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A 3,00€ mardi 1er juin 2021 le figaro - N° 23 880 - www.lefigaro.fr - France métropolitaine uniquement Lot un tour de France pour renouer le contact avec les Français et fixer le cap des dix derniers mois de son quin- quennat. la « grande marche » de 2016, l’« itinérance mémorielle » de 2018 et le « grand débat » de 2019, Emmanuel Macron va entamer cette semaine dans le 3’:HIKKLA=]UXUUW:?k@g@a@b@k"; M 00108 - 601 - F: 3,00 E AND : 3,20 € - BEL : 3 € - CH : 4,20 FS - CAN : 5,70 $C - D : 3,60 € - A : 3,60 € - ESP : 3,20 € - Canaries : 3,20 € - GB : 2,90 £ - GR : 3,40 € - DOM : 3,20 € - ITA : 3,30 € LUX : 3 € - NL : 3,40 € - PORT.CONT : 3,30 € - MAR : 23 DH - TUN : 4,40 DT - ZONE CFA : 2.400 CFA ISSN 0182.5852 fabien clairefond-YaMil laGe/afP L a théorie résiste rarement à la prati- que. À son arrivée à l’Élysée, Emma- nuel Macron voulait avoir la parole rare. Ainsi pensait-il renouer avec la geste gaullienne par la grandeur du verbe et de l’image, redonner un lustre jupité- rien à la fonction par un exercice vertical du pouvoir. L’expérience montre que l’action n’a pas épousé l’intention. Le chef de l’État est presque aussi bavard que son prédécesseur, presque aussi omniprésident que Nicolas Sar- kozy. Il est partout, sur tous les dossiers, même les plus anodins. Le style, c’est l’hom- me, dit-on. Bien malin celui qui pourrait défi- nir le sien, car il est tout à la fois : un jour, dans une conversation sans queue ni tête avec deux youtubeurs ; le lendemain, dans l’évocation, sur papier glacé, d’une France qui serait au- jourd’hui comparable à celle du début de la Renaissance ! On cherche la logique. Celle-ci s’adapte, bien sûr, aux circonstances. Face aux « gilets jau- nes », Emmanuel Macron a estimé qu’il était le seul à pouvoir éteindre le feu qu’il avait allu- mé. À l’occasion du déconfinement, il va enta- mer, cette semaine, un tour de France qui n’est pas sans arrière-pensées, à quelques mois de l’élection suprême. À ceux qui le lui reprocheront, il pourrait répliquer qu’avec le quinquennat le temps politique a changé. Un président de la République est désormais en campagne 24 heures sur 24. Mais, au-delà, cette boulimie de communica- tion tous azimuts reflète surtout le mauvais état du pays. Celui d’une nation de plus en plus divisée, fracturée, déchirée, que le développe- ment des réseaux so- ciaux n’ar- range pas. Chaque dis- cours est donc desti- né à un pu- blic précis qu’il flatte dans le sens de ce qu’il veut entendre. Ainsi, sur la délinquance, Em- manuel Macron exprime-t-il sa fermeté de- vant des forces de l’ordre en colère et sa bien- veillance auprès d’un auditoire de jeunes qui hurlent à la « stigmatisation ». Le « en même temps » ne rassemble pas, il creuse les opposi- tions, il met face à face. Depuis quatre ans, l’« archipellisation » de la parole présidentielle n’a pas peu contribué à la confusion. ■ L’« archipellisation » du discours Cette boulimie de communication tous azimuts reflète le mauvais état du pays Première édition Réponses à la question de lundi : Faut-il lever l’obligation du port du masque en extérieur ? TOTAL DE VOTANTS : 156 634 Votez aujourd’hui sur lefigaro.fr Pensez-vous qu’un Français peut gagner Roland-Garros cette année ? NON 34 % OUI 66 % @ FIGARO OUI FIGARO NON édItOrIal par Yves Thréard ythreard@lefigaro.fr n Où en est la libéralisation de l’économie française ? n les chroniques de ran Halévi et de renaud Girard n l’analyse d’anne de Guigné PAGES 17 à 19 champs lIbRes Les nominés 2021 Exposition virtuelle loewecraftprize.com mercredi, suivi d’un déplace- ment au Rwanda et en Afrique du Sud… le président est sur tous les fronts. Et la séquence ne fait que commencer : après médiatiques à moins d’un an de la présidentielle. Vidéo avec des youtubeurs le di- manche, entretien fleuve dans le magazine Zadig le Emmanuel Macron passe à l’offensive. Le chef de l’État profite du déconfinement pour consolider sa popularité et multiplier les interventions « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » Beaumarchais MGr aUpetIt l’INdIGNatION de l’arCHevêqUe de parIs après l’aGressION de CatHOlIqUes eN pleINe rUe PAGE 18 lefigaro.fr repOrtaGe À la HavaNe, les CUbaINs Ne peNseNt qU’À FUIr leUr île PAGE 16 DROiTE Guillaume peltier sème le trouble chez les républicains PAGE 5 RENSEiGNEmENT quand le danemark espionnait ses amis pour la Nsa PAGE 7 DiPLOmATiE dernier Conseil des ministres franco-allemand pour angela Merkel PAGE 8 SécuRiTé le forcené de dordogne neutralisé : le chef du GIGN dévoile son « schéma de traque » PAGE 10 SciENcES espoir pour la sauvegarde de la langouste PAGE 12 DémOGRAPhiE la Chine vieillit et dit oui au troisième enfant PAGE 24 Emmanuel Macron, le pari de la campagne permanente Le chef de l’État, qui sature déjà l’espace médiatique, se lance cette semaine dans un tour de France pour « prendre le pouls » du pays à moins d’un an de l’élection présidentielle. è Le pRésIdeNT pROfITe dU décONfINemeNT pOUR cONsOLIdeR sa pOpULaRITé è « macRON faIT Le chOIx de La saTURaTION médIaTIqUe » è ce pRésIdeNT qUI a « cessé de se désIReR aILLeURs » è Les OppOsITIONs acTeNT Le dépaRT eN campagNe dU chef de L’éTaT pAGes 2, 3 et l’édItORIAl Organisé avec des figures de proue de la gauche « identi- taire » telles que Taha Bouhafs ou Rokhaya Diallo, le « mois décolonial » a pour objectif de « déconstruire l’imaginaire postcolonial » via une série de tables rondes sur « l’écologie décoloniale » ou la « décoloni- sation des arts ». Face à la levée de boucliers suscitée par ce programme, le maire, Éric Piolle, a pris ses distances avec cet événement auquel il s’était d’abord associé. Mais il le juge tout de même « légitime ». PAGE 11 Le « mois décolonial » de Grenoble suscite la polémique Comment la crise a bouleversé l’organisation du travail Télétravail, déménagement hors des grandes villes, transformation des bureaux, essor des tiers-lieux, évolution du management… La pandémie a profondément modifié la vie professionnelle des Français. PAGES 22 ET 23 HalfPoint - stock.adobe.coM mardi 1er juin 2021 le figaro A 2 l'événement François-Xavier Bourmaud £@fxbourmaud L’OFFENSIVE de printemps se poursuit. Après avoir accompagné les Français dans le retour à la « vie normale » à l’issue du confi- nement le 19 mai, Emmanuel Macron lance mercredi et jeudi dans le Lot la première étape de son tour de France. Deux jours à la rencontre des Français, d’abord dans le village de Saint-Cirq-La- popie, le lendemain à Martel, pour prendre le pouls du pays après la crise sanitaire. De déambulations dans les rues en rencontres dans des salles des fêtes, de déjeuners républicains en discussions avec les habitants, le président de la République veut mesurer sur le terrain le poids des attentes des Français. Un tour de France qui s’inspire tout à la fois de la « grande marche » de 2016 pour bâtir son programme de campagne et du « grand débat national » de 2019 après la crise des « gilets jaunes ». La première précédait la campagne présiden- tielle de 2017, pour mesurer les at- tentes des Français ; le second ar- rivait juste avant le scrutin européen de 2019, pour se rabibo- cher avec un pays fracturé. Avec son tour de France, il s’agit cette fois d’enjamber les élections régionales de la fin juin, pour les- quelles la majorité ne nourrit pas de grands espoirs de victoire, pour se projeter dans l’élection prési- dentielle de 2022. Maintenant que la crise sanitaire s’estompe pour laisser entrevoir un retour à la vie normale, où en est le pays ? « Au bout de trois ou quatre étapes, il aura très certainement abordé l’en- semble des sujets de préoccupation du moment », explique-t-on dans l’entourage du président. La crise l’Élysée. Trois jours plus tard, pu- blication d’un grand entretien dans le magazine Zadig où le président de la République s’épanche sur sa géographie personnelle de la Fran- ce et assure en substance que le pays est à l’aube d’un nouvel âge d’or. À peine le temps de s’attarder sur les considérations du président qu’il décolle pour le Rwanda où il reconnaît la responsabilité de la France dans le génocide. Puis c’est l’Afrique du Sud et la gestion des vaccins. Car malgré tout, il garde un œil sur la crise sanitaire. Il ne faudrait pas que l’épidémie reparte et le contraigne à s’arrêter de nou- veau. « Il est président de la Répu- blique dans un pays qui se rouvre, plaide un de ses proches. L’immo- bilisme lui serait forcément reproché au moment où il faut relancer le pays. » D’autant que la crise n’est uploads/Geographie/ le-figaro-2021-06-01.pdf

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