N° 3, février 2021 Page 1 Les loisirs culturels sont-ils des loisirs créatifs ?

N° 3, février 2021 Page 1 Les loisirs culturels sont-ils des loisirs créatifs ? Comment peut-on devenir créatifs ? Dans le domaine de l’art, par exemple, il faut en priorité acquérir une technique, celle de nos prédécesseurs. Souvent, les peintres recopient d’abord les œuvres des anciens. Ceci permet très rapidement de créer son propre style : c’est le temps de l’au- dace, qui fait émerger de nouveaux con- tours, de nouveaux agencements de couleurs, une nouvelle conception du mouvement… L’interprétation musicale peut aussi laisser une certaine place à l’audace. https://www.youtube.com/watch?v=DQA3_z1fURY Mais quand il n’y a plus qu’elle, sans véritable technique apparente comme parfois dans l’art conceptuel, l’émotion finit par s’évanouir. De cette rencontre entre la technique et l’audace naît l’émotion artistique, qui met en mouvement (ex movere = é- mouvoir), déchaîne, libère nos chaînes inconscientes. En jardinage, c’est un peu la même chose : d’abord on potasse, puis on phosphore, enfin on s’épanouit et on fructifie. Le processus créatif procure un plaisir… divin. Car qui est mieux qualifié que le Créateur lui-même pour définir le pro- cessus de création ? Il y a au moins quatre attitudes possibles par rapport à Dieu : on peut être croyant, athée, agnostique ou ‘spinoziste’. Il me revient le cantique catholique : Dieu est amour, Dieu est lumière, Dieu notre père. Lumière, c’est l’étymologie même du mot Dieu, qui dérive de dies : le jour (d’où lun-di, mar-di, etc.). Le dieu su- prême des romains, Jupiter, était à la fois jour (Ju) et père (piter) [selon la lo- ganalyse de Michel Serres]. C’est aussi le Dieu de Spinoza : Dieu est Nature. René Girard, lui, rajoute à ce Dieu-là une di- mension d’amour. C’est l’inverse avec le monde de Camus : L’absurde naît de la confrontation de l’appel humain avec le silence déraisonnable du monde. Quoi qu’il en soit, l’acte créatif pro- voque un bien-être prodigieux. Avoir un dieu (théos) en soi (en), c’est l’étymolo- gie du mot : enthousiasme. Bernard Taillé Biodiversité et patrimoine en Vendée littorale 85270 Saint Hilaire de Riez N° 3, février 2021 Revue N° 3 des intersections de l’association Directeur de la publication : Bernard Taillé Comité de rédaction : le CA élargi de VERT LA VIE Rédacteurs/trices : intra, inter et extra-associatifs Amour Émotion Fructifier Lumière Audace Phosphorer Père Technique Potasser Les patineurs (2020, Sallertaine) par Pierre Chevrier d’après Scène de patinage (1613, mu- sée des beaux-arts de Mulhouse) par Pieter Brueghel le Jeune (1564 - 1636) https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a3/Brueghel_le_Jeune- Sc%C3%A8ne_de_patinage%2C_1613.jpg International Klein Blue (1956) Yves Klein (1928 - 1962) Belle journée (2014) par Pierre Chevrier La maîtrise technique est ici au service de l’émotion. Page 2 N° 3, février 2021 Les dessins originaux sont signés par l’auteur/trice. Les photos signées sont soit en © copy- right (demander l’autorisation à l’auteur pour en disposer), soit en copy- left (usage libre en citant sa source). Les photos non signées sont issues de Wikipédia (fr, de, en, etc.), Pexels, Pixabay, etc. Éditorial Sommaire Les moulins de Saint-Hilaire-de-Riez La villa Grosse Terre Ils colonisent nos villes L’arbre à tronc carré Le goéland marin Reste désir Pages naturalistes Danse de la brioche Chansons-puzzle Nom de rue Ouvroirs de littérature potentielle Chanson bio VERT LA VIE La signature en bas de chaque article marque à la fois la responsabilité de l’auteur/trice et la reconnaissance de la rédaction. La mise en pages est harmo- nisée entre les articles, et peut faire l’objet de discussions avec l’auteur/ trice. Un comité de rédaction est constitué pour trancher d’éventuels litiges. Cette revue est culturelle, et ne suit aucune ligne politique ou religieuse. Sa seule philosophie est celle d’une vie harmonieuse avec la nature. Chaque opinion émise par un.e auteur/ trice n’engage que lui/elle, et ne saurait être cautionnée par l’association qui ne pratique pas l’entre-soi, mais la ren- contre d’idées démocratiques plurielles. Cette publication n’est pas un bulletin associatif, mais une revue intra-, inter-, et extra-associative. Elle est ouverte à toutes personnes de bonne volonté cul- turelle. Elle pratique une politique de l’offre en matière culturelle : c’est l’auteur/trice qui détermine la longueur de l’article. Page 1 2 3 13 15 16 16 De nombreux liens internet jalonnent certains articles de cette revue. Vous pouvez les ouvrir en cliquant simplement dessus (ou Ctrl + clic [facebook], ou même en procédant à un copier/coller dans la barre de titre de votre navigateur). 17 22 24 25 27 28 29 30 https://chaudfontaine.blogs.sudinfo.be/ N° 3, février 2021 Page 3 La commune de Saint-Hilaire-de-Riez était une grosse productrice de céréales, ce qui explique la présence de plusieurs moulins. Nous allons les retrouver du Nord au Sud du bourg de la commune pour finir à Sion. Le Moulin Blanc À cet endroit, un moulin est déjà pré- sent sur la carte de Masse , appelé Mou- lin de la Piblaie, situé au nord du cordon des Mattes, en limite du Perrier, et ré- pertorié sur la carte de Cassini et au Cadastre Napoléonien (C.N.). Au C.N., il appartient pour moitié à Fidel Guibert (nous y reviendrons) et Pierre Boucard qui est dit farinier au Moulin Blanc. Il se situait à l’endroit où a été construit la Chapelle de La Fradinière. On raconte, histoire ou légende, que c'est du haut de ce moulin que les guetteurs des troupes napoléoniennes du général Estève auraient aperçu les troupes royalistes de La Rochejaquelein lors du combat des Mathes en 1815. Au début du 19e siècle, il n'y a pas d'arbre sur cette langue dunaire et la vue porte loin. Le Moulin Neuf Il est porté sur l'Atlas cantonal (1886) seulement sur la route du Perrier, côté droit vers le Perrier, presque en face Le Moulin Blanc. Les listes de remembrement mention- nent Guibert comme habitant Le Moulin Neuf . Le Moulin des Borderies Répertorié sur la carte de Masse, de Cassini, et au Cadastre Napoléonien , où le meunier propriétaire était Cornevin Julien. Sur la référence cadastrale, il est mentionné Moulin avec cerne. En 1870, il est porté en diminution, avec la mention démolition (propriétaire Cor- nevin). Sur l'Atlas Cantonal de 1886 - 1887, le moulin est aussi signalé. Mais en réalité, l'emplacement sur la carte correspond au Moulin de la Matte. Le Moulin des Borderies ne prenait plus Louis du Vergier de la Rochejaquelein (1777 - 1815) par Pierre-Narcisse Guérin https://fr.wikipedia.org/wiki/ Louis_du_Vergier_de_La_Rochejaquelein Plan sur la défaite de Soubise au port de Croix-de-Vie - 1649 - (coll. part.) Page 4 N° 3, février 2021 le vent du fait de nombreuses planta- tions (peupliers et pins maritimes) au 19e siècle. Il a donc fallu le démonter et le reconstruire pierre par pierre à un endroit plus venté. Ce sera le Moulin de la Matte. Dans son article « Les vieux moulins du canton de Saint Gilles » paru dans La revue Olonna en 1977, Mon- sieur Bellrepeyre précise que, lors des travaux de maçonnerie nécessaires au transfert, un ouvrier aurait été écrasé par un bloc de pierre. Il se situait à l'endroit où a été construit la chapelle de la Fradinière. Le Moulin de la Matte Il est mentionné sur l'Atlas Cantonal - 1886 - (appelé à tort Moulin des Borde- ries). L'achat a été effectué en 1870 et la restauration terminée en 1876. Il est la propriété de Cornevin Jean- Marie et Pierre. Il existe en augmentation sur le Cadastre Napoléonien (parcelle A114). Il se trouve sur l'actuel chemin du Marais Neuf, en prenant à gauche un peu plus loin. Le moulin se situait en bordure du ma- rais, près de l'ancien cours de la Baisse, sur un cordon de dune. Une butte de sable et de pierre (une motte) a été né- cessaire pour lui donner de la hauteur. En 1901 et 1906, les meuniers se nom- ment Caiveau. En 1911, ce sont des Barreteau qui sont meuniers. Barreteau Pierre, originaire du moulin de la Corde, au Perrier, en sera le der- nier meunier, jusqu'en 1932 (d'après Joël Crestois, dans son ouvrage « Le pays de Riez »). Le moulin aurait eu un demi-siècle de fonctionnement. En 1989, le toit sera reconstitué de façon provisoire pour les besoins du film de Ciné-Vie « Célestine et les doryphores ». On a reconstitué le toit à l'aide d'une grue et filmé dans la nacelle de la com- mune. Le moulin, devenant dangereux, sera abattu en 1994. Mais le promon- toire et la base sont encore visibles. Le moulin et son cerne sont la propriété de la famille Fradin. Le Moulin des Boues Sur la carte de Cassini et au CN, il se situe à proximité du Pissot, au nord du carrefour. Il existe un chemin des Boues. Vers 1830, les meuniers sont Loué Pierre et consorts. Il sera démoli en 1853, propriétaires Loué François, Jean, Pierre et René. Le Moulin de la Fenêtre Sur la carte de Cassini et au Cadastre Napoléonien, quartier de la Fenêtre. Vers 1830, les propriétaires sont Tou- blanc Jean Aimé et Madame Doux pour moitié. Démoli en 1881, propriétaire Doux Jean. Le Moulin de la Petite Martinière Mentionnée sur la carte de Cassini et uploads/Geographie/ vert-la-vie-03-vda.pdf

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