Introduction Nos parents qui ont participé à la lutte pour l’indépendance de la
Introduction Nos parents qui ont participé à la lutte pour l’indépendance de la Côte d’Ivoire priaient hier encore, Dieu et le ciel pour que la vie leur donne l’opportunité de léguer à leurs petits-enfants une Côte d’Ivoire libre, digne et prospère. Au soir de leur vie, ils font tous le constat douloureux que la Côte d’ivoire d’aujourd’hui est devenue un enfer. Un pays ou le crime et la violence gratuite sont devenus les meilleurs moyens de conservation du pouvoir politique. L’écroulement et la régression exponentielle du pays des éléphants, sont un cas d’école pour toute l’Afrique. Nos parents luttaient hier pour sortir du juron de la France coloniale. Curieusement, aujourd’hui nos politiciens pourris, hautains et médiocres luttent pour accrocher nos pays africains à la remorque de la France. Courir à Paris pour avoir l’onction de la France sur nos problèmes les plus intimes, tel est le comportement normal du politicien africain d’aujourd’hui. Par quelle malédiction cette immense faillite a-t-elle été possible avec tous les atouts en notre possession ? Malgré toutes les critiques que nous pouvons faire et surtout les fautes impardonnables que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire traîne aujourd’hui encore comme des boulets à ses pieds, l’idée même qu’à la mort du président Félix Houphouët-Boigny, la division, l’irresponsabilité et les ambitions personnelles donc partielles et parcellaires de certains ont conduit le parti et le pays dans l’abîme reste pour les ivoiriens de tous bords un gâchis impardonnable à la section ivoirienne du Rassemblement démocratique africain. Mais force est de reconnaître, qu’il y a et il faut le dire avec respect et considération, que le PDCI-RDA, a donné à la Côte d’ivoire un personne de grande sincérités patriotique c’est-à-dire des hommes et des femmes qui étaient convaincus que la dignité de notre peuple passait par la création d’un état nation à notre service et non le contraire. Nos pensées dans ce sens, vont vers Le Ministre d’Etat, grand médiateur de la république, Vangah Ekra Mathieu, vers l’écrivain Bernard Blin Dadié, âgé de 96 ans dont le domicile à Cocody, fut cambriolé le 5 juin 2011 dernier par des hommes armés de kalachnikov et en tenue militaire, qui n’ont jamais été retrouvés. Nous faisons même le pari qu’on ne les retrouvera jamais. Mais plus grave si Bernard Dadié, retrouve sur un homme en arme un objet lui appartenant, il n’y aura pas dans la Côte d’Ivoire actuelle, une police ou une gendarmerie capables de l’aider à récupérer son bien. C’est cela le visage minable de la Côte d’Ivoire et surtout de l’indépendance pour laquelle il avait fait la prison à Grand-Bassam en 1949. En ces temps de douleurs, de meurtres de pillages, de viols, de voles organisés, de menaces et de cœrcitions, les ivoiriens résignés, pensent aux hommes de valeur qu’ils ont perdus. Nos pensées vont vers, Allo Bataffoué Jérôme, et surtout Germain Coffi Gadeau, dont la sincérité et la fidélité au PDCI-RDA, ne peuvent être mise en doute par aucun ivoirien. Celui qui retient le plus notre attention en ce, 29 janvier 2012, qui marque le 31e anniversaire de son décès, est incontestablement Jean-Baptiste MOCKEY. Nous pensons sincèrement qu’une simple messe pour le repos de son âme serait organisée par l’église catholique à la demande de son parti le PDCI-RDA. Hélas une telle initiative ne viendra jamais de ce parti, qui est devenu aujourd’hui un petit groupement d’intérêts privés. La Mémoire de Jean-Baptiste Mockey, pose t-elle un problème aux dirigeants actuels du PDCI- RDA ? Pourquoi la ville de Gand-Bassam, dont-il était le maire et son parti n’ont-ils jamais pris depuis sa mort une seule fois, une initiative audacieuse pour célébrer devant la nation ivoirienne, l’engagement politique de notre devancier le pharmacien de Trechville ? Mockey était un nationaliste et un anticolonialiste sincère Le patriotisme et le nationalisme sont des mots souvent utilisés pour vouloir dire la même chose, mais en réalité ces deux termes se rejoignent et se séparent toujours pour garder leur sens propre. Le patriotisme est un sentiment partagé d’appartenance à un même pays, la patrie, sentiment qui en renforce l’unité sur la base des valeurs communes. Il conduit à ressentir de l’amour, de la fierté pour sa patrie. La victoire des éléphants de Côte d’Ivoire devant les Black stars, du Ghana en janvier 1992 à Dakar, est encore dans la mémoire collective des ivoiriens. Ainsi, le patriote est prêt à se dévouer ou à se battre pour défendre la patrie menacée. Dans ce sens le général De Gaulle était le chef des patriotes résistants qui ont défendu la France menacée dans ses racines par l’occupation nazie. Le nationalisme lui est la prééminence de l’intérêt national mis au-dessus de toutes les autres considérations. C’est aussi une doctrine et une action politique qui vise l’émancipation et l’indépendance d’une nation lorsqu’elle est placée sous une domination étrangère. La mémoire du nationaliste ivoirien, Mockey Jean-Baptiste, appartient à la Côte d’Ivoire et aux ivoiriens. Il nous appartient en ces temps obscurs ou il nous est difficile de distinguer le chien du loup, en ces temps de gémissement ou nous assistons résigné au triomphe de la médiocrité, d’évoquer son souvenir et les leçons de son engagement dans la vie politique de notre pays. Le pharmacien de Trechville était un nationaliste intransigeant et un anticolonialiste sincère. L’idéal de liberté, c’est-à-dire, vivre dignement chez nous en organisant notre propre vie nationale et notre activité de production pour satisfaire nos propres besoins. Voilà l’idéal pour lequel il s’était engagé en politique. Son indépendance d’esprit était connue de nous tous et c’est cela qui faisait de lui un homme de conviction. Nous sommes tous malheureux de constater la rareté de tels hommes dans le champ politique ivoirien. Il était profondément convaincu que les femmes et les hommes ivoiriens pouvaient se réaliser en tant que peuple et acteurs de leur propre histoire. Pour cela leur pays, la Côte d’ivoire devait être d’abord et avant tout un pays libre et non une nation d’esclaves, au service de la France. C’est ce projet de société qui l’avait guidé tout le long de son engagement dans la vie politique. Nous sommes obligés de revenir sur les détails de sa vie, nous avons plus que le droit de réclamer l’héritage moral qu’il a laissé à notre génération. Car la Côte d’ivoire n’a presque plus d’archives. Les pillages qui ont accompagné l’arrivé du Dr Allassane Ouattara au pouvoir ne concernaient pas seulement les domiciles privés, ni les centres d’état civil des mairie et des Sous-préfectures, qu’on a détruit pour que tout le monde soit ivoiriens. Mais on s’est aussi attaqué au musée d’Abidjan et aux archives nationales de Côte d’Ivoire. C’est-à-dire à la mémoire de notre pays. Notre devancier Jean-Baptiste Mockey, était diplômé de l’école normal William-Ponty, ainsi que de l’école de médecine et de pharmacie de Dakar. Il a exercé son métier de Pharmacien à Saint-louis du Sénégal, à Bamako et à Kayes au Mali avant d’être mobilisé de 1941 à 1947, il intègre ensuite le conseil territorial de Côte d’Ivoire, avant d’être un des rares africains à ouvrir sa propre officine de pharmacie en 1956 à Trechville. En 1959 il assuma les fonctions de vice-premier ministre et ministre de l’intérieur. Pour mieux connaître le pharmacien de Trechville, revisitons ensemble les archives du procès des prisonniers du RDA au tribunal de Grand-Bassam, le jeudi 2 mars 1950 au jeudi 23 mars 1950. Après les poignantes auditions de Vangah Ekra Mathieu et de Bernard Blin Dadié. Il est 10h45, lorsque le juge français Jean Delonet, appelle à la barre l’accusé n0 8 dans l’affaire concernant les affrontements sanglants du Dimanche 6 février 1949. Il lui demande de répéter cette phrase que nous avons tant de fois entendu dans les tribunaux. < < Vous allez jurer de dire la vérité, rien que la vérité levez la main droite et dite je le jure. >> Le prévenu s’exécute. Le juge énumère les charges qui pèsent sur l’accusé et lui demande de décliner son identité. Voici les charges : A) Sédition, trouble à l’ordre public. B) Organisation de rixe ayant entraînée des pertes de vies humaines C) Complicité de violences D) Pillage en bande organisé, E) Et d’agents de propagande d’une doctrine Inféodée à l’Etranger (communiste) C’est comme si le système colonial était en lui-même humaniste, moral et digne des êtres humains. Pauvre justice française, qui se réclame aujourd’hui encore du berceau des droits de l’homme. C’est en ce moment précis que le juge lui demande alors de décliner son identité. L’accusé est habillé d’un pantalon noir, d’une chemise bleu ciel, avec les manches retroussées et des souliers noirs. L’homme est calme et serein, il est très noir de peau, son visage large, est balayé par un début de calvitie et mis en relief par des grands yeux clairs. Il s’agrippe à la barre du tribunal. Par une sorte de voyage insolite dans le temps. Ecoutons notre devancier, le père du nationalisme ivoirien. Cet homme qui exerçait ce délicat métier de mesure et de précision qu’on appelait hier encore apothicaire, que la science moderne uploads/S4/ expose-jean-baptiste-mokey.pdf
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- Publié le Jui 12, 2021
- Catégorie Law / Droit
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