1 Ethique & Déontologie des médias Licence 3 – Semestre 2 Mme. Granchet 2 Intro

1 Ethique & Déontologie des médias Licence 3 – Semestre 2 Mme. Granchet 2 Introduction : définition et histoire de la déontologie des médias I. « L’âge des éthiques », H. Pigeat et J. Huteau Ces auteurs expliquent qu’on parle d’éthique dans tous les domaines, expression partagé par le public et les médias eux-mêmes. A. Ethique et médias a) Médias et professionnels et la déontologie Les professionnels parlent beaucoup de déontologie et d’éthique pour revendiquer leur droit plus que pour leur devoir. On peut prendre l’exemple de la protection des sources, principe tout d’abord éthique et déontologique avant d’être légiféré. La charte de 1918 a été révisée en 1938 et également en 2011 ce qui montre la déontologie est une préoccupation actuelle. La création d’un observatoire de la déontologie et de l’information. En France il n’y a pas de conseil de presse mais a défaut a été créer un observatoire de déontologie en septembre 2012 chargé d’observé les bonnes et mauvaises pratiques. Lors de son dernier congrès, le SNJ a adopté une résolution favorable à la création d’une instance concernant la déontologie. Ces différents exemples montrent que les journalistes aujourd’hui se préoccupent de se sujet b) Le public et la déontologie Le public se préoccupe de la qualité de l’information. Il a un droit a l’information, une information exacte et véridique. De plus en plus, le public revendique le respect de ce qu’il pense être la déontologie journalistique. Cornu parle de zone critique. Il évoque l’inexactitude de l’information, les défaillances dans la sélection de l’information avec une information orientée pouvant donner lieu à des dérapages. Eric Rohde parle distorsion, de falsification… On parle d’erreurs, de zone critique donc le traitement de l’information donne lieu à des dérives et dérapage. Yves Agnès participe à l’association de préfiguration d’un conseil de presse en France et explique se besoin de déontologie par le fait que les journalistes font preuve à l’égard du public d’une extrême arrogance, convaincue d’avoir une mission supérieure. Face à cela s’est développée l’idée que sur un sujet, il existe toujours une partie du public qui a des compétences permettant de mettre en défaut les journalistes ce qui explique le besoin d’éthique et de déontologie. De la part du public se développe donc une critique et une méfiance à l’égard des journalistes. c) Dirigeants des médias et la déontologie L’éthique et la déontologie deviennent un moyen d’améliorer l’image de marque d’un média, c’est la dimension stratégique de l’éthique et de la déontologie comme le dit Cornu. C’est le cas de la nomination de médiateur. Le premier a été institué au Monde en 1994 et aujourd’hui on en compte environs 14. La confiance des français dans leurs médias est cette année encore en baisse (La Croix). 3 La question de leur dépendance est souvent mise en lumière. 49% des personnes font confiance à la presse écrite, 54% à la radio, 44% à la TV et 35% à internet. B. Ethique et autres domaines Ces préoccupation éthiques concernent les médias mais pas que. L’éthique fait partie du domaine scientifique et médical. Elle est présente aussi dans les grands corps de l’état (police, justice, diplomatie, armée) et aujourd’hui l’étique est très présente dans la vie politique. Cela fait dire à Pigeat et Huteau que l’on est dans « l’âge des éthiques » que l’on explique par une quête de valeur et de repères dans une société en perte constante de ces mêmes valeurs et repères. L’éthique et la déontologie des médias s’inscrivent donc dans le cadre d’un mouvement plus général. La réalité est que tout le monde parle d’éthique mais on ne sait pas très bien ce que c’est. II. Définition de l’éthique et de la déontologie A. Etymologie Ces notions ne sont pas faciles à cerner. Si on s’en réfère à leurs étymologies : - Ethique : latin « éthiqua » qui signifie les mœurs. C’est la science de la morale ou l’art de diriger la conduite - Déontologie : grec « déontos » et « logos ». discours sur ce que l’on doit faire. C’est la théorie des devoirs morals ou l’ensemble des devoirs qu’impose à des professionnel l’exercice de leur métier. Les deux notions se rattachent à l’idée de morale et donc se recoupent un peu. Dans le domaine des médias, au moins extérieurement, ils signifient la même chose. Mais cela n’est pas tout à fait vrai. Entre les deux, il y a une différence de contenu et de champ d’application. La morale serait un ensemble de principes universels et obligatoires dans une société donnée. - L’éthique est un ensemble de principes mais plutôt l’application de principes moraux librement adopté par un individu. L’éthique appartiendrait à la sphère privée. - La déontologie serait l’application à une profession donc relèverait de la sphère publique. B. Ensemble de règles de bonne conduite professionnel Les principes déontologique on un fondement éthique et seront utilisés indifféremment dans ce cours. « La déontologie désigne l’ensemble des règles de conduite ou de bonne pratique professionnelle » C’est alors d’abord des droits et devoirs des journalistes mais aussi des autres professionnels : publicitaires, personnes responsables d’animations et de programmations, les sondeurs… Ces règles de bonne conduite concernent donc à la fois le contenu mais également les moyens de collecte de l’information et le fonctionnement de l’entreprise avec ses journalistes, annonceurs… Le droit et la déontologie entretiennent des relations étroites. Le droit peut aussi édicter des droits de bonnes conduites professionnels mais le droit émane des pouvoirs publics. C’est une source externe à la profession alors que la déontologie, se sont des règles qui émane de la profession. Ils peuvent s’inspirer l’un l’autre. Ces principes éthiques peuvent inspirer la règle de droit mais en principe la déontologie n’est pas du droit car n’émane pas du même organe. 4 C. Elaborer et sanctionné par une profession « Qu’une profession organisée se donne à elle-même et dont elle assure le contrôle et le respect, dans le cadre d’une autorégulation ou d’autodiscipline,». Principe professionnel et non juridique (autorégulation, régulation, réglementation). Il faut faire la distinction entre le droit et la déontologie grâce au principe d’autorégulation qui est la régulation par soit même, règles adopté par la profession. La réglementation c’est du droit donc élaboré par le législateur, le gouvernement et sanctionné par le juge. C’est du droit pur. Dans le cas d’une autorité administrative indépendante on parle de régulation. Il se place entre la réglementation et l’autorégulation. La déontologie est plus souple que le droit et à priori plus satisfaisante pour les professionnels et pour le public. Ce sont des principes collectifs et ce n’est pas le fait d’un individu isolé qui le distingue donc de la conscience professionnelle. D. Amélioration de la qualité du service rendu « Afin d’améliorer la qualité du service rendu au public et d’assurer une meilleure adaptation des règles aux contraintes spécifiques d’une activité ». Officiellement c’est pour améliorer la qualité du service rendu au public que la déontologie a été mises en place. Liberté & responsabilité : L’article 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen pose le principe et la sanction du principe de liberté d’expression. C’est le contraire avec le principe de déontologie : médias responsable donc libre. La déontologie est la responsabilité des journalistes vis-à- vis de leur public. Le point de départ est donc la responsabilité des médias par rapport à leur public. Si les médias assument cette responsabilité, ils assureront leur liberté. La déontologie peut suppléer à l’absence du droit mais aussi être redondante quand une règle de droit existe. Curieusement, les professionnels des médias ne sont favorables à la déontologie car pour eux, cela est synonyme de contrainte. On est face à l’idée de responsabilité pour accroitre sa liberté et limiter le rôle du droit et l’intervention de l’Etat. On parle de responsabilité sociale des médias en déontologie. MARS* : moyen d’assurer la responsabilité sociale des médias. L’idée de responsabilité des médias vient des Etats-Unis et de la doctrine Hutchins (1947). Donc les médias sont responsables de leurs écrits qui supposent la mise en place de MARS (terme de Claude- Jean Bertrand). On est donc dans le domaine dans l’autodiscipline et l’autocontrôle. DIFFICULTES & LIMITES Avec cette définition on voit bien que cela soulève difficultés et limites. - Difficulté d’une déontologie commune à toute la profession et notamment dans le cas des journalistes. Peut-on élaborer une déontologie commune car qu’i existe une multiplicité de métiers et de professionnels. On parle parfois d’une déontologie à géométrie variable compte tenue des fonctions différentes et des préoccupations. 5 - Relative réticence des professionnels français à l’égard de la déontologie car les professionnels vivent celle-ci comme une contrainte à leur liberté. Cette méfiance des professionnels français pour la déontologie transparait dans l’historique de la déontologie des médias III. Historique de la déontologie Par sa définition même l’élaboration d’une déontologie commune est complexe. A. En France En France, les préoccupations déontologiques sont anciennes et dès la Gazette. En effet, Théophraste Renaudot en 1631, exprimait déjà dans les préfaces de son recueil uploads/S4/ethique-et-deontologie-des-medias.pdf

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  • Publié le Oct 22, 2021
  • Catégorie Law / Droit
  • Langue French
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