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UNIVERSITÉ DE PARIS-SORBONNE (PARIS IV). MENTION MUSIQUE ET MUSICOLOGIE DOSSIER

UNIVERSITÉ DE PARIS-SORBONNE (PARIS IV). MENTION MUSIQUE ET MUSICOLOGIE DOSSIER DE RECHERCHE DE MASTER 2 SOUS LA DIRECTION DE JEAN-PIERRE BARTOLI LES TRIOS À CORDES DE GAETANO BRUNETTI CRÉATION MUSICALE ET RÉCEPTION EN ESPAGNE PENDANT LA SECONDE MOITIÉ DU XVIIIe SIÈCLE LLUÍS BERTRAN SEPTEMBRE 2011 2014 by Lluís Bertran Xirau. Les trios à cordes de Gaetano Brunetti: création musicale et réception en Espagne pendant la seconde moitié du xVIIIe siècle is licensed under the Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License. To view a copy of this license, visit http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/. LES TRIOS À CORDES DE GAETANO BRUNETTI CRÉATION MUSICALE ET RÉCEPTION EN ESPAGNE PENDANT LA SECONDE MOITIÉ DU XVIIIe SIÈCLE Détail d’une tenture pour le grand salon de la Real Casa del Labrador à Aranjuez, manufactures de Camille Pernon (Lyon) ou de Claudio Bodoy (València), 1797/1799. LLUÍS BERTRAN SOUS LA DIRECTION DE JEAN-PIERRE BARTOLI I Avant-propos à l’édition numérique L’édition numérique est aujourd’hui le meilleur moyen de rendre accessible depuis tous les recoins du monde un travail dont la consultation serait bien difficile autrement. Le texte que j’avais présenté en septembre 2011 à l’Université de Paris-Sorbonne a été discrètement revu pour cette édition. J’ai cherché à rendre plus clairs des passages obscurs et j’en ai raccourci d’autres qui m’ont paru trop verbeux. Je suis pourtant resté fidèle à l’idée, que j’exposais dans l’introduction de la première version, d’un travail ouvert, d’exploration avant que d’exhaustivité. Dans le souci d’en rendre la consultation plus simple, j’ai élaboré un Index des noms et des œuvres et un Index des sujets traités également en version anglaise, Index of contents, et espagnole, Índice de materias, que l’on trouvera à la fin du travail. Avec la perspective du temps je me rends compte que, lors de la première rédaction et devant telle ou telle trouvaille, j’ai parfois cédé à des enthousiasmes quelque peu ingénus. Certains raccourcis hâtifs devraient être sans doute repris et reconsidérés avec plus de rigueur. En même temps, il m’a semblé qu’une bonne partie des données, des perspectives et des conclusions recueillis dans ce mémoire pouvaient servir et stimuler de nouvelles recherches, que ce soit pour leur donner cours, pour les nuancer ou pour les contredire. C’est pour cette raison que je me suis décidé à le rendre accessible en ligne. Je remercie toute l’équipe du projet de recherche « Musique en Espagne à l’Époque moderne : composition, réception et interprétation », ses coordinateurs, Miguel Ángel Marín et Màrius Bernadó, ainsi que José María Domínguez, chargé de l’entretien du site, d’avoir bien voulu accueillir ce travail dans leur vitrine électronique1. Depuis septembre 2011, moment de la soutenance de ce mémoire, on assiste à la consolidation du revival de Brunetti amorcé dès 2005 avec la monographie de Germán Labrador. Une version abrégée de mon propre travail paraîtra prochainement dans un livre accueillant également deux contributions remarquables sur d’autres corpus brunettiens : celui des sonates pour violon et basse, traité par Joseba Berrocal, et celui des duos, étudié par Ana Lombardía2. Dans un autre article j’ai tâché de développer davantage la question des rapports entre Brunetti et Boccherini, qui l’est insuffisamment dans le présent travail3. Il faut relever également le mémoire de master de Pere Joan Carrascosa sur les trios et celui de Joaquim Guerra sur l’ensemble des quintettes4. L’édition des trios des séries VI et VIII est parue en 2012, suivie d’une belle édition des 1 Ce groupe de recherche travaille actuellement dans le cadre du projet « La música de cámara en España en el siglo XVIII : géneros, interpretación, recuperación » (HAR2011-22712) financé par le ministère espagnol de la science et de l’innovation pour la période 2012-2014 et siégeant à l’Université de La Rioja. 2 Instrumental music in late eighteenth-century Spain, Miguel Ángel Marín et Màrius Bernadó (éd.), Kassel, Reichenberger, 2013, sous presse. 3 Lluís BERTRAN, « L’imitation de l’originalité : témoignages de la réception madrilène de Luigi Boccherini dans la musique de Gaetano Brunetti », Boccherini Studies 5, sous presse. 4 Pere Joan CARRASCOSA, « Gaetano Brunetti, un músico de cámara por conocer », Valencia, Universidad Politécnica de Valencia, 2011, 99 p. ; Joaquim GUERRA, « ‘Quintetti Di D.n Gaetano Brunetti’. Una nova revisió de la classificació i estudi documental dels Quintets de Gaetano Brunetti », Barcelona, Escola Superior de Música de Catalunya, 2012, 71 p., accompagné d’une édition critique des Quintettes avec basson op. 2. II seize derniers quatuors du compositeur, établie par Miguel Ángel Marín et Jorge Fonseca5. D’autres éditions d’une partie de ces derniers quatuors, ainsi que l’ouverture de Jasón o La conquista del vellocino et une nouvelle édition de la symphonie nº 33 Il Maniatico —toutes les deux commentées dans ce travail— sont également parues grâce au dévouement de Raúl Angulo6. L’intérêt éveillé par Brunetti auprès des interprètes est tout aussi encourageant. Quelques excellents jeunes ensembles espagnols, tels Carmen Veneris, le Quatuor Qvixote et Proyecto Brunetti, animé par le violoncelliste Pere Joan Carrascosa, ont embrassé sa musique avec enthousiasme, rigueur et générosité. Tout comme des formations plus consolidées, comme Europa Galante, l’Orchestre Baroque de Séville, et, plus récemment, La Ritirata, le Quatuor Quiroga et le Quatuor Mosaïques, réunis pour un cycle monographique à la Fondation Juan March de Madrid en décembre 20137. Deux beaux disques de Carmen Veneris consacrés, respectivement, à des quatuors et aux divertimenti de la série VII, rejoints par l’enregistrement de musique symphonique et vocale de l’Orchestre Baroque de Séville sous la direction de Christophe Coin, sont parus entre 2012 et début 2014. *** Je compléterai cet avant-propos par quelques mises à jour concernant des sujets traités dans ce mémoire. Du côté des sources, depuis 2011 le corpus des trios s’est vu augmenté de trois pièces d’attribution assez sûre et d’une d’attribution douteuse conservées dans le fonds Willem Noske du Nederlands Muziek Instituut de La Haye. Elles font partie d’un ensemble de cinq trios non numérotés portant tous le même titre : « Trio / A due Violini / E Basso / del Signore / Gaetano Brunetti »8. L’hésitation entre « Fine » et « Fin », entre « Minuetto » et « Minueto » et surtout l’annotation « en la fuga falta un compás » (« dans la fugue il manque une mesure ») sur la partie de basse de NMI. 152 pointent clairement vers une origine espagnole des manuscrits. Tableau I. Caractéristiques générale des trios de La Haye. Cote Tonalité 1r mouvement 2d mouvement 3e mouvement NMI. 150 LA Allegretto en 2/4 Minueto en 3/4 NMI. 151 SIb Allegro en 3/4 Minuetto en 3/4 NMI. 152 LA Andante en C/ Fuga Presto en 3/8 Minuetto Allegretto en 3/4 NMI. 153 SIb Largo en 2/4 Fuga Presto en C/ Minuetto Allegro en 3/4 NMI. 154 DO Allegro en C Minueto en 3/4 5 Gaetano Brunetti : Tríos para dos violines y violonchelo, series VI y VIII, Lluís Bertran Xirau (éd.), Madrid, ICCMU, 2012, XXX + 283 p. ; Gaetano Brunetti : Cuartetos de cuerda L. 184-199, Miguel Ángel Marín et Jorge Fonseca (éd.), Madrid, ICCMU, 2012, XL + 392 p. 6 Cayetano Brunetti : Los seis cuartetos del Ms. 1636, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2011 ; Los tres cuartetos del Ms. 1638 y Ms. 1639, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2012 ; Obertura de la zarzuela “Jasón o el vellocino de oro”, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2012 ; Sinfonía “Il Maniatico” L. 322, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2013 ; Sinfonía L. 306, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2013 ; Sinfonía L. 298, Raúl Angulo (éd.), Santo Domingo de la Calzada, Fundación Gustavo Bueno / Ars Hispana, 2013. 7 Les notes aux programmes de ce cycle, « Gaetano Brunetti, compositor de corte », tout comme les enregistrements, sont disponibles sur le site de la Fundación Juan March. 8 La Haye, Nederlands Muziek Instituut, NMI. 150, 151, 152, 153 et 154. III On distingue deux groupes uniformes formés par trois trios avec deux mouvements d’une part, et deux trios avec trois mouvements de l’autre. Le premier groupe de trios, dans leur organisation comme dans leur langage, semble proche de la série « 0 », ce qui nous placerait dans les années 1760. Nous n’avons pas de raison de douter de leur attribution. En revanche, le premier trio du second groupe, le NMI. 152, bien qu’attribué ici à Brunetti, est en réalité une œuvre de Carlo Antonio Campioni publiée comme sixième sonate d’un op. 2 paru à Londres chez Walsh vers 1758. Je n’ai pas réussi à identifier une origine semblable pour NMI. 153. Il est pourtant très proche de NMI. 152 dans l’organisation des mouvements, avec la présence de la fugue centrale typique des premiers imprimés londoniens de Campioni. Qu’il s’agisse d’une œuvre inédite de Campioni absente des recueils imprimés diffusés en Europe ou d’une imitation faite par uploads/Litterature/ bertran-tesina-de-master-2011-pdf.pdf