Nations Unies S/2021/698 Conseil de sécurité Distr. générale 3 août 2021 França
Nations Unies S/2021/698 Conseil de sécurité Distr. générale 3 août 2021 Français Original : anglais 21-10661 (F) 050821 09821 *2110661* Lettre datée du 2 août 2021, adressée au Président du Conseil de sécurité par la Représentante permanente de l’Afrique du Sud auprès de l’Organisation des Nations Unies Je souhaiterais vous faire tenir ci-joint une lettre du Président de la République arabe sahraouie démocratique et Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Front POLISARIO), Brahim Ghali, adressée au Secrétaire général (voir annexe). Je vous serais reconnaissante de bien vouloir faire distribuer le texte de la présente lettre et de son annexe comme document du Conseil de sécurité. L’Ambassadrice, Représentante permanente (Signé) Mathu Joyini S/2021/698 21-10661 2/4 Annexe à la lettre datée du 2 août 2021 adressée au Président du Conseil de sécurité par la Représentante permanente de l’Afrique du Sud auprès de l’Organisation des Nations Unies Je voudrais tout d’abord vous féliciter à l’occasion de votre élection pour un second mandat à la tête de l’ONU, organisation internationale par excellence qui a été créée pour préserver les générations successives du fléau de la guerre et pour renforcer les relations pacifiques et amicales qui existent entre les nations, fondées sur le respect du principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination de tous les peuples. Dans les lettres les plus récentes (S/2021/162) et (S/2021/475) que nous vous avions adressées en date du 19 février 2021 et du 17 mai 2021, respectivement, qui avaient été publiées comme documents du Conseil de sécurité, nous avions appelé votre attention et celle des membres du Conseil sur la situation catastrophique qui régnait dans les territoires du Sahara occidental sous occupation marocaine illégale, en particulier depuis l’acte d’agression perpétré le 13 novembre 2020 par le Maroc, État occupant, contre les Territoires libérés du Sahara occidental. C’est donc avec une grande urgence que je vous adresse la présente lettre, pour appeler votre attention et celle des membres du Conseil de sécurité sur la situation de plus en plus alarmante qui sévit dans les Territoires occupés du Sahara occidental en raison de la guerre de terreur et de représailles que le Maroc, État occupant, mène contre des civils, des militants des droits humains, des journalistes et des blogueurs sahraouis, qui sont soumis au quotidien à une cruauté indicible et à des pratiques barbares et inhumaines. Dans la ville occupée de Boujdour, le domicile de la famille Sid Brahim Jaya reste assiégé depuis le 19 novembre 2020, tandis que la militante des droits humains, Sultana Sid Brahim Jaya, et les siens poursuivent leur manifestation pacifique contre l’occupation marocaine illégale du Sahara occidental et hissent quotidiennement le drapeau national de la République sahraouie au-dessus de leur habitation. Comme l’attestent les photographies et les vidéos diffusées à grande échelle et les rapports d’organisations internationales de défense des droits humains telles qu’Amnesty International (MDE 29/4404/2021), Sultana, sa sœur Al-Waara et d’autres membres de la famille Sid Brahim Jaya subissent au quotidien des agressions physiques, un harcèlement sexuel et d’autres traitements barbares et dégradants aux mains d’agents de sécurité marocains et de voyous cautionnés par l’État. Des agents des services de sécurité marocains, postés en permanence devant le domicile familial, continuent d’empêcher des sympathisants d’apporter de la nourriture et des fournitures médicales à la famille Sid Brahim Jaya. Le 21 mai 2021, Zainab Moubarek Babi et Fatma Mohamed Hafithi ont voulu par exemple lui rendre visite mais ont toutes deux été attaquées devant le domicile familial, traînées dans la rue et violemment battues et maltraitées. Des agents des services de sécurité marocains ont en outre fréquemment pénétré par effraction dans le domicile familial qu’ils ont saccagé, répandant maintes fois des substances nauséabondes sur le sol et rendant les lieux délibérément inhabitables. Cherchant manifestement à isoler davantage la famille du monde extérieur, des agents de sécurité marocains ont retiré à plusieurs reprises le compteur électrique, privant la famille Sid Brahim Jaya d’électricité pendant bon nombre de jours et de nuits. L’acte barbare le plus récent commis par des agents de sécurité marocains contre la militante des droits humains Sultana Sid Brahim Jaya s’est produit en début de S/2021/698 3/4 21-10661 journée, lorsque l’un d’entre eux est monté à bord d’une grue et s’est servi du crochet pour enlever Sultana du toit de son domicile où elle manifestait, comme chaque jour, de façon pacifique. L’attaque préméditée d’aujourd’hui contre la militante des droits humains Sultana Sid Brahim Jaya montre indéniablement que les autorités marocaines de l’État occupant sont déterminées à intensifier leurs attaques terroristes atroces contre des civils et militants des droits humains sahraouis. De nombreux militants et défenseurs des droits humains sahraouis ont rejoint la campagne « mon drapeau sur ma maison », consistant à hisser le drapeau de la République sahraouie au-dessus de leur domicile comme un symbole de protestation non violente contre l’occupation marocaine illégale de certaines parties de leur pays. Beaucoup d’entre eux ont subi des représailles aux mains des autorités occupantes, du fait qu’ils défendent les droits humains et militent de façon non violente en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance. La violence exercée par des agents de sécurité marocains contre les militantes des droits humains Mina et Mbarka Aalina Baali, la défenseuse des droits humains Hassana Douihi et la journaliste Salha Boutengiza dans la ville occupée de Laayoune le 9 mai 2021 n’est qu’un exemple de la brutalité, des mauvais traitements et de la cruauté indicibles auxquels les civils sahraouis en général et les défenseurs des droits humains en particulier sont soumis chaque jour dans le Sahara occidental occupé. La situation des prisonniers politiques sahraouis, dont le groupe Gdeim Izik, continue d’être alarmante en raison des conditions déplorables dans lesquelles ils sont détenus dans les prisons du Maroc, État occupant, et des pratiques dégradantes et des représailles auxquelles ils sont assujettis par l’administration pénitentiaire marocaine. Pour protester contre leur maintien en détention illégale et le traitement dégradant qu’ils subissent, des détenus du groupe Gdeim Izik retenus dans les prisons du Maroc, État occupant, ont entamé des grèves de la faim successives alors que les autorités d’occupation marocaines continuent de faire la sourde oreille à leurs revendications légitimes. Le cas de Yahya Mohamed Al-Hafiz Azza, le plus ancien prisonnier politique sahraoui, est particulièrement préoccupant, du fait de la grève ouverte de la faim qu’il a entamée pour protester contre sa détention injuste et le déni de ses droits fondamentaux aux visites familiales et aux soins médicaux. Nous vous demandons une fois de plus d’agir de toute urgence pour mettre fin aux souffrances de tous les prisonniers politiques sahraouis et de leurs familles et assurer leur libération immédiate et inconditionnelle afin qu’ils puissent rejoindre leur patrie et être réunis avec leurs proches. Comme nous l’avons clairement indiqué dans des communications précédentes, c’est la passivité du Secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité et leur silence assourdissant face à la conduite criminelle du Maroc qui encouragent l’État occupant à persister dans ses pratiques terroristes et barbares dans les Territoires occupés du Sahara occidental. Alors que nous condamnons énergiquement la violence et la terreur en cours contre tous les militants des droits humains et les journalistes sahraouis, nous vous demandons une fois de plus, ainsi qu’au Conseil de sécurité, de vous acquitter de vos responsabilités et de fournir une protection aux civils sahraouis dans les Territoires occupés du Sahara occidental, qui font l’objet d’un strict siège militaire et d’un black- out médiatique. Le Front POLISARIO réaffirme qu’aucun processus de paix ne sera jamais possible tant que le Maroc, État occupant, persistera à mener, en toute impunité, une guerre de terreur et de représailles contre des civils et des militants des droits humains S/2021/698 21-10661 4/4 sahraouis, outre ses tentatives d’imposer par la force un fait accompli dans le Territoire. Le Front POLISARIO ne restera pas non plus les bras croisés alors que le Maroc, État occupant, intensifie sa brutalité et sa guerre d’agression et de représailles contre notre peuple. Nous nous réservons le droit légitime de répondre fermement et résolument, face à toute action qui porte atteinte à la sécurité et à la sûreté de tout citoyen sahraoui, où qu’il se trouve. Le Maroc, État occupant, porte à lui seul l’entière responsabilité des conséquences de ses actes criminels et de terreur dans les Territoires occupés du Sahara occidental. Je vous serais reconnaissant de bien vouloir porter le texte de la présente lettre à l’attention des membres du Conseil de sécurité. Le Président de la République arabe sahraouie démocratique, Secrétaire général du Front POLISARIO (Signé) Brahim Ghali uploads/S4/ lettre-du-president-de-la-rasd-au-secretaire-general-02-08-21.pdf
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- Publié le Apv 26, 2021
- Catégorie Law / Droit
- Langue French
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