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    !     "  "       "  " "  "  " "    "        "  " "  "  " "    "     les belligérants pour que cessent les combats d’une guerre alimentée par les acteurs régionaux (1). La coalition emmenée par l’Arabie saoudite, qui s’appuie sur des milices locales souvent d’obédience salafiste, des militants du mouvement sudiste et des soutiens du président reconnu par la plupart des capitales étrangères Abd Rabbo Man- sour Hadi, s’oppose à la rébellion hou- thiste alliée aux partisans de l’ancien président Ali Abdallah Saleh. Depuis le début des hostilités (lire la chrono- logie page 7), les parties se montrent peu respectueuses des conventions internationales, de la vie des civils, des infrastructures et du patrimoine histo- rique, empêchant par ailleurs journalistes et acteurs humanitaires de travailler. H l’usine Fralib de Gémenos, une zone franche à l’est de Marseille. L ’établisse- ment, parfaitement rentable, traite alors trois mille tonnes de thé et d’infusions par an, soit une production d’un milliard et demi de sachets. Les pouvoirs publics ne comptent guère se démener pour aider les 182 emplois menacés. «La fermeture n’était pas économiquement justifiée. On avait fait les calculs : ces années-là, on travaillait en moyenne huit mois sur douze uniquement pour servir l’action- naire», observe M. Gérard Cazorla, l’an- cien délégué de la Confédération générale du travail (CGT) et secrétaire du comité d’entreprise. À quelques centaines de kilomètres de là, l’usine Pilpa de Carcassonne gagne aussi de l’argent quand R & R Ice Cream décide, en juillet 2012, de fermer le site ; 124 salariés risquent de se (Lire la suite pages 6 et 7.) DEPUIS septembre 2014, leYémen s’enlise dans un terrible conflit. Cette guerre, autant civile que régionale, est fréquemment décrite en Occident comme «cachée» ou «oubliée», tant elle reste à l’écart des préoccupations des grandes puissances et des médias de masse. La crise humanitaire se traduit par la plus importante épidémie de choléra jamais enregistrée (près d’un million de cas suspectés depuis mars 2017, selon la Croix-Rouge) et par une famine qui menace 70 % des 30 millions d’habitants. Pourtant, elle ne secoue guère les consciences. Le lourd bilan humain, désormais bien supérieur aux 10000 victimes directes recensées en janvier dernier par l’Or- ganisation des Nations unies (ONU), dont la moitié seraient des civils, n’in- duit pas de pressions significatives sur 5,40 € - Mensuel - 28 pages N° 765 - 64e année. Décembre 2017 INGÉRENCE RUSSE, DE L’OBSESSION À LA PARANOÏA – pages 12 et 13 LES PROSPÉRITÉS DU VICE PAR DANY-ROBERT DUFOUR Page 3. président de la République, occulte ce contexte général sans y substituer quoi que ce soit d’éclairant. Profitant de l’impulsivité égocentrique du premier, à ce point froissé par une caricature (injuste) qu’il en déduisit une «guerre aux musulmans» et compara son épreuve à celle de résistants célèbres traqués par les nazis, le second l’a accusé d’avoir perpétré un «appel au meurtre» qui «acquitte déjà ceux qui nous tueront demain» (2). Admissible de la part d’un journaliste dont nombre de camarades furent assassinés sous ses yeux deux ans plus tôt, cette dernière outrance – l’expression «guerre aux musulmans» de Plenel avait à l’évidence valeur de métaphore – a été justifiée et reprise aussitôt par nombre d’éditorialistes de premier plan qui, eux, n’avaient nulle tragédie personnelle pour excuse. Il s’est même trouvé un président d’association antiraciste pour confier au Figaro, en guise de reproche au directeur de Mediapart : «Quand il n’y a plus un enfant juif dans les écoles publiques de Seine-Saint-Denis, c’est la conséquence de l’islamo-gauchisme (3)»... En France, les guerres de religion ne sont pas toujours restées métaphoriques. Une presse déjà largement discréditée n’aurait-elle pas mieux à faire qu’à préparer la prochaine? (1) Lire Denis Souchon, «Quand les djihadistes étaient nos amis», Le Monde diplomatique, février 2016. (2) Riss, «Jamais», Charlie Hebdo, Paris, 15 novembre 2017. (3) Mario Stasi, président de la Licra, «“Edwy Plenel a tort sur toute la ligne”», Le Figaro, Paris, 16 novembre 2017. H S O M M A I R E C O M P L E T E N P A G E 2 8 Pour éviter la fermeture de leur entreprise, des salariés choisissent de la reprendre sous un statut coopératif et de s’impliquer dans la direction. Un parcours non dépourvu d’embûches, comme le montre le récit de deux luttes emblé- matiques, à Carcassonne et à Gémenos. FORCES ET LIMITES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE La coopérative au secours de l’emploi ? PAR CHARLES MATHIEU * * Pseudonyme d’un syndicaliste et fonctionnaire territorial de Marseille Provence Métropole. (1) Cf. Helen Lackner, Yemen in Crisis. Autocracy, Neo-Liberalism and the Disintegration of a State, Saqi, Londres, 2017. Lire aussi «Au Y émen, une année de guerre pour rien», Le Monde diplomatique, mars 2016. WWW.LAURENT -MILLET.COM Guerres de religion PAR SERGE HALIMI L A FRANCE vient de vivre un moment de folie médiatique et politique. Tous les ingrédients sont en place pour qu’elle en connaisse d’autres du même type : démesure des commentaires suscités par une caricature de presse; rôle idéal de Twitter quand il s’agit de réagir avant de réfléchir et d’allumer un incendie; carburant parfait de thèmes liés à la religion pour que le feu se propage; démagogie d’un homme politique discrédité, ancien premier ministre de surcroît, qui escompte qu’une forêt calcinée favorisera sa résurrection. Avec, pour couronner le tout, une règle désormais éprouvée : tous les sujets, même celui du harcèlement sexuel dont sont victimes des femmes américaines, débouchent plus ou moins vite sur la question des musulmans en République. Ce grand dérangement ne date pas d’hier. Le 4 octobre 1989, un mois avant la chute du mur de Berlin, l’islam s’installait comme thème récurrent d’affrontement public avec l’«affaire des foulards de Creil». Incessantes et dopées par la multipli- cation des chaînes de télévision privées avides de racolage, les polémiques de ce genre pouvaient au demeurant être associées à l’expansion globale, elle bien réelle, d’un islam politique conservateur alors puissamment aidé par les États- Unis et l’Arabie saoudite, au point que, pendant toute la période du combat contre les Soviétiques en Afghanistan (1979-1989), la presse occidentale et ses intellectuels médiatiques firent fête au djihad. Et évoquèrent la relégation religieuse des Afghanes comme un exotisme culturel presque attachant (1). Le pugilat qui oppose Edwy Plenel et Riss, deux directeurs de publication dont les positions s’accordent sur bien des sujets et qui, par exemple, ont favorisé l’élection de l’actuel «J E SUIS un ancien médecin du SAMU, vous pouvez sauver les blessés, vous ne pouvez pas sauver les morts (1)», diagnostiquait M. Renaud Muselier, l’ancien vice-président de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole (MPM). Un an plus tôt, en septembre 2010, la multinationale Uni- lever, propriétaire des thés Éléphant, avait annoncé la délocalisation en Pologne de Du Qatar au Liban, l’Arabie saoudite enchaîne les fiascos lorsqu’elle se mêle de politique régionale au Proche-Orient, où elle est accusée d’avoir armé idéologiquement, voire militairement, certains djihadistes. Le discrédit est à son comble avec la guerre sans issue, et sans merci pour les civils, que le royaume conduit auYémen. PAR LAURENT BONNEFOY * BOMBARDEMENTS, FAMINE ET CHOLÉRA Enlisement saoudien au Yémen LAURENT MILLET. – De la série «La Méthode», 2001 Afrique CFA: 2 400 F CFA, Algérie: 250 DA, Allemagne: 5,50 €, Antilles-Guyane: 5,50 €, Autriche: 5,50 €, Belgique: 5,40 €, Canada: 7,50 $C, Espagne: 5,50 €, États-Unis: 7,50 $US, Grande-Bretagne: 4,50 £, Grèce: 5,50 €, Hongrie: 1835 HUF, Irlande: 5,50 €, Italie: 5,50 €, Luxem- bourg: 5,40 €, Maroc : 35 DH, Pays-Bas : 5,50 €, Portugal (cont.): 5,50 €, Réunion: 5,50 €, Suisse: 7,80 CHF, TOM: 780 CFP, Tunisie : 5,90 DT. retrouver sur le carreau. Un coup dur pour cette ville de 47000 habitants dont le taux de chômage dépasse 12 %. Le groupe anglo-saxon avait racheté cette fabrique de glaces à la coopérative de produits laitiers 3A quelques mois aupa- ravant. «Ils voulaient juste récupérer la marque et le portefeuille commercial», résume M. Christophe Barbier, à l’époque secrétaire de la section CGT de l’entreprise. Déjà propriétaire de trois sociétés françaises de crèmes glacées, R & R Ice Cream s’est spécialisé dans la chasse aux licences de marque et aux brevets. Or derrière Pilpa il y a Oasis, Disney, Système U... À Carcassonne comme à Gémenos, cer- tains salariés ne se résignent pas à la dis- parition de leur activité et souhaitent créer une société coopérative de production (SCOP). Soutenus par la CGT, ils doivent affronter plusieurs obstacles : négocier des indemnités de licenciement, réunir des capitaux, racheter les locaux, trouver une entente avec l’ancien propriétaire... Dans ce contexte, le soutien des pouvoirs publics peut s’avérer précieux. (Lire la suite pages 16 et 17.) (1) La Provence, Marseille, 24 septembre 2011. * Politiste, chercheur au Centre de recherches internationales (CERI) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et uploads/Finance/le-monde-diplomatique-2017-12.pdf

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  • Publié le Apv 23, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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