Jean Delville et l'occulture fin de siècle par Flaurette Gautier Sous la direct
Jean Delville et l'occulture fin de siècle par Flaurette Gautier Sous la direction de France Nerlich et Pascal Rousseau Année académique 2011-2012 Mémoire de Master II. 1 Sommaire AVANT-PROPOS............................................3 REMERCIEMENTS.......................................4 INTRODUCTION..........................................5 I.L'INITIATION AUX SCIENCES OCCULTES...................................................21 I.1. Implantation de l'occultisme en Belgique....................................................21 I.1.1.Péladan, l'Ordre et les Salons de la Rose+Croix...........................................21 I.1.2. Papus, l'Ordre Martiniste et la fondation du GIEE................................36 I.1.3. Francis Vurgey, la direction de Kvmris et les Écoles de Nancy.............46 I.2. Kvmris, « une mutualité scientifique » exemplaire.................................................54 I.2.1.Administration du groupe. Une culture du relais....................................54 I.2.2.Alchimie des connaissances occultes.................................................63 I.2.3. L'enseignement ésotérique à l'épreuve de l'expérience artistique.......68 I.3.Anatomie de l'occultisme scientifique et esthétique...................................................73 I.3.1. Fécondation de la pensée scientifique par l'occultisme. De l'intelligible au sensible........................73 I.3.2.Méthodologie et rhétorique médicales. La méthode expérimentale des « sciences maudites » appliquée à l'esthétique............................................81 I.3.3.La science de l'art. Le symbolisme comme « artifex ».................................89 II.SOULEVER LE VOILE D'ISIS. L'IDÉAL D'UNE SCIENCE TOTALE..........................95 II.1.L'idéal d'universalité...........................95 II.1.1.Le langage des secrets de la nature ..............................................................95 II.1.2.La doctrine des correspondances: « Forme-Esprit » et « Verbe-Image »...98 II.1.3.L'harmonie universelle comme langage de la Beauté...........................105 II.2.« Psychopathologie du peintre ».......114 II.2.1.L'artiste comme Génie. Néo- darwinisme et sélection intellectuelle.114 II.2.2.La figure du Célibataire. « Hygiène intellectuelle de l'artiste »...................119 II.2.3.Le rôle spirituel de l'Artiste: le martyr de l'art......................................123 II.3.Entre « attitude orphique » et « attitude prométhéenne ».......................................128 II.3.1.Le Logos comme « science magique »...........................................128 II.3.2.Prométhée, le nouveau Surhomme ............................................................133 II.3.3.Science et religion au service de la Nature-Sphinx.....................................138 III.EN QUÊTE DU SA-VOIR ABSOLU. ENTRE SAGESSE THÉOSOPHIQUE ET EXPÉRIMENTATION SPIRITE.................146 III.1.La Théosophie: philosophie occulte et phénoménologie de l'invisible.................146 III.1.1.Fraternité et anti-militarisme: pour une cosmographie occulte..................146 III.1.2. - Culture théorique et visuelle de la Théosophie. L'expérience clairvoyante........................................151 III.1.3.De la perfectibilité psychique à la spiritualisation de l'art.........................154 III.2.Cosmogonie idéaliste. Interférence du macrocosme et du microcosme...............157 III.2.1.L'Idéalisme comme microcosme mental. L'instrumentalisation du savoir. ............................................................157 III.2.2.Corps pur, peinture mentale et apologie du nu....................................162 III.2.3.Pour une esthétique des fluides. L'extériorisation de l'âme....................166 III.3.Jalons d'une esthétique visionnaire: le « troisième oeil ».....................................174 III.3.1.Vérifications expérimentales du spirituel. Connivence entre imaginaire et optique................................................174 III.3.2. Photographie transcendantale et image revenante..................................178 III.3.3. Transmutation, réincarnation et « survie de l'âme »..............................183 CONCLUSION...........................................187 BIBLIOGRAPHIE......................................193 2 AVANT-PROPOS La présente étude se situe dans le prolongement des recherches menées en première année de master. Nous avions proposé un mémoire sur « L'écriture artiste de Jean Delville (1888-1900) » dans lequel nous avons tenté d'analyser les rapports du peintre symboliste belge Jean Delville, que nous avons volontiers considéré comme un artiste-écrivain, à la littérature. Le but de ce travail, qui prenait appui sur un large corpus de textes et d'œuvres plastiques, fut d'intégrer Delville dans une histoire de l'art littéraire afin d'apporter un éclairage nouveau et plus complet sur son rapport à la création artistique. L'option monographique semblait la plus appropriée à une telle entreprise. Elle offrait alors certaines facilités méthodologiques non négligeables en égard au caractère prolixe et multiforme de la production écrite de Delville. Elle eut également l'avantage de dégager des pistes de réflexion futures sans nuire à la cohérence générale du mémoire. L'étude des rapports de Delville à la littérature a permis de faire apparaître en creux la question de ses affinités avec l'occultisme fin de siècle. Abordée de façon superficielle, cette question constitue l'enjeu essentiel de ce second mémoire. Celui-ci s'inscrit, par son sujet, dans le sillage de la thèse de Sébastien Clerbois qui en 1999-2000, sous la direction de Michel Draguet, avait apporté une importante contribution à l'étude du symbolisme belge en mettant en lumière ses liens avec l'occultisme. Au-delà de sa grande valeur scientifique, cette thèse a porté à notre connaissance un certain nombre d'archives extrêmement précieuses. Les archives constituent le véritable point noir de ce projet de recherches dans la mesure où la majeure partie des documents relatifs à Jean Delville ont soit disparus, soit été détruits. Le même constat est à déplorer en ce qui concerne les archives des sociétés secrètes dont il fut membre. Nous avions mis un point d'honneur dans notre précédent travail à utiliser notre corpus comme un objet artistique et non comme une source. Force est de constater que nous n'avons pu tenir cet engagement pour la présente étude et que nous nous sommes résolus à un double emploi. Si nous avons évité le plus souvent l'approche monographique, nous ne nous sommes en revanche pas restreints dans le nombre de citations littéraires, souhaitant par là mettre en avant leur valeur historique. L'état des sources primaires a en grande partie influencé les proportions de ce mémoire. Fruit d'un long travail de comparaison entre différentes revues d'époque, il a avant tout une vocation explicative. Nous avons volontairement accordé une place importante à l'exposé des théories occultistes fin de siècle, de sorte qu'elles répondent en écho aux théories esthétiques de Delville. Nous avons dépouillé des revues tant belges que françaises, conservées respectivement à la Bibliothèque Royale Albert Ier à Bruxelles et à la Bibliothèque Nationale Française à Paris, pour compléter les documents collectés jusqu'ici. Nous avons décidé de ne reporter que les plus importants en annexe, nous réservant ainsi le droit d'en intégrer des extraits dans le corps du développement. Celui-ci s'inscrit dans la continuité de notre précédent travail de recherches et n'a pas manqué de soulever de nouvelles interrogations qui, nous osons l'espérer, trouveront rapidement leurs réponses. 3 REMERCIEMENTS Je tiens à remercier Mme France Nerlich et M. Pascal Rousseau pour leur confiance, leur aide et leur soutien. Ma gratitude va aussi à l'équipe du laboratoire Intru de l'Université François Rabelais de Tours, qui m'a toujours témoigné de précieux encouragements. Que mes camarades d'université et mon entourage proche soient assurés de ma reconnaissance. À B., enfin. 4 INTRODUCTION En posant la question volontairement ambiguë « les siècles ont-ils une fin? » en préambule aux actes du colloque sur les Fins de siècle, qui s'est tenu à Tours au printemps 19851, Jean M. Goulemot, Jacques Lecuru et Didier Masseau imposaient la nécessité d'une réflexion méthodologique et épistémologique sur la notion de « fin de siècle »2. D'un point de vue strictement chronologique, l'apparition d'une « conscience du siècle »3, ou « conscience séculaire »4, va de pair, selon ces auteurs, avec une appréhension chrétienne du temps. Envisagée sous cet angle, la pertinence de la notion de « fin de siècle », en tant qu'elle renvoie à une unité temporelle permettant de saisir le passé, est soumise à interrogation. L'idée même d'une, ou plutôt, de plusieurs fins de siècle, découle du positionnement méthodologique de l'histoire culturelle qui a le mérite néanmoins, en proposant une vision stratifiée du passé, de souligner que les « siècles culturels ne correspondent pas aux siècles civils »5. Ce constat constitue un facteur d'explication majeur à l'association désormais consacrée de la formule « fin de siècle » avec les années qui ont précédé la fin du XIXème siècle. En dépit de sa validité, une telle démarche ne parvient toutefois pas à échapper à la tentation d'une lecture du passage d'un siècle à un autre en termes de rupture et d'épuisement des valeurs. Cette lecture, qui présente la fin de siècle exclusivement comme une époque de crise, est le résultat aporique d'une confusion, volontiers admise par ailleurs6, entre décadence et fin de siècle. Elle s'inscrit dans un discours plus global, tributaire de la pratique historienne inaugurée par Winckelmann au XVIIIème siècle, visant à présenter le XIXème siècle comme l'héritier direct du siècle des Lumières, c'est-à-dire comme le siècle du progrès et de la raison en marche. Ainsi, quoiqu'embarrassante, la notion de « fin de siècle » au singulier résiste et demeure, moins parce que sa validité semble incontestable que parce qu'elle conforte une habitude tenace de périodisation. Goulemot, Lecuru et Masseau s'accordent à dire que cette périodisation repose sur la force symbolique des chiffres (une fin de siècle se termine nécessairement en l'an 100 du siècle concerné). En d'autres termes, la notion de « fin de siècle » isole, circonscrit de façon arbitraire et a priori une époque à l'intérieur du siècle envisagé. Pour Daniel Mortier, qui s'est 1 CITTI, Pierre (dir.), Fins de siècle, actes du colloque de Tours, 4-6 juin 1985, Talence, Presses Universitaires de Bordeaux, 1990. 2 GOULEMOT, Jean M., LECURU, Jacques, MASSEAU, Didier, « Les siècles ont-ils une fin? », in CITTI, Pierre (dir.), Ibid., p.17-33. 3 Ibid., p.18. 4 Ibid., p.19. 5 Ibid., p.21. 6 « Nous confondons volontiers par ailleurs fin de siècle et décadence. […] Nous pensons aussi la fin de siècle comme un terme, une angoisse et une crise. » Ibid. Cette affirmation rend également compte de l'assimilation qui est faite entre les décadents, les symbolistes et les idéalistes. 5 interrogé à son tour sur cette notion lors d'un colloque sur le même thème présenté à Toulouse en 19877, le concept « fin de siècle » est double. Il désigne à la fois un « segment temporel »8 spécifique, un « découpage a priori »9 à l'intérieur du XIXème siècle, et « une période littéraire ou artistique par définition unique »10, un « état d'esprit »11 particulier. L'emploi de la formule est d'autant plus justifié qu'elle est uploads/Histoire/ flaurette-gautier-jean-delville-et-loccu.pdf
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- Publié le Mar 17, 2022
- Catégorie History / Histoire
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