PB : Les personnages de roman sont-ils toujours des exemples à suivre pour le l

PB : Les personnages de roman sont-ils toujours des exemples à suivre pour le lecteur ? Le personnage de roman peut constituer un véritable modèle que ce soit pour les autres protagonistes ou pour le lecteur. En effet, l’auteur, véritable démiurge, joue aussi bien sur un physique hors du commun que sur une morale irréprochable pour mettre en valeur voire dénoncer des mœurs, des personnages et une idéologie. En premier lieu, la physionomie est un outil majeur permettant de faire transparaître la beauté de l’âme. Les caractéristiques mélioratives qui font d’un personnage de roman un modèle se retranscrivent sur le physique de ce dernier. Effectivement, dans La Princesse de Clèves, Mlle de Chartres, future Mme de Clèves, est d’une extraordinaire beauté. L’auteure, Mme de Lafayette, accentue cet aspect avec des hyperboles. L’emploi récurrent de cette figure de style insiste sur l’incroyable physique de son personnage. Il devient un idéal qui resplendit dans le cœur du lecteur engendrant ainsi une volonté de lui ressembler. En outre, l’impact qu’a ce personnage dans la réalité se retrouve aussi dans le roman puisque toute beauté est l’objet d’une quête. Cette quête n’est toutefois pas toujours aisée, menant parfois à feu et à sang la détermination de celui qui l’entreprend. La beauté de Tristan et Iseult, dans l'œuvre éponyme, met en exergue la puissance de leur passion, mais aussi leur droiture. En effet, bien que s’aimant ardemment, les protagonistes ne peuvent laisser transparaître leur amour. Seulement, une fois celui-ci découvert, ils s’exilent. Après deux ans, le roi les pardonne, mais bannit Tristan qui se tiendra à son nouvel exil, symbole d’une extrême vertu. La considération inouïe du devoir est permise par le physique lui aussi inouï. C’est donc pourquoi le personnage de roman possède un physique hors norme. Cependant, un physique surnaturel s’avère inhérent à une morale irréprochable. De surcroît, le personnage de roman n'a pas nécessairement vocation à être un modèle de vertu. Le lecteur souhaite généralement un personnage auquel il peut s'identifier bien que ce dernier puisse avoir des travers condamnables. Toutefois, ils le rendent encore plus réaliste. Assurément, la situation des parents de Simon Limbres dans Réparer les vivants de Maylis de Kerangal est particulièrement touchante. Ils doivent faire le choix presque cornélien entre donner les organes de leur feu fils ou bien les garder au prix de potentielles vies et d’un contrôle social de la société pouvant réprouver leur choix. Le rapprochement entre les personnages et le lecteur provient du caractère soudain de la mort Tenter de s’imaginer à leur place, seul, face au décès d’un proche et se questionner sur le don d’organe au même titre qu’eux contribuent à une identification. Partager des douleurs, en particulier celle de l’âme, rapproche. De plus, le choix de placer ses personnages dans le réel, avec les problèmes indissociables de la vie, constitue un intérêt pour l’auteur, mais surtout pour le lecteur. Ce dernier peut considérer que le roman, notamment autobiographique, est une leçon de vie d’où il peut discerner, à travers le personnage de roman, les exemples des erreurs. L’oeuvre d’Amélie Nothomb , Stupeur et Tremblements, retrace le parcours d’une jeune femme qui évolue et dégringole au sein de la société japonaise. Sa situation et l’autodérision, par laquelle le roman est écrit, provoque le rire ce qui attendrit l’image du personnage l’exposant comme humain. Ainsi, le personnage de roman ne se doit pas d’être synonyme de modèle de vertu. L’humanisme des traits que ce soit via les qualités ou les défauts favorise l’identification ce qui est parfois recherché par le lecteur. Celle-ci peut donc mener à une interrogation sur les cas de conscience des personnages de roman pour eux, mais surtout pour nous. Ainsi pour répondre à la problématique, le personnage de roman s'avère hors norme aussi bien physiquement que moralement afin de constituer un modèle de vertu. Cette vision suggère que le lecteur attend forcément ce modèle. La fascination, l’identification ou encore l’interrogation sont, en réalité, d'autres aspects qui n’incitent pas nécessairement à suivre l’exemple du personnage mais plutôt à s'y intéresser. La vertu et la morale sont surtout des notions subjectives, créées par la société. Louis Dumur affirmait que “la société n’a pas de morale : elle n’a que des mœurs". Est-il donc pertinent de prôner la fleur de la vertu face à une civilisation qui empêche sa floraison? uploads/Litterature/ dissertation-roman.pdf

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