Retour au menu Retour au menu AGROPASTORALISME G. Mandret A. Ourry 1 G. Roberge

Retour au menu Retour au menu AGROPASTORALISME G. Mandret A. Ourry 1 G. Roberge 1 * 1 L'intérêt du Panicum maximum pour l'intensification fourragère au Sénégal. 1. L'association maraÎchage-élevage MANDRET (G.), OURRY (A.), ROBERGE (G.). L'intérêt du Panicum maximum pour l'intensification fourragère au Sénégal. I. L'association maraîchage-élevage. Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1990, 43 (2) : L'intensification fourragère au Sénégal est envisagée, en association avec le maraîchage, où la graminée tropicale Panicum maximum permet une éradication des nématodes, un accroissement de la matière organique dans le sol et la constitution de réserves fourragères pour les éleveurs urbains de moutons. L'exploitation intensive de Panicum maximum est étudiée en fonction des variations climatiques saisonniè- res, pour définir une cinétique de croissance. L'incidence économique de la fertilisation est abordée sous l'aspect des exportations, du coefficient apparent d'utilisation et de la dilution de l'azote dans la matière sèche. Mots clés : Panicum maximum - Intensification fourra- gère - Croissance - Fertilisation azotée • Variation saisonnière - Culture irriguée - Culture maraichère Rotation des cultures Séné- gal. INTRODUCTION Depuis plus de 1 O ans, des recherches sont menées sur la graminée tropicale Panicum maximum par le service des cultures fourragères de l'Institut Sénéga- lais de Recherches Agricoles (ISRA). En 1977, l'intro- duction de matériel génétique à partir de Côte-d'Ivoire portait essentiellement sur le clone ORSTOM K187b. D'abord utilisé pour l'affouragement des vaches laitiè- res, le Panicum maximum cv K187b fut ensuite étudié pour la réalisation de courbes de croissance au cours des différentes saisons climatiques du Sénégal (11 ). Ces courbes ainsi que l'analyse bromatologique devaient permettre de définir la fumure optimale et le rythme d'exploitation pour ce clone. En 1983, les clones ORSTOM T58 et C1 étaient introduits en même temps qu'une collection de 80 variétés de Panicum maximum. Le T58 (tétraploïde apomictique, 2n 32) avait été récolté en Tanzanie, en 1969, et le C1 était un hybride spontané avec le clone T21 (tétraploïde apomictique, 2n = 32). Le mode de reproduction des Panicum maximum issus des populations naturelles est l'apomixie facultative, qui 1. ISRA-LNERV, Service cultures fourragères. * Adresse actuelle: IEMVT-CIRAD, 10 rue Pierre Curie, 94704 Maisons-Alfort Cedex, France. Reçu le 27 .11.89, accepté le 22.12.89. Revue Élev. Méd. vét. Pays trop., 1990, 43 (2) : 281-287 permet de conserver le génotype de la plante mère chez 97 p. 100 des descendants avec 3 p. 100 de hors types (9). Des hybridations sont possibles entre tétra- ploïdes sexués et tétraploïdes apomictiques (13). En Côte-d'Ivoire et dans de nombreux pays (Brésil, Venezuela, Colombie, Australie ... ), Panicum maxim4m se prête très bien à une exploitation intensive avec irrigation et fertilisation (8). Au Sénégal, son exploitation intensive semblait possi- ble, mais il fallait réaliser un bilan prévisionnel de la production annuelle et établir. les caractéristiques d'une gestion optimale de cette graminée dans les conditions requises par l'environnement socio-écono- mique. Les trois cultivars K187b, T58 et C1 furent testés sur des sols de Niayes (zone privilégiée pour l'intensification fourragère) dont la texture est argilo- sableuse et le pH compris entre 5,3 et 6,5. Cette zone de cultures étant le domaine du maraîchage, il était indispensable que les recherches soient orientées vers l'association maraîchage-élevage. Des rotations Panicum maximum-cultures maraîchères furent expé- rimentées. MATÉRIEL ET MÉTHODES Les essais ont été réalisés sous irrigation par asper- sion, calculée en fonction des . composantes climati- ques définies par BOYER et GROUZIS (2) et de l'ETP estimée par la méthode dite du bac corrigé (3). L'irrigation était de 4 mm par jour d'août à mars et de 5 mm par jour d'avril à juillet. Les trois saisons, saison sèche froide, saison sèche chaude et saison des pluies, furent étudiées. Après une coupe de régularisation à 12 cm, une fertilisation de fond, non limitante en phosphore et potassium, fut apportée aux doses respectives de 75 et 150 unités par hectare. L'azote était appliqué selon 3 niveaux : 0-75-150 unités par hectare sur des parcel- les de 11,2 m2 avec 6 répétitions pour Panicum maximum K187b, et 25-50-75 pour les .cultivars T58 et C1. Pour les rotations avec les cultures maraîchères, une fertilisation 40-40-80 était appliquée après chaque 281 Retour au menu Retour au menu G. Mandret, A. Ourry, G. Roberge coupe sur des parcelles de 10,5 m2 avec 7 répétitions. L'application d'un nématicide (dichloropropène) a servi de témoin. Les analyses bromatologiques sont effectuées sur des échantillons de matériel végétal séchés à l'étuve à 60 °C pendant 48 heures. Les teneurs en azote sont déterminées par la méthode de Kjeldahl. Les essais de digestibilité ont été menés sur plusieurs années avec des temps de repousse du Panicum maximum cv K187b variant entre 25 et .75 jours. Les mesures furent faites sur des lots de 4 à 6 béliers entiers, de race peul-peul, d'un poids moyen de 33 kg, alimentés à volonté avec un fourrage fauché chaque matin, conservé à l'air libre et distribué en deux repas (10). RÉSULTATS Croissance du Panicum maximum L'apport d'azote a toujours un effet très significatif sur la croissance, quel que soit le niveau de la fumure et quelle que soit la saison (Fig. 1 ). En période sèche froide, c'est-à-dire de novembre à mars, la croissance de Panicum maximum est faible et même insignifiante si aucune fertilisation azotée n'est apportée. Cependant, au-delà de 50 jours de repousse, la production journalière de matière sèche diminue quel que soit le niveau de fumure azotée adopté. Ces résultats confirment ceux déjà obtenus sur une autre graminée fourragère tropicale : Brachiaria mutica (5). En saison sèche chaude, d'avril à juillet, la réponse aux températures minimales plus élevées se traduit par un départ en croissance plus rapide et une productivité plus importante. La production journa- lière de matière sèche est, pendant cette saison, d'environ 75, 150 et 200 kg/ha pour des niveaux de fumure azotée respectifs de 0, 75 et 150 unités à l'hectare. La différence de production entre N75 et N150 n'est significative qu'au-delà de 50 jours de repousse : c'est-à-dire pour une production de matière sèche supérieure à 7,5 t/ha. En saison des pluies, de juillet à octobre, la croissance journalière n'est pas aussi régulière qu'en saison sèche froide ou sèche chaude. Elle oscille entre 27 et 65 kg de matière sèche par hectare pour le témoin, 51 et 101 kg pour le traitement N75, 85 et 154 kg pour le niveau N150 (Fig. 2). On assiste à une "flambée» de croissance dans les 20 premiers jours, quel que soit le niveau de fumure azotée. Ceci ne signifie pas que l'intervalle entre chaque coupe doit être de 20 jours, mais qu'après cette forte poussée de croissance la 282 20 15 10 5 0 -0-NO t MS/ha -- N75 -0- N150 Saison sèche froide A A A Il A . V V ~~ .. ~ - ~ 1111 .. ~ ~ 0 20 40 60 80 100 120 Saison sèche chaude 0 20 40 60 80 100 120 Saison· des pluies Oa::;;..__......_ __ ...._ __ ...,__ __ ........_ __ ....,_ __ ....., 0 20 40 60 80 1 00 120 Nombre de jours de repousse Fig. 1 : Courbes de croissance du Panicum maximum cv Kl87b au cours des trois saisons annuelles. Retour au menu Retour au menu -t1-NO -N- N75 ...... N150 kg MS/ha/j 160 ,....:::_ __ _:__ _____________ ., Saison des pluies 0 .._ __ ..1..... __ .,.1__ __ ...l._ __ _,__ __ _._ __ _, 0 20 40 60 80 100 120 Nombre de jours de repousse Fig. 2 : Production journalière de matière sèche du Panicum maximum cv K187b en saison des pluies pour trois niveaux de fertilisation (0, 75 et 150). production de matière sèche journalière évoluera autour de 40 kg sans fertilisation, 80 kg pour N75 et 110 kg pour N150. L'apport d'une fumure azotée permet une « flambée » de croissance plus importante qui se répercute à terme sur la croissance journalière. Il existe une corrélation linéaire hautement significa- tive en saison sèche chaude, entre la somme des températures minimales et le rendement (Fig. 3). La pente des droites de régression linéaire obtenue étant plus élevée en saison sèche chaude qu'en saison des pluies, on peut penser que d'autres facteurs limitants interviennent sur la production du Panicum au cours de la saison des pluies (7). • Saison sèche froide D Saison sèche chaude • Saison des pluies t MS/ha 2or---'----------.,------------; Fertilisation N150 y= 0,0205 X • 1,02, R = 0,998 o~--L-_,L___.....J... __ ,L__ _ _..L. _ __J'----'--__J 0 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 Somme des températures minimales Fig. 3 : Corrélation entre la production de matière sèche du Panicum maximum cv Kl 87b et la somme des températures minimales journaliè- res. AGROPASTORALISME Exportations d'azote Compte tenu des résultats obtenus pour les différentes productions saisonnières, il était nécessaire d'étudier les quantités d'azote exportées · par hectare pendant les saisons sèches (Fig. 4). Sans fertilisation, l'exportation d!azote est très · faible en saison sèche froide (7 kg/ha), alors qu'elle atteint plus de 60 kg/ha en saison sèche chaude. Il est probable que l'élévation uploads/Industriel/ panicum-etude-technique.pdf

  • 43
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager