Jean Raspail: ~~Notre civilisation est en train de disparaître" Entretien Écriv
Jean Raspail: ~~Notre civilisation est en train de disparaître" Entretien Écrivain,jean Raspail décrivait en1973, dans son roman "le Camp des saints", la submersion de l'Europe par la multitude des migrants du tiers-monde. Que vous inspire la situation actuelle? Vous savez,je n'ai guère envie de me joindre à la grande ronde des intel- lectuels qui passent leur temps à débat· tre de l'immigration ... j'ai l'impression que ces colloques ne servent à rien. Le peuple sait déjà toutes ces choses, inn.ti· tivement: que la France, telle que nos ancêtres l'ont façonnée depuis des siè- cles, est en train de disparaître. Etqu'on amuse la galerie en parlant sans cesse de l'immigrat ion sans jamais dire la vérité finale. Une vérité d'ailleurs indi- cible, constatait mon ami jean Cau, car celui qui la proclame est immédiate- ment poursuivi, condamné puis rejeté. Richard Millet s'en est approché, voyez ce qui lui est arrivé ! Ondissimuleaux Français la gravité du problème ? Oui. À commen ce r p ar les diri- geants politiques ! Publiquement, "tout va très bien, Mad am e la mar- quise". Mais, la porte fermée, ils recon- naissent que" oui, vous avez raison :il y a un vrai problème" .j'ai sur ce sujet des lettres édifiantes de hauts respon- sables de gauche, de droite aussi, à qui j'avais envoyé le Camp des saints." Mais vous comprenez: on ne peut pas le dire ... " Ces gens-là ont un double lan- gage, une double conscience.je ne sais pas comment ils font! je pense que le désarroi vient de là : le peuple sait qu'on lui cache les choses. Aujour- d'hui, des dizaines de millions de gens ne partagent pas le discours officiel sur l'immigration. Us ne croient aucune- ment que ce soit une cha nee pour la France. Parce que le réel s'impose à e ux, quotidiennement. Toutes ces idées bouillonnent dans leur crâne et ne sortent pas. Vousnecroyezpaspossibled'assimiler les étrangers accueillis en France ? Non. Le modèle d'intégration ne fonctionne plus. Même en admettant qu'on reconduise un peu plus de clan- destins à la frontière et qu'on réussisse à intégrer un peu plus d 'étrangers qu'aujourd'hui, leur nombre ne ces- sera pas de croître et cela ne changera rien au problème fondamental :l'en- vahissement progressif de la France et de l'Europe par u n tiers-monde innombrable. je ne suis pas prophète, mais on voit bien la fragilité de ces pays, où s'installe une pauvreté insup- portable et sans cesse croissante à côté d'une richesse indécente. Ces gens-là ne se retournent pas vers leurs gouver- nements pour protester, ils n'en atten- dent rien. Usse tournent vers nous et arrivent en Europe par bateaux, toujours plus nombreux, aujourd'hui à Lampe- dusa, ailleurs demain. Rien ne les en décourage. Et par le jeu de la démographie, dans les années 2050, il y aura autant dejeunes Français de souche que de jeunes étrangers en France. Beaucoup seront naturalisés. Ce qui ne signifie pas qu'ils seront devenusfrançais.je ne dis pas que ce sont de mauvaises gens, mais les "nan.rralisations de papier" ne sont pas des nan.rralisations de cœtrr.Je ne peux pas les considérer com- me mes compatrio- tes. Il faudra durcir drastiquement la lo~ en urgence. "La puissance des 1déesfausses qyediffuse l'Education nationale est incommensurable" Jean Raspail Société Le scandale Leonarda Comment l'Europe peut-elle faire face à ces migrations? Il n'y a que deux solutions. Soit on essaie de s'en accommoder et la France - sa culture, sa civilisation - s'effacera sans même qu'on lui fasse des funé- railles. C'est à mon avis ce qui va se pas- ser. Soit on ne s'en accommode pas du tout - c'est-à-dire que l'on cesse de sacraliser l'Autre et que l'on redécouvre que le prochain,c'estd'abord celui qui est à côté de soL Ce qui suppose que l'on s'assoit quelque temps sur ces« idées chrétiennes devenuesfolles »,comme disait Chesterton, sur ces droits de l'homme dévoyés, et que l'on prenne les mesures d'éloignement collectif et sans appel indispensables pour éviter la dis- solution du pays dans un métissage général. je ne vois pas d'autre solution. j'ai beaucoup voyagé dans ma jeunesse. Tous les peuples sont passionnants mais, quand on les mélange trop, c'est bien davantage l'animosité qui se déve- loppe que la sympathie. Le métissage n'est jamais pacifique, c'est une utopie dangereuse. Voyez l'Afrique du Sud! Au point où nous en sommes, les mesures que nous devrions prendre seraient forcément très coercitives. je n'y crois pas et je ne vois personne qui ait le cou- ragede les prendre. Il faudrait mettre son â me en balance, mais qui est prêt à ça? Cela dit, je ne . . crots pas un ms- tant que les parti- sans de l'immigra- tion soient plus .,_ 24 octobre 2013 Valeurs actuelles -27 Société Le scandale Leonarda ~ charitables que moi : il n'y en a proba- blement pas un seul qui ait l'intention de recevoir chez lui 1 'un de ces malheu- reux ... Tout cela, c'est de la frime émo- tionnelle, un maelstrom irresponsable qui nous engloutira. Il n'y a donc pas d'autre solution que la soumission ou la coercition ? Il peut y en avoir une, mais qui n'aura qu'un temps: la constitution de communautés, d'isolats où trouverait refi.tge une population ethniquement et culturellement menacée par d'autres communautarismes. Du reste, cela commence déjà :on voit bien que les Français de souche fuient les quartiers dits sensibles. Les manifestations contre le mariage homosexuel sont aussi une forme de communautarisme: elles témoignent du refus par des millions de Français du "changement de civilisa- tion" promis par la gauche et par Chris- tiane Taubira. Aujourd'hui, tout le monde condamne le communauta- risme, mais ce peut être tme solution, au moins temporaire. Ces communauta- rismes opposés se renforceront muntel- lement par l'animosité qu'ils se porte- ront et cela débouchera, à terme, sur des affrontements très sévères. Même s'il ne faut pas souhaiter qu'un malheur arnve. Vous ne croyez pas à un sursaut, comme on ena vu souvent dans l'histoire de France ? Non. Il fallait un esprit épique, le goût des destins élevés pour œndre pos- sible un sursaut national. Il faudrait que des gens croient encore en leur pays. je n'en vois plus beaucoup. À moins de réformer de fond en comble l'Éducation nationale et les médias audiovisuels en privant de tribune les enseignants et les journalistes qui participent à la désinfor- mation ... On a désacralisé l'idée de nation, l'exercice du pouvoir, le passé du pays. On a fendillé la statue de la France, on 1 'a défigurée (surtout la gauche!) au point que plus rien n'ins- pire le respect. La puissance des idées fausses que diffusent l'Éducation natio- naleetles médias est incommensurable. Mais moi,j e vis en France depuis 1 500 ans, j'y suis bien, avec les miens, et je n'ai pas envie que cela change... • Propos recueillis par Fabrice Ma douas et Pauline Quillon 28- Valeurs actuelles 24 octobre 2013 Finkielkraut : son plaidoyer pour la France Identité Loin du pamphlet contre l'immi- gration que décrivent ses détrac- teurs, le nouvel ouvrage du philo- sophe procède avant tout d'une salutaire prise en compte du réel. Cachez cette identité que je ne sau- rais voir ... Du moins cette identité fran- çaise. Depuis la concertation lancée sur cesujetpar Éric Besson, en 2009- et les débats, maladroits ou biaisés, qui ont suivi - , la notion d'identité nationale, «chimère assassine», est taboue et le mot même d'identité, «rance, moisi, fatal», est frappé d'interdiction. Mais les faits sonttêtus. Chaque semaine ou presque, l'actualité, de Lampedusa aux campements rorns en passant par le port du voile islamique, impose ces questions d'immigration, de frontière et de "vivre-ensemble". C'est à cette notion pour le moins délicate qu'est consacré le dernier ouvrage d'Alain Finkielkraut, l'Identité malheureuse. Philosophe, romancier, essayiste, l'auteur est passé du statut d'intellec- tuel soixante-huitard à celui de "néo- réac" (lire notre encadré). Pourquoi avoir choisi ce sujet? Marqué par les figures de Levinas, de Hannah Arendt, de Tocqueville ou de Kundera, l'auteur 1 'avoue: «]e ne pensais pas plus à la France qu'à l'air que je respirais», mais «j'ai été renvoyé à mon identité par ceux qui, de plus en plus nombreux, déclarent leur hostilité au pays d'accueil et par le défi à nos valeurs que représentent leurs références et leurs usages». Les réactions n e se sont pas fait attendre. Sociologues, journalistes, écrivains, invités des radios ou des pla- teaux télé, ses détracteurs se sont déchaînés.« Incitation à la haine raciale»,« citations de khâgneux enro· bant unepenséelepénisée», «défaitedela pensée» (le titre d'un de ses ouvrages) ... L'auteur promeut« la pensée Brignoles» - allusion à la victoire du Front national dans une cantonale partielle. n «justi[ze la vomissure raciste», estime même le journaliste de gauche Claude Askolo- vitch ... Pourquoi tant de haine? Que dit l'auteur? Il explique notamment que «dans une Europe qui n'a plus les moyens de maîtriser les flux migratoires et qui est devenue[ ... ] un ''continent d'immigra- tion malgré lui", la France a changé, la vie a changé, le changement uploads/Geographie/ raspail-jean-notre-civilisation-est-en-train-de-disparaitre.pdf
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- Publié le Jul 23, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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