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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Bibliothèque nationale de France www.notesdumontroyal.com 쐰 LES JOYAUX DE L’ORIENT Il GHAZEILSÇÎDEM HÂFIZ j) à] I HI’ 3T. . X ’ . . * x 0125: 33W? f K îlàl. NU. i- n Un, Nm-hn’ vamp-m) . a V man-n r" P 5’ tR .K .1. ; ô- î w . ; . ’ 1 . , f Le. , au! 1* J 1 . .1 , î r-w .55 1.. tu" 5. .r A: l D L..- F O l 1.. à,» Y); , ’ H y : g . a s h - a , . » sa 4M. v hmm 9 1* - , ’ l- P3 ï (A r il v . z I LES JOYAUX DE L’ORIENT TOME Il LES POÈMES ÉROTIQUES GHAOZELS h NOS ED DÎN MOHAMMED Àfl Z CALQUE RHYTMIQUIE ET AVEC RIME A LA PERSANE ACCOMPAGNÉS D’UNE INTRODUCTION e: DE NOTES :: D’APRÈS LE COMMENTAIRE DE sounî :: PAR ARTHUR GUY CONSUL GÉNÉRAL DE FRANCE MEMBRE D’HONNEUR DE L’ACADÉMIE ARABE DE DAMAS MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ASIATIQUE TOME PREMIER LIBRAIRIE ORIENTALISTE PAUL GEUTHNER 15, RUE IAcoa, 13, PARIS (vï) I927 ,Lcm" .--.-..- a. HAFlZ ICT AHUF ISIIAK lNl)]()U (INTROl). P. XYIII) .m’ 156 Ï A- .4754- ,JI- vsez-ÊÔî-Wii’ 5’ y . i r, au gr, si . A b r, INTRODUCTION O a Celui qui, dans les mystères de l’Amour, se sera élevé jusqu’au point où nous en sommes, parvenu enfin au terme de l’initiation, apercevra tout à coup une beauté merveilleuse: celle, ô Socrate, qui était le but de tous ses travaux antérieurs; beauté éternelle, incréée et impérissable, qui existe éternellement et ab- solument par elle-même... Le droit chemin de l’Amour, qu’on le suive de soi-même ou qu’on soit guidé par un autre, c’est de commencer par les beautés d’ici-bas, et de s’élever jusqu’à la Beauté suprême. (PLATON -- Banquet 208. Trad. V. C.) Hâfiz, poète persan de notre quatorzième siècle (le hui- tième de l’Hégire) a depuis longtemps pris place dans la galerie des grandes figures de l’humanité. Tout l’Orient musulman l’a connu de bonne heure, grâce à la diffusion de la langue persane dans les empires turcs et mongols, dont elle a été la langue littéraire, depuis le Gange jusqu’au Danube. Pour être présentée au monde chrétien d’Occident, son œu- vre dut attendre jusqu’en 1680, année où le célèbre orien- taliste Meninski en donna une traduction latine. Un siècle plus tard seulement commencèrent à paraître des versions en langues européennes. Elles se sont succédées, -- nous en don- VIH INTRODUCTION nérons une liste plus loin - jusqu’à nos jours, presque toutes fragmentaires. Les premières -- pour ne parler que de celles-là, ont été « de belles infidèles )) et c’est pourtant grâce à l’une d’elles (celle de Joseph von Hammer, parue à Stuttgart en 1812) que Gœthe a pu apprécier Hâfiz et dire de lui : « Sei das Wort die Brau genannt, Brâutigam der Geist; Diese Hochzeit hat gekannt Wer Hafisen preist. n (Nommons fiancée la Parole - et fiancé .l’Esprit : c’est un mariage qui est connu -- de qui apprécie Hâfiz.) Hâfiz mérite sans doute cette admiration. Encore faut-il la lui accorder en connaissance de cause. Si on en eut le moyen d’assez bonne heure dans les pays de langue allemande et de langue anglaise, il n’en est pas de même chez nous. Nous n’avons qu’une douzaine de ghazels traduits par M. Nicolas avec les quelques « spécimen n publiés par Defrémery dans le Journal Asiatique. Nous comblons aujourd’hui une lacune importante, non sans une grande appréhension justifiée par beaucoup de raisons. La principale, c’est que l’intelligence grammaticale du texte est des plus difficiles. Il serait facile, mais cruel, de signaler les erreurs, parfois grossières, commises dans leur interprétation par les Orientalistes les plus compétents quand ils se sont fiés à leur science personnelle. Les commentateurs orientaux eux- mêmes en ont bon nombre à leur actif et l’un d’eux (Soudi) les leur reproche sans pitié, presque à chaque vers. Soudi, bien que Turc de Bosnie, sans avoir Vécu en Perse, connaissait à fond la langue persane. Il a donné un texte de Hâfiz, avec un .3 ’55 » . 3 Fïz*;â:â’i?’a ç. a... INTRODUCTION 1X commentaire détaillé, vers par vers, qui a été imprimé en Égypte et à Constantinople. (V. la bibliographie.) Brockhaus a voulu en préparer une édition soignée. Malheureusement il n’a pas tenu sa promesse de publier tout le commentaire et s’est borné à la partie afférente aux quatre-vingts premiers ghazels. (Leipzig, 1854). L’édition d’Egypte, qui est d’ailleurs assez bonne, est donc celle qui doit servir de base aux traducteurs. Heureusement pour eux, c’est un guide suffisamment sûr (le meilleur en tous cas) pour qu’ils puissent saisir, sinon rendre parfaitement, le sens des vers des ghazels. Une autre raison de faire hésiter les traducteurs, c’est peut- être une. certaine monotonie, qu’on ne peut éviter de repro- duire, dans les termes stéréotypés de ces poèmes. C’est ce qui explique sans doute pourquoi Miss G. Lowthian Bell, Walter Leaf, Bodenstedt, etc, n’ont traduit que très peu de ghazels, et que Bicknell lui-même, qui vécut à Chirâz, n’en a donné que 189 sur un total de 573 (plus 120 poèmes appartenant à d’autres genres.) J’avoue que cette crainte, je l’éprouve à mon tour, d’autant plus que c’est l’ensemble de ces 573 ghazels que j’ai entrepris de livrer au public dans sa présentation actuelle. Il n’y a pas que l’interprétation grammaticale des ghazels qui soit difficile, il y a encore celle des idées. Entre le plus pur mysticisme avec ses symboles, basé sur une [solution transcen- dantale du problème de l’existence, que les uns y voient, et l’épicurisme cynique, fortement teinté de pessimisme que cer- tains ne se gênent pas pour prendre à la lettre dans ses vers, la divergence est grande. Hâfiz, poète de l’Amour sensuel. de X INTRODUCTION la Femme, du Vin, de la Nature, de l’incroyance? ou bien poète de l’Amour divin, des joies contemplatives, du renon- cement à soi-même, de la croyance épurée? La question est importante à résoudre, car de la solution dépend la place que doit occuper Hâfiz dans l’admiration des hommes. Pour nous en faciliter la recherche, nous avons à jeter un coup d’œil sur les circonstances historiques et géographiques au milieu des- quelles se placent la vie et les œuvres de Hâfiz. * ** Le quatorzième siècle de l’Ere chrétienne marque en gros- ses lignes l’intervalle qui sépare la disparition de l’empire d’Houlagou de la fondation de celui de Tamerlan. Après la mort d’Houlagou (1 265), ses descendants gouvernèrent la Perse avec le titre de Vice-Roi (il-khan). L’un d’eux, Ghâzân, se fit musulman (il était bouddhiste,) avec 10.000 Mongols, le 19 juin 129.5, et à cette occasion, rompit ses liens d’allégeance envers le Grand Khan de Mongolie. Mais cet essai de dynastie natio- nale ne fut pas durable. Ghâzân mourut en 1304 après avoir subi une sanglante défaite que les Égyptiens lui infligèrent. Il n’eut que deux successeurs - son frère et son neveu -- et le trône vacant fut disputé entre différents descendants d’Hou- lagou qui, tous, trouvèrent la mort dans ces luttes. L’empire persan, qui comprenait alors Bagdad et Hérat fut morcelé en plusieurs régions dont les gouverneurs avaient joui d’une certaine indépendance jusque là et qui n’eurent plus qu’à se proclamer rois. Ces roitelets ne vécurent pas paisiblement les uns avec les" autres. Parmi eux, le plus entreprenant était Moubâriz ed dîn INTRODUCTION XI Mohammed, gouverneur d’Yezd sous le troisième et dernier Mongol. Il s’empara successivement de Kirman (1340), de la province du Fars, dont la capitale est Chirâz (1353) et d’Ispahan (1357). Mais ses fils, dont l’un, Chah Chodjà lui succéda, le détrônèrent ignominieusement, car ils le rendirent aveugle et le mirent en prison. Chah Chodjà acheva d’ailleurs les con- quêtes de son père. En 1375, il était maître de Tauris et même de Bagdad. Il mourut en I384, après avoir recommandé son fils Zéyn el Âbidin à Tamerlan, dont l’invasion était immi- nente. Cette recommandation valut seulement au malheureux Zeyn el Abidin, qui règna trois ans et fut détrôné (et aveuglé aussi) par son cousin Chah Mansour, de n’être pas mis à mort avec tous les autres princes de sa famille sur l’ordre de Ta- merlan qui les punit ainsi de lui avoir opposé une héroïque mais folle résistance (I393). *** C’est dans la période qui vient d’être esquissée que se place la vie de Chems ed dîn Mohammed Hâfiz, né à Chirâz à une date absolument inconnue. Son nom ne nous laisse rien entre- voir sur ses origines. Chems ed dîn (Soleil de la religion) paraît être une appellation honorifique due à la charge qu’il obtint dans l’enseignement. Mohammed est le plus commun des noms propres musulmans, et Hâfiz (celui qui sait le Coran par cœur) est un pseudonyme littéraire, un nom de plume. Ses poèmes uploads/Litterature/ 85-h-2.pdf
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- Publié le Mai 16, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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