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See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/324828352 Pour une linguistique des ajustements énonciatifs : Pour (ne pas) conclure Article · January 2012 CITATION 1 READS 283 1 author: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: The 'notional domain' in Antoine Culioli's Theory of Enunciative Operations View project Complementation of 'state verbs' and 'position verbs' and Aktionsart View project Catherine Filippi-Deswelle Université de Rouen 28 PUBLICATIONS 38 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Catherine Filippi-Deswelle on 19 November 2018. The user has requested enhancement of the downloaded file. HAL Id: hal-01774812 https://hal-normandie-univ.archives-ouvertes.fr/hal-01774812 Submitted on 23 Apr 2018 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Pour une linguistique des ajustements énonciatifs Catherine Filippi-Deswelle To cite this version: Catherine Filippi-Deswelle. Pour une linguistique des ajustements énonciatifs : Pour (ne pas) conclure. Sous la direction de Catherine Filippi-Deswelle. L’Ajustement dans la TOE d’Antoine Culioli, Col- lection linguisitque EPILOGOS 3, Publications électroniques de l’ERIAC, 2012, 978-2-919501-02-1. <http://eriac.univ-rouen.fr/pour-ne-pas-conclure/>. <hal-01774812> Catherine Filippi-Deswelle Pour une linguistique des ajustements énonciatifs 1 Pour une linguistique des ajustements énonciatifs Catherine Filippi-Deswelle Université de Rouen ERIAC EA 4307 Le linguiste énonciativiste français Antoine Culioli a très souvent recours au concept d’ « ajustement » dans sa Théorie des Opérations Enonciatives (ci-après TOE1). Ce métaterme n’étant mentionné ni dans le Lexique de linguistique énonciative de Groussier et Rivière (1996), ni dans le Glossaire en ligne (SIL) de Bouscaren, Chuquet, Chuquet et Gilbert (2004), c’est en lisant les articles et ouvrages d’entretiens de Culioli qu’on le rencontre. En particulier, dans l’index récapitulatif des trois tomes de Pour une linguistique de l’énonciation (ci-après PLE) qui se trouve dans le tome 3 (p. 183), il est fait mention de l’ajustement à la lettre « A » ; il ne figure cependant qu’un seul renvoi au tome 2 (p. 48) alors que les trois tomes sont concernés par l’emploi fréquent de ce terme. Valette (2006 : 262), dans sa présentation critique de la TOE, se contente d’évoquer « les ajustements intersubjectifs » qui la caractérisent mais sans les développer davantage. Dufaye (2009), qui travaille dans le cadre de la TOE et a contribué à établir son ontologie conceptuelle, ne mentionne pas le concept d’ajustement, et lorsqu’il a recours aux termes « ajuster » (p. 29), « ajustement » au singulier (p. 113), « ajustements » au pluriel (p. 76, p. 84, p. 97 et p. 99), « réajuster » (p. 72) et « réajustement » (p. 45 et p. 173), c’est sans référence à un concept spécifique à la TOE. Je me propose donc d’exposer les propriétés théoriques et épistémologiques du terme d’ajustement dans la TOE et de compléter l’index des trois tomes de PLE, en dressant un inventaire plus détaillé des références à l’ajustement dans les travaux de Culioli (cf. annexe2). Historique du terme « ajustement » Avant de présenter l’ajustement dans la TOE, il est instructif de consulter les dictionnaires de langue française afin de mieux mettre au jour les ramifications possibles entre les emplois courants du terme et son usage technique. Dans le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey (1998 : 1939-1940), on trouve la base d’où le mot « ajustement » a été dérivée, à la fois par préfixation en « a- » et par suffixation en « -ment », à savoir l’adjectif « juste ». Ce dernier a été « emprunté (v. 1120) au latin justus ‘conforme au droit, équitable’, dérivé de jus, juris ‘droit’ » : Le mot, comme le groupe latin auquel il se rattache, appartient originellement au vocabulaire juridico-religieux : il est relevé dans les premiers textes avec la valeur religieuse de « conforme 1 TOE renvoie à « Théorie des opérations énonciatives » ; certains auteurs emploient le sigle TOPE en référence à Culioli (1990 : 36) qui s’exprime en ces termes : « j’avancerai que la théorie des opérations prédicatives et énonciatives s’est révélée fructueuse […] ». Voir aussi Culioli (1999b : 44). On peut consulter Fuchs & Le Goffic (1992 : 143-152), Gilbert (1993 : 63-96) et Paveau & Sarfati (2003 : 179-183), ainsi que le Glossaire en ligne (SIL) de Bouscaren, Chuquet, Chuquet et Gilbert (2004), pour avoir une synthèse de la TOE d’Antoine Culioli. 2 Si malgré ma vigilance des références venaient à manquer, j’invite le lecteur / la lectrice à me les signaler par courriel en écrivant à catherine.deswelle@univ-rouen.fr. Par avance, soyez-en remercié(e). Catherine Filippi-Deswelle Pour une linguistique des ajustements énonciatifs 2 à la justice divine, à ses exigences » et se laïcise au XIIIe s., qualifiant la personne qui agit conformément à la justice et ce qui est conforme au droit, à une règle établie (1385). […] Après 1350, il commence à exprimer aussi une idée d’ « exactitude » dans deux emplois aujourd’hui archaïques : il s’applique à un instrument, à une mesure exacte (1484) et à un vêtement bien ajusté, qui tombe bien (apr. 1550, encore dans la langue classique). Cette idée s’est développée vers la fin du XVIe s., surtout en emplois abstraits, juste réalisant les sens de « conforme à la raison, à la vérité » (1595), « qui convient, exact » (1668, d’une chose) et « qui apprécie bien, avec exactitude » (v. 1660, d’une aptitude). […] A partir de l’idée « qui suffit exactement », juste a développé au XVIIe s. celle de « qui suffit à peine » (avec les adverbes trop, à peine), entraînant le glissement de sens de vêtement juste vers sa nuance moderne, « trop ajusté, serré ». […] Au sens d’« exact par la mesure », juste a produit le préfixé verbal AJUSTER v. tr. (v. 1230), d’abord utilisé au sens de « rendre conforme à un étalon » (1260), puis (v. 1480) avec des emplois techniques et (XVIe s.) avec le sens figuré de « mettre en accord à ». Une spécialisation concerne les vêtements « près du corps », entraînant un emploi correspondant au participe passé AJUSTE, EE adj. En sont dérivés AJUSTAGE n. m. (1350) et AJUSTEMENT n. m. (1328, adjutement), de nos jours « action d’ajuster les choses » (1611). […] Par préfixation, on a formé REAJUSTER v. tr. (XXe s.) et REAJUSTEMENT n. m. (XXe s.) qui gagnent du terrain sur les plus anciens RAJUSTER (1170, rajoster) et RAJUSTEMENT (1803 ; 1690, « réconciliation »). (p. 1939-1940) Dans l’entrée consacrée à « ajustement » dans la version électronique du Trésor de la langue française, il est expliqué que le terme provient de adjutement (1328) « monopole de l’ajustage des mesures », et de adjustement (1331) « droit d’ajuster les mesures », et qu’à partir de 1611 il acquiert un sens esthétique « arrangement agréable de divers objets » – de là des emplois figurés en termes d’assortiment ou d’ « accommodement, entente » (1658) – ou encore un sens vestimentaire en 1659 : « costume, parure ». Outre des emplois technologiques ou stylistiques dans lesquels domine « une idée d’adaptation à des normes », il existe des emplois dans les domaines de la mécanique, de la menuiserie (au sens propre) ainsi que dans ceux de l’économie, de la psychologie, de la sociologie, des statistiques et de la topographie (au sens figuré) avec pour dénominateur commun « une idée d’adaptation à des choses ou à une situation ». Concernant l’engagement politique (au sens large), Guy Aurenche, président de l’association du CCFD-Terre Solidaire, se donne des « critères d’ajustement » afin de mettre ses modes d’action (le partenariat) en conformité avec des valeurs-repères, telles que la dignité de l’être humain et la solidarité. On retrouve là le sens du préfixé verbal « ajuster » précédemment cité3, avec une interprétation allant du propre (« rendre conforme à un étalon ») au figuré (« mettre en accord à »). Le politique rejoint alors l’éthique et le droit4. 3 Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey (1998 : 1940) : « Le mot, comme le groupe latin auquel il se rattache, appartient originellement au vocabulaire juridico-religieux : il est relevé dans les premiers textes avec la valeur religieuse de « conforme à la justice divine, à ses exigences » et se laïcise au XIIIe s., qualifiant la personne qui agit conformément à la justice et ce qui est conforme au droit, à une règle établie (1385). » (mes italiques) 4 Conférence de Guy Aurenche, intitulée « L’engagement politique des chrétiens : quelles priorités ? », jeudi 22 septembre 2011, 20h, Cathédrale Notre-Dame, Rouen. Dans Le souffle d’une vie, paru chez Albin Michel en 2011, Guy Aurenche précise les étapes uploads/S4/ pour-une-linguistique-des-ajustements-enonciatifs.pdf
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- Publié le Mai 24, 2022
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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