2 SOMMAIRE EXPOSITIONS 1- VAMPIRES De Dracula à Twilight 9 octobre 2019 – 19 ja

2 SOMMAIRE EXPOSITIONS 1- VAMPIRES De Dracula à Twilight 9 octobre 2019 – 19 janvier 2020 p3 2- LOUIS DE FUNÈS 1er avril – 31 juillet 2020 p8 3- Itinérances 2019-2020 p10 LE STUDIO DE LA CINÉMATHÈQUE p11 Ouverture 1er trimestre 2020 CINÉMA Rétrospectives Automne p12 Arnaud Desplechin (en sa présence) - Nicholas Ray - Jean-Pierre Kalfon (en sa présence) - Philippe Garrel (en sa présence) Kira Mouratova - Alejandro Jodorowsky (en sa présence) - James Gray - Guy Debord - Sterling Hayden Georg Wilhelm Pabst - Mauro Bolognini - Robert Kramer - American Fringe 4 Hiver p19 Alfred Hitchcock - Elia Suleiman (en sa présence) - Jia-Zhanke et la 6e génération (en sa présence) Musidora - Jean-Claude Brisseau - Julie Delpy (en sa présence) - Andreï Konchalovski (en sa présence) Jean-Luc Godard (en sa présence) – Anne-Marie Miéville - James Ivory (en sa présence) - Jacqueline Audry Germaine Dulac - Festival de Gérardmer 2020 - Vittorio De Sica - Hugo Santiago Printemps p23 Toute la mémoire du monde, Festival international du film restauré (4-8 mars 2020) Bertrand Tavernier (en sa présence) - Jean-Daniel Pollet - Don Siegel - Louis de Funès - Gérard Oury Hiroshi Shimizu - Léonide Moguy – Elizabeth Taylor Été p26 Alain Resnais – Michael Powell - Reprise de la Semaine de la Critique - André S. Labarthe Larry Cohen - Souleymane Cissé (Africa 2020) (en sa présence) - Georges Franju - Plein les yeux 4 Séminaire « Archi Vives » 2019-2020 p29 Programmations régulières p29 ACTIVITÉS PÉDAGOGIQUES p30 À La Cinémathèque française Projets européens et internationaux LES MÉCÈNES ET AMIS DE LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE p35 RENSEIGNEMENTS PRATIQUES p44 CINEMATHEQUE.FR CONTACTS LA CINÉMATHÈQUE FRANÇAISE Elodie Dufour Jean-Christophe Mikhaïloff Responsable relations presse et partenariats media Directeur de la communication, +33 (0)1 71 19 33 65 des relations extérieures et du développement +33 (0)6 86 83 65 00 +33 (0)1 71 19 33 14 - +33 (0)6 23 91 46 27 e.dufour@cinematheque.fr jc.mikhailoff@cinematheque.fr 3 Dracula, Francis Ford Coppola, 1992 4 EXPOSITIONS TEMPORAIRES 1- VAMPIRES De Dracula à Twilight 9 octobre 2019 - 19 janvier 2020 / La Cinémathèque française, Paris 13 février 2020 - 7 juin 2020 / CaixaForum Madrid 7 juillet 2020 - 25 octobre 2020 / CaixaForum Barcelona Exposition coorganisée par La Cinémathèque française et “la Caixa” Foundation Amie de La Cinémathèque française Avec le soutien de Partenaire des ciné-concerts Commissaire d’exposition : Matthieu Orléan Avec la collaboration de Florence Tissot Catalogue de l‘exposition coédité par Réunion des musées nationaux - Grand Palais (Rmn-GP) / La Cinémathèque française 5 VAMPIRES DE DRACULA À TWILIGHT « Je suis Dracula » est une réplique culte de l’Histoire du cinéma, prononcée avec un mystérieux accent slave, par des acteurs comme Béla Lugosi ou Gary Oldman. Le Comte Dracula, vénéré par le public d’hier et d’aujourd’hui, avec la même ferveur teintée de crainte, est une icône dark, incarnation de ce que l’humain a de plus pulsionnel dans son rapport au sexe, à la folie, et à la mort. Mais Dracula n’est qu’un vampire cinématographique parmi tant d’autres, au même titre qu’Edward Cullen dans Twilight ou Lestat de Lioncourt dans Entretien avec un vampire. Tous, ils hantent les écrans du monde entier, surgissant des ténèbres de nos civilisations, à chaque fois que celles-ci vacillent, que les idéologies se fissurent. Héritier d’obscures superstitions ancestrales, entre autres grecques (les stryges) et mésopotamiennes (Lilith), le mythe du vampire s’enracine en Europe centrale, dans les ténèbres sanguinaires du Moyen-Âge. La rumeur commence par se répandre dans les charniers de pays déchirés par les guerres et les épidémies : on dit du « vampyri », pour reprendre le vocable slave utilisé à l’époque, qu’il affectionne les cimetières où il déterre les cadavres, et tourmente les humains pour se nourrir de leur sang. Les récits d’un non-mort incarné, aux attributs terrifiants, s’étayent au XVIIIe siècle au travers d’écrits scientifiques, avant de se cristalliser au XIXe siècle dans la littérature gothique anglaise : la légende du vampire trouve alors un point d’orgue avec l’ouvrage de l’irlandais Bram Stoker, Dracula (1897). Dans son livre, l’auteur, curieux d’occultisme et d’hypnose, invente un personnage complexe, redouté mais fascinant, aux attributs fantastiques : ainsi, est-il capable de se transformer en animal (chauve-souris, loups) et d’émettre de la lumière avec les yeux. Insaisissable, Dracula est un Anté-Christ immortel, apeuré par les signes religieux, dont l’extermination ne peut passer que par les brûlures du soleil ou par le pieu qui lui percera le cœur. Autour de lui, Stoker crée également les personnages iconiques de Van Helsing, émérite chasseur de vampires, et de la belle Mina Harker, que le Comte tente de posséder. Le cinéma, né à l’aube du XXe siècle, n’a pas tardé à s’intéresser avec engouement à ce récit initiatique, par ailleurs critique détournée de la société victorienne. L’expressionniste Nosferatu de Murnau, sorti en 1922 (adaptation à peine voilée du roman de Stoker) pose les bases d’une métaphysique, qui donne à réfléchir le cinéma lui-même comme art vampirique : art de l’illusion et de l’embaumement ; art des corps qui ne vieillissent pas et des caméras qui ne se reflètent pas dans les miroirs. Du coup, à l’approche diégétique du vampire, la mise en scène se retrouve altérée, comme si le cinéma, mordu dans sa chair, subissait des métamorphoses pathologiques, impactant directement sa forme. Ainsi dans Martin de George A. Romero et Et mourir de plaisir de Roger Vadim, tournés en couleurs, le noir et blanc surgit au moment de la morsure. Dans Nadja, tourné en 35mm, le réalisateur Miguel Almereyda a utilisé pour les séquences de vampirisation une caméra amateur, dont la mauvaise définition crée une sensation de trouble spatial, voire de pixellisation. Dans tous ces cas, l’expérience vampirique crée une distorsion profonde de la mise en scène : la première victime du vampire est le cinéma lui-même. Depuis ses origines, le cinéma est donc indissociablement lié aux vampires. Pas étonnant donc que les plus grands cinéastes aient ressenti la nécessité de mettre en scène leurs vampires. Avec eux, ils expriment quelque chose de leur pratique artistique, dans un vertigineux jeu de miroir : Carl Theodor Dreyer, Tod Browning, Roman Polanski, Werner Herzog, Francis Ford Coppola, John Carpenter, Tim Burton, Kathryn Bigelow, Jim Jarmusch n’échappent pas à cette tentation de regarder la mort en face, avec parfois une dose d’humour irrévérencieuse (films d’horreur et parodie ne sont pas incompatibles). Il en est de même pour les grands acteurs et actrices (car il existe aussi des femmes vampires, popularisées par l’ouvrage de Sheridan Le Fanu paru en 1872, Carmilla). Parmi les plus emblématiques : Béla Lugosi dans les années 30 (qu’Andy Warhol magnifia avec sa sérigraphie The 6 Kiss, puissante interrogation sur la part de vampirisation à l’œuvre dans le culte des idoles hollywoodiennes) ; Christopher Lee, Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, David Bowie, Grace Jones au pic de la libération sexuelle des années 70/80 ; plus récemment, et contemporain du sida que le vampirisme souvent métaphorise, Tom Cruise, Tilda Swinton, Johnny Depp. Ou encore, les jeunes Robert Pattinson et Kristen Stewart dans le très adulé Twilight, qui à l’orée des années 2000 renouvelle considérablement le genre des films de vampires, la coolitude et la tendresse en plus. Et si, dans le fond, tout le monde voulait être un vampire ? Le sex-appeal irrésistible de ces êtres fantastiques ne se limite jamais à l’autosatisfaction. Incapables de se suffire à eux-mêmes, ils sont dans une quête sans fin de l’Autre, qui les révélera à ce qu’ils sont. Dracula n’est jamais du côté du narcissisme, mais du côté de la libido (de la pénétration, de la dévoration), dont il est l’incarnation absolue. Le vampire est à nu, d’où peut-être le nombre incalculable de films érotiques qui lui sont associés, avec cette nudité particulière qui demeure profondément inquiétante : qu’il s’agisse de films tournés en Europe et aux États-Unis mais aussi au Mexique, au Nigeria, à Taïwan et au Japon. Avec pour point commun, une part de transgression (sexuelle donc, mais aussi souvent politique) dont le vampire est le signifiant. L’exposition thématique montre, en plus des occurrences cinématographiques du vampire, ses apparitions dans d’autres champs artistiques. Des œuvres maîtresses jalonnent le parcours, choisies dans un souci de mise en rapport directe avec le cinéma : les châteaux hantés du symboliste Redon, les visions cauchemardesques de Kubin, les femmes vampires de Leonor Fini, l’homo-érotisme de Bouguereau, les collages surréalistes d’Ernst, les dénonciations sombres et engagées de Goya et de Niki de Saint Phalle, les fêtes foraines de Fusco et de Mike Kelley, jusqu’aux boîtes « Vampires Studios » aspirant le reflet de Charles Matton. Sans oublier deux œuvres contemporaines au fort pouvoir de déstabilisation, créées spécialement pour l’exposition : Self-portrait as a Vampire de Claire Tabouret et Fuck the Facts de Wes Lang. In fine, cette exposition pluridisciplinaire posera la question du statut du vampire en ce début de XXIe siècle, au cinéma, ainsi que dans ses très nombreux avatars télévisuels (Buffy, True Blood, The Strain). Qu’a-t-on encore envie de raconter aujourd’hui avec ces vampires ? Pourquoi l’obsession uploads/Litterature/ cinematheque-2020.pdf

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