Sévérin Cécile Abega avec la collaboration de Luc Mebenga Tamba CONTES D'INITIA
Sévérin Cécile Abega avec la collaboration de Luc Mebenga Tamba CONTES D'INITIATION SEXUELLE Du même auteur La papaye RFI, 1980 Les Bimanes EDICEF,1980 Entre terreet ciel EDICEF,1986 La latrine NEA, 1987 L'esana chez les Beti, Clé, 1987 Le plat de vipère WDR, 1991 Le sein t'est pris Clé, 1993 e Sévérin Cécile ABEGA ISBN - 2 - 7235-OA02-10 B.P. 9566 Yaoundé - CAMEROUN Première édition: 1995 A vec la participation de : Nama Nama Elore Nadine Anaba Marianne Angah • Ont aussi contribuéà ce travail : Christiane Nyangono Asta Varamla. Pierre Halidou Clément Dili Palai Jean Pierre Biong Ngandji Gilbert Dabtouta Nicolas Monteillet Martin Ambara Bernard Mbassi Aimé Lucien Mbassi Ali Mvondo Cet ouvrage est publié avec le concours financier de l'Organisation Mondiale pour la Santé (GPNSSB) T ABLE DES MA TIERES AVANT-PROPOS 3 Assangone Okpe,ng 7 L'INITIATION A LA LANGUE DE LA SEXUALITÉ 13 1 - Masques du sexe 14 La fille désobéissante 15 2 - Les silences de l'impudeur .............................................. 19 La Petite Vieille 20 LE MYTHE DES ORIGINES 31 Evu Mana Bodo 39 LES PREMIERS TEMPS 67 Sexuarion 71 Ondol Bitom 73 C'est entré 77 Pe~ t. Papa : 81 InItIatIon 83 Zama Ya Mebe'e 85 Le Pygmée Bedzang et la femme du Tikar ~ 93 LES FOUS 95 Mâle en gésine ...........................•................ 101 Mpim Nguda et les fantômes la cueillette 103 Mpim Nguda et les fantômes les arachides 105 Mpim Nguda et les fantômes l'équarrissage 107 Mpim Nguda et l'éléphant 109 Lad 111 La prude et le passeur 117 PRESCRIPTIONS ALIMENTAIRES 119 Le manioc roui 125 Q , 'di? 1"7 u est-ce a re _ Le lézard et l'oiseau 129 Le lézard et l'oiseau 135 Le Chien,et le Chimpanzé 139 ADULTERE ET PROSTITUTION 141 Les deux amis , 145 La femme adultère 147 Le prince jaloux " 149 L'homme jaloux 151 La belle-soeur du chef 153 Un acte public 157 Le lépreux ~ 159 Le couple sous le liL 161 La tabatière 165 L'homme et ses deux femmes 167 L'lN CESTE ET L'ALLIANCE 169 La complainte de sn~ 177 Frère et soeur 181 Angum Ngono 183 Le frère qui voulait épouser sa soeur 189 Le piège 191 La belle-mère sous le palmier 193 Berne 195 Le cheval sorcier 203 La fille à l'écorce 207 WaIa Penek 211 Le corps luisant 215 Le berger 217 Conclusion 223 Bibliographie 227. AVANT-PROPOS Ce travail est le fruit d'une collaboration particulièrement heureuse entre l'O.M.S. et l'Université de Yaoundé 1, et plus précisément la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines. Enfanté dans le cadre de l'opération de recherches intitulée PrincipalesCaractéris- tiques, Apprentissages, Pratiques, Manières de dire et Représentations de la Sexualité chez les Jeunes Camerounais de 15à 30 ans, il prolonge des recherches entamées au sein de l'Institut des Sciences Humaines de Yaoundé et a aussi bénéficié de quelques données récoltées notamm~ nt lors de missions financées par l'OR~ TOM au cours de l'opération sur l'Exploitation des ~ cosystèmes et Aménagement des Ressources dans les Economies à Autosubsistance. Les contes Tikar et Pygmées Bedzang ont été recueillis par Luc Mebenga Tamba dans ce cadre. Ce chercheur a aussi proposé des textes ewondo de son fond personnel, et offert d'intéressants commentaires sur le lien entre la sexualité et la nutrition, et sur les apprentissages. Nama Nama, Marianne Angah et Flore Nadine Anaba sont membres de l'équipe de recherèhe sur la sexualité, et ont largement participé à la collecte des données aussi bien chez les Maka de l'Est Cameroun qu'à Yaoundé. Christiane Nyangono fut notre guide et interprète chez les Maka, et cet ouvrage lui doit beaucoup, de même que toute l'enquête. Homme de culture et badjué, Ali Mvondo fut pour nous le portier de sa société. Pierre HaIidou et Clément Dili PaIaï nous ont aidé à recueillir et à traduire les textes mundang. Jean Pierre Biong Ngandji a quant à lui apporté sa contribution dans la collecte et la traduction de la littérature orale tikar et bedzang. Nous devons à Martin Ambara notre récit yalongo. Notre dette est immense envers Aimé Lucien Mbassi parce qu'il nous a fait découvrir le cycle de Mpim Nguda chez les Eton. Bernard Mbassi a complété les 'informations fournies par cet aîné et ami. Nicolas Monteillet a offert un texte peuhl. En l'absence de son informateur et de l'original en langue fufuldé, nous avons préféré le conserver dans le français du conteur, lequel ne manque d'ailleurs pas de saveur. Gilbert Dabtouta a ouvert le monde fascinant des Massa et des Tupuri, Asta Varamla livrant l'accès de celui des Musgum. Les récits proviennent de deux aires principales : l'Extrême-Nord camerounais et notamment, la région connue sous le nom de Bec de Canard, vers la frontière du Tchad. Les Mundang, les Tupuri, les Massa, les Musgum vivent dans cette région. Les Peuhl quant à eux sont répandus dans tout le Cameroun septentrional, et forment d'importantes colonies dans toutes les villes du pays. Les cultures de cette région ne sont pas très éloignées de celles de l'Afrique de l'Ouest. Le deuxième groupe vient de la zone forestière du Sud, l'ethnie la plus représentative sur le plan numérique étant ici les Pahouins, divisés cependant en plusieurs sous- ensembles dont les Manguissa, les Eton, les Ewondo, les Nturnu. Les Yalongo et les Ossananga s'apparentent étroitement à ces groupes par la langue et la culture. Une bonne fraction de ces Pahouins se constitue d'un fond Maka, aujourd'hui complètement absorbé. LesMaka gardent cependant leur spécificité linguistique et ethnique à l'Est du Cameroun, zone forestière elle aussi. Leur parenté aux Pahouins est évidente, sans qu'il soit pourtant possible de confondre les deux. Tous ces groupes appartiennent à l'aire bantou. Ce choix offrait donc un contraste intéressant, permettant de noter les variations sur le mtrnt thème ou la constance de certain') traits de culture. L'on sous-estimerait cependant la diversité camerounaise, faite d'au moins deux cents groupes ethniques, en pensant que notre corpus est .réellement représentatif. Les textes ainsi recueillis étantde qualité très inégale, il a fallu les réécrire ou reprendre les traductions livrées par les interprètes tout en respectant la lettre des originaux. Nous savons combien orgueilleuse serait toute prétention à l'exactitude dans une collecte de ce genre. L'idéal aurait été de les transcrire dans les langues d'origine. Outre que nous ne les pratiquons pas toutes, nous aurions perdu en lisibilité, n'atteignant finalement qu'un petit cercle d'initiés. Mais la puissance tt la richesse du conte sont telles que les pires adaptations dissipent finalement bien peu de leur richesse. Pourquoi des contes? Et pourquoi parlons-nous essentiellement de contes alors que manifestement, certains de nos textes sont des mythes dans la mesure où ils prétendent expliquer l'origine de tel phénomène? Pour nous, a priori, il n'y a pas de frontière entre les deux. D'autre part, les évolutions actuelles, avec l'intro- duction de l'école et le christianisme notamment, ont fait ranger comme contes, c'est-à-dire histoires merveil- leuses sans prétention à la vérité, nos mythes. Sauf peut-être celui d'Evu, mais nous en possédons beaucoup de versions cataloguées comme des contes. Voici cependant la réponse à nos questions. Il s'agit là d'un matériau souvent négligé dans les recherches visant une application immédiate de leurs résultats. La nôtre en est. Il s'agit de lutter contre le Sida, de participer à la prévention de la maladie. Cependant, située à l'articulation du social et de l'individuel, la sexualité impose des méthodes explorant les deux domaine:;. Les incursions dans l'ethnopsy- chanalyse le permettent. Elles viendront compléter utilement la démarche propre à l'anthropologie parce qu'utilisant souvent le matériau des contes. Ceux-ci livrent à l'observateur les mêmes fantasmes que les fauteuils de l'analyste. Ils naissent dans les mêmes régions de l'esprit, ils en dévoilent les mécanismes. Ils nous ouvrent l'accès à des informations recueillies difficilement au cours d'une enquête ethnographique au questionnaire. Il sfagit donc pour nous de compléter et de vérifier des résultats obtenus ailleurs (1994). Les réponses de l'informateur, les observations du chercheur livrent le manifeste. Le conte peut trahir le latent. En tant que parole, il permet aussi d'étudier le discours, le dire. Et tout ce qu'on ne dit pas, que la pudeur arrête sur les lèvres, tout ce qu'on se cache, qu'on dissimule aux autres, tout ce qu'on n'ose pas formuler, qu'on ne sait pas formuler. Les conditions de l'énonciation mpme fournissent déjà certains renseignements. Plus intéressant encore, le conte est l'une des rares formes d'expressions féminines. Nous dirons même que c'est un mode d'expression privilégié. Les soirées ordinaires sont bien plus souvent animées par les femmes, surtout lorsqu'il !;'agit de chantefables. Les hommes récitent les mythes et les fables aux occasions sérieuses, solennelles, et les épopées comme divertissement. La plupart de nos textes présentent donc les femmes d'une manière bien différente des enquêtes ordinaires. Mais au-delà de toutes ces analyses, il s'agit aussi de donner des contes, de parler de sexualité à tous ceux que l'aridité des discours scientifiques rebute. Des auteurs comme Bettelheim montrent bien que les contes les plus courants, Cendrillon, Blanche Neige, La Belle au Bois Dormant, offrent au jeune un moyen efficace de surmonter certains conflits sexuels, uploads/Litterature/ contes-d-x27-initiation-sexuelle.pdf
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- Publié le Nov 30, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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