Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Histoire des Girondins
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Histoire des Girondins. Tome 2 / par M. A. de Lamartine Lamartine, Alphonse de (1790-1869). Auteur du texte. Histoire des Girondins. Tome 2 / par M. A. de Lamartine. 1847. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78- 753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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Pendant que le roi, isolé au sommet de la con- stitution, cherchait son aplomb, tantôt dans de dan- gereuses négociations avec l'étranger, tantôt dans d'imprudentestentatives de corruption à l'intérieur ; des hommes, les uns Girondins, les autres Jaco- bins, mais confondus encore sous la dénomination commune de patriotes, commencèrent à se réunir et à former le noyau d'une grandeopinion républicaine : c'étaient Péthion, Robespierre, Brissot, Buzot, Ver- gniaud, Guadet, Gensonné, Carra, Louvet, Ducos, Fonfrède,Duperret, Sillery-Genlis,et plusieursautres dont les noms ne sont guère sortis de l'obscurité. Le foyer d'une jeune femme, fille d'un graveur du quai des Orfèvres, fut le centre de cette réunion. Ce fut là que les deux plus grands partis de la Révolution, la Gironde et la Montagne, se rencon- trèrent, s'unirent, se divisèrent, et, après avoir con- quis le pouvoir et renversé ensemble la monarchie, déchirèrent de leurs dissensions le sein de leur patrie, et tuèrent la liberté en s'entre-tuant. Ce n'était ni l'ambition, ni la fortune, ni la célébrité qui avaient successivement attiré ces hommes chez cette femme, alors sans crédit, sans luxe et sans nom ; c'é- tait la conformité d'opinion ; c'était ce culte recueilli que les esprits d'élite aiment à rendre en secret comme en public à une vérité nouvelle qui promet le bonheur aux hommes; c'était l'attraction invisible d'une foi commune, cette communion des premiers néophytes dans la religion de la philosophie, où l'on sent le besoin d'unir ses âmes avant d'associer ses actes. Tant que les pensées communes entre les hommes politiques n'ont pas trouvé ce centre où elles se fécondent et s'organisent par le contact, rien ne s'accomplit. Les révolutions sont des idées, c'est cette communion qui fait les partis. L'âme brûlante et pure d'une femme était digne de devenir le centre où convergeraient tous les rayons de la vérité nouvelle pour s'y féconder à la chaleur de son coeur et pour y allumer le bûcher des vieilles institutions. Les hommes ont le génie de la vérité, les femmes seules en ont la passion. Il faut de l'amour au fond de toutes les créations ; il semble que la vérité a deux sexes, comme la nature. Il y a une femme à l'origine de toutes les grandes choses ; il en fallait une au principe de la Révolution. On peut dire que la philosophietrouva cette femme dans madame Roland. L'historien, entraîné par le mouvement des évé- nements qu'il retrace, doit s'arrêter devant cette sévère et touchante figure, comme les passants s'ar- rêtèrent pour remarquer ses traits sublimes et sa robe blanche sur le tombereau qui conduisait des milliers de victimes à la mort. Pour la comprendre, il faut la suivrede l'atelier de son pèrejusqu'à l'écha- faud. C'est pour la femme surtout que le germe de la vertu est dans le coeur ; c'est presque toujours dans la vie privée que repose le secret de la vie publique. II. Jeune, belle, rayonnante de génie, mariée depuis peu à un homme austère dont les années touchaient à la vieillesse, à peine mère d'un premier enfant, madame Roland était née dans cette condition inter- médiaire où les familles, à peine émancipées par le travail, sont pour ainsi dire amphibies entre le pro- létariat et la bourgeoisie, et retiennent dans leurs moeurs les vertus et la simplicité du peuple en par- ticipant déjà aux lumières de la société. A l'époque où les aristocraties tombent, c'est là que les nations se régénèrent. La sève des peuples est là. C'est là qu'était né Jean-Jacques Rousseau, le type viril de madame Roland. Un portrait de son enfance repré- sente la jeune fille dans l'atelier de son père, tenant d'une main un livre, de l'autre l'outil du graveur. Ce portrait est la définition symbolique de la condi- tion sociale où était née madame Roland, au point précis entre le travail des mains et la pensée. Son père, GratienPhlippon,étaitgraveuret peintre en émail. Il joignait à ces deux professions le com- merce des diamants et des bijoux. C'était un homme aspirant toujours plus haut que ses forces, un aven- turier d'industrie, qui brisait sans cesse sa modeste fortune en voulant l'étendre à la proportion de ses rêves et de son ambition. Il adorait sa fille et ne se contentait pas pour elle des perspectives de l'atelier. Il lui donnait l'éducation des plus hautes fortunes comme la nature lui avait donné le coeur des plus grandes destinées. On sait ce que des caractères comme celui de cet homme apportent à la fois de chimères, de gêne et de malheur dans leur in- térieur. La jeune fille grandissait dans cette atmosphère de luxe d'esprit, et de ruine réelle. Douée d'un juge- ment prématuré, elle démêlait déjà ces déréglements de famille ; elle se réfugiait dans la raison de sa mère contre les illusions de son père et contre les pressentiments de l'avenir. Marguerite Bimont, c'était le nom de sa mère, avait apporté à son mari une beauté sereine et une âme supérieure aussi à sa destinée ; mais une piété angélique et la résignation qu'elle inspire la pré- munissaient à la fois contre l'ambition et contre le désespoir. Mère de septenfants qui tous lui avaient été arrachés du sein par la mort, elle avait concentré sur sa fille unique toute sa puissance d'aimer. Mais son amour même la garantissait de toute faiblesse dans l'éducation qu'elle donnait à son enfant. Elle tenait dans un juste équilibre son coeur et son intel- ligence, son imagination et sa raison. Le moule où elle jetait cettejeune âmeétait gracieux ; mais il était d'airain. On eût dit qu'elle prévoyait de loin les des- tinées de cette enfant et qu'elle mêlait à tous les ac- complissements de la jeune fille ce quelque chose de mâle qui fait les héros et les martyrs. La nature s'y prêtait admirablement. Elle avait donné à son élève une intelligence supérieure en- core à sa ravissantebeauté. Cette beauté de ses pre- mières années, dont elle a tracé elle-même les princi- paux traits avec une complaisanceenfantine dans les pages heureuses de ses Mémoires, était loin d'avoir acquis uploads/Geographie/ histoire-des-girondins-tome-2-lamartine-alphonse-bpt6k10495105.pdf
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- Publié le Sep 26, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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