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" " · FINANCES ET FINANCIERS DE L'ANCIEN RÉGIME OUVRAGES DE o1EAN BOUVIER Le Krach de l'Union générale, 1878-1885, Presses Universitaires de France, 1960. Les RotlLschlld, Club français du Livre, 1960. Le Crédll Lyonnais de 1868 d 188S; les années de formation d'une banque de dép6ts, S.E.V.P.E.N., 13, rue du Four, • AUalres et gens d'allalres f, 2 vol., 1961. OUVRAGES DE M. HENRY GERMAIN-MARTIN De la prétf'ndue talUite des lois économiqllU depuis 1914, ParIs, 1925. Réglementation de fe:llportation des capitaU:ll, Paris, 1926.' Cours d'histoire et d'organisation des banques, Centre d'Etudes supé- rieures de Banque, 1948. COur8 de documentation el de méthode écono,rniques, Centre d'Etudes sUpWleures de Banque, 1951. . La documentation des seruices d'études économiques dana les banque8, Centre d'Etudes supérieures de Banque, 1963. La banque en France, ln Banking Systems, Columbia University Press, New York, 1954. Monnaie, ln Dicllonnaire des sciences économiques, Presses Univer- sitaires de France, 1958. « QUE SAIS-JE? » LE POINT DES CONNAISSA..~CES ACTUELLES N° 1109 -==' ====== FINANtES ET FINANOERS DE L'AN[IEN RÉGIME par Jean BÙUVIER DodBur ès LeI/res Aqrlg4 d. l'UmrersiU DiNCletw d'UtIIfA A l'Éeolt Pratique du Bllulea É/tIIfA et Henry GERMAIN-MARTIN Pro/_ /lU CmIre d'ÉItIIfA ~ à Ballqllf PRESSES UNIVERSITAIRES DE FRANCE 108, BotJLEVABD SAINT-GEBMAlN, PARIS 1964 D~POT L~GAL 1re édition 1 er trimestre 1964 TOUS DROITS de traduction, de reproduction et d'adaptation réserVés pour tous pays © 1964, Presses Universitaires de France J INTRODUCTION 1. - Ambigulté des mots. Ambigulté des fBits. L'EncyClopédie méthodique, dans son édition de 1783, définit ainsi le mot Finance: « Ce terme s'en- tend le plus ordinairement des deniers publics du Roi et de l'Etat; il signifie cependant quelquefois de l'argent monnayé. Ce banquier a bien de la finance dans son coffre; les jeunes gens ne sont pas beaucoup chargés de finance. On dit aussi un baril de finance, pour dire un baril d'espèces monnayées. » Dans le même ouvrage le « financier» est « l'homme qui manie des finances, c'est-A-dire les deniers du Roi. En général on donne ce nom A toute personne connue pour être intéressée dans les fermes, régies, entreprises ou affaires qui concernent les revenus du Roi.· A cette définition, le peuple, on doit entendre par ce mot le vulgaire de toute condition, ajoute l'idée d'un homme enrichi et n'y voit guère autre chose ». Au tome II du Dictionnaire universel du Commerce de Savary des Brûlons le verbe « financer» est défini : «Fournir de l'argent comptant»; et quant au mot « financier» : « Celui qui manie les finances du Roi. On ledit dans le négoce pour signifier un homme extrêmement à son aise, qui a fait une grande for- tune. Il est riche comme un financier. » La Bruyère dans ses Portraits a été féroce pour les « traitants », nom « autrefois» donné, dira l'Ency- clopédie méthodique à « tout homme qui, moyennant une avance d'argent, se charge oit du recouvrement J:l~un droit nouvellement établi, ou de la perception 6 FINANCES DE L'ANCIEN R~GIME de ceux que l'on attribuoit à des offices de nouvelle création ». Mais les mots de « finance» et « financier Il ainsi cernés sont bien antérieurs aux XVIIe et XVIIIe siècles. En français médiéval « finance » se rapportait à toute taxe payable périodiquement, aussi bien qu'aux revenus en argent des princes et des villes. Froissart écrit de l'Italien Dino Rapondi, courtier favori des ducs de Bourgogne au xve siècle : c( Par lui, se p~uvent faire toutes finances. » Dès le xve siècle, les expressions d' «hommes de finance », « gens de finance », « financiers » s'appliquaient indistinctement à la fois aux fonctionnaires respon- sables des deniers publies, et aux gens d'affaires de statut privé qui collaboraient étroitement avec les précédents à l'entretien des recettes de l'Etat. Ces « financiers» des xve et XVIe siècles étaient dits partitanti (c< partisans ») en Italie - le « parti» ou partito représentant toute opération d'argent conclue avec un prince -, hombres de negocios, asentistas en Espagne - d'asiento, contrat de crédit passé entre les financiers et le prince. Ainsi les frontières ont été de tout temps indé- cises et mouvantes qui permettraient de cerner l'exacte signification des vieux mots de « finance », « finances Il, « financier Il. Ils demeurent entourés d'un certain halo d'indétermination et d'ambiguité. Ils pouvaient avoir, selon les circonstances et selon les textes, soit un sens étroit et technique se rappor- tant aux paiements et au numéraire; soit un sens large et, en quelque sorte, « politique» quand ils avaient trait à tout ce qui touchait à la marche de l'Etat; mais, à partir de là, le sens des mots se diluait et s'abâtardissait à nouveau : « financier li en venait à être utilisé comme synonyme de riche banquier ou négociant et était indifféremment INTRODUCTION 7 employé, dans le langage courant du moins, à propos d'opérations privée!! ou publiques. . Or, il importe de distinguer, et surtout pour les "iècles passés, le « financier Il du « banquier lI. Selon un dictionnaire de la fin du XVIIIe siècle (1), Banque signifie « commerce et trafic d'argent qu'on fait .remettre de place en place, d'une ville à une autre, par des lettres de change et par correspondance Il ; et les « Banquiers sont des personnes qui font pro- fession publique du commerce de la banque et du change pour faire profiter leur argent, tant· dans l'étendue du royaume que dans les pays étrangers». Le banquier aide ainsi au négoce des marchandises en réglant les paiements, et en faisant crédits et transferts de place en place, de pays à pays. Négo- éiant pour son compte en même temps qu'inter- médiaire dans les paiements, trafiquant à la fois des denrées, des marchandises, des monnaies d'or ou d'argent et des lettres de change, le banquier ne fait alors qu'affaires privées. Mais qui ne voit précisément ici la source de cer- taines ambiguttés de vocabulaire tout à l'heure signalées? Le banquier, manieur d'espèces et de créances, pourra devenir un « homme de finance Il s'il met ses capacités d'intermédiaire, son crédit, ses disponibilités et celles de ses amis et correspon- dants, son habileté en affaires au service du Roi et de l'Etat. Il passe, à ce stade, au rang de prêteur et de fournisseur d'argent et de services pour le compte du prince. De là, le pas est vite franchi qui peut lui permettre de devenir une sorte de fonc- tionnaire, si le prince donne pouvoir au banquier de prélever pour son propre compte telle ou telle (1) Claude-Joseph de F'El'lt'ÈRE. DfclfoMafre de droft el de pralfque. BOUV. ~. t. lu 1779. 8 FINANCES DE L'ANCiEN RltGIME ressource fiscale pour se rembourser lui·m~me des avances qu'il a faites. Ainsi, selon les opérâtions qu'il. entreprend, un homme d'affaires peut être" successivement ou à la fois, « banquier» et « finan- cier ». Il en alla effectivement de la sorte durant des siècles, du XIIe auxvme siècle. L'ambigutté des mots de « financier» et « finance »tient ainsi à un,certain état de fait. Le «financier» demeure un homme à double face, tout à la fois entrepreneur privé et collaborateur des affaires publiques. On a pu même avancer l'opinion, non sans quelque exagération cependant, qu'il n'y eut pas avant l'ère des grands établissements de crédit - la fin du XIXe siècle - de banquier proprement dit, seul existant auparavant le « financier », homme qui J n'a pas de rapports avec le public, qui ne dépend pas de lui, mais du prince et des « Grands» ; instrument' de l'appareil fiscal d'Etat, fournisseur du budget, et non pas serviteur des besoins du commerce. Ce qu'il ya de vrai dans ce point de vue, c'est que le banquier des siècles passés, celui d'avant l'ère de la « révolution industrielle », n'était effective~ ment pas en contact avec le public, au sens où nous entendons ce mot aujourd'hui. Sa clientèle était restreinte à des proches, des amis, des parents. Les banques étaient des « maisons de banque » à structure' et assise familiales, dont les ressources provenaient de la fortune des promoteurs, de quelques dépôts importants mais peu nombreux, et dont les emplois se cantonnaient à quelques opérations de grand négoce, d'industrie et de finance (rapports avec l'Etat ou le prince) : opé- rations peu nombreuses, mais grosses de profits - ou de périls. Il n'empêche que ces banquiers d'ancien type étaient loin d'être accaparés par le seul service des « affaires d'Etat » et que, des INTRODUCTION 9 changeurs du XJ8 siècle aux: « maisons » huguenotes du xVIn8, en passant par les grandes « compagnies» d'hommes d'affaires italiens des XIve-XV8 siècles et par les entrepreneurs du XVI8 siècle (du type des Fugger) ils ont effectivement aidé au dévelop- - pement des forces de production, des échanges ' int,emationaux: et à l'établissement progressif du. marché mondial. Pour les temps contemporains, la querelle de vocabulaire rebondit. Que peut bien être un finan- cier aux: XIXe et xxe siècles ? Le ministre des Fin"nces et les uploads/Finance/ finances-et-financiers-de-l-x27-ancien-regime-henry-germain-martin-amp-jean-bouvier-pdf.pdf

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  • Publié le Dec 18, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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