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Cours géographie économique (plus de cours sur http://eco.um1.free.fr) Chapitre 2 : La localisation des activités industrielles. Dans un contexte d’économie de marché, les entreprises se localisent là où les couts sont les plus bas. Ça veut dire que dans la minimisation des couts de production les couts de localisation interviennent également. Donc les entreprises les plus efficaces sont aussi les mieux localisées. Ça implique que la détermination de la localisation d’une entreprise est un facteur essentiel de sa réussite. L’étude de marché, c’est une étude de localisation. On regarde l’endroit qui nous attire pour nous localiser, quels sont nos concurrents potentiels dans la zone etc… En matière industrielle, le choix de la localisation dépend de plusieurs paramètres dont les principaux sont les suivants : La disponibilité de l’énergie Des matières premières disponibles Du marché de consommation L’importance de ces trois paramètres a évolué au cours du temps et elle n’est plus la même qu’au début de la phase d’industrialisation. Cependant, pour les entreprises industrielles, le problème reste plus ou moins le même. Il faut en effet mobiliser de l’énergie et faire venir des matières premières pour produire le bien en question. Et ensuite, il faut toujours commercialiser le produit finit de l’entreprise, par conséquent une grande part de la stratégie des entreprises dans leur choix de localisation consiste à minimiser les couts de transports globaux, que ce soit les couts de transport des inputs (l’énergie, les matières premières) ou des outputs (produits finis). Donc ici il y a une différence majeure par rapport à l’activité agricole, c’est que le choix des entreprises industrielles concerne une localisation ponctuelle. Donc au lieu de chercher une surface, je cherche un point. C’est-à-dire que le choix porte sur l’établissement d’une usine en un point précis qui minimise les couts de transports ou de transferts. Section 1 : La localisation des activités industrielles : l’approche d’Alfred Weber (1909) Alfred Weber (1868 – 1958) : Il est considéré comme le fondateur du modèle de localisation industrielle. Son objectif c’est d’expliquer le processus d’industrialisation qui a lieu en Allemagne au cours du 19ième et 20ième siècle, en s’intéressant en particulier à la production de fonte qui nécessite d’importantes quantités de matière première. Les recherches d’Alfred Weber s’inscrivent dans la poursuite directe de celles de Von Thünen. Il s’interroge sur la localisation optimale d’un établissement, lieu unique de production d’un produit ayant vocation à être écoulé sur un seul marché. Son apport principal tient à la prise en compte des intrants (ou inputs, matières premières) dont on suppose connaitre l’origine. Par conséquent, dans son approche la localisation de l’unité de production se déduit de la minimisation des couts de transport en provenance ou à destination de 3 lieux distincts qui sont : Cours géographie économique (plus de cours sur http://eco.um1.free.fr) Le marché sur lequel le produit sera commercialisé Et 2 lieux d’où proviennent les inputs. Il n’y a pas de solution analytique à ce problème de localisation mais Alfred Weber propose une méthode de résolution graphique et on verra que comme dans le modèle de Von Thünen, les couts de transports auront une importance particulière. A. Les hypothèses du modèle : Le modèle d’Alfred Weber repose sur un certain nombre d’hypothèses : 1. La fonction de production de l’entreprise est à coefficient fixe. C’est-à-dire que les proportions données de chaque facteur pour produire une quantité donnée d’output sont fixes. Cela implique donc qu’il n’y a pas de possibilité de substitution entre les inputs, ni de possibilité d’économie n’échelle. 2. L’espace est isotrope : Il s’agit d’une plaine homogène sur tous les plans. Ça veut dire que la distance qui va compter c’est la distance à vol d’oiseau, je peux me déplacer dans n’importe quelle direction. 3. On a des couts de transport fixes qui sont proportionnels à la distance et au poids des marchandises transportées. 4. L’emplacement des matières premières (inputs) est connu. 5. Le lieu de marché (commercialisation du produit finit) est également connu. 6. Les couts de main d’œuvre sont constants et donnés. Ça veut dire qu’ils ne varient pas d’un endroit à l’autre de l’espace considéré. Il s’agit d’une vision très simplifiée de la réalité. Weber procède alors à une autre simplification, en terme d’explication de la localisation optimale. En effet, pour Weber, le choix de la localisation dépend de la prise en considération de trois facteurs : Les frais de transports : ceux nécessaire pour amener les matières premières sur les lieux de production, mais également ceux nécessaires pour amener le produit finit sur le marché. Le cout de la main d’œuvre L’intérêt pour l’entreprise de pouvoir bénéficier d’effets d’agglomération. Dans l’analyse de Weber il y a donc 2 facteurs régionaux (couts de transports et cout de la main d’œuvre), et 1 facteur local (économies d’agglomération). A.1. Le rôle des transports : Dans son modèle, Weber va privilégier le premier facteur, celui relatif au cout de transport, pour 2 raisons : Il focalise son attention sur l’industrie sidérurgique, et pour ce type d’industrie, les inputs et les outputs sont très lourds et donc les couts de transports très élevés. A cette époque-là, Weber ne dispose pas de technique (en particulier mathématique) lui permettant de résoudre simultanément ces 3 problèmes. Cours géographie économique (plus de cours sur http://eco.um1.free.fr) Weber retient donc une présentation originale qui consiste à étudier successivement les 3 questions. Il recherche d’abord un point qui minimise les couts de transport et il regarde quelles sont les conditions pour lesquelles cette localisation minimise aussi les dépenses de main d’œuvre et enfin il regarde dans quelle mesure l’introduction des économies d’agglomération modifient la localisation ainsi obtenue. Pour arriver à cette solution, Weber se réfère à un modèle de mécanique qu’on appelle le modèle gravitaire (ou équilibre des forces). Les inputs et outputs ont le même cout de transport par km et poids, le lieu de production optimale est au centre du triangle. A une distance équivalente entre mes lieux d’approvisionnement et mon lieu de commercialisation (A1 et A2 lieu d’approvisionnement, et A3 lieu de commercialisation). Mais les couts sont pas forcément identique, et admettons que A1 (du charbon par exemple) soit plus couteux à transporter, ça va déplacer l’équilibre vers la gauche. Si P est plus proche de A1, le cout de transport du charbon est plus élevé que le cout de transport du fer. Par contre, le lieu sera toujours à l’intérieur de ce triangle. Donc la localisation de l’entreprise peut être considérée comme le point de conjonction de plusieurs forces s’exerçant dans des directions différentes : Lieux d’approvisionnement ; lieu de commercialisation ; et dont l’intensité est fonction du cout de transport dans ses diverses directions. On sait alors que l’on atteint une situation d’équilibre lorsque la résultante de ces 3 forces est nulle. C.-à-d. que Si le point P est le lieu de production optimal, si je déplace mon lieu de production, forcément ça augmente mon cout total de transport. Exemple : Supposons que l’entreprise utilise 2 matières premières localisées en A1 et A2 (fer et charbon) pour produire de l’acier qui est vendu sur un marché localisé en A3. Dans ce cas précis la production peut s’effectuer en un point quelconque P, et à partir de ce point il est possible de se rendre en ligne droite en A1, A2 ou A3. Ça veut dire que l’espace est parfaitement homogène en termes de déplacement. Weber montre que ce lieu de production P (sous les hypothèses retenues) se situe nécessairement à l’intérieure du triangle de localisation formé par les points A1, A2, A3. Et le choix de cette localisation dépend : Des coefficients de production : La proportion des matières premières utilisées dans la production. Du cout de transport de ces matières Cours géographie économique (plus de cours sur http://eco.um1.free.fr) En fonction de ces hypothèses il est possible de montrer que l’on peut obtenir un point P tel que la fonction de cout de transport soit minimale. Considérons une fonction de cout total de production de la forme : CT = [ (Cf + Uf) qf ] + [(Cc + Uc) qc] + Ca.qa Cf : Cout de transport unitaire du fer entre son lieu de production et le lieu de production du produit fini Uf : cout unitaire d’achat. Le cout d’acquisition d’une unité de fer. Qf : quantité de fer nécessaire pour produire une unité d’acier. Pareil pour le charbon. Et on ajoute Ca.qa qui correspond au cout de distribution du produit fini. On fait l’hypothèse que les couts de transport sont directement liés à la distance parcourus, donc Cf = tf.df. (d = distance et t = taux unitaire de transport du fer ) De la même façon, Cc = tc.dc ; et Ca = ta.da Donc CT = [(tf.df + Uf) qf] + [(tc.dc + Uc) qc] + ta.da.qa Qu’on peut réécrire : CT = tfdfqf + tcdcqc + tadaqa + (Ufqf) + (Ucqc) On voit que l’entreprise ne peut optimiser que par rapport aux uploads/Industriel/ chapitre-2-la-localisation-des-activites-industrielles.pdf
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- Publié le Mar 03, 2022
- Catégorie Industry / Industr...
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