Agora débats/jeunesses Les archives de la jeunesse et de la jeunesse et de l’éd
Agora débats/jeunesses Les archives de la jeunesse et de la jeunesse et de l’éducation populaire : un patrimoine ! Citer ce document / Cite this document : Les archives de la jeunesse et de la jeunesse et de l’éducation populaire : un patrimoine ! . In: Agora débats/jeunesses, 15, 1999. Illettrisme les conditions d’une seconde chance. pp. 167-169; https://www.persee.fr/doc/agora_1268-5666_1999_num_15_1_1672_t17_0167_0000_1 Fichier pdf généré le 05/04/2018 Les archives de la jeunesse et de la jeunesse et de l’éducation populaire : un patrimoine ! Entretien avec Françoise Tétard, Historienne, ingénieur au CNRS (CRHMSS) Propos recueillis par Bernard Bier Un pôle de conservation pour les archives au niveau national : un projet qui voit enfin le jour. Ce projet chemine dans quelques têtes depuis plus de deux ans. Il est en train d’aboutir. Il semblait en effet important et urgent de sauvegarder les archives de ce secteur, traces de l’histoire et des pratiques. Ces fonds, qu’ils soient issus de personnes ou d’associations, sont considérés en effet comme des archives privées et la possibilité de les verser avaient été jusque-là laissée à l’initiative de chacun. À partir de janvier 1999, ces fonds d’archives pourront être accueillis à Créteil, aux Archives Départementales. Ils seront collectivement identifiés sous le nom de FAJEP1. Ce pôle centralisé de conservation sera ainsi investi d’une mission nationale : recevoir et collecter ces fonds et les traiter, les classer, les inventorier afin de les mettre en communication au public. Une convention générale va très prochainement être signée entre les partenaires concernés : le Conseil Général du Val-de-Marne, les Archives de France, l’Association des déposants (l’ADAJEP) et le Ministère de la Jeunesse et des Sports. Le Ministère versera une subvention annuelle et un poste d’emploi-jeune sera créé à cet effet ; c’est le FONJEP2 qui a la responsabilité de la gestion des moyens techniques. Un comité scientifique, auquel participeront le CNRS et l’Université, assurera le suivi du projet et donnera les garanties déontologiques et méthodologiques qui s’imposent. Pour accompagner le projet, les déposants viennent donc de créer une association 1901, dénommée ADAJEP (Association des Déposants aux Archives de la Jeunesse et de 167 Veille informative l’Éducation Populaire)3. Elle est ouverte tant aux organisations qu’aux personnes physiques ; la seule condition pour en faire partie, précisée dans les statuts, est d’avoir déposé ou donné un fonds d’archives. Une question s’impose : les archives, pour quoi faire ? Les greniers, les caves parfois, les armoires souvent regorgent de trésors oubliés ou ignorés. Il me semble important de sauver ce patrimoine, qui participe de notre héritage. L’histoire, pour s’écrire, a besoin de traces tangibles, et si les traces disparaissent, c’est des pans entiers de l’histoire des mouvements qui resteront dans l’ombre ! À l’aube du deuxième millénaire, nombreux sont les anniversaires qui ont été célébrés ces derniers temps. On ne peut se contenter de cette démarche commémorative, il faut travailler dans les différentes strates historiques, comprendre les enjeux de chaque période, mesurer quelle fut l’action des hommes et des femmes qui ont été à l’origine des méthodes, des pédagogies, des formations, des initiatives à partir desquelles se sont construites les réalités d’aujourd’hui. Le secteur de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire, tout particulièrement, s’est constitué à partir d’une articulation étroite entre l’État (en l’occurrence le Ministère Jeunesse et Sports) et les associations. Si les fonds d’archives publiques, issus des différents services du Ministère, sont conservés et traités par les Archives Nationales aux Centres de Paris (pour les fonds les plus anciens) et de Fontainebleau (pour les fonds à partir de 1958), il n’y avait pas encore de lieu réservé aux fonds privés issus des associations. Donner de la visibilité aux fondements qui constituent ce secteur, permettre à toutes les personnes qui s’y intéressent de consulter dans de bonnes conditions des cartons, jusque-là éparpillés, assurer une pérennité à l’opération, au-delà des enjeux politiques et idéologiques de l’instant, voilà quels ont été A G O R A D É B A T S J E U N E S S E S # 1 5 Veille informative 1 Fonds des Archives de la Jeunesse et de l’Education Populaire. 2 Philippe Jessu, délégué adjoint du Fonjep, en est plus particulièrement chargé. 168 Veille informative nos premiers soucis. Le choix d’un service compétent et spécialisé, c’est-à-dire une structure “ Archives ” directement articulée aux Archives de France nous a semblé être la voie la plus sûre. Le choix s’est orienté sur le Val- de-Marne, qui s’est montré accueillant4 par rapport à ce projet et qui avait suffisamment de rayonnages disponibles. Les fonds d’archives en effet, mesurés en mètres linéaires, prennent rapidement beaucoup de place, quand ils s’ajoutent les uns aux autres... Le premier objectif a été de trouver des solutions pour engranger des fonds qui étaient en danger (déménagements, changements de locaux, problèmes de place, mauvaises conditions de conservation) et pour lesquels il fallait agir en urgence. Maintenant que le pôle centralisé est créé, on peut espérer que des associations prendront conscience des richesses qu’elles possèdent en terme de patrimoine archivistique et qu’elles mettront en place des politiques en matière de sauvetage et de conservation des documents de toutes sortes qu’elles ont produits et qu’elles continuent à produire, à chaque période de leur histoire. Très concrètement, comment cela se passera-t-il ? Si une association ou une personne privée possède des cartons dont elle souhaite se débarrasser ou qu’elle aimerait voir figurer dans les rayonnages, elle peut appeler directement l’ADAJEP. Après accord, on procédera alors à une expertise sur place et on établira un pré- inventaire (à partir des chemises et des cartons, en l’état). Surtout, il est important que le futur déposant ne cherche pas à trier préalablement son fonds ! Aussi étonnant que cela puisse paraître en effet, il est difficile pour celui qui est lui-même producteur d’archives de juger par avance ce qui aura de l’intérêt pour les historiens ou autres chercheurs qui consulteront ce fonds dans vingt ou trente ans... En cette matière, laissons donc faire les professionnels . Quand les contacts seront pris, quand le pré-archivage sera réalisé en amont, alors, les cartons pourront prendre le chemin de Créteil. Il suffira de prendre rendez-vous, et un camion du Val-de-Marne viendra faire le chargement5. Préalablement, chaque déposant ou donateur signe un contrat avec les services qui réceptionnent les archives, précisant les droits et devoirs de chacun. C’est à celui qui verse de décider par avance des modalités et délais de communication des différents documents auprès du public. Entre le moment où le fonds est entreposé et le moment où les cartons sont mis à disposition des lecteurs, il faudra compter environ un an, le temps de réaliser les différentes phases techniques. Précisons qu’à tout moment, le déposant, si nécessaire, peut provisoirement récupérer une partie de son versement pour son propre usage (par exemple pour une exposition ou pour une étude interne de l’association...), selon les modalités qui ont été consignées dans le contrat. Dans nos objectifs, nous avons souhaité que se réalise cette mise en commun du patrimoine, mais pour autant, nous tenons à ce que chaque fonds reste personnalisé et bien identifié. À l’intérieur du FAJEP, chaque fonds existera comme tel. L’inventaire correspondant sera à chaque fois accompagné d’un historique, donnant des indications biographiques et chronologiques sur la personne ou l’association qui l’ont déposé et expliquant l’origine du versement et les procédés de classement. Ce pôle d’archivage “ Jeunesse- Éducation Populaire ” a-t-il un début d’existence ? Absolument ! La Fédération Régionale des MJC Île-de-France a été la première à faire un important versement (plus de 140 grands cartons, contenant chacun six petits cartons). C’est le fruit d’une réelle volonté de Jean-Paul Egret qui, pour le pré-inventaire, s’est adjoint les compétences de l’historien Mathias Gardet.La Fédération des Centres Sociaux et Socio-Culturels de France a suivi quelque A G O R A D É B A T S J E U N E S S E S # 1 5 3 Son siège social est au 51 rue de l’Amiral Mouchez, 75013 Paris. Tel. : 01 43 13 10 30. 4 En l’occurrence Françoise Bosman, la Directrice des Archives Départementales et Stéphanie Rivoire, son adjointe. 5 Ce service est gratuit, il fait partie des missions des Archives Départementales. temps après et a fait un versement au moment de son installation dans ses nouveaux locaux de la rue de Montcalm. Puis un fonds supplémentaire est arrivé, venant de la Fédération de l’Île-de-France. Robert Durand et Jean Bastide ont ainsi activement soutenu le projet. Henry Delaunay-Belleville a lui aussi collaboré à l’opération en versant plusieurs cartons venant de la Résidence Sociale de Levallois-Perret (lieu fondateur, qui contenait des pièces datant des années 1890). Enfin l’ANACEJ (Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes) qui elle aussi changeait de locaux cet été, a déjà préparé son versement, sous la houlette de Sylvie Marchand et Claire Jodry. Le FONJEP a également décidé de constituer son fonds et de le déposer à Créteil. Du côté des fonds de personnes, plusieurs sont déjà arrivés : celui de Philippe Laneyrie (chercheur au CRESAL de uploads/Finance/ agora-1268-5666-1999-num-15-1-1672-t17-0167-0000-1.pdf
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- Publié le Jui 18, 2022
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