La Lettredu Patrimoine [ Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5

La Lettredu Patrimoine [ Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur ] 1 [ Trimestriel • Janvier - Février - Mars 2017 • N° 45 • Bureau de dépôt : Liège X • P501407 ] De Dakar à Tunis : naissance du Réseau francophone du Patrimoine Après le succès de la conférence de Dakar en 2014, la deuxième conférence du Réseau francophone du Patrimoine s’est déroulée ces 23 et 24 octobre à la Mairie de Tunis en présence de plus d’une centaine de participants grâce à l’étroite collaboration entre les autorités et associations tunisiennes, Wallonie-Bruxelles International (WBI), l’Association internationale des Maires francophones (AIMF), l’UNESCO, l’ICOMOS et l’IPW. Portant sur les Journées du Patrimoine et les moyens de valorisation, elle a permis d’aboutir à des recommandations et des résultats importants pour le secteur repris dans la Déclaration de Tunis, fruit d’une large concertation entre tous les acteurs francophones. L’originalité de ce réseau est très certainement de pouvoir fédérer, au niveau francophone, les différents piliers du Patrimoine : États, Régions, Villes, sociétés civiles, professionnels et organisations internationales. En effet, force est de constater que la réussite des projets patrimoniaux est étroitement liée à tous les maillons de cette chaîne et que ce réseau constitue dès lors un espace privilégié d’échanges à la fois riche et déterminant par les résultats issus de ce dialogue empreint de diversité culturelle. Dans cette perspective, le Ministre wallon du Patrimoine, Maxime Prévot, avait souhaité soutenir l’évènement par sa présence, celle des représentants de l’Institut et de William Ancion en ses qualités de Président des Journées du Patrimoine en Wallonie. À cette occasion, l’Administrateur général, Freddy Joris, a présidé l’atelier portant sur la diversité des expériences concernant les Journées du Patrimoine et les actions de valorisation en Francophonie avec des acteurs issus de nombreux pays francophones. En clôture, outre les recommandations, les participants ont proposé de constituer un secrétariat permanent du réseau. La Wallonie en fera partie (au travers de l’IPW et plus tard de l’AWaP), aux côtés de l’association Casamémoire (Maroc), du Comité international des Villes et Villages historiques de l’ICOMOS, de l’AIMF, de la Direction du Patrimoine culturel (Sénégal) et de l’Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis. Le secrétariat sera chargé notamment de suivre la mise en œuvre des recommandations et des actions du réseau mais aussi d’assurer une veille et le partage d’informations, de créer un site Web d’échange d’expertises, d’aider à l’organisation de Journées du Patrimoine dans une démarche transfrontalière ainsi que d’organiser de manière bisannuelle une conférence du réseau. Depuis ses débuts, ce jeune Réseau francophone du Patrimoine recueille un soutien unanime des acteurs francophones. À cet égard, l’initiative de WBI, avec lequel l’Institut agit toujours en étroite collabora- tion à l’international par cohérence régionale, est à souligner. Que soit salué ici le Délégué Wallonie- Bruxelles à Tunis, Christian Saelens, pour son appui et son enthousiasme pour le patrimoine. Ce réseau sera l’occasion d’actions concrètes dans une démarche avant tout fédératrice. Dans cette dynamique, un site Internet verra le jour début 2017. Pour toute information complémentaire : www.institutdupatrimoine.be Les atouts wallons s’exportent à l’international Depuis 2002, l’Institut du Patrimoine wallon s’est investi, avec l’appui de Wallonie-Bruxelles International (WBI), dans plus d’une dizaine de projets internationaux notamment à Cuba, au Sénégal, au Vietnam, en Haïti, en Palestine et au Burkina Faso mais aussi au niveau européen (Interreg, Journées européennes du Patrimoine, etc.), de la Francophonie et de l’UNESCO. Force est de constater que la position stratégique de Wallonie-Bruxelles, au cœur de l’Europe et des relations internationales, permet à notre région de faire valoir et d’exporter de solides compétences en matière de Patrimoine. En effet, les projets internationaux constituent une magnifique opportunité pour la Wallonie de porter au niveau international les nombreux atouts qu’elle possède dans ce domaine empreint de la diversité culturelle prônée par l’UNESCO et de respect mutuel, ceci en cohérence avec la Note de Politique internationale des Gouvernements de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles et en étroite collaboration avec WBI, outil de projection à l’international des compétences de Wallonie- Bruxelles. Ces actions permettent donc de consolider, dans une vision coordonnée, la place de la Wallonie au sein de la Communauté internationale. C’est ainsi que les projets développés à l’international par l’Institut visent à appuyer les actions de préservation et de restauration de patrimoines souvent inscrits sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO et que la Communauté internationale considère donc comme siens et ayant une valeur exceptionnelle pour l’Humanité, tout en proposant des actions pérennes et durables par la mise en réseau de compétences, la formation des professionnels et acteurs de la restauration, la valorisation au travers de publications, la sensibilisation et l’appui à la maîtrise d’ouvrages, qui se révèlent tout aussi indispensables dans une approche à long terme. PB- PP BELGIE(N) - BELGIQUE © AIMF 2 [ La Lettre du Patrimoine • n° 45 • Janvier - Février - Mars 2017 ] [ La Lettre du Patrimoine ] Sénégal, la maison de l’Amiral à Gorée Inscrite depuis 1978 par l’UNESCO sur la Liste du patrimoine mondial, l’île de Gorée est une des cités mémoires de la traite négrière et un sanctuaire pour la réconciliation. Située à proximité des côtes dakaroises, l’île suscite un vif intérêt en raison de sa portée symbolique. Grâce à l’appui de WBI, la Wallonie a le privilège de collaborer au projet de la maison de l’Amiral située à deux pas de la maison « des Esclaves » en alliant Patrimoine et Emploi par le renforcement des compétences locales et l’appui à la maîtrise d’ouvrage sénégalaise. Lors de la première phase, l’expertise wallonne a permis de réaliser une opération de maintenance avec les professionnels locaux pour stopper les dégradations dues aux infiltrations d’eaux et consolider l’édifice afin de le protéger de l’érosion marine. Un relevé et un avant- projet ont été réalisés avec l’ULB-La Cambre Horta. La poursuite du partenariat est prévue pour assurer la deuxième phase du projet en vue de la restauration. Haïti, la maison Chenet à Port-au-Prince Le 12 janvier 2010, Haïti a été frappé par un violent séisme qui a détruit une importante partie de cer- taines villes du pays, comme la capitale Port-au- Prince, et des habitations en zones rurales. Suite à cette catastrophe, la Fondation FOKAL s’est engagée dans un projet visant à sauvegarder des maisons Gin- gerbread de Port-au-Prince. Ce projet a conduit FOKAL à mettre sur pied un premier chantier-école pour restaurer la maison Dufort, aujourd’hui terminé, et à faire appel à l’appui de WBI et de l’Institut pour assurer la formation des stagiaires. Un second chantier est actuellement en cours à la maison Chenet pour perfectionner un staff d’une dizaine d’artisans spé- cialisés pour qu’ils se constituent en entreprises afin de restaurer ce patrimoine exceptionnel de manière autonome à l’avenir. En parallèle, l’Institut collabore à une mission d’appui à l’État haïtien concernant la maîtrise d’ouvrage en vue de la préservation du patrimoine national. Palestine, le monastère El Khader En 2009, la troisième Biennale RIWAQ était consacrée à cinquante villages comprenant un centre historique significatif de l’identité de la Palestine. Depuis 2010, une collaboration entre WBI, l’IPW et l’ONG palestinienne RIWAQ, parfois temporairement associée à d’autres ONG locales, s’est concrétisée par la restauration et la réaffectation de quatre édifices patrimoniaux à des fins culturelles et socioculturelles : à Birzeit, la réaffectation d’Hosh El Etem en hébergements, à Bethléem, la réaffectation de Morcos Nassar Mansion pour un organisme d’aide aux personnes mentalement et physiquement perturbées par les conflits, à Ramallah, la réaffectation de Dar Al Sa’a en centre d’expositions culturelles et à Gaza, la réaffectation en cours du monastère El Khader en bibliothèque pour les enfants de NAWA for Culture and Arts Association. Ces chantiers se sont déroulés tout en assurant la formation de professionnels ainsi que l’échange d’architectes et d’agents des ONG de Palestine. La restauration d’Hosh El Etem a obtenu en 2014 le prestigieux « Aga Khan Award ». Burkina Faso, la Cour royale de Tiébélé La Cour royale de Tiébélé est un des cas les plus expressifs subsistant de l’architecture kasséna mais sur laquelle pèsent d’importantes menaces d’ordre climatique et humain. Cette architecture exceptionnelle en maçonnerie de terre aux murs ornementés de peintures réalisées par les femmes mérite donc une attention particulière, tant en termes de sauvegarde que de valorisation. Depuis 2012, le site se trouve sur la Liste indicative de l’UNESCO. L’objectif de la Wallonie est donc un soutien cohérent avec le processus d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial par l’UNESCO envisagé par le Burkina Faso et qui intègre les questions de la constitution indispensable d’un comité et d’un plan de gestion. L’appui de l’Institut vise donc la sensibilisation et la valorisation pour préserver l’authenticité et l’intégrité de ce patrimoine exceptionnel. Dans ce cadre, un Carnet du Patrimoine spécialement dédié à la Cour royale de Tiébélé sera publié fin 2017. Il constituera un outil important en vue du futur plan de gestion dans une démarche résolument participative avec les associations locales. À vos agendas : la 8e uploads/Histoire/ lettre-patrimoine45.pdf

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  • Publié le Nov 03, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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