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MESURES 819 - NOVEMBRE 2009 - www.mesures.com 46 G uide d’achat MESURES 819 - NOVEMBRE 2009 - www.mesures.com 47 G uide d’achat INFORMATIQUE INDUSTRIELLE Les logiciels MES Les logiciels MES (Manufacturing Execution Systems, ou systèmes d’exécution de la production) relient les ateliers au système d’information de l’entreprise. Ils pilo- tent et organisent la production. Mais selon la taille de l’entreprise, son secteur d’activité et son niveau d’automatisation, les impératifs diffèrent. Ce qui explique l’offre large et diversifiée des logiciels MES : ils vont du modeste développement personnalisé (pour le calcul d’un indicateur de performance, par exemple) jusqu’à des architectures complètes, véritables systèmes d’information industriels. P ourquoi utiliser un logiciel MES ? Comment choisir le logiciel le plus adapté ? Comment l’implan- ter sur son site de production ? Voilà les questions que se posent bien sou- vent les industriels, lorsqu’ils évaluent l’uti- lité d’installer une solution MES (Manufacturing Execution Systems). En dépit des travaux de standardisation du co- mité ISA (normes S88 et S95) et des efforts de sensibilisation de la part d’associations comme le MESA ou le Club MES, les diffé- rences entre les offres sont telles, d’un édi- teur à l’autre, qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. La première question concerne l’utilité d’un logiciel MES. Car cer- tains pourraient être tentés de dire : « Je n’ai pas attendu d’avoir un MES pour produire, je ne vois donc pas ce qu’il peut m’apporter ». Mais nous verrons que ces logi- ciels sont une réponse concrète à de nom- breux besoins devenus récurrents aujourd’hui, quel que soit le secteur d’activité de l’entre- prise. Premier impératif : la traçabilité. Les industriels soumis à des réglementations sanitaires y sont déjà contraints (dans la pharmacie et l’agroalimentaire, par exem- ple), mais de nombreuses autres activités sont concernées. Les entreprises qui tra- vaillent pour de grands donneurs d’ordres doivent mettre en place des procédures de suivi pour répondre au plus vite à n’importe quelle question concernant un lot de fabri- cation. Cette tendance est valable dans les domaines de l’automobile et de l’aéronauti- que, mais elle s’étend progressivement à tous les produits vendus au grand public. Seul logiciel connecté aux données de l’atelier et au système d’information (ERP , pour Enterprise Ressource Planning) peut répon- dre à ce type de requêtes. Deuxième besoin : la visibilité. Non seulement le MES pilote la production dans le sens descendant (il lance les ordres de fabrication et diffuse les infor- mations nécessaires aux opérateurs), mais il assure aussi la partie ascendante. Il augmente la résolution avec laquelle les responsables suivent l’avancement d’une production. Troisième besoin : la réactivité. En effet, non seulement l’industriel doit fournir des infor- mations sur les pièces produites à son don- neur d’ordre ou à son client, mais il arrive de plus en plus que ces derniers effectuent des changements dans les spécifications de leurs commandes. Et ces changements, bien sûr, peuvent survenir au dernier moment. A l’industriel de s’adapter pour satisfaire les demandes de son client. Enfin, quatrième besoin auquel répond le MES : l’augmenta- tion du volume de données. Avec des usines toujours plus automatisées, le nombre d’in- formations à traiter va en augmentant. On doit parfois faire face à de véritables avalan- ches de données. Pour éviter d’en être sub- mergé, le MES trie les données et les met à disposition des personnes concernées. Un logiciel MES doit communiquer avec différentes couches d’informations de l’en- treprise. Il se positionne au-dessus des auto- mates et du système de supervision (lors- qu’il existe), et en dessous de l’ERP . Et il doit aussi s’interfacer avec d’autres logiciels déjà présents dans l’entreprise. C’est pourquoi chaque projet MES doit être mené en pre- nant en compte la base installée. De plus, les éditeurs de MES proposent différentes ap- proches. Certains préfèrent se rapprocher de la supervision, quand d’autres incitent au contraire à se rapprocher de l’ERP . Quoi qu’il en soit, envisager un projet MES consiste à identifier les liens manquants entre tous les logiciels existants. « Le MES est là pour apporter de la valeur à l’endroit où l’on en a besoin, déclare Bruno Hémery , directeur commercial Rockwell Software pour l’Europe du Sud. L’industriel peut décider pour chaque logiciel existant (pour la gestion d’entrepôt, par exemple) de poursuivre avec le logi- ciel historique ou d’intégrer la fonction au nouveau système MES. Ainsi, le nombre de fonctions déjà disponibles dans l’ERP, le degré d’automatisation de l’atelier, la présence d’un logiciel CAO et de logiciels dédiés au bureau des méthodes sont autant de fac- teurs à prendre en compte lors du choix d’un système MES. » Ces considérations s’appliquent surtout là où il existe déjà un système d’information et lorsque les ateliers sont fortement automa- tisés. Mais de petites structures peu informa- tisées peuvent aussi avoir besoin de fonction- nalités du MES. Pour ces dernières, des logiciels simplifiés existent. La remontée d’informations est volontairement réduite (on s’interface uniquement avec un lecteur de codes à barres, par exemple), mais est suffisante pour le calcul des indicateurs de performance. « En choisissant un tel outil, on a l’assurance de ne pas exclure les opérateurs, ce qui est parfois le cas avec des gros systèmes qui révolu- tionnent la manière de travailler dans l’entreprise » ajoute Benoît Brulant, P .-D.G. de la société Human Perf. Se poser les bonnes questions Cela explique pourquoi l’offre de logiciels MES est si vaste et hétérogène, depuis le lo- giciel le plus simple jusqu’aux solutions les plus complexes. Elle se compose d’abord d’une multitude d’éditeurs de taille modeste. Ceux-ci proposent des développements spé- cifiques en réponse à un besoin particulier. On parle souvent d’éditeurs “locaux”, dans la mesure où ils s’adressent en priorité aux entreprises de leur région. A l’opposé, de grands éditeurs proposent des logiciels très avancés, tant du point de vue des fonction- nalités que des technologies informatiques employées. Ceux-ci préféreront se position- ner en réponse aux appels d’offres des grands groupes industriels. Et entre les deux, on trouve un certain nombre d’éditeurs spécia- lisés par métier (la pharmacie ou l’agroali- mentaire, par exemple) pour lequel ils pro- posent des solutions packagées. « Un premier moyen de faire le tri entre les différents logiciels du marché est d’écarter ceux qui ne sont pas basés sur la norme ISA S95, commente André Mathieu, responsable de l’activité MES pour la France chez Siemens. Seule la compatibilité avec cette norme apporte une garantie de base quant à la pé- rennité de l’application. » Par ailleurs, il est évident qu’on ne saurait employer un logiciel MES prévu pour les industries manufacturières au sein d’une industrie de process, et inversement. Et du point de vue des fonctions à implémenter dans le MES, il n’y a pas de comparaison possible entre les usines dont la production est peu complexe mais à forte cadence, et les usines qui ont des productions de faible série, mais pour des pièces très complexes. Chaque processus de fabrication réclame un système MES approprié à ses exigences. Il faut par ailleurs tenir compte de l’histori- que de chaque éditeur. Peu d’entre eux sont absolument généralistes, car ils ont démarré leur activité dans un secteur en particulier. Qu’il s’agisse de l’aéronautique, de l’auto- Les logiciels MES servent à l’optimisation de la production, l’amélioration de la traçabilité ou encore la gestion de la qualité. On trouve d’un côté les solutions de grands éditeurs, destinées aux projets à long terme et adaptés aux productions multisite, et de l’autre les solutions d’éditeurs répondant à des problémati- ques spécifiques. L’offre est variée et comporte des solutions métier, des logiciels modulaires ou SOA, des portails d’aide à la décision, etc. L’essentiel L’une des forces du MES est de pouvoir s’appliquer aussi bien aux petites entreprises de production qu’aux grands donneurs d’ordres. Dans l’aéronautique, les projets MES sont complexes car les sous-traitants sont nombreux, et répartis sur plusieurs pays. Le MES fait l’interface entre les différents systèmes d’entreprise : en plus de la liaison avec les couches supérieures (ERP) et inférieures (contrôle-commande), il se connecte avec d’autres logiciels (ici : logistique et outil de gestion de laboratoire). Tous les logiciels de MES proposent le calcul d’indicateurs de performance. Tous les évènements de l’atelier sont historisés afin que les responsables puissent analyser les causes de non-productivité et mettre en place des plans d’action. ➜ Courbon Apriso Osys MESURES 819 - NOVEMBRE 2009 - www.mesures.com 48 Guide d’achat MESURES 819 - NOVEMBRE 2009 - www.mesures.com 49 Guide d’achat mobile, de la pharmacie ou encore de l’agroalimentaire, un rapide passage en revue des éditeurs permettra à coup sûr d’identi- fier celui qui dispose de la plus grande ex- périence dans le métier en question. Une fois effectué le choix entre ces “grandes familles” de systèmes MES, l’industriel doit définir son objectif prioritaire parmi les pos- sibilités offertes par le MES : améliorer la traçabilité, la visibilité ou la réactivité de la production. Tout en sachant que le retour sur investissement d’un système MES n’est pas particulièrement facile à mesurer. « Il est cer- tain qu’un uploads/Industriel/819-gda-logiciels-mes.pdf
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- Publié le Sep 17, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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