12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne http
12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne https://journals.openedition.org/traduire/335 1/14 Traduire Revue française de la traduction 223 | 2010 Tribunal et théâtre, faites entrer le traducteur Traducteurs-interprètes experts Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne Jʗʎʋʃ Lʑʄʃʖʑ Pʃʖʔʋʅʋʑ Traduction de Emmanuelle Hautbois p. 49-65 Note de la rédaction Emmanuelle Hautbois pour la traduction / adaptation en français Texte intégral Cet article a pour objectif de dresser le panorama actuel du métier de traducteur- interprète assermenté en Espagne. Nous nous efforcerons, à travers des explications précises et des extraits de réglementations en vigueur, de présenter les concepts clés relatifs à la traduction assermentée, les exigences relatives au format de présentation des textes, ainsi que les exigences relatives à la législation en vigueur en Espagne. Notre réflexion ainsi que nos recherches sur le métier de traducteur assermenté s’organisent comme suit : 1 différences entre la traduction juridique, la traduction assermentée et la traduction judiciaire ; les compétences nécessaires au traducteur assermenté ; la nécessité d’effectuer des traductions assermentées ; le format spécifique des traductions assermentées : cachet, signature ; législation relative au traducteur assermenté en Espagne ; normes de réglementation relative aux aspects méthodologiques de la traduction assermentée en Espagne ; le traducteur/interprète assermenté en Espagne. Le rôle du ministère des Affaires étrangères ; 12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne https://journals.openedition.org/traduire/335 2/14 1. Traduction assermentée : différences et similitudes avec la traduction juridique et la traduction judiciaire Tableau 1 - Caractéristiques de la traduction juridique, de la traduction judiciaire et de la traduction assermentée Exemples de traductions juridiques et assermentées (anglais-espagnol) (français- espagnol). Nous tenterons d’éclaircir certains concepts et d’expliquer les différentes facettes de la profession de traducteur assermenté. L’objectif est de présenter un travail utile et pratique tant pour le traducteur assermenté que pour les personnes désireuses de mieux appréhender la situation actuelle de la profession en Espagne. Dans la dernière partie, nous donnerons des exemples concrets de traductions assermentées accompagnées de quelques commentaires traductologiques. 2 Afin de proposer une définition de la traduction assermentée, nous nous appuierons sur les concepts de traduction juridique et de traduction judiciaire. En effet, les termes de traduction juridique, traduction assermentée et traduction judiciaire renvoient à des activités apparentées mais distinctes bien que complémentaires. La traduction juridique est axée, comme son nom l’indique, sur des documents de nature juridique, c’est-à-dire à caractère légal. La traduction judiciaire est proche de la traduction juridique dans la mesure où les documents concernés revêtent souvent un aspect juridique mais ils ont pour spécificité de s’inscrire dans un processus judiciaire. Il est parfois difficile de faire la distinction entre ces deux types de traduction. Nous nous efforcerons de clarifier les points qui les différencient. Enfin, la traduction assermentée, qui a pour objectif de certifier l’authenticité du document traduit, nécessite un format spécifique de présentation, que nous décrirons plus loin. La traduction assermentée est donc un type de traduction qui, tout en reprenant le même contenu, change la forme du document. Tout texte peut faire l’objet d’une traduction assermentée dont le caractère assermenté vient de sa forme et non de sa nature. 3 Les textes juridiques (lois, manuels de droit, etc.) n’ont pas nécessairement de valeur légale ; en revanche, les textes judiciaires ou assermentés ont une valeur légale et engagent l’auteur de la traduction, responsable devant la société d’éventuelles « erreurs de traduction ». 4 Afin d’éclairer notre propos selon lequel les termes traduction juridique, traduction assermentée et traduction judiciaire ne sont pas interchangeables mais complémentaires, citons le cas d’un contrat de vente, texte juridique (droit commercial) susceptible, à un moment donné, de faire l’objet d’une traduction assermentée ou d’une traduction judiciaire si le document est versé au dossier d’une procédure judiciaire. 5 Le tableau de la page suivante présente les caractéristiques les plus pertinentes de la traduction juridique, de la traduction assermentée et de la traduction judiciaire. 6 12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne https://journals.openedition.org/traduire/335 3/14 2. Compétences du traducteur assermenté Nous considérons que le traducteur spécialisé en traduction juridique (ce qui pourrait également être applicable à la traduction judiciaire et à la traduction assermentée) doit présenter des compétences spécifiques, comme le souligne Carmen Mata Pastor, professeure à l’Université de Málaga, dans sa thèse de doctorat : Acercamiento a la traducción de textos de naturaleza jurídica italiano-español. Un caso práctico : El arbitraje. [Approche relative à la traduction de textes de nature juridique de l’italien vers l’espagnol. Un cas pratique : l’arbitrage.] 7 Compétences linguistiques : une excellente connaissance des deux langues concernées ; une certaine connaissance du latin et des latinismes utilisés dans ses langues de travail ; une connaissance approfondie de la rhétorique propre au langage juridique dans les deux langues ; la capacité à reconnaître, interpréter et reproduire les archaïsmes. Compétences textuelles : 12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne https://journals.openedition.org/traduire/335 4/14 3. Quelle est l’utilité des traductions assermentées ? la capacité à identifier la typologie textuelle dans le domaine légal correspondant et à traiter la documentation textuelle. Compétences extralinguistiques : des connaissances de base du système juridique des pays concernés et la connaissance des thèmes traités ; la capacité à retranscrire l’acte de communication du texte source (TS). Compétences psychophysiologiques : une bonne mémoire à court terme et à moyen terme (interprétation) ; la capacité de se rendre compte des éventuelles pressions exercées, la rigueur (cachets, tampons, etc.) et la conscience de la portée de ses fonctions ; la facilité de prise de décision (consacrer des termes, établir des équivalences, intervenir sur les mémoires de traduction, etc.) ; une certaine « psychologie ». Compétences d’adaptation : une certaine souplesse vis-à-vis d’une autorité supérieure (interprétation devant un juge, un notaire, interventions d’office), associée à une certaine confiance en soi et à une indépendance face à un quelconque type de pression. compétences professionnelles et relationnelles : indépendance, sincérité et transparence face aux clients ; Compétences stratégiques : la capacité à évaluer la portée des décisions dans la rédaction d’un document d’ordre juridique ou amené à devenir un instrument juridique. Nous devons ajouter à ces compétences un dernier élément que nous considérons important, non seulement pour l’exercice professionnel de la traduction juridique mais également pour tout type de traduction : les compétences critiques. Le traducteur doit avoir un regard critique sur ses sources de documentation dont il doit être capable d’évaluer la fiabilité. Outre cet esprit critique, l’existence d’un esprit d’autocritique est fondamentale à toute traduction, c’est-à-dire que le traducteur doit être capable de prendre un recul suffisant par rapport à sa propre traduction pour obtenir une qualité optimale. 8 La question de la formation est aussi un point souvent débattu : les compétences du traducteur sont-elles innées ou doit-il, au contraire, les acquérir par le biais d’une formation en traduction ou en interprétation ?. Il est entendu que certains individus ont des prédispositions pour telle ou telle discipline ou sont plus ou moins capables d’assumer certaines tâches. Nous considérons toutefois que l’exercice de la traduction professionnelle dans le secteur juridique nécessite une formation spécialisée, même si les aptitudes sociales de certaines personnes leur permettront parfois d’exceller dans leur profession. 9 La réalisation de ce type de traduction est déterminée par les exigences des autorités compétentes (ministères, tribunaux, institutions scolaires) qui souhaitent un exemplaire fidèle et certifié d’un document original déterminé, par la nécessité de consigner un exemplaire certifié d’un document original ou encore par la nécessité de transcrire, dans la langue cible, les informations d’un texte source. Les traductions assermentées dans les règles de l’art deviennent publiques une fois apposé le cachet de certification ou la signature de l’interprète ou du traducteur assermenté. 10 12/15/2019 Réalité professionnelle de la traduction assermentée en Espagne https://journals.openedition.org/traduire/335 5/14 4. Le format de la traduction assermentée Don / Doña .................................. (nombre y apellidos), Intérprete Jurado de ........................... (idioma), certifica que la que antecede es traducción fiel y completa al ........................................ (lengua de destino) de un documento redactado en ................................. (lengua de origen). En ........................... (lugar), a ................................ (fecha). FIRMA [Monsieur/Madame .................................. (prénom et nom), Traducteur/Traductrice assermenté/e de .................................. (langue), atteste que le texte ci-dessus constitue une traduction fidèle et complète vers .................................. (langue cible) d’un document rédigé en .................................. (langue source). À .................................. (lieu), le .................................. (date). SIGNATURE Les traductions assermentées exigent un format spécifique de présentation qui respecte les points suivants : 11 a) Titre et en-tête : la traduction assermentée doit débuter par un titre ou un entête dans lequel apparaît : « Traduction assermentée de [type de document] ». b) Traduction à proprement parler : la traduction est insérée après le titre ou l’en- tête. c) Formule de certification : texte bref par lequel le traducteur assermenté certifie la fidélité et la qualité de la traduction par rapport au texte source. Dans le décret royal 79/1996 du 26 janvier, publié le 23 février 1996, le ministère des Affaires étrangères indique la formule de certification suivante : d) Paraphe : initiales apposées sur chacune des pages de la traduction, à l’exception de la dernière page qui comporte la signature. uploads/S4/ realite-professionnelle-de-la-traduction-assermentee-en-espagne.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 21, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
- Taille du fichier 1.3379MB