Dissertation de français sur Gargantua (Introduction, première partie rédigée e

Dissertation de français sur Gargantua (Introduction, première partie rédigée et première sous-partie de l’axe 2 rédigé) Alors que l'Humanisme est en plein essor, Gargantua de Rabelais est publié́ en 1534. Cette œuvre déconcertante pour l'époque présente les aventures d'un géant de sa naissance à son apprentissage de la royauté́. Le roman détone dans le paysage littéraire car il est un mélange de réflexions sérieuses sur la guerre ou la religion, et de propos plus comiques dans la tradition du carnaval moyenâgeux. Cette double dimension a dérouté́ bon nombre de critiques qui voient dans ce roman tour à tour un livre sérieux ou un livre divertissant. Réécrire le sujet Expliquer le sujet + Ainsi, le roman se définit par sa dimension ludique. Néanmoins, si on lit avec attention le Prologue, Rabelais nous rappelle aussi qu'une seconde lecture, allégorique est à envisager. Des lors, le roman n'est-il qu'amusant ? Problématique Si l’œuvre joue en effet sur un comique farcesque, elle fait aussi du rire un outil de réflexion critique, pour en définitive le mettre au service de la philosophie humaniste. Dans un premier temps, nous étudierons à travers le rire farcesque les personnages grossiers et obscènes de Gargantua ainsi que leurs situations qui sont hauts en couleur. Les personnages de la farce sont dénués de complexité. C’est le cas des personnages de Gargantua : des géants, issus du folklore populaire, qui se prêtent à tous les excès. Le comique naît de leur démesure, perceptible par exemple dans l’évocation de la quantité de nourriture ou de boisson avalé, ou évacué. Il faut ainsi 17 900 vaches pour allaiter dignement Gargantua qui, à peine né hurle : « à boire, à boire ! ». La farce se caractérise également par une intrigue schématique, jouant essentiellement sur l’opposition entre la bêtise et la ruse, laquelle finit par triompher. Certains chapitres de Gargantua s’inscrivent délibérément dans cette veine farcesque, tels ceux relatant le vol des cloches de l’église Notre-Dame par Gargantua et les manœuvres plaisantes de Janotus de Bragmardo pour les récupérer. Ivre, le théologien cherche maladroitement à reprendre possession des cloches que le géant compte accrocher au cou de sa jument, « grande comme six éléphants ». D’autres épisodes reposent sur un comique de situation efficace : ainsi, l’ingestion impromptue par Gargantua de pèlerins cachés dans une salade interrompt avec humour la guerre picrocholine. Le roman s’inspire du registre de la farce par ses nombreuses allusions grivoises qui ont valu à Rabelais une réputation d’obscénité et de paillardises ; Le « bas corporel » est omniprésent : c’est en faisant « la bête à deux dos » que les parents de Gargantua le conçoivent. Une orgie de tripes précipite la diarrhée de Gargamelle, ainsi, la naissance du géant est narrée avec des détails ragoûtants. Rabelais pousse la grossièreté jusqu’à l’outrance. L’épisode du « torche-cul » repose ainsi sur l’énumération malicieuse et fantaisie des expériences de Gargantua pour trouver le meilleur moyen de se nettoyer les fesses. Plus loin, un déluge d’insultes grossières, listées avec une jubilation manifeste, contribue au déclenchement de la guerre contre Picrochole. Finalement, Rabelais se sert du registre de la farce pour jouer essentiellement sur l’opposition entre la bêtise et la ruse de son ouvrage. Il pousse la grossièreté jusqu’à l’outrance à travers ses personnages démesurés, les géants. Dans un deuxième temps, Rabelais utilise le rire subtil à travers une langue créative et un comique parodique et critique. Au-delà du foisonnement des grossièretés farcesques, la langue de Rabelais frappe par se créativité et le travail dont elle est l’objet, source de multiples effets comiques. Les litanies fantaisistes, les galimatias, les jeux de mots témoignent d’une érudition de l’auteur dans des domaines variés. L’obscénité scatologique de l’invention du « torche-cul », par exemple, se mêle au lexique médical spécialisé : « rectum », « périnée », « consoude ». Gargantua atteste également de la grande curiosité linguistique de Rabelais, qu’il utilise à des fins comiques. L’auteur mélange ainsi à l’envi les différentes langues (français, grec, hébreu, latin, Italien) et invente de nouveaux mots, tel le terme « alégaste ». Sa maîtrise linguistique lui permet de désacraliser ces langues : Janotus écorche le latin lors d’une harangue qui se devait être solennelle, et qui, au lieu de cela, fait sourire. Le nom des personnages eux-mêmes portent souvent un sens caché qui signale la culture de l’auteur et ridiculise leurs porteurs : il en est saisi de Thubal Holopherne, « grand sophiste », précepteur de Gargantua, qui lui apprend à réciter les textes « par cœurs et à l’envers ». Thubal signifie « confusion » en hébreu, tandis que Holopherne évoque le général de Nabuchodonosor II, cruel persécuteur des Juifs. uploads/Litterature/ dissertation-de-francais-par-l-x27-annabac.pdf

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