LA BETTERAVE SUCRIÈRE A - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA PRODUCTION .........

LA BETTERAVE SUCRIÈRE A - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA PRODUCTION ......................................... 2 1. Utilisation ....................................................................................................................................... 2 2. Évolution des surfaces, productions, rendements......................................................................... 2 3. Répartition de la production sur le territoire .................................................................................. 6 B - BOTANIQUE ET ÉCOPHYSIOLOGIE ............................................................................. 6 1. Caractéristiques générales de la plante........................................................................................ 6 2. Croissance et développement....................................................................................................... 9 C - CONDUITE DE LA CULTURE....................................................................................... 13 1. Place dans les systèmes de culture et choix variétal.................................................................. 13 2. Implantation ................................................................................................................................. 16 4. Protection phytosanitaire ............................................................................................................. 18 a) Lutte contre les maladies......................................................................................................... 19 b) Lutte contre les ravageurs ....................................................................................................... 19 c) Lutte contre les adventices (cf. annexe 2)............................................................................... 23 5. Récolte......................................................................................................................................... 24 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 29 INA P-G – Département AGER – 2003 Betterave sucrière 2 A - CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DE LA PRODUCTION 1. Utilisation Outre la betterave potagère, on cultive en France deux types de betteraves : sucrière et fourragère1. Cette dernière ne concerne plus que des surfaces mineures en France (moins de 50 000 hectares, cf. partie Eléments généraux), et son importance économique est faible. L’utilisation « noble » de la betterave sucrière est évidemment comme matière première dont on extrait du saccharose. Le sous-produit principal issu de cette extraction, la pulpe de betterave, est valorisé dans l’alimentation des ruminants; le second sous-produit, la mélasse, est utilisé dans diverses industries, dont la levurerie, la distillerie, l’industrie animale. Mais la betterave sucrière est également utilisée depuis longtemps pour produire de l’alcool (sur 5 à 10% des surfaces cultivées en France), et depuis 1994 comme source de carburant (production d’éthanol), sur des surfaces relativement faibles (environ 3 % de la surface totale en betteraves sucrières en France en 2000). 2. Évolution des surfaces, productions, rendements La culture de la betterave sucrière n'a commencé qu'à la fin du 18ème siècle, contrairement au blé (antiquité indo-européenne), ou au maïs et à la pomme de terre (antiquités mexicaine et péruvienne). Deux petites sucreries fonctionnent, en France, dès avant le blocus continental (1806), mais c'est celui-ci qui entraîne un véritable développement de la culture de la betterave : il faut, en effet, trouver un produit de substitution au sucre de canne, ce dernier ne parvenant plus sur le continent européen. Après l'Empire, les "arrivages" de sucre reprennent. Son histoire est, à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème, dominée en Europe par la rivalité entre la canne et la betterave. A l'heure actuelle, le sucre de betterave représente un peu moins du tiers de la production mondiale de sucre (Figure 1). INA P-G – Département AGER – 2003 1 La bette (Beta vulgaris, var. cicla) appartient à la même espèce que la betterave; ses feuilles sont très développées; c'est leur nervure principale, large et charnue, que l'on consomme. Betterave sucrière 3 Figure 1 : Partage entre la canne et la betterave dans la production de sucre au niveau mondial (données FAOSTAT) Depuis l'accord du 24 juillet 1966, il existe en Europe un Marché Commun Sucrier. Il repose sur un système de quotas (Figure 2), qui a été revu à plusieurs reprises (la dernière modification, appelée « VIIIème règlement », porte sur la période 95/96 à 2000/2001, et intègre entre autres l’arrivée des nouveaux membres de l’UE). Ce règlement a été reconduit pour 5 ans en 2001 et est en cours de renégociations. Chaque pays de l’UE dispose d'un quota de base (le quota A) qu'il redistribue à chacune de ses sucreries. Chaque entreprise répartit ensuite son quota entre ses planteurs (en fonction du volume de livraison antérieur à la mise en place du système). Le sucre produit dans la limite de ce quota (et donc les betteraves correspondantes), bénéficie d'un prix garanti. Le quota A de la France s’élève dans le dernier règlement à 2.56 millions de tonnes de sucre blanc pour la métropole, auxquels il faut rajouter 436.000 tonnes pour les DOM ; le quota A européen est de près de 12 millions de tonnes. Le quota A français est le plus élevé de l’UE, suivi de près par celui de l’Allemagne, puis de l’Italie, du Royaume-Uni et de l’Espagne. Au-delà de la quantité correspondant au quota A, et dans une limite (appelée quota B) fixée par l’UE, les sucreries peuvent encore commercialiser librement leur production, mais elles doivent verser à Bruxelles une cotisation de production. Le prix payé au producteur pour les betteraves de cette tranche est donc le prix garanti diminué de la cotisation. Le tonnage de quota B par pays correspond à une fraction variable du quota A : de 4.6 % pour l’Espagne à 30.8 % pour l’Allemagne. Enfin, le sucre produit en dépassement de cette tranche (appelé souvent, de façon impropre, "quota C") doit être vendu au cours mondial, très fluctuant, dépendant de l’état des stocks à l’échelle mondiale. Le cours mondial est à l’heure actuelle relativement bas. INA P-G – Département AGER – 2003 Betterave sucrière 4 Les surfaces plantées en betteraves industrielles (Figure 3) en France ont été fluctuantes depuis 50 ans, reflétant l’évolution du marché fonction de l’évolution des stocks mondiaux (risques de pénurie au milieu des années 70 par exemple) et de la réglementation (fermeture de nombreuses distilleries au début des années 50). Comme le montre la figure 4, les rendements sucriers ont beaucoup progressé depuis le début des années 60. Le rendement sucrier est fonction du tonnage brut par hectare et de la richesse en saccharose des betteraves produites. Pour tenir compte de ces deux facteurs, le rendement à l’hectare est souvent exprimé après avoir été ramené à une valeur standard de 16% de richesse saccharine. La France représente 21% des surfaces betteravières de l’UE à 15 en 1995, derrière l’Allemagne (27%), et devant l’Italie (15%). C’est en France que les rendements sont les plus élevés, juste devant les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne. L’UE représente en 1993-94 le premier producteur de sucre mondial, loin devant l’Inde, le Brésil, la Chine et les Etats-Unis. La France est le 5ème producteur mondial. Si la production mondiale de sucre (suivant en cela la demande) a été multipliée par 10 depuis le début du siècle, la betterave sucrière subit la concurrence non seulement de la canne, mais aussi des édulcorants issus de l’amidon, de la chicorée, ou des édulcorants intenses. Le marché n’est donc pas particulièrement « porteur », mais le système interprofessionnel mis en place garantit aux agriculteurs qui possèdent des droits de livraison (via les quotas) une très bonne rentabilité de la culture. Figure 2 : Répartition des quotas betteraviers entre les pays européens en 2000 (données FIRS) INA P-G – Département AGER – 2003 Betterave sucrière 5 Figure 3 : Evolution des surfaces en betteraves industrielles en France Figure 4 : Evolution des rendements betteraviers INA P-G – Département AGER – 2003 Betterave sucrière 6 3. Répartition de la production sur le territoire La production française de betteraves industrielles reste en 1995 très concentrée avec deux tiers du total national des surfaces assuré par seulement six départements (Figure 5) : Aisne, Marne, Oise, Pas- de-Calais, Seine-et-Marne, Somme. Cette concentration est également valable à l’échelle européenne. On assiste également à une concentration de l'outil industriel : le nombre de sucreries en France est ainsi passé de 104 en 1958 à 51 au début des années 90. Figure 5 : Localisation des surfaces en betteraves industrielles sur le territoire français (source : ITB) B - BOTANIQUE ET ÉCOPHYSIOLOGIE 1. Caractéristiques générales de la plante La betterave appartient à la famille des chénopodiacées. Les espèces du genre "Beta" peuvent être classées en trois groupes principaux : Beta maritima appartient au groupe des "Vulgares". On trouve plus particulièrement cette espèce le long des côtes atlantiques et méditerranéennes. INA P-G – Département AGER – 2003 Betterave sucrière 7 Elle a donné naissance, par culture et sélection traditionnelle, dans des zones probablement situées aux confins de l'Europe et de l'Asie, à différentes formes : betterave potagère, betterave fourragère. Ces diverses espèces ne semblent pas connues en Europe occidentale avant le 16ème siècle. La betterave sucrière n'a été cultivée qu'à la fin du 18ème siècle, à partir de certaines variétés de betteraves fourragères blanches. C'est une plante bisannuelle quand elle est cultivée: - la phase végétative (tubérisation, développement du bouquet foliaire, accumulation de réserves sous forme de sucre) dure toute la première année; - la phase reproductive (montaison et fructification) s'accomplit normalement au cours de la deuxième année. La culture de la betterave pour le sucre comporte uniquement la phase végétative, qui dure environ 180 jours (de mars-avril à septembre-octobre). Plante de climat tempéré frais, sa culture est surtout répandue en Europe, Russie et aux USA. Particulièrement prospère entre les 47ème et 54ème degrés de latitude nord, elle n'est guère possible ailleurs qu'en culture irriguée. En fin de première année, la plante présente une racine volumineuse surmontée d'un bouquet foliaire qui comporte 40 feuilles. Il est dit "préfloral". Ces feuilles s'insèrent sur le collet représentant l'axe épicotylé hypertrophié de la plante (Figure 6). La racine a, chez la betterave sucrière, une forme conique, et présente un sillon longitudinal très marqué, délimitant une zone riche en sucre uploads/Industriel/ better-ave.pdf

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