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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/271318397 La traductologie, la traduction naturelle, la traduction automatique et la sémantique Article in Cahier de Linguistique · January 1973 DOI: 10.7202/800013ar CITATIONS 54 READS 1,004 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Machine Translation View project Translatology View project Brian Harris Universidad de Valladolid 22 PUBLICATIONS 542 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Brian Harris on 11 October 2017. The user has requested enhancement of the downloaded file. Cahier de linguistique Document généré le 11 oct. 2017 07:17 Cahier de linguistique La traductologie, la traduction naturelle, la traduction automatique et la sémantique Brian Harris Problèmes de sémantique Numéro 2, 1973 URI : id.erudit.org/iderudit/800013ar DOI : 10.7202/800013ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Presses de l'Université du Québec ISSN 0315-4025 (imprimé) 1920-1346 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Brian Harris "La traductologie, la traduction naturelle, la traduction automatique et la sémantique." Cahier de linguistique 2 (1973): 133–146. DOI : 10.7202/800013ar Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique- dutilisation/] Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Les Presses de l’Université du Québec, 1973 LA TRADUCTOLOGIE, LA TRADUCTION NATURELLE, LA TRADUCTION AUTOMATIQUE ET LA SEMANTIQUE1 I La distinction entre langage et métalangage est bien connue^; les notions que sous-tend meta sont importantes pour l'épistémologie de la linguistique. A partir de cette premiere notion, nous distinguerons maintenant les opérations linguistiques des meta-opérations linguistiques. Une langue se compose d'éléments de vocabulaire, dans un sens large du terme vocabulaire, et de règles de grammaire. Les éléments peuvent être, soit physiques (par exemple, les sons de la parole), soit abstraits (par exemple, les phonèmes). Ce système reste potentiel, jusqu'au moment où un sujet parlant, émet un énoncé et, de ce fait, met le système en opération. Empruntons un terme à l'informatique — après tout, quel auteur technique ne parle pas de nos jours du hardware, du softwarey etc.; à notre tour, nous parlerons de l'implantation du système. En fin de compte, c'est la parole qui assure la réalité, parce que la parole oblige une implantation du système. L'implantation est une opération. Par exemple, l'opération qui consiste à énoncer des sons s'appelle la prononciation. Ainsi, dans la hiérarchie que nous essayons d'établir, l'opération est effectuée par un sujet parlant dans 1. Le point de départ de cette conférence est le livre de A. Ljudska- nov, Traduction humaine et traduction automatique, 2 fascicules, Dunod, Paris, 1969. 2. Voir p. 219-240, article de J.-J. Nattiez. 134 problêmes de sémantique une situation normale. Il n'est pas nécessaire que le sujet parlant dans une telle situation soit conscient du système qu'il implante. Cette inconscience est une vérité de La Palice en linguistique. Pro- nonciation et phonologie sont, tous les deux, des termes qui appartien- nent au metalangage linguistique. Néanmoins, le premier se rattache à une opération linguistique tandis que le second se rattache à une méta- opération d'ordre analytique. La traduction est une opération linguistique de premier niveau, c'est-à-dire une opération pratiquée par le sujet parlant sans même qu'il en soit conscient. La traduction se place ainsi au même niveau que la prononciation. Par contre, si on ne fait pas la traduction, mais par contre on en parle, lorsqu'on analyse en tant que linguiste, ce qu'est la traduction, on atteint alors un niveau égal à celui de la phonologie par rapport à la prononciation. Comment dénommer cette méta-opération ? Dans un autre domaine de la recherche, l'élaboration d'un langage de documentation pour la linguistique^, nous avons constaté plusieurs lacunes dans la terminologie de la linguistique dont, justement, le manque d'un terme pour distinguer l'analyse linguistique de la traduc- tion. Pour pallier à cette carence, Nida a titré son ouvrage le plus important sur le sujet, The Sciences of Translation^-, et Cat ford a intitulé un ouvrage aussi important, The Linguistic Theory of Transla- tion^ . De telles périphrases ne font que souligner le besoin d'un terme plus concis. Imaginez-vous, si chaque fois qu'on voulait parler de phonologie, il fallait dire 'la science linguistique de la pronon- ciation" ! Nous proposons donc un néologisme pour combler la lacune. Nous conserverons traduction pour l'opération que pratique le traducteur, 3. B. Harris, "A justification and a suggestion for a linguistics", documentation language", Cahiers linguistiques d'Ottawa, n° 1, 1972. 4. E. A. Nida, Toward a Science of Translation, Brill, Leiden, 1964. 5. J. Catford, A Linguistic Theory of Translation, Oxford University Press, London, 1965. traductologiej traduction> sémantique 135 mais adopterons traductologie pour toute référence à lfanalyse linguis- tique du phénomène. Dans le langage courant, on emploie traduction dans tous les con- textes. En effet, toutes les distinctions conceptuelles nécessaires à cette discussion ne sont pas encore établies : la dichotomie traduction/ traductologie laisse toujours ambigu le mot traduction. Si la traduc- tion est, comme le souligne Ljudskanov, une opération, ce terme signi- fie également le résultat de cette opération. Parlons donc de la traduction tout court, c1est-à-dire de l'opéra- tion traduisante, du texte traduit, qui en est le produit, et de la tra- ductologie, qui constitue l'analyse de la traduction, de l'opération traduisante — analyse linguistique et, éventuellement, psycholinguis- tique. Ensuite, puisque l'important dans cette terminologie n'est pas la nomenclature mais la compréhension des concepts qui s'y rattachent, nous nous attaquerons à titre de"traducfcologue"au concept de traduction. Ljudskanov, vers la fin du premier fascicule de son ouvrage, ajoute la note suivante : Grâce à une certaine intuition et à une certaine habitude, chaque sujet bilingue traduit, d'une manière ou d'une autre. Par consé- quence, la science de la traduction humaine, en principe, n'avait pas à s'occuper de la question : "Comment apprendre à l'homme à traduire6". En effet, cette constatation mérite une place de premier plan. On peut l'illustrer par des observations empiriques. Les enfants d'une famille chinoise d'Ottawa, la famille H., outre le chinois qu'ils connaissent comme langue maternelle, apprennent pro- gressivement l'anglais parce qu'ils rencontrent des enfants anglophones et fréquentent la maternelle anglaise. L'aîné parle déjà à cinq ans un anglais presque normal pour un enfant de cet âge, tandis que le cadet, âgé de trois ans ne parle encore que le chinois avec quelques mots iso- 6. A. Ljudskanov, 1968, Traduction humaine et traduction automatique, fascicule 1, p. 50. 136 "problèmes de sémantique lés d'anglais. Il est donc possible de bavarder avec l'aîné, mais la barrière des langues rend difficile la communication avec le cadet. Sauf que le problème du cadet est tout de suite résolu lorsque son frère est présent. Chaque fois que le cadet baragouine quelque chose en chi- nois, il suffit de demander à l'aîné : "Que désire ton frère ?"; et pour lui répondre ou lui transmettre une information, il suffit de dire : "Dis ceci à ton frère". C'est un canal de communication efficace, qui permet de formuler une hypothèse selon laquelle la faculté de traduction , ou en terminologie chomskienne, la compétence (en traduction), existe déjà chez tout enfant normal et bilingue de cinq ans. A quel âge exac- tement, est-ce que cette compétence s'établit ou s'éclôt chez l'enfant ? Sans pouvoir répondre à cette question, nous voudrions en souligner la pertinence parce qu'elle apportera probablement la découverte que la traduction est une des compétences les plus répandues et les plus élé- mentaires de tout l'éventail de notre comportement linguistique. Une expérience connexe consistait à demander cette fois à l'aîné, non pas de dire ce que son frère voulait exprimer, mais de le traduire. Alors il restait embarrassé. On peut en conclure qu'il savait traduire, mais ne connaissait pas le métaterme traduire. On ne l'avait pas rendu conscient de l'opération qu'il faisait. A notre première question sur l'apprentissage des opérations de traduction, s'en ajoute donc une autre, plutôt piagienne : "A quel âge est-ce que le concept de traduction se forme chez l'enfant bilingue ?" Faute d'une documentation plus rigoureuse sur ce qui nous semble un phénomène digne d'intérêt dans l'apprentissage des langues, revenons plutôt au cas des deux enfants chinois. Considérons la façon de tra- duire chez l'aîné. Il ne part pas d'un texte écrit, mais fait le tout par la parole. II ne traduit pas au fur et à mesure que son frère parle; au contraire, il attend la fin de chaque mini-discours pour ensuite en rendre tout le contenu à la fois. Or, dans les écoles de traduction on considère que l'interprétation parlée du discours parlé, que l'on appelle 1'interprétation par opposition à la traduction écrite, traductologies traduction3 sémantique 137 est plus difficile à pratiquer que la traduction par écrit. Plus en- core, l'interprétation simultanée, c'est-à-dire la traduction qui se déroule au moment uploads/Litterature/ latraductionnaturelle-1973.pdf

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