, son grand copain d'école buissonnière !" Je cherche toujours mon copain Mahmoud, en 1994. Cette vision de la Place Champollion en charnier, qui bouleversa ma vie il y a 42 ans, j'ai pu l'écrire à la troisième personne du singulier dans le texte ci-dessus... issu de mes archives inédites : A la première personne du singulier, j'avais déjà relaté ce drame fondateur de ma vie, à l'occasion 7 de deux essais auto-publiés . En 1979, "L'Algérienne d'Espoir" et en 1991 "Rue des Arts de la Paix". Le premier texte fut écrit au retour de mon quatrième séjour en Algérie (où je fus témoin du deuil national de Boumediene) et le second au cours de l'épouvantable Guerre du Golfe...: Plus sereinement ici - mais à la première personne du singulier! - j'essaie de faire le point sur ma vie d'Occidental atypique (familier de l'Orient Arabe) face à la guerre Occident-Orient, dont l'Algérie est la facette que je connais la mieux. Sérénité ?... pas vraiment : S'il était normal que cet essai s'ouvre ainsi, sur ce "spectacle" traumatisant de mon enfance, Place Champollion, il était fatal que ce travail d'écriture se heurte à un autre "spectacle" traumatisant, dont je fus témoin à vingt ans : Trente-cinq ans après les faits, j'avoue avoir vu, de mes yeux vu, un Algérien torturé par un officier Français, début septembre 1959, à Sidi- Nahmane. Je n'en ai pratiquement jamais témoigné. Comment, pourquoi, avoir tu ce témoignage si longtemps ? Pourquoi, ici, enfin rompre ce terrible silence ? : Pour avoir été "pris au piège", que je veux dénoncer ici... Inconsciemment, ce non-dit, ce refoulement, a dû "sur- déterminer" ma vie entière, jusqu'à aujourd'hui. Aujourd'hui, avec cet écrit, j'ai l'impression d'enfin voir le bout d'une auto- psychanalyse, ou plus simplement d'enfin pouvoir mettre au net - pour ma fille Juliette et sa génération - une sorte de bilan historique de son père - et de sa génération - qui fut prise au piège de la guerre d'Algérie. Demain, espérons-le ensemble, il n'y aura plus en Algérie ni ailleurs de guerre, de viol, de torture. Ni de tourisme "ringard". Demain, nous serons tous touristes, mon frère, ma sœur. Tous amoureux de notre Bille-Terre, dont l'Algérie est un fleuron de uploads/Litterature/ le-piege-08-dec-2011.pdf

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