Groupe interparlementaire d’amitié France - Algérie Algérie-France Comprendre l

Groupe interparlementaire d’amitié France - Algérie Algérie-France Comprendre le passé pour mieux construire l’avenir Actes du Colloque du 30 juin 2012 A l’initiative du groupe interparlementaire d’amitié France-Algérie Claude DOMEIZEL, Président Sous le haut patronage de Jean-Pierre BEL, Président du Sénat Palais du Luxembourg - Salle Clemenceau _____________________________________________ N° GA 105 - Décembre 2012 En partenariat avec : - 3 - SOMMAIRE Page OUVERTURE............................................................................................................................ 5 • Marie-Annick DUCHÊNE Sénateur membre du Bureau du groupe d’amitié France-Algérie ........................................................................................................................... 5 PREMIÈRE TABLE RONDE : 1830 – 1945 L’ALGÉRIE ENTRE COLONISATION ET ASSIMILATION.................................................................................................................. 7 OUVERTURE............................................................................................................................ 8 • Slimane ZEGHIDOUR, écrivain, journaliste à TV5 Monde .............................................. 8 INTERVENANTS...................................................................................................................... 8 • Guy PERVILLÉ, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse - Le Mirail.................................................................................................................................. 8 • Olivier LE COUR GRANDMAISON, historien.................................................................. 11 • Sylvie THÉNAULT, chargée de recherche au CNRS ......................................................... 14 • Todd SHEPARD, professeur associé au département d’histoire de la John’s Hopkins University .................................................................................................................... 17 • Christelle TARAUD, professeure à NYU Paris, membre du Centre de recherches en histoire du XIXe siècle........................................................................................................... 20 DEUXIÈME TABLE RONDE : 1945 – 1962 L’INÉLUCTABLE INDÉPENDANCE ? ........... 33 OUVERTURE............................................................................................................................ 34 • Isabelle MANDRAUD, journaliste au Monde..................................................................... 34 INTERVENANTS...................................................................................................................... 35 • Gilbert MEYNIER, ancien enseignant à l’université de Constantine, professeur émérite à l’université Nancy II .................................................................................................. 35 • Amar MOHAND-AMER, maître de recherche au Centre national d’anthropologie sociale et culturelle d’Oran............................................................................. 40 • Ali HAROUN, ancien membre du Conseil National de la Révolution Algérienne dirigeant du FLN en France ...................................................................................................... 43 • Abdelmadjid MERDACI, sociologue et historien, professeur à l’université Mentouri de Constantine ........................................................................................................... 46 • Matthew CONNELLY, professeur d’histoire à Columbia University ............................... 49 TROISIÈME TABLE RONDE : 1962 – 2012 COMMENT RÉCONCILIER LES MÉMOIRES ?............................................................................................................................ 55 OUVERTURE............................................................................................................................ 56 • Sonia MABROUK, journaliste à Public Sénat.................................................................... 56 - 4 - INTERVENANTS...................................................................................................................... 56 • Danielle MICHEL-CHICH, journaliste, essayiste et traductrice....................................... 56 • Laetitia BUCAILLE, sociologue, maître de conférences à l’université Victor Segalen / Bordeaux .................................................................................................................... 62 • Gilles MANCERON, historien ............................................................................................ 64 • Fatima BESNACI-LANCOU, éditrice, fondatrice de l’association « Harkis et droits de l’Homme » .................................................................................................................. 67 • Joëlle HUREAU, historienne............................................................................................... 70 • Pascal BLANCHARD, historien, chercheur-Associé au laboratoire « Communication et Politique » du CNRS ................................................................................ 73 QUATRIÈME TABLE RONDE : ET MAINTENANT ? QUELLES LEÇONS TIRER DE L’HISTOIRE POUR L’AVENIR DES RELATIONS FRANCO- ALGÉRIENNES ?...................................................................................................................... 81 OUVERTURE............................................................................................................................ 82 • Omar BELHOUCHET, directeur de la publication du quotidien algérien El Watan .................................................................................................................................... 82 INTERVENANTS...................................................................................................................... 82 • Denis BAUCHARD, diplomate, ancien président de l’Institut du Monde arabe ............... 82 • Anouar BENMALEK, écrivain ........................................................................................... 85 • Georges MORIN, politologue, président du réseau « Algérie » des collectivités territoriales françaises............................................................................................................... 87 • Sid Ahmed GHOZALI, ancien Premier Ministre............................................................... 89 • Bariza KHIARI, Vice-présidente du Sénat......................................................................... 91 • Jean-Pierre CHEVÈNEMENT, Sénateur, ancien Ministre, président de l’Association France-Algérie ..................................................................................................... 93 CLÔTURE ................................................................................................................................. 103 BIOGRAPHIES DES INTERVENANTS .................................................................................. 107 Vous trouverez également les actes du colloque ainsi que les vidéos de la journée sur le site http://www.senat.fr/evenement/colloque/france_algerie_comprendre_le_passe_pour_mieux_ construire_lavenir.html. - 5 - OUVERTURE Marie-Annick DUCHÊNE Sénateur membre du Bureau du groupe d’amitié France-Algérie Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue à ce colloque organisé dans le cadre des commémorations du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Nous avons souhaité, au sein du groupe d’amitié France-Algérie du Sénat, saisir cette occasion pour faire un retour sur ces 132 ans d’histoire partagée entre la France et l’Algérie. Ce travail de mémoire nous semble indispensable et urgent pour bâtir sur des bases solides, confiantes et sereines, le partenariat d’exception que nous souhaitons tous entre la France et l’Algérie. Vous êtes venus très nombreux ce matin pour participer à nos débats et je vous en remercie. Les générations que vous représentez, héritières de cette histoire, n’ont évidemment aucune responsabilité dans les affrontements du passé. Cela ne doit pas conduire pour autant à l’oubli ou à la négation de l’histoire. Mieux vaut se charger lucidement du poids des bruits et des fureurs, des violences des événements et des acteurs de cette histoire, en évitant, si possible, les certitudes mal étayées, voire les jugements réciproques. Si nous avons principalement invité des historiens au cours de cette journée, c’est que nous pensons que l’histoire tient plus de l’Université et du savoir scientifique que du tribunal ou même du Parlement. Elle ne juge pas, elle permet de comprendre et, peut-être, de ne pas reproduire. Nos travaux vont se dérouler en quatre étapes, qui suivent un cheminement chronologique. Ce matin, nous nous pencherons sur la période 1830-1962 à travers deux tables rondes. La première est intitulée « 1830-1945 : l’Algérie entre colonisation et assimilation ». Ce sera l’occasion de faire la lumière sur les racines de la violence en se penchant sur le système colonial qui l’a produite. Nous avons intitulé la seconde « 1945-1962 : l’inéluctable indépendance ? » avec un point d’interrogation parce qu’il nous semblait intéressant de nous interroger sur les alternatives possibles : était-il encore temps, en 1945, de rectifier les erreurs commises pour mettre fin aux inégalités et aux injustices et tenter de poser les conditions de viabilité d’une Algérie française ? L’histoire a répondu par la négative, avec, hélas, son engrenage de violences et de drames. - 6 - Cet après-midi sera tourné vers l’avenir avec deux tables rondes à nouveau. Par optimisme, nous avons intitulé la première : « Comment réconcilier les mémoires ? » plutôt que « Peut-on réconcilier les mémoires ? » même si nous savons bien que les blessures et les rancœurs sont exacerbées de part et d’autre, tant les souffrances ont été profondes, aggravées, pour certains, par le déchirement de l’exil. Seul le temps permettra de cautériser ces cicatrices encore à vif. Mais il est un exercice salutaire qu’il nous est donné de pouvoir faire : se mettre à la place de l’autre pour tenter de comprendre son point de vue. C’est à cet exercice de décentrement que nous vous convierons cet après-midi pour sortir de l’affrontement des mémoires et les assumer toutes, sans revanche ni repentance. Enfin, la dernière table ronde se penchera sur les leçons que nous pouvons tirer de cette histoire pour bâtir l’avenir des relations franco-algériennes sur des fondations stables, pérennes et confiantes. En effet, nous ne pouvions terminer cette journée de réflexion sans nous tourner vers le futur, car nous savons que c’est la meilleure dimension de notre action et, je l’espère, de notre réussite commune. Je vous souhaite à tous de fructueux travaux. - 7 - PREMIÈRE TABLE RONDE : 1830 – 1945 L’ALGÉRIE ENTRE COLONISATION ET ASSIMILATION Animateur : Slimane ZEGHIDOUR, écrivain, journaliste à TV5 Monde. Intervenants : • Olivier LE COUR GRANDMAISON, historien ; • Guy PERVILLÉ, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Toulouse - Le Mirail ; • Todd SHEPARD, professeur associé au département d’histoire de la John’s Hopkins University ; • Christelle TARAUD, professeure à NYU Paris et membre du Centre de recherches en histoire du XIXe siècle ; • Sylvie THÉNAULT, chargée de recherche au CNRS. - 8 - OUVERTURE Slimane ZEGHIDOUR, écrivain, journaliste à TV5 Monde J’ai le redoutable et très gratifiant privilège de modérer cette première table ronde au milieu de très brillants historiens dont je connais les travaux, que j’ai lus, dont j’ai fait mon miel et à qui je dois beaucoup. Cette première table ronde dont l’énoncé est : « colonisation ou assimilation » est déjà tout un programme, d’autant plus que ces mots n’avaient pas le même sens il y a un siècle qu’aujourd’hui. « Coloniser » voulait dire à l’époque « mettre en valeur », « développer », voire « civiliser », alors qu’aujourd’hui, le terme est devenu péjoratif. C’est encore plus vrai pour le concept d’assimilation qui est toujours actuel, avec un contenu différent. Aujourd’hui, le processus d’assimilation signifie que quelqu’un d’une culture différente ou étrangère qui arrive dans un autre pays se dilue dans le pays d’accueil, alors qu’à l’époque – et je parle sous le contrôle de nos historiens –, le processus ne devait pas conduire les Algériens à devenir français, mais visait plutôt à l’assimilation de l’Algérie, comme territoire, à celui de la France. Il y a une véritable différence. Je donnerai la parole à chacun des intervenants pour dix minutes, sur le thème qu’il a choisi, après quoi s’instaurera entre nos intervenants un échange que j’essaierai de modérer ; puis, dans un troisième temps, je donnerai la parole à la salle pour que le débat soit un peu plus interactif. INTERVENANTS Guy PERVILLÉ, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Toulouse - Le Mirail La France avait-elle une politique algérienne entre 1830 et 1954 ? Il y a plusieurs questions fondamentales en liaison avec ce thème général. Pourquoi la France a-t-elle décidé de conquérir l’Algérie ? Est-ce bien en 1830 qu’elle l’a décidé ? Le premier constat que l’on doit faire, c’est qu’en réalité, on ne peut pas dire que les responsables de l’État français aient décidé en 1830 de conquérir l’Algérie. Ils ont décidé tout au plus de prendre Alger pour un certain nombre de raisons, mais ils n’avaient pas décidé avec certitude de garder Alger après l’avoir prise. Donc, uploads/Litterature/ ga-105.pdf

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