Ni centro, ni perifería : Fernando Iwasaki y Japón a través de España, aparta d
Ni centro, ni perifería : Fernando Iwasaki y Japón a través de España, aparta de mi estos premios commenter dyonisiaque Pour une journée d’étude sur le thème des « périphérie(s) dans les imaginaires & les récits latino-américains contemporains », Fernando Iwasaki Cauti semble le candidat idéal tant son œuvre repose sur un décentrement perpétuel, une désorientation ludique sur les plans du style, du lexique, des thèmes, des médias convoqués et des aires géographiques impliquées. Écrivain nikkei lui-même « périphérique » comme ont pu le qualifier Bernat Castany Prado et le quatrième de couverture de son Las palabras primas (Páginas de espuma , 2018), ou « excentrique » comme l’a déclaré Francisca Noguerol, auteur issu de grands-parents japonais, italien et équatorien, né au Pérou et résidant à Séville, il écrit dans « Mi poncho es un kimono flamenco » (2007) : « ¿Por qué hay que ser de un solo país cuando se puede ser de todos y de ninguno? ». C’est pourtant ce multiple décentrement soigneusement cultivé qui le rend difficile à saisir, tant ce caractère protéiforme offre réecrire de faux points d’accroche à l’heure d’envisager son œuvre sous l’angle de ce qu’elle exprime au sujet de sa position d’écrivain face à quelques binômes centre/périphérie que les études postcoloniales ont pu schématiser jusqu’ici : Europe/Amérique latine, Espagne/Pérou, et dans le cadre des asian studies, Péruviens/métis (nikkei, tusán, descendants d’immigrés venus du Moyen- Orient.). tr ansition iwasaki sans centre ni periphérie Quelques élément biographiques d’abord. En 1985 Iwasaki obtient une bourse pour des recherches dans les archivas de las Indias en Espagne, il retourne au Pérou en 1986 puis s’installe définitivement à Séville en 1989. Il a cessé ses activités d’historien et il se consacre à l’écriture et à la philologie. Bibliographie. Iwasaki sait peu de chose de son grand-père paternel japonais, si ce n’est qu’il est né en 1878 à Hiroshima et mort à Lima en 1942. De son oncle Lucho, il a appris que son grand-père était d’une famille dissidente de la Restauration Meiji, exilée à Paris, et obligée de s’exiler de nouveau au Pérou lorsque s’ouvrit l’ambassade japonaise en Europe, et d’y subir les persécutions antijaponaises durant la WW2. (la lengua paterna, 12). il a des origines italiennes du côté de sa mère. Son installation à Séville l’a forcé à changer son regard sur ses origines multiculturelles et c’est alors qu’il s’est rendu compte d’à quel point il était japonais, car, comme il l’explique dans Mi poncho es un kimono flamenco (2005), lorsqu’il est venu en Espagne le pays n’était pas habitué à des noms aux consonances exotiques, au contraire du Pérou où c’était la norme. Le regard des autres lui a régulièrement imposé, qu’il le veuille ou non, une identité japonaise qui ne coincidait pas à sa vision intime marchitar dans a preface de las palabrs primas. Iwasaki car son père n’a jamais enseigné le japonais à ses enfants et ne leur a jamais parlé de son pays natal. Ce n’est qu’au milieu des années 90 qu’Iwasaki apprends que son père parle japonais, lorsqu’il l’emmène voir le professeur Reiji Nagakawa. Il s’agit en fait d’un dialecte archaïque et éteint d’Hiroshima. (lengua paterna 10) On note des références à la culture japonaise dans son œuvre, même si ce n’est pas massif : on trouve la nouvelle partiellement autobiographique « La sombra del guerrero » qui doit son nom au film d’Akira Kurosawa, Kagemusha sortie en 1980. Dans le recueil Un milagro informal (2003), la nouvelle "La mujer de arena" dont le titre reprend celui du roman célèbre d’Abe Kobo La femme des sables, dans le recueil Helarte de amar (2006), la nouvelle "Travesias estelares" dans le même recueil, très librement inspiré de la légende chinoise puis japonaisedu Bouvier et de la Tisserande qu’Iwasaki a lu chez Lafcadio Hearn, et un personnage au patronyme japonais dans une des nouvelles du recueil Libro de mal amor (2001). L’œuvre d’Iwasaki qui traite le plus abondamment des rencontres de la culture espagnole, et par extension occidentale, avec la culture japonaise, et surtout des malentendus et chocs culturels reste España aparta de mi estos premios, publiée en 2009, dont je parle dans cet exposé. Dire pourquoi j’en parle et comment ca se rattache au theme. Dans l’œuvre apparaissent, je cite Reindert Dhondt « des personnages qui e caractérisent par un mélange d’identités globales et locales, de stéréotypes régionaux (surtout basques et andaloux), péninsulaires et orientaux (japonais » fin de citation. Elle compte sept nouvelles « homotextuelles » proposées à des concours littéraires espagnols imaginaires organisés par des institutions de différentes régions d’Espagne, imposant chacune des critères de sélection précis dont le plus saillant est infailliblement celui qui oblige les candidats à illustrer une idéologie ou une identité régionale d’Espagne (la Catalogne féministe, l’Andalousie et son héritage culturel, le football sévillan… ). Les nouvelles sont construites sur le modèle de la première nouvelle « cellule mère », et les les variations de ce modèle veulent répondre aux exigences spécifiques de chaque concours. Chaque nouvelle est précédée d’une épigraphe tirée d’une œuvre existante. Une dédicace ouvre le livre : un haiku en japonais, en alphabet romain, para Marle, l’épouse d’Iwasaki. Akatsuki ya Marle no kaori chouro no gotoshi Suivent trois épigraphes substantielles : Roberto Bolaño , Jorge Luis Borges y Groucho Marx. Une introduction par Iwasaki présente l’ensemble des nouvelles et l’épilogue « Decálogo del concursante consuetudinario (y probablemente ultramarino)"où l’auteur Iwasaki ou son double donne des conseils à un auteur latino américain qui voudrait remporter des prix littéraires. Avant chaque nouvelle une convocation explicite les contraintes que doivent respecter les candidats. Après chaque nouvelle, un "Acta del jurado" confirme la décision du jury et réussit à se plaindre dans chaque cas que la nouvelle lauréate n’a pas su satisfaire pleinement aux exigences de la convocatoria, ce qui aboutit sur un projet de modification du règlement vers plus de rigueur. Toutes les nouvelles se déroulent selon un schéma narratif similaire : en Espagne on a découvert un ou plusieurs Japonais qui sont depuis des années dans le pays sans que personne ne connaisse leurs origines. Cela suffit pour que les médias s’entichent du Japon, de tout ce qui paraît y toucher, pour que le monde de la politique s’émeuve, pour que se déclenche une fièvre japoniste dans la population qui se jette sur toute activité et production artistique qui semble japonaise, et pour que les Japonais ainsi découverts deviennent des stars de la télé réalité. Tous les titres sont construits sur une structure grammaticale similaire : citer. EL HAIKU DEL BRIGADISTA, EL KIMONO AZUL, LA GEISHA BISCUITA, EL SAKE DEL PELOTARI, LA KATANA VERDIBLANCA, EL SUSHI MELANCÓLICO, TSUNAMI DE SANLÚCAR D’une nouvelle à l’autre, quatre protagonistes reviennent dans différents rôles : Makoto Komatsubara, Makino Yoneyama, Michiko Arakak y Ahitori Tsurunaga. D’une nouvelle à l’autre, certains passages se répètent avec des variations qui produisent un effet comique dans la perspective d’ensemble. Un de ces passages concerne plus spécialement mon sujet que j’ai expliqué. Lorsque le Japonais de la nouvelle, découvert par les medias, devient un phénomène, on lit presque le même passage à chaque fois.. Je le donne ici, extrait de la première nouvelle : Como era de esperar, los libros sobre las vivencias y fatigas de Makino Yoneyama no tardaron en aparecer y en menos de un mes habían copado la lista de los diez libros mas vendidos. A saber, El maqui Makino (Espasa), El codigo Yoneyama (Seix-barral) o templarios y samurais (Planeta), aunque el titulo que verdaderamente se convirtió en un best-seller fue El ninja republicano (Alfaguara). Por otro lado, la “yoneyamamania” provocó un efecto domino que precipitó a la sociedad española sobre cualquier cosa que pareciera japonesa, como el manga, el ikebana, el sudoku y el flamenco. Nunca se leyó mas a Kawabata, Mishima y Tanizaki. Afin qu l’on voit comment travaille le mécanisme de répétitions et de différences, je cite également le passage correspondant de la deuxième nouvelle : Como era de esperar, los libros sobre las vivencias y fatigas de Makoto Komatsubara no tardaron en aparecer y en menos de un mes habitan copado la lista de los diez libros mas vendidos. A saber, El maqui makoto (espasa), el codigo komatsubara (seix barral) o templarios y kamikazes (planeta), aunque el titula que verdaderamente se convirtio en un best seller fue el ninja con el kimono de rayas (Alfaguara). Por otro lado, la komatsubaranoia provoco un efecto domino que precipito a la sociedad española sobre cualquier cosa que pareciera japonesa, como el manga, el kabuki, el karate y el flamenco. Nunca se leyó más a Oé, Ishiguro y Murakami. Avant chaque convocation, on trouve sur la page de gauche un collage d’images de nature variées (photographie, photogrammes, affiche de film, article de presse) où des références ) la culture japonaise cohabitent avec d’autres sujets. Chaque page de collage est en rapport thématiquement avec la nouvelle qu’elle accompagne. Il faut noter que ce dispositif visuel est extérieur au propos parodique des nouvelles « clonées », car les concours fictifs ne demandent pas uploads/Litterature/ iwasaki-ver-francaise-deux.pdf
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- Publié le Aoû 16, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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