Candide analyse linéaire de l’incipit Hypothèse de lecture : Candide = naïf , p

Candide analyse linéaire de l’incipit Hypothèse de lecture : Candide = naïf , protagoniste Regard naïf face à la société XVIIIème = lutte contre l’obscurantisme + vulgarisation des idées révolutionnaires des Lumières. Personnage qui sera écrasé par la société, regard ébloui et abasourdi face à une société corrompue où règne l’intolérance, le fanatisme et obscurantisme. Lecture du chapitre : Personnage éponyme En quoi cet incipit est -il représentatif du conte philosophique ? I- Description du héros / protagoniste Il y avait en Westphalie, dans le château de M. le baron de Thunder-ten-tronckh, un jeune garçon à qui la nature avait donné les mœurs les plus douces. Sa physionomie annonçait son âme. Il avait le jugement assez droit, avec l'esprit le plus simple ; c'est, je crois, pour cette raison qu'on le nommait Candide. Les anciens domestiques de la maison soupçonnaient qu'il était fils de la soeur de monsieur le baron et d'un bon et honnête gentilhomme( Bâtard) du voisinage, que cette demoiselle ne voulut jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers, et que le reste de son arbre généalogique avait été perdu par l'injure du temps. Critique de la noblesse ( la prétention de la noblesse) « jamais épouser parce qu'il n'avait pu prouver que soixante et onze quartiers » Ironie face à la langue allemande « Il y avait en Westphalie » structure du conte Paragraphe N°2- 3 : Monsieur le baron était un des plus puissants seigneurs de la Westphalie, car son château avait une porte et des fenêtres. Sa grande salle même était ornée d'une tapisserie. Tous les chiens de ses basses-cours composaient une meute dans le besoin ; ses palefreniers étaient ses piqueurs ; le vicaire du village était son grand aumônier. Ils l'appelaient tous monseigneur, et ils riaient quand il faisait des contes. Madame la baronne, qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait par là une très grande considération, et faisait les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore plus respectable. Sa fille Cunégonde, âgée de dix-sept ans, était haute en couleur, fraîche, grasse, appétissante. Le fils du baron paraissait en tout digne de son père. Le précepteur Pangloss était l'oracle de la maison, et le petit Candide écoutait ses leçons avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère. Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu'il n'y a point d'effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles. « Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour 1 être chaussées, et nous avons des chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux, aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute l'année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tout est au mieux. » Candide écoutait attentivement, et croyait innocemment ; car il trouvait Mlle Cunégonde extrêmement belle, quoiqu'il ne prît jamais la hardiesse de le lui dire. Il concluait qu'après le bonheur d'être né baron de Thunder-ten-tronckh, le second degré de bonheur était d'être Mlle Cunégonde ; le troisième, de la voir tous les jours ; et le quatrième, d'entendre maître Pangloss, le plus grand philosophe de la province, et par conséquent de toute la terre. Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu'on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre de sa mère, petite brune très jolie et très docile. Comme Mlle Cunégonde avait beaucoup de dispositions pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin ; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s'en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d'être savante, songeant qu'elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne. II- Présentation des personnages ( voir les éléments du texte souligné en jaune) Pangloss : un paragraphe dédié à sa description et un paragraphe au discours direct, dédié à ses paroles. Pangloss représente Leibniz ( philosophie de l’optimisme) . III-Les indices du conte  -Superlatif : ex « le plus grand… »  Il y avait en Westphalie, dans le château de  Un Monde idyllique et idéal ( entre Candide et Cunégonde)  Vocabulaire mélioratif ( droit)  Cadre spatial : un château  Paradis factice : décalage ex. « Portes et des fenêtres » « une meute de chien » « tapisserie » IV- critiques  Obscurantisme = aucune ouverture d’esprit/ Voltaire pousse le lecteur au voyage et voir un ailleurs  Ironie = « porte et fenêtre »  Critique de la noblesse et des privilèges de la noblesse « riait quand il faisait des contes »  Matérialisme « né baron » « quartiers » « pèse 350 livres »  Critique de l’inégalité sociale  Critique de l’optimisme (monde coupé de la réalité) « tout est au mieux » critique de la philosophie de Leibniz  Critique sociale , société basée sur l’apparence Proposition de lecture analytique : 2 Introduction : Ce texte qui ouvre le conte de Voltaire, décrit la société du château de T.T.T. dans laquelle vit Candide. Elle se présente comme un paradis terrestre digne des contes de fée. Cependant, des failles apparaissent dans ce monde, et cette société se révèle bientôt grotesque et factice, notamment ce qui relève de son pouvoir et de ses justifications (philosophie optimiste héritée de Leibniz). Deux axes directeurs pourront guider notre approche I – Les Eléments du conte traditionnel ( = le conte de fée) Les premières lignes de Candide correspondent à la situation initiale d’un schéma narratif de conte :  — le lieu (un château) ; — l’époque indéterminée ; — la formule initiale à l’imparfait, traditionnellement employée pour commencer un récit merveilleux (« il y avait en Westphalie », p. 11, l. 1) ; — la caractérisation de personnages nobles réduits à des types sans réelle épaisseur psychologique (voir ci-dessus, Arrêt sur lecture 1, réponses aux questions 1 et 3) ;  — la présence d’un héros doté de qualités physiques et morales évidentes dès le premier paragraphe. a) Les personnages aux allures féériques - Recours au nom-portrait « Thunder-ten-tronck », sons durs, germaniques, Thunder = tonnerre, allitération en « t » = idée de cacophonie. « Candide », nom qui ne sonne pas germanique, qui annonce son caractère et prépare sa physionomie. « Pangloss », construit à partir de deux mots grecs (symbole (et cliché) du savoir), Pan = tout, gloss = langue : Il parle toutes les langues. - Réduction de personnages à un détail « Cunégonde » = nourriture, énumération de ses attributs, (sensualité). « La Baronne », réduite à son poids (non négligeable). Les femmes partagent la même caractéristique, elles sont grasses. Les personnages sont des marionnettes, sans grande profondeur. b) Le Cadre Il est propre au conte - La scène se situe dans un château, décor par excellence du conte - Le temps de l’action est imprécis, comme dans les contes. Usage de l’imparfait, « il y avait » rappelle le « il était une fois » traditionnel des contes. - Le cadre de ce conte semble figé (imparfait = temps de la durée, action habituelle et générale), univers immobile, existant de toute éternité. La scène se situe dans un cadre où tout semble aller pour le mieux depuis toujours. c) Un Monde idyllique et idéal - Vocabulaire mélioratif : « droit (l.5), bon et honnête gentilhomme (l.10), Monseigneur (l.22), une très grande considération (l.25 - 26), honneur (l.26), dignité (l.27), respectable (l.27 - 28), digne (l.30), toute la bonne foi (l.33), admirablement (l.36) » en abondance et réparti dans l’ensemble du texte. - Rôle des superlatifs : « Le plus simple (l.6), un des plus puissants (l.15), meilleur (l.38), le plus beau (l.39), la meilleure (l.40) » = éloge outrancier. - Equilibre de la famille du conte = harmonie (Père / Mère / Fils / Fille) - Enfin, elle appartient à la noblesse. I. Le château de Thunder-ten-tronckh : un paradis factice 3 a. La puissance du baron repose sur les apparences. Étudiez le décalage qui existe entre le vocabulaire mélioratif employé pour décrire la baronnie et la basse réalité qui est en fait évoquée. La puissance du baron repose sur les apparences, comme le montre le décalage entre le vocabulaire mélioratif employé pour uploads/Litterature/ candide-incipit.pdf

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