Conception des lieux de travail ED 718 Structures des bâtiments 7.1 Toitures Il

Conception des lieux de travail ED 718 Structures des bâtiments 7.1 Toitures Il faut rappeler que les accidents par chute de hauteur sont souvent graves ou mortels. Pour la sécurité, deux points principaux sont à étudier : Les interventions en toiture Elles peuvent être régulières lorsqu’elles concer- nent les travaux de maintenance des équipements techniques situés en toiture tels conduits, ventila- tions, filtres, climatiseurs, nettoyage des parties vitrées, systèmes d’éclairage nocturne, enseignes lumineuses… Ces interventions sont effectuées notamment sur des toitures des locaux industriels, commerciaux ou bâtiments d’habitat collectif. Les interventions en toiture moins régulières concernent les travaux sur l’étanchéité, l’écoule- ment des eaux pluviales, la mise en place des sys- tèmes de suspension pour intervenir en façade… Toutes les dispositions prises pour les interven- tions en toiture doivent figurer dans le dossier de maintenance de l’ouvrage (article R. 235-5 du code du travail) ou le dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (article R. 238-37 du code du travail). L’éclairage zénithal Dans la plupart des locaux industriels, un éclai- rage naturel satisfaisant ne peut être obtenu que par des parties vitrées ou translucides en toiture. En revanche, l’éclairage zénithal est à proscrire pour les bureaux et les locaux de petite dimension pour lesquels la hauteur sous plafond est faible (inférieure à 3 m). 7.1.1. Surfaces vitrées ou translucides En général, les nouveaux locaux doivent être conçus pour permettre la pénétration de la lumière naturelle (code du travail, articles R. 235- 2 à R. 235-2-3). Pour atteindre cet objectif sans apport thermique excessif (rayonnement solaire) et sans risque de chute à travers ces surfaces : – Les matériaux seront intrinsèquement résistants (voir tableau 7.1). À défaut, une protection perma- nente associée au matériau de résistance insuffi- sante sera mise en place. Le choix entre les trois types de surfaces vitrées ou translucides les plus courantes (polycarbonate, polyester armé, verre feuilleté) se fera en fonction de ces deux exigences principales, les autres élé- ments à prendre en compte étant la facilité d’accès, de nettoyage, le vieillissement, les possibilités de ventilation naturelle, la répartition homogène de l’éclairement (éviter un seul lanterneau central), la protection contre l’éblouissement. – L’indice de vitrage (rapport de la surface vitrée sur la surface de plancher) sera compris entre 10 et 25 % (selon le type de vitrage et la classe des matériaux utili- sés), pour permettre un éclairement supérieur à 250 lux. – Pour éviter le rayonnement solaire direct, des pare- soleil intégrés à la structure peuvent être mis en place (exemple : grilles) et avoir plusieurs fonctions : pro- tection contre les chutes de personnes et d’objets ou contre les effractions (voir figure 7.1), passerelles d’ac- cès pour la maintenance (voir figure 7.2). Le nettoyage des surfaces vitrées doit être prévu dès la conception. Pour la surface extérieure, des moyens à mettre en œuvre sont décrits dans les autres paragraphes (matériaux intrinsèquement 66 Structures des bâtiments Photo 7.1 - Éclairage des postes de travail par des baies vitrées latérales offrant également la vue sur l’extérieur Photo 7.2 - Minisheds 7 résistants, protection périphérique…). Pour la sous- face, on peut citer les solutions suivantes : chemin d’appui d’une passerelle intégrée à la structure porteuse (voir figure 7.3), cheminement au sol dégagé de tout équipement fixe (voir figure 7.4). Remarques concernant la résistance des matériaux Pour être considéré de résistance satisfaisante, un matériau doit pouvoir résister, compte tenu de sa mise en œuvre, au choc produit par la chute d’une masse de 80 kg constituée d’un sac rempli de sable d’une hauteur de 1,50 m (1 200 joules) (essais INRS) ; sans être emporté ou traversé, la fissuration étant admise ; on emploie la formule abrégée : résistance > 1 200 J. La résistance effective, fonction des épaisseurs et des portées, doit être définie par des essais les plus représentatifs possibles. Il est impératif de respecter les conditions de pose préconisées par le fabricant. 67 Structures des bâtiments Photo 7.3 - Stockage et éclairage naturel Figure 7.1 - Lanterneaux équipés de grilles de protection en surface ou en sous-face Figure 7.2 - Passerelle de circulation intégrée Figure 7.3 - Chemin d’appui d’une passerelle, intégré à la structure Figure 7.4 - Cheminement au sol dégagé de tout équipement fixe et permettant la circulation d’un échafaudage mobile 7.1.2. Surfaces non translucides Les matériaux seront intrinsèquement résistants (exemples : bacs acier, bacs alu, supports à isolation thermique intégrée). À défaut, une protection perma- nente sera associée (voir tableau 7.1). Ces exigences de résistance des matériaux en toiture sont d’autant plus importantes que les installations nécessitant des interventions sont fréquemment mises en place sur la toiture : exutoires de fumée qui peuvent être associés à des « retombées sur toitures », aérateurs pour la ventilation de locaux et l’extraction des fumées, locaux techniques des ascenseurs et monte-charges, installations liées directement au process (étuve de séchage d’une chaîne de peinture par exemple). Tous ces dispositifs et équipements seront protégés, de même que les cheminements permettant d’y accéder. Les ouvrants en élévation ou en toiture ne doivent pas, en position d’ouverture, constituer un danger pour les travailleurs (code du travail, article R. 235-3-6). Les chutes de hauteur à travers les ouvrants de désenfumage (coupoles, lanter- neaux, trappes) devront être empêchées par des grilles de protection intérieures intrinsèquement résistantes permettant également, lorsque la par- tie ouvrante est ramenée en position fermée, de pallier la fragilité éventuelle de cette dernière. De façon générale, il y a lieu de considérer selon la norme NF EN 811 que des ouvertures en forme de fente de largeur supérieure à 180 mm, et des ouvertures carrées ou circulaires de dimensions supérieures à 240 mm, permettent le passage de tout le corps. En outre, lorsque l’emploi de grilles intérieures de protection est envisagé pour empê- cher les chutes à travers des dispositifs d’éclai- rage naturel non ouvrants formés de matériaux fragiles (transparentes ou translucides), ces grilles devront être rapprochées des faces à net- toyer par l’intérieur de façon à éviter d’entraver ce travail en hauteur. 68 Structures des bâtiments Tableau 7.1 - Aide au choix des matériaux constituant la toiture (*) On entend par matériau intrinsèquement résistant, un matériau qui, compte tenu de sa mise en œuvre, doit pouvoir résister au choc produit par la chute d’un sac d’une masse de 50 kg (sac normalisé M50) tombant d’une hauteur de 2,40 m, sans être emporté ou traversé, la fissuration étant admise ; on emploie dans ce cas la formule abrégée : résistance 1200 J. Une telle résistance garantit, a priori, la chute de plain-pied d’une personne se déplaçant au niveau de la toiture mais elle est insuffisante pour caractériser, selon les règles de construction, une aire de circulation ou de travail. Dans certains cas, plaques translucides ou fibres ciment, verre, etc., des dispositions doivent être prises pour ne pas prendre appui directement sur ces matériaux et pour reporter les charges d’entretien sur la structure porteuse. 7.1.3. Accès et circulation en toiture Accès en toiture Les modes d’accès en toiture sont du type édicules de sortie en toiture-terrasse, fenêtre ou trappes de toiture, accès par l’extérieur du bâtiment. • Édicule de sortie en toiture-terrasse. C’est le mode d’accès le plus sûr. La figure 7.5 donne un exemple d’aménagement intérieur : échelle à marche, garde-corps, poulie permettant le levage de petites charges. La sortie en terrasse doit s’ef- fectuer le plus loin possible des rives de terrasse ou de toiture, au minimum à 1,5 m (voir figure 7.6). • Fenêtre ou trappes de toiture. Ce type d’accès est beaucoup moins favorable. Le palier doit être de dimension suffisante pour installer une échelle (voir figure 7.7). Pour l’accès à certains équipe- ment sur toiture en pente, prévoir une plate-forme de travail (voir figure 7.8). • Accès par l’extérieur du bâtiment. Des moyens d’accès permanent sont à prévoir : escaliers et échelles à marches pour les accès fréquents, échelles à crinoline pour les accès peu fréquents. Une condamnation est à prévoir, notamment pour pouvoir mettre en œuvre une procédure d’accès (voir figure 7.9). Pour une toiture comportant des équipements en sous-face du plafond : traitements acoustiques et thermiques, installations d’extinction automa- tique, éclairage artificiel, plate-formes, galeries aériennes ou galeries techniques sont à prévoir. Protection en rive de toiture et autour des trémies Les dispositions constructives doivent pallier le risque de chute de hauteur et la priorité doit être donnée aux équipements de protection collective installés de manière définitive. L’étude architectu- rale des façades peut fort bien intégrer des acro- tères, rambardes ou écrans servant de garde- corps. • Acrotère élevé à 1 m au-dessus du niveau fini de la terrasse (exemple figure 7.6). • Garde-corps permanent ne nécessitant que peu d’entretien, h = 1 m au-dessus du niveau fini de la terrasse (exemples figures 7.10, 7.11 et 7.12). Ces protections assurent une sécurité optimale dès la phase de construction, tout en rendant la main- tenance et les interventions ultérieures plus sûres. 69 Structures des bâtiments Figure 7.5 - Aménagements intérieurs d’un édicule de sortie Figure 7.6 - Édicule de sortie implanté avec une zone de circulation Figure uploads/Ingenierie_Lourd/ ed718-conception-des-lieux-de-travail-2.pdf

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