PERIGUEUX UNE VILLE DANS LA GUERRE 1939-1945 …sur les traces du souvenir… SOMMA

PERIGUEUX UNE VILLE DANS LA GUERRE 1939-1945 …sur les traces du souvenir… SOMMAIRE AVANT PROPOS Périgueux, ville d’accueil des réfugies strasbourgeois page 1 Les lendemains de la défaite aux premières formes de résistance page 3 Vers une organisation de la résistance page 4 L ’Occupation page 6 Rafles, arrestations et déportations page 8 Répression page 10 Du 6 juin à la libération de Périgueux page 13 Mémoire des victimes originaires ou non du département et dont la memoire est évoquée à Périgueux page 15 Plaques, stèles, monuments, vestiges et dénominations consacrés à la seconde guerre mondiale offrent un paysage du souvenir dans de très nombreuses villes de France et notamment à Périgueux. Cette mémoire de pierre, érigée au cœur des villes reste cependant peu remarquée, tant elle se fond dans l’environnement quotidien du citadin. Vue sans être regardée, la signification même de ces supports s’estompe avec le temps et risque de tomber dans l’oubli avec la disparition progressive des témoins. Aussi paraît-il indispensable, de rappeler les évènements d’hier et l’histoire de ceux qui vécurent cette période tragique. Relais du souvenir, le patrimoine commémoratif conserve le témoignage de vies guidées par le courage, honore les engagements, les sacrifices des résistants pour la défense de valeurs humanistes, ou grave encore dans la pierre les souffrances des victimes de la répression nazie . Autant de destins individuels qui invitent à la réflexion et à la vigilance pour garantir un avenir de paix… Dépassant sa mission première de pérennité du souvenir, les lieux de mémoire contribuent à transmettre aux générations futures les valeurs citoyennes chèrement défendues par nos aînés. Suite à l’invasion de la Pologne le 1er septembre 1939 par l’Allemagne, l’Etat Major français ordonne l’évacuation de la population vivant dans trois départements de l’Est de la France : le Haut-Rhin, le Bas-Rhin et la Moselle. Au total plus de 600 000 civils sont évacués vers les départements du Sud-Ouest de la France. Plus de 80 000 réfugiés strasbourgeois sont répartis dans le département de la Dordogne, entre septembre 1939 et octobre 1940. LavilledePérigueux est désignée pour accueillir une partie des fonctionnaires et des administra- tions de la ville de Strasbourg. Au total, 11735 personnes sont recensées dans le canton de Périgueux. La plaque apposée 2, rue Voltaire, à l’emplacement même de l’édifice ayant accueilli la mairie repliée de Strasbourg cristallise « l’union indissoluble » entre l’Alsace et la France et rappelle la continuité des services publics pendant cette période d’exil (). Les services administratifs, (la préfecture du Bas-Rhin, la mairie de Strasbourg, l’inspection académique, la direction des cultes etc..), répartis dans divers immeubles de la ville sont chargés de résoudre les innombrables problèmes de la population évacuée. Périgueux, ville d’accueil des réfugies strasbourgeois  Coll. ONAC 24 Chambre de commerce ayant accueilli le cabinet du maire de la ville de Strasbourg 1 Coll. ONAC 24 Une stèle située dans le parc, en face du lycée Bertrand de Born, marque la reconnaissance de la ville de Strasbourg à la population de Périgueux pour l’accueil réservé aux réfugiés strasbourgeois lors de la guerre 1939-1945 (). Pourtant, ces derniers sont confrontés aux difficultés d’accueil et la « transplantation » de cette population policée dans un département rural au confort pratiquement inexistant ne facilite pas toujours la cohabitation. Quoiqu’il en soit, la municipalité de Périgueux améliore du mieux qu’elle peut les conditions d’hébergement et entreprend de nouveaux aménagements avec l’aide du service d’architecture de la ville de Strasbourg. La scolarisation des réfugiés entraîne en plus des infrastructures existantes la construction de nombreux baraquements dans la ville de Périgueux. La plaque dans le collège Montaigne témoigne du séjour studieux de jeunes élèves de l’école normale d’instituteurs accueillis dans l’établissement (). Dès juin 1940, les Allemands ordonnent le retour des Alsaciens-Lorrains dans le territoire annexé. 30 000 réfugiés strasbourgeois sont encore présents en Dordogne en 1945 et près de 2000 personnes s’y installeront définitivement. Depuis cette période, des liens d’amitié unissent toujours Périgueux et Strasbourg ainsi que diverses communes de nos départements respectifs, et sont ravivés à l’occasion de manifestations particulières.  Coll. ONAC 24 Jeunes élèves strasbourgeois de l’école normale d’instituteurs (coll J.P. BEDOIN) Coll Mairie de Strasbourg 2  Coll. ONAC 24 Les lendemains de la défaite aux premières formes de résistance Instituée par la convention d’armistice du 22 juin 40, la ligne de démarcation ampute l’ouest du département. 46 communes se retrouvent alors en zone occupée. Les régiments, dissous sur le territoire français, sont autorisés en zone libre à s’organiser en « Armée de l’Armistice », leur rôle consistant au maintien de l’ordre. Le 26ème R.I. se forme donc en nouveau régiment de la Dordogne à Périgueux en août 1940. Il incorpore des éléments d’autres unités dissoutes et réunit entre autres des Alsaciens-Lorrains, patriotes réfractaires à l’annexion de fait. Le chef lieu du département se situe en zone non occupée dite « libre ». Toutefois à Périgueux comme dans de nombreuses villes de France, des hommes et des femmes audacieux expriment leur refus de la défaite et leur hostilité contre l’occupant en utilisant plusieurs moyens d’action. Ainsi moins d’un mois après l’armistice, une manifestation réunissant majoritairement des cheminots des ateliers de la SNCF se rassemble place Montaigne. Le drapeau tricolore cousu d’une croix de Lorraine est brandi par des patriotes exaltés. 3 Ginette Marois, grande figure féminine de la résistance régionale et originaire du département posant avec ses amies à la faculté de lettres de Bordeaux avec « 2 gaules ». (coll.Y.Marois) Coll ONAC 24 Musée Militaire des Gloires et Souvenirs du Périgord 32, rue des Farges - 24000 PERIGUEUX Tel : 05 53 53 47 36 Vers une organisation de la résistance L’engagement dans la résistance n’est pas un acte spontané et anodin. C’est une réaction personnelle de refus face à l’invasion de l’ennemi et des « contre-valeurs » du régime de Vichy. C’est aussi prendre conscience de tous les risques inhérents à un tel comportement d’opposition dans un climat qui ne se prête pas à la contestation. Les motivations sont souvent conditionnées par les valeurs morales héritées de l’environnement familial et social de chacun. L’éducation, la culture familiale, les convictions religieuses ou politiques sont également des éléments influents. Le poids des circonstances extérieures ajouté au degré « de révolte morale » détermine en quelque sorte l’entrée en résistance. Aussi les évolutions politiques de l’Etat Français dans la voie de la collaboration, le durcissement du pouvoir de l’occupant nazi, la répression, les mesures racistes et antisémites sont autant de circonstances favorables à l’engagement. Rappelons toutefois que la participation d’hommes et de femmes dans la lutte clandestine demeure un phénomène courageux et marginal pendant les premières années de l’occupation où l’immense majorité de la population française résignée, subit ou s’accommode de la force triomphante nazie. Ainsi, parallèlement aux initiatives isolées et improvisées d’individus, des noyaux embryonnaires se structurent progressivement autour de patriotes périgourdins. Mouvements et réseaux apparaissent et se spécialisent, développant des activités de renseignements, d’hébergements, de camouflages de matériel, de filières d’évasions, de confections de faux-papiers ou de diffusions de journaux clandestins. Certains groupes de résistants, engagés dans l’action armée organisent des sabotages ou des attentats.  Coll ONAC 24 4 Abbé SIGALA (coll. archives diocésaines) A Périgueux, la plaque apposée, sur la façade de l’institution Saint-Joseph rappelle la naissance en juin 1942 du mouvement « Combat » en Dordogne et donne les noms des résistants fondateurs (). Une autre plaque apposée au n°7 de la rue de Metz témoigne pour l’année 1943 de la tenue de réunions clandestines et de l’organisation structurée de l’Armée Secrète (A.S.) issue de la fusion des formations paramilitaires des Mouvements Unis de Résistance (M.U.R.) (). Le 3 octobre 1942, une explosion endommage le kiosque de la Légion Française des Combattants de Périgueux, située place Bugeaud. Cet acte de « vandalisme », dont l’origine n’est pas clairement attribuée, illustre la fracture entre les « gaullistes » et les « pétainistes », ces derniers incarnés généralement par le monde ancien combattant, encore fasciné par le mythe de Pétain. Mais progressivement, les effets pernicieux de la politique collaborationniste de Vichy, vivement critiquée par l’opinion, finissent par gangrener la popularité du Maréchal entraînant un certain nombre d’anciens de 14-18 dans la Résistance. Il s’agit du premier attentat par explosif réalisé par des résistants à Périgueux.  Coll ONAC 24 5 Extrait de la demande de carte de combattant volontaire de la résistance de l’abbé Jean Sigala (coll. ONAC 24) Office du Tourisme 26, Place Francheville - 24000 Périgueux Tel : 05.53.53.10.63 Le 11 novembre 1942, les troupes allemandes envahissent la zone libre. A 9h30, les convois allemands entrent dans la ville et s’installent dans le quartier Daumesnil. Le 26ème R.I., contraint à la passivité est dissout fin novembre. Les Périgourdins stupéfaits vivent désormais à l’heure allemande. Les rationnements, les longues files d’attente devant les commerces font partie du quotidien. La Gestapo s’installe, place du Maréchal Pétain aujourd’hui rebaptisée place du Général de Gaulle et s’immisce désormais dans l’administration locale, aidée par un collaborateur notoire, Paul Lapuyade, délégué départemental de la Légion des Volontaires uploads/Geographie/ onac-brochure-resistance-en-dordogne.pdf

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