Les augmentations de tarifs liées à la nouvelle politique de Fret SNCF et le pe

Les augmentations de tarifs liées à la nouvelle politique de Fret SNCF et le peu de perspectives à court terme que laisse entrevoir l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire en 2006 se traduisent par un désengagement des industriels pour les approvisionnements de bois par rail. La conséquence en est la redistribution de ce volume d’approvisionnement vers les autres modes existants. Or, pour le bois d’industrie, les transports maritimes et fluviaux ne concernent que quelques unités et pour des quantités encore anecdotiques. Le transport routier reste le mode privilégié qui est donc amené à absorber la majorité des flux provenant de l’abandon du fret ferroviaire. Les transporteurs routiers spécialisés dans le bois connaissent des difficultés économiques. L’augmentation des charges (prix du gasoil notamment) fragilise d’autant plus ce maillon. Identifier des gains de productivité devient aujourd’hui une nécessité. De nouveaux schémas organisationnels sont sus- ceptibles d’améliorer la rentabilité des chaînes de mobilisation des bois et donc la viabilité des acteurs. Parmi ceux-ci, on peut citer : - l’augmentation des PTRA1 dans le cadre de l’application du décret n° 2003-4162 et éventuellement le recours à des plates-formes logistiques, - la coopération entre entreprises afin d’optimiser les tournées (réduire les kilomètres parcourus à vide) et de réaliser des économies d’échelle sur l’achat de divers équipements, - la réduction des temps de présence des camions dans les usines pour améliorer leur rentabilité. C’est ce dernier point que cette Fiche Informations-Forêt propose de détailler. Mots clés " Cadencement " Logistique " Optimisation " Réception INFORMATIONS - FORÊT N°1-2005 Fiche n° 703 1 Améliorer le cadencement des réceptions des camions dans les usines Réguler les arrivées des camions dans les usines : un enjeu économique d’actualité. 1 PTRA = Poids Total Roulant Autorisé 2Décret n° 2003-416 relatif au transport de bois ronds, JO du 08 mai 2003. L’analyse des données de réception des camions de bois sur différents sites industriels montre des temps d’attente (non-productifs) parfois non négligeables (1 ou 2 heures) pour les conducteurs. Du fait des files d’attente de camions, des problèmes de sécurité peuvent se poser. En outre, les équipements de réception du bois sont souvent sous-utilisés sur certaines plages horaires. Plusieurs causes peuvent expliquer ces irrégularités : • Une arrivée non contrôlée de camions à un instant donné. Ce ne sont d’ailleurs pas forcément des camions de bois ronds ou de plaquettes, mais parfois des camions d’autres matières consommables ou d’expédition qui confluent sur une même bascule à l’entrée de l’usine. En ce qui concerne les bois (ronds ou plaquettes), les arrivées irrégulières de camions peuvent être relevées d’une part à l’échelle de la journée (heures de pointes) et d’autre part à l’échelle de la période de contingentement des livraisons choisie par le service approvisionnement (selon les sites cette période peut varier de la semaine à la décade ou la quinzaine, voire le mois). Les irrégularités d’arrivée journalière peuvent notamment s’expliquer par : - les habitudes de travail des transporteurs et, en particulier, la préférence de rouler très tôt le matin, - les pauses déjeuners, - une ressource importante localisée sur une certaine tranche kilométrique qui conduit les transporteurs à respecter les mêmes horaires afin d’effectuer plusieurs rotations dans la journée, - la valorisation du retour par des transporteurs qui doivent respecter des contraintes horaires de rechargement, Les irrégularités sur une période de contingentement peuvent quant à elles s’expliquer par : - l’accélération du rythme de livraison en fin de période afin de respecter le contingent de livraisons, - les habitudes de travail des fournisseurs qui livrent en priorité en début de période les produits à meilleure valeur ajoutée (grumes) puis les autres produits en seconde partie de période, - l’application de l’ARTT qui, dans certaines organisations, conduit les chauffeurs à arrêter plus tôt en fin de semaine. • Un problème technique à la réception. • L’arrivée de camions pendant une période de pause (pour certaines usines). • Une demande importante de bois suite à une reprise d’activité ou une cause conjoncturelle. • Des contraintes météorologiques locales (barrières de dégel, inondations, etc.). La réduction des temps d’attente des camions est un enjeu important à la fois pour un transporteur et un site industriel. C’est aussi une problématique complexe par sa composante multi-acteurs et les spécificités du tranport en forêt. Fort de ce constat, deux voies d’amélioration sont possibles selon les contraintes plus ou moins fortes d’un site : - l’optimisation au niveau du site industriel, - l’optimisation en amont du site industriel. INFORMATIONS - FORÊT AFOCEL 2 Nombre de camoins 1 0 5-6 6-7 7-8 8-9 9-10 10-11 11-12 12-13 13-14 14-15 15-16 16-17 17-18 18-19 19-20 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Tranches horaires Exemple d'évolution journalière du nombre de camions par tranches horaires Des temps d’attente parfois importants à l’entrée des usines Une solution pour réduire les temps d’attente des camions est de doter le parc à bois de moyens nécessaires pour absorber les arrivées irrégulières. Dans ces conditions, un site industriel n’impose pas de contraintes supplémentaires à ses fournisseurs et ses transporteurs. Plusieurs axes de progrès peuvent être identifiés. La liste n’est pas exhaustive et chaque site industriel a ses particularités. " Mettre en place des équipes mobiles de renfort Les temps d’attente seront d’autant plus faibles que l’usine sera capable de décharger rapidement les flux de camions. Or deux catégories d’afflux peuvent être distinguées : - les pics d’arrivées prévisibles, bien connus des réceptionnaires et dont les plages horaires peuvent être affinées par des chronométrages ou des analyses des données informatiques de réception. Un parc à bois peut anticiper et planifier toutes les semaines une ou plusieurs équipes supplémentaires sur ces créneaux horaires. Ce personnel doit être polyvalent sur plusieurs postes de l’usine et a suivi une formation adéquate. - les pics d’arrivées aléatoires, pour lesquels des équipes peuvent être appelées ponctuellement en renfort. Cette option induit des coûts supplémentaires pour l’industriel : - disposer de moyens de déchargement supplémentaires. - constituer un stock intermédiaire. En effet, l’arrivée irrégulière de camions impose de stocker les surplus au moment des pointes de livraisons et de déstocker lors des temps morts, ceci parfois dans la même journée. Ces manutentions ont un coût qui pourrait être évité en régulant les arrivées des camions. En contrepartie, le transporteur peut assurer plus de rotation et mieux rentabiliser sa production. " Réduire le temps des réceptions administratives et quantitatives Les systèmes d’information des parcs à bois sont souvent vieillissants. Cela se traduit par de multiples saisies et échanges entre un conducteur et un réceptionnaire. Or, la technologie permet aujourd’hui d’optimiser cette étape. Dans le secteur laitier ou de la betterave en France, les conducteurs sont autonomes depuis plusieurs années pour l’identification (transporteur, tracteur et semi, origine du produit…), la pesée et l’échantillonnage de leurs livraisons. Sans développer une telle autonomie, des progrès sont envisageables. La réception qualitative peut être optimisée en équipant le réceptionnaire d’un ordinateur portatif (fixé au bras) qui se synchronise avec le système de la réception. Le réceptionnaire peut alors être libéré de certaines contraintes et passer plus de temps pour diriger les camions vers une zone de déchargement ou réaliser d’autres tâches en soutien aux équipes du parc à bois. L’utilisation d’un portail Internet d’échange d’informations entre le service approvi- sionnement en bois et ses fournisseurs et transporteurs permet également de décharger le conducteur de la transmission d’informations. INFORMATIONS - FORÊT AMÉLIORER LE CADENCEMENT DES RÉCEPTIONS DES CAMIONS DANS LES USINES 3 Une solution : doter le parc à bois de moyens supplémentaires en cas de fort affluts de camions. L’optimisation au niveau du site industriel INFORMATIONS - FORÊT AFOCEL 4 Avec le développement des étiquettes "intelligentes" appelées également étiquettes RFID3 , l’origine des produits et la transmission des informations administratives peuvent être automatisées et le conducteur peut être dégagé de toutes saisies (et donc des erreurs associées). " Adapter les plages horaires d’ouverture du parc Sans contraintes précises d’arrivées des camions sur une journée, le parc à bois doit être ouvert sur des plages horaires suffisamment larges afin de faire face aux imprévus. Cette organisation est mise en place en Finlande par exemple et permet une régulation des arrivées des camions. Une ouverture d’un parc à bois le samedi peut permettre à des fournisseurs de mieux organiser leur production à la semaine. " Réguler le nombre de camions sur le site La mise en place d’un système de régulation (feu bicolore ou sonnerie d’autorisation d’entrée) du nombre de camions sur le site permet d’assurer au transporteur une très faible variation du temps de présence de ses conducteurs à l’usine. En revanche, il ne régule pas l’attente devant le site. Un parking à l’extérieur de l’usine peut alors être aménagé pour les pauses légales des conducteurs. L’optimisation en amont du site industriel Une autre solution pour réduire les temps d’attente des camions est d’ajouter des contraintes supplémentaires aux fournisseurs et aux transporteurs afin de lisser les arrivées des camions sur la période. Plusieurs approches sont possibles en fonction du degré d’irrégularité des arrivées sur un site : uploads/Industriel/ cadencement-reception.pdf

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