Clovis Ier Vous lisez un « bon article ». « Clovis » redirige ici. Pour les aut

Clovis Ier Vous lisez un « bon article ». « Clovis » redirige ici. Pour les autres significations, voir Clovis (homonymie). Clovis Ier, en latin Chlodovechus, seule forme contem- poraine écrite attestée, peut-être en francique re- constitué Chlodowig*[5],[Note 1] (prononcé probablement [xlod(o)wɪk] ou [xlod(o)wɪç]), né vers 466 et mort à Paris le 27 novembre 511, est roi des Francs saliens, puis roi de tous les Francs de 481 à 511. Issu de la dynastie des Mérovingiens, il est le fils de Childéric Ier, roi des Francs saliens de Tournai (Belgique), et de la reine Basine de Thuringe. Brillant chef militaire, il accroît considérablement le territoire du petit royaume des Francs saliens dont il hérite à la mort de son père pour unifier une grande partie des royaumes francs, re- pousser Alamans et Burgondes et annexer les territoires des Wisigoths dans le Sud de la Gaule. Le règne de Clovis est connu à travers la description qu'en fit l'évêque gallo-romain Grégoire de Tours, et dont l'Histoire des Francs est riche d'enseignements, bien que ce texte semble essentiellement à visée édifiante. Clovis est considéré dans l'historiographie comme un des personnages historiques les plus importants de l'histoire de France ; la tradition républicaine reconnaît en lui le premier roi de ce qui devint la France, et la tradition royale voit en lui le premier roi chrétien du royaume des Francs[Note 2]. 1 Les sources primaires 1.1 L'Histoire des Francs de Grégoire de Tours La chronologie du règne de Clovis est très mal connue. L'essentiel de ce que nous en savons provient du récit ré- digé à la fin du VIe siècle par l'évêque Grégoire de Tours, né près de trente ans après la mort de Clovis. Ce récit tient en quinze courts chapitres[Note 3] du livre II de son Histoire des Francs. On a longtemps pensé que ce texte relevait plus de l'hagiographie que de l'histoire. Ainsi, sa narration des événements suit un découpage par tranches de cinq an- nées, peut-être une réminiscence des quinquennalia ou des lustra romaines : guerre contre Syagrius après cinq an- nées de règne, quinze pour la guerre contre les Alamans, guerre contre les Wisigoths cinq années avant sa mort ; au total, un règne de trente ans après un avènement à l'âge de quinze ans. On pourrait rejeter ces informations comme légendaires ; mais aucune étude n'a jamais fondamenta- lement remis en cause ces indications, qui, selon toute vraisemblance, sont légèrement simplifiées, mais restent valables « à peu de choses près ». La seule date fixée par d'autres sources que Grégoire est celle de sa mort, en 511, ce qui daterait son avènement de 481 environ, peut-être 482. Selon l'historien Bruno Dumézil, certains éclaircisse- ments ont depuis peu été apportés grâce au croisement d'autres sources documentaires, sans toutefois contre- dire les principaux éléments de l'histoire transmise par Grégoire[6]. 1.2 Autres sources Trois sources antérieures à celle de Grégoire de Tours décrivent la situation politique du nord de la Gaule[7] à cette époque. Il s’agit de la Chronique d'Hydace, évêque de Chaves en Gallaecia[8] ; d'une chronique gallo-romaine du Ve siècle, la Chronica Gallica de 452 (continuée par la Chronica Gallica de 511) ; et la Chronique de Marius, évêque d'Avenches[9]. 2 La Gaule au Ve siècle Article connexe : Occident au Ve siècle. 2.1 L'évangélisation au Bas-Empire Si les chrétiens des premiers siècles s’aventurent à l'évangélisation de l'empire, le christianisme ne s’im- pose officiellement que progressivement à partir du IVe siècle, du règne de Constantin Ier qui se convertit au christianisme[11], jusqu'au règne de l'empereur Théodose Ier, qui fixe le christianisme comme religion d'État. L'interdiction de la pratique religieuse et les persécutions ont empêché les chrétiens de définir clairement une doc- trine cohérente ; c'est ainsi que l'empereur Constantin Ier organise un concile à Nicée en 325, pour permettre une harmonisation théologique et dogmatique. Il en résulte une dissension liée au débat trinitaire qui favorise deux concepts différents : l'église conciliaire prône l'égalité 1 2 2 LA GAULE AU VE SIÈCLE Coupole du baptistère des Ariens de Ravenne. Au centre de la coupole, le Christ se fait baptiser par Jean dans le Jourdain. Il est représenté à côté d'un génie des eaux pour montrer qu'il n'est pas totalement humain[10]. entre le Père, le Fils et l'Esprit Saint ; l'arianisme, jugé hérétique par les conciliaires, prône l'infériorité du Fils, considéré comme une créature de Dieu[12], par rapport au Père[13]. En niant la nature divine du Christ et en le ré- duisant à l'état de créature, les ariens font du Messie un être doté de pouvoirs extraordinaires mais qui n'est ni un homme ni Dieu. 2.2 Les religions en Gaule au Ve siècle Les grandes invasions et la chute de l'Empire romain ont permis l'installation durable de royaumes barbares dans l'empire et notamment en Gaule. Les barbares, généra- lement d'origine germanique, sont restés païens du fait de leur faible romanisation. Mis à part le court aparté de l'occupation romaine de la Germanie sous Auguste de 9 av. J.-C. à 12, l'empire ne possède que deux provinces en Germanie : la Germanie supérieure et la Germanie infé- rieure[14]. Pour contenir les barbares, les Romains tentent de les fédérer à l'empire en établissant des traités de paix (fœdus) où les barbares se voient concéder des territoires, développent le commerce avec Rome, payent des im- pôts et fournissent des soldats, faisant avancer l'influence romaine[15]. Les peuples les plus romanisés adoptent le christianisme tel les Burgondes, Ostrogoths, Vandales et surtout les Wisigoths[10] mais dans sa version arienne[11]. L'afflux de peuples « barbares » plus ou moins romanisés ébranle l'unité que le christianisme avait dans l'empire, et en Gaule, l'établissement de royaumes barbares soit païens soit ariens, fait décliner l'obédience conciliaire fi- dèle aux dogmes de Chalcédoine, de Constantinople et de Nicée. Le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel. Décret de Gratien, XIIIe siècle. 2.3 Paganisme, arianisme et église conci- liaire Les Francs constituent une ligue de peuple germanique qui, bien qu'ayant établi un fœdus avec l'empire[16], sont restés païens. Ils partagent avec les autres tribus de Ger- manie le culte des Ases desquels les familles royales sont censées descendre[17]. De ce fait, les rois barbares ont une origine sacrée faisant d'eux à la fois des chefs de guerre mais aussi des détenteurs d'un pouvoir spirituel. Aussi, lorsqu'un chef « barbare » se tourne vers le chris- tianisme pour tenter un rapprochement avec les popu- lations autochtones romanisées[11], il opte plutôt pour l'arianisme[18], qui permet au roi de s’identifier au Christ surhomme[10] et de devenir le chef de l'Église, et ain- si de conserver son pouvoir religieux[19]. Le roi barbare concentre ainsi les pouvoirs de chef de guerre (ou roi d'armée : heerkönig[20]), chef d'État et chef de l'Église entre ses mains[10], provoquant un césaro-papisme[19]. Au contraire, l'église conciliaire prône le partage des pou- voirs entre le roi, laïc, détenteur du pouvoir temporel, et le pape, pontife supérieur, détenteur du pouvoir spirituel pour l'Occident. 2.4 Les royaumes germaniques à la fin du Ve siècle À la fin du Ve siècle, la Gaule est morcelée en plusieurs royaumes barbares, constamment en guerre, cherchant à étendre leurs influences et leurs possessions. Trois en- sembles principaux se détachent : • les Francs, établis au nord-est, ayant longtemps ser- vi l'Empire romain comme troupes auxiliaires sur la frontière rhénane, encore païens à l'avènement de Clovis, eux-mêmes dispersés dans de nombreux royaumes différents ; 3.1 Naissance et formation 3 T ours Vannes Thérouanne Soissons Rodez Bordeaux Cahors Arles Valence Vienne Lyon Besançon Narbonne Orléans Rennes Coutances Rouen Paris Troyes Reims Hispanie wisigothique Thuringe Saxe Frise Provence Strasbourg Avenches Jutes Angles Bretons Saxons Cambrai Aquitaine Royaume d'Odoacre Mer du Nord Manche Océan Atlantique Quimper Le Mans T ournai Sens Périgueux Spire Worms Mayence Mer Méditerranée Auch T arbes Couserans T oulouse Septimanie Angoulème Limoges Clermont Bourges Poitiers Bazas Oloron Rétie Trèves Angers Bayeux GenèveSion Cologne Autun Gap Digne Marseille Nice Albi Javols Dijon Langres T oul Metz Bâle La Gaule à l'avènement de Clovis en 481. • les Burgondes, établis par Rome en Savoie (en Sapaudie) et dans le Lyonnais, chrétiens ariens et re- lativement tolérants ; • les Wisigoths, peuple puissant établi au sud de la Loire, en Languedoc, surtout dans la vallée de la Garonne, et en Espagne, également ariens, mais moins tolérants envers les chrétiens conciliaires qu'ils dominent. • Les Ostrogoths ne sont présents qu'en Provence (jusqu'à Arles), mais leur roi Théodoric le Grand, depuis l'Italie, cherche à maintenir l'équilibre entre les différents royaumes. • Par ailleurs, au loin, l'Empire romain d'Orient exerce une autorité certes largement théorique mais qui garde une valeur symbolique importante dont les souverains germaniques recherchent volontiers la reconnaissance. L'Empire s’efforce de contenir les souverains germaniques. Enfin, une multitude de « pouvoirs » locaux ou régionaux d'origine militaire (des « royaumes » ou regna) occupent ainsi le vide laissé par la déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476. Parmi ceux-ci se trouve le royaume d'un général romain établi dans la région de Soissons, Syagrius. Le « pouvoir » dont il est question uploads/Histoire/ clovis-ier.pdf

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  • Publié le Fev 16, 2022
  • Catégorie History / Histoire
  • Langue French
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