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Cours sur Un amour de Swann Ce document a disparu du web Ancienne adresse : http://enligne.unicaen.fr/_documents/230.pdf Consulter une version archivée sur archive.org. Contenu du document Voici le contenu du document quans nous l'avons indexé : 1 ANNEE UNIVERSITAIRE 2003-2004 FRB 28 B LITTERATURE FRANÇAISE L’EVOLUTION DU LANGAGE ROMANESQUE AUX XIX ET XXE SIECLES MARCEL PROUST « UN AMOUR DE SWANN » 2 PROGRAMME : Marcel Proust, ««Un amour de Swann»», (Edition : Marcel Proust, Du côté de chez Swann, Préfacé par Antoine Compagnon, Gallimard, « Folio », n°1924) ETUDES BIOGRAPHIQUES • Jean-Yves Tadié, Marcel Proust, Gallimard, « Folio » ETUDES DU TEXTE • Thierry Laget commente ««Un amour de Swann»» de Marcel Proust, « Foliothèque » • Eric Jacobée, Etude sur Marcel Proust ««Un amour de Swann»», Ellipses « Résonances » • Dominique Barberis, ««Un amour de Swann»», Nathan, « Balises » • Dossier Pédagogique ««Un amour de Swann»», Classiques Larousse, ISBN : 203588215X • Luc Fraisse, Lire Du côté de chez Swann, Dunod • Thierry Laget commente Du côté de chez Swann de Marcel Proust, « Foliothèque » • Jean-Yves Tadié, Article « Proust », Encyclopaedia Universalis. • Jean-Yves Tadié, Article « Proust », Dictionnaire universel des Littératures, PUF • Jean-Yves Tadié, Proust, le dossier, Pocket, « Agora » • La jalousie : Tolstoï, Svevo, Proust, Honoré Champion 3 PLAN DU COURS MARCEL PROUST (1871-1922), «UN AMOUR DE SWANN» (1913) INTRODUCTION : de Balzac à Proust I- DU COTE DE CHEZ SWANN 1. « Combray » 2. « Nom de pays : le nom » II- «UN AMOUR DE SWANN» 1. Un roman dans le roman 2. Chronologie 3. Composition et intrigue 4. Genre 5. Les personnages a. Swann b. Odette 1 c. Le clan Verdurin d. Le faubourg Saint-Germain 6. Les thèmes a. Amour et Jalousie b. Art et Mondanité c. L’ordre des signes III- L’ECRITURE PROUSTIENNE 1. Le personnage romanesque a. Le refus du portrait b. La psychologie romanesque c. Le nom d. Le langage et la gestuelle 2. La phrase 3. La métaphore CONCLUSION : Proust et le roman moderne INTRODUCTION : De Balzac à Proust Tout, a priori, semble opposer Balzac à Proust. Celui-là s’attache essentiellement à l’étude des rouages historiques, économiques et idéologiques de la société de son temps, à la peinture des « espèces » sociales, à l’analyse de leur comportement, celui-ci ne s’intéresse à l’évidence qu’à certaines figures d’une certaine mondanité, qu’à ces réalités complexes de la vie intérieure que sont la sensibilité esthétique, la mémoire, l’amour ou la sexualité. Aucun rapport par conséquent entre ce romancier de l’objectivité sociale qu’est Balzac et ce romancier de l’intériorité qu’est Proust. Du reste, le fossé entre les deux auteurs apparaît d’autant plus profond que Proust a lui-même contribué à le creuser dans une certaine mesure. Dans un texte critique qu’il consacre à son illustre prédécesseur (« Sainte-Beuve et Balzac », Contre Sainte-Beuve, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, P.263-302), il dénonce la vulgarité de l’homme Balzac et de l’écrivain. Il pousse même la charge jusqu’à remettre en question l’existence d’un style balzacien: « Le style est tellement la marque de la transformation que la pensée de l’écrivain fait subir à la réalité, que, dans Balzac, il n’y a pas à proprement parler de style. […] Dans Balzac coexistent […], non digérés, non encore transformés, tous les éléments d’un style à venir qui n’existe pas. Ce style ne suggère pas, ne reflète pas : il explique.» (ibid, P.269). Ce n’est donc pas que Balzac soit dépourvu de style, mais ce style n’a aucune des vertus maîtresses que Proust attend d’un style littéraire authentique. Si sévère que soit ce jugement, il est pourtant loin de refléter le sentiment de Proust sur Balzac dans sa grande généralité. En fait, les rapports que l’auteur de A la Recherche du Temps Perdu entretient avec l’univers de La Comédie Humaine sont beaucoup plus ambigus et se caractérisent par un mélange de réprobation et d’admiration. C’est ainsi qu’il blâme ces manifestations de vulgarité que sont l’ambition ou l’opportunisme chez certains personages de Balzac, mais qu’il en comprend l’intérêt littéraire : « […] cette vulgarité est peut-être la cause de la force de certaines de ses peintures. » (ibid, P.265). Pour qui cherche à peindre la 2 vie dans tout son prosaïsme, peut-être en effet est-ce une nécessité de « concevoir les sentiments les plus nobles d’une façon vulgaire. » (ibid, P.264). Plus loin, Proust ne tarit pas d’éloges sur certains aspects de l’art du romancier Balzac. C’est ainsi qu’il célèbre « cette admirable invention de Balzac d’avoir gardé les mêmes personnages dans tous ses romans » (ibid, P.274). Proust est à l’évidence un lecteur fidèle et fervent de Balzac, mais il ne se reconnaît absolument pas dans la vision de l’écriture qui se dégage de La Comédie Humaine. L’univers des deux écrivains est du reste souvent comparable : on retrouve chez chacun d’eux ce mélange de répulsion et de fascination pour le microcosme mondain, une même attention aux rites sociaux, aux codes, et plus largement aux univers de signes associés aux fonctionnements sociaux (même si le traitement réservé à ces dimensions n’est pas le même). Mais en même temps, l’oeuvre de Proust s’inscrit nettement en rupture avec la conception balzacienne de l’art romanesque. Tant par le traitement réservé aux notions d’intrigue, de personnage, de temps et d’espace, que par la représentation de l’homme et de la subjectivité qui s’en dégage, A la Recherche du Temps Perdu remet en question les fondements esthétiques du roman de moeurs dans leur quasi-totalité. I- Du côté de chez Swann 1. « Combray » Bien qu’elle comporte sept romans différents, A la Recherche du Temps Perdu n’est pas une somme romanesque comparable à la Comédie Humaine ou au cycle des Rougon-Macquart. Dans l’oeuvre de Zola par exemple, même s’il existe un fil conducteur qui relie chacun des romans, à savoir l’histoire de la famille Rougon- Macquart sous le Second Empire, chaque roman offre une intrigue autonome, sans rapport avec l’intrigue qui précède ou celle qui suit. Au contraire, la somme proustienne constitue en fait un grand roman scandé en sept étapes. Le cycle romanesque repose, non sur la discontinuité chronologique et spatiale comme chez Zola, mais sur un principe de soudure qui cimente toutes les étapes entre elles, à savoir le narrateur-personnage, héros de cette histoire. Les sept romans représentent sept moments de la vie de ce narrateur avec une progression chronologique. Au total, A la Recherche du Temps Perdu constitue un grand roman divisé en sept moments d’une conscience qui évolue dans le temps. La première partie de Du côté de chez Swann est intitulée « Combray ». Dans cette partie, un narrateur-personnage évoque son enfance à la propriété estivale de sa famille à Combray. La première phrase de l’oeuvre est demeurée célèbre : « Longtemps je me suis couché de bonne heure. ». Dans les premières pages, un narrateur adulte relate ses insomnies et les associations d’idées et de pensées qui occupent son esprit au moment où il cherche le sommeil. C’est ainsi que par un mécanisme associatif, ces moments d’insomnies de l’adulte font ressurgir ce douloureux moment qu’était le moment du coucher pour l’enfant qu’il était, lorsqu’il passait ses vacances en compagnie de ses parents dans la demeure familiale de Combray. A partir de là, commence la chronique familiale, 3 l’évocation des rites propre au cercle de la famille, la présentation des différents personnages qui la composent : les parents et les grands-parents, la grand-tante, la tante Léonie et sa servante Françoise. Dans le cours monotone de cette vie provinciale, la famille ne reçoit qu’un seul visiteur, toujours le même : Charles Swann, dont le père fut l’ami du grand-père du narrateur. Celui-ci vient seul, car les parents ne veulent pas recevoir sa femme (Odette). Pour le narrateur, ces visites de Swann sont associées aux tourments de son coucher, car, ces soirs-là, il n’a pas droit au baiser maternel consolateur. Après avoir détaillé les circonstances dans lesquelles Swann avait mute socialement pour devenir une figure très en vue de la haute société parisienne, le narrateur s’attarde sur ce jour, où pour le consoler de son chagrin, sa mère passe la nuit dans sa chambre. On donne communément le nom de « Combray I » à cette première section (dudébut à P.43). Après quoi, une nouvelle rupture intervient dans la linéarité chronologique et nous ramène à une époque difficile à dater (après l’enfance à Combray, en tout cas). L’auteur revient sur le souvenir fragmentaire qu’il eut pendant longtemps de Combray, souvenir qui ne gardait en mémoire que le drame de son coucher. C’est la première évocation dans le roman de cette expérience décevante qu’est la mémoire volontaire : « Mais comme ce que je m’en serais rappelé m’eût été fourni seulement par la mémoire volontaire, la mémoire de l’intelligence, et comme les renseignements qu’elle donne sur le passé ne conservent rien de lui, je n’aurais jamais eu envie de songer à ce reste de Combray. Tout cela était en réalité mort pour moi. » Paradoxalement, uploads/Litterature/ cours-sur-un-amour-de-swann.pdf
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- Publié le Mai 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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