1 A la découverte de la Guematria par CHALOM LEUBMEN /D*XHPDWULDHVWXQHPpWKR

1 A la découverte de la Guematria par CHALOM LEUBMEN /D*XHPDWULDHVWXQHPpWKRGHG H[pJqVHELEOLTXHpWDEOLVVDQWXQH FRUUHVSRQGDQFHHQWUHOHVOHWWUHVPRWVHWYHUVHWVGHOD7RUDKG XQH SDUW HW GHV QRPEUHV G DXWUH SDUW  FRPPH WHOOH HOOH SHUPHW G RXYULUGHQRXYHDX[KRUL]RQVGDQVODFRPSUpKHQVLRQGXWH[WH/H EXW GX SUpVHQW HVVDL HVW GH GRQQHU TXHOTXHV H[HPSOHV VRXYHQW pWRQQDQWV GH WHOV FDOFXOV HW G DQDO\VHU GLIIpUHQWHV K\SRWKqVHV TXDQWDXIRQGHPHQWHWjODYDOLGLWpGHFHWWHWHFKQLTXH / DSSURFKHGpOLEpUpPHQWUDWLRQQHOOHTXHQRXVDGRSWRQVGDQVQRWUH GpPDUFKHHVWjQRWUHFRQQDLVVDQFHWRXWjIDLWLQpGLWH DXVVLTXH YRXVVR\H]QpRSK\WHHQODPDWLqUHRXDXFRQWUDLUHDPDWHXUpFODLUp QRXVSHQVRQVSRXYRLUYRXVJDUDQWLUXQHOHFWXUHLQWHOOHFWXHOOHPHQW VWLPXODQWHHWVDQVGRXWHDXVVLTXHOTXHVGpFRXYHUWHVLQWpUHVVDQWHV -XJH]HQSOXW{W %onsidérons un instant l'idée suivante : à chaque lettre de l'alphabet hébreu, nous associons une valeur numérique ; un peu comme les Romains comptaient en sachant que X valait 10 et C 100, et voyaient dans les lettres "CCX" notre équivalent de "210", chaque mot hébreu aura ainsi une valeur propre, résultant de la somme de la valeur individuelle de ses lettres. Lettre hébraïque Valeur numérique Lettre hébraïque Valeur numérique È Aleph 1 Ô Lamed 30 É Bet 2 Ö ou Õ Mem 40 Ê Guimel 3 Ø ou × Noun 50 Ë Dalet 4 Ù Samekh 60 Ì He 5 Ú 'Ayin 70 Í Vav 6 Ü ou Û Peh 80 Î Zayin 7 Þ ou Ý Tsade 90 Ï 'Het 8 ß Kof 100 Ð Tet 9 à Resh 200 Ñ Yod 10 á Chin 300 Ó ou Ò Kaf 20 â Tav 400 Ë"ÙÉ 2 *ormis les 5 formes finales des lettres Kaf, Mem, Noun, Peh et Tsade, dont le graphisme diffère lorsque la lettre est située en fin de mot, l'alphabet hébreu ne compte que 22 lettres, contre 26 pour l'alphabet français. Le tableau ci-dessus les présente, ainsi que les valeurs qui y sont attachées. 8QSUHPLHUH[HPSOH # quoi ce petit exercice peut-il bien nous mener ? Un exemple tiré de l'histoire d'Abraham, dans la Genèse, permettra tout à la fois de clarifier les choses et de servir de EDVHjXQHSUHPLqUH WHQWDWLYHG DQDO\VH : à la suite d'une guerre, Loth, le neveu d'Abraham, fut fait prisonnier ; alors "$EUDPD\DQWDSSULVTXHVRQSDUHQWpWDLWSULVRQQLHUDUPDVHVILGqOHVHQIDQWVGHVDPDLVRQ WURLVFHQWGL[KXLWHWVXLYLWODWUDFHGHVHQQHPLVMXVTX j'DQ"1 (Genèse 14, 14). .e Talmud2 (1HGDULP 32a) s'étonne à juste titre de ce texte : bien qu'elle traite abondamment de la vie d'Abraham, jamais la Torah3 ne nous avait mentionné qu'il eût un si grand nombre de serviteurs ! En fait, nous ne lui en connaissons vraiment qu'un seul, nommé "Eliézer" : "'LHX (WHUQHOTXHPHGRQQHUDLVWXDORUVTXHMHP HQYDLVVDQVSRVWpULWpHWTXHOHILOVDGRSWLIGHPD PDLVRQHVWXQ'DPDVFpQLHQ(OLp]HU"&HUWHVGLVDLW$EUDPWXQHP DVSDVGRQQpGHSRVWpULWpHW O HQIDQWGHPDPDLVRQVHUDPRQKpULWLHU" (Genèse 15, 2-3). Le parallélisme entre les deux textes, qui utilisent tous deux l'expression "enfant de la maison", est frappant. 1r, pour le Talmud, c'est bien cet unique serviteur, HWOXLVHXO qui accompagna Abraham dans sa campagne militaire, à l'exclusion de tout autre soutien ; comment les Sages justifient-ils leur position, en apparence contraire au texte de la Torah, lequel - pour nous répéter - parle expressément d'une troupe de 318 personnes ? En fait, ils s'appuient précisément sur une analyse de la valeur numérique du nom "Eliézer" : à + Î + Ú + Ñ + Ô + È = àÎÚÑÔÈ 200 + 7 + 70 + 10 + 30 + 1 = 318 = Eliézer 1 Les traductions françaises reproduites dans le cadre de cet essai sont généralement extraites de "/D %LEOH  7UDGXFWLRQ GX 5DEELQDW )UDQoDLV", sous la direction du Grand Rabbin ZADOC KAHN, Librairie Colbo, Paris ; occasionnellement, nous avons ressenti le besoin de rester un peu plus près du sens littéral du texte hébreu. 2 Corpus des enseignements de la Loi Orale, qui vient compléter et expliciter la Loi Ecrite. Pour être exact, il en existe deux : le Talmud de Babylone et le Talmud de Jérusalem. Nous nous référons toujours ici au Talmud de Babylone. 3 Le terme "Torah" a deux acceptions : soit il désigne l'ensemble de la Loi Ecrite et de la Loi Orale, soit - comme c'est le cas ici - plus spécifiquement la Loi Ecrite. Celle-ci correspond JURVVRPRGR à l'Ancien Testament de la Bible chrétienne, avec une division tripartite : 1°) Le Pentateuque, 2°) Les Prophètes et 3°) Les Hagiographes. (1) 3 /erveilleuse convergence ! La guematria d'Eliézer, nom du seul serviteur connu d'Abraham, correspond très exactement au nombre d'hommes que ce dernier est censé avoir emmenés en guerre ! .e lecteur nous concédera vraisemblablement que ce résultat est remarquable : après tout, on aurait pu s'attendre à ce que l'équivalent numérique du mot "Eliézer" atteigne n'importe quelle valeur entre 10 et 1000, grossièrement. Mais c'est pourtant bien le chiffre de 318, VHXOQRPEUH VLJQLILFDWLIGDQVFHFRQWH[WHGRQQp, que l'on obtient par l'application des règles de la Guematria. D'où cette interrogation toute naturelle : quelle est la portée et la pertinence de ce type de correspondances ? 7URLVWHQWDWLYHVG H[SOLFDWLRQVGLIIpUHQWHV 'n réalité, nous n'avons pas moins de WURLVIDoRQVGLVWLQFWHV d'expliquer l'occurrence de ce type de phénomènes, et la suite de notre analyse consistera pour une grande partie à essayer de déterminer laquelle se vérifie dans les faits. Sur les trois, les deux premières sont aisément compréhensibles - elles ont le mérite de ne pas rebuter le sceptique lecteur de la fin du 20ème siècle ; la troisième n'est mentionnée à ce stade que par souci d'exhaustivité : 1. L'hypothèse la plus naturelle est celle qui fait intervenir le KDVDUG : les concordances du type "Eliézer = 318" ne seraient rien de plus que de simples coïncidences. Au fond, on peut raisonnablement s'attendre, avec un texte aussi long que l'est celui de la Torah (5'845 versets sur l'ensemble des 5 livres du Pentateuque, soit 304'805 lettres), à trouver tout ce que l'on voudra bien y voir, si l'on cherche avec suffisamment d'assiduité ; alors, que l'on utilise le système de calcul de la Guematria ou bien une autre méthode d'interprétation (quelle qu'elle soit), de simples considérations statistiques font que l'on découvrira toujours quelque chose. En d'autres termes, il s'agirait ici d'une claire application de la loi des grands nombres. Cette conception des choses appelle toutefois deux remarques : a) tout d'abord, on voit que la limite de ce raisonnement se situerait éventuellement dans le nombre de guematriot4 "intéressantes" que l'on pourrait finalement trouver : à partir d'un certain nombre (et savoir FRPELHQ sera une question critique dans notre analyse), croire au hasard deviendrait absurde ! A titre d'illustration, prenons l'exemple d'une pièce de monnaie lancée plusieurs fois de suite en l'air : si elle tombait deux fois sur "face", il n'y aurait pas de quoi être surpris, la probabilité d'un tel résultat étant d'une chance sur quatre ; après 10 "face" consécutifs, le panorama apparaît sous un jour quelque peu différent : un esprit rationnel envisagerait sans doute la possibilité que la pièce en question soit truquée et 4 Pluriel hébreu de "guematria" 4 ait deux côtés "face". Et si la pièce était lancée 100 fois de suite, et qu'à chaque fois elle était retombée sur "face", aucun être sensé ne l'accepterait en guise de paiement. Le hasard ne peut donc pas WRXW expliquer ; le problème est évidemment d'arriver à tracer une limite... b) ensuite, il faut être bien conscient du fait qu'une coïncidence est une chose essentiellement subjective qui, souvent, n'existe que dans les yeux de l'observateur. Par exemple, un amateur d'astrologie cherchera inconsciemment à établir une correspondance entre les événements annoncés par son horoscope et ceux qui lui arrivent effectivement... La capacité du cerveau humain de découvrir des structures, d'établir un ordre, est un outil précieux, mais potentiellement trompeur ; comme on ne croit finalement que ce que l'on a envie de croire, la tentation de trouver des "preuves" corroborant les hypothèses de départ est toujours forte. Cela étant dit, force est de constater qu'en toute objectivité, il est des cas qui peuvent garder un caractère hors-norme, et cela en dépit d'un scepticisme de bon aloi : dans le cas cité ci-dessus d'une pièce jetée 100 fois de suite et qui retomberait à chaque fois sur "face", WRXWOHPRQGH s'accorderait à dire qu'il s'agit là d'un bien curieux concours de circonstances. Donc, à partir d'un certain niveau de probabilité, le sens commun et la bonne foi exigent que l'on s'étonne. 2. Si par contre on ne veut pas faire intervenir le hasard comme facteur explicatif, c'est forcément pour admettre que l'auteur du texte avait décidé, dès le départ, que la valeur du mot "Eliézer" devait FRUUHVSRQGUH à 318. Rejeter le hasard équivaut - c'est une tautologie - à accepter un dessein, une YRORQWp. L'homme ou la femme qui a écrit la Torah a peut-être voulu inclure ce type d'allusions dans le texte pour surprendre ses futurs lecteurs, ou bien pour servir d'argument en faveur d'une origine divine de la Bible... Au fond, peu nous importe ici. Mais pour arriver à cette correspondance "Eliézer = 318", l'auteur aura pu jouer sur 3 éléments : a) Vraisemblablement, il aura choisi la taille de la troupe d'Abraham (318 personnes) HQ IRQFWLRQ de la valeur numérique du mot "Eliézer" ; c'est-à-dire qu'à partir de ce nom et de valeurs numériques définies DSULRUL pour chaque lettre de l'alphabet, il aura trouvé la guematria d'Eliézer, soit donc 318, et adapté le texte en conséquence. Si l'auteur avait voulu donner au serviteur d'Abraham le nom de Moïse (en hébreu ÌáÖ, nom valant 5 + 300 + 40 = 345), l'armée aurait été forte de 345 uploads/Litterature/ guematria.pdf

  • 39
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager