1958 GRAND COLLÈGE DES RITES Suprême Conseil pour la France et l'Union Français

1958 GRAND COLLÈGE DES RITES Suprême Conseil pour la France et l'Union Française Juin 1958 Bulletin N° 49 NOTICE HISTORIQUE DE G.-H. LUQUET DES DROITS DU GRAND ORIENT DE FRANCE ET DU GRAND COLLEGE DES RITES SUR LE RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ I. — LES PREMIERES ORGANISATIONS ECOSSAISES En dépit de son nom, il semble bien que la Maçonnerie Ecossaise ait poussé en France ses premières racines. Si ses origines restent obscures et discutées, on peut dire qu'aucun essai sérieux d'organisation ne s'est manifesté avant la constitution à Paris en 1752 du Souverain Conseil Sublime Mère Loge Ecossaise. C'est de ce corps qu'est issu en 1758, le Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident, qui institua le Rite de Perfection ou d'Héredom-Kilwinning, en 25 grades, dont le 24e était celui de « Chevalier Kadosch », et le 25e et dernier celui de « Prince de Royal Secret ». Il. — LE GRAND ORIENT DEVIENT POSSESSEUR DU RITE DE PERFECTION Le Conseil des Empereurs reconnaissait le Comte de Clermont comme G... M..., de toutes les loges régulières de France. Le duc de Chartres ayant succédé au Comte de Clermont décédé, le procès-verbal de son installation (5 août 1772) le désigne comme G... M... de toutes les loges régulières et du Souverain Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident. Sur la demande de ce Conseil, la G... L... de France décide « unanimement et irrévocablement » que le Souverain Conseil Sublime Mère Loge Ecossaise « est et demeure dès ce moment uni à elle (la G... L... de France) pour ne former qu'un même corps qui réunit toutes les connaissances maçonniques et la puissance législative sur tous les grades de la Maçonnerie sous le titre de Souveraine et Très Respectable G... L... de France » (9 août 1772). Il en découle sans contestation possible que le Rite de Perfection, ou d'Héredom, s'est intégré dès 1772 dans la G... L... de France (1). Le G... O... ayant succédé à cette dernière en a recueilli tous les droits et prérogatives. Et même si les dissidents qui formèrent la Grande Loge de Clermont le contestaient, leur revendication s'est trouvée définitivement éteinte par l'acte de fusion du 28 juin 1799 qui unissait la G... L... de Clermont au G... O... de France. Le 24e jour du 10e mois 5801, sur la demande du Chapitre d'Arras, le G... O... déclarait le traité de 1799 passé avec la G... L... de Clermont commun à tous les Chapitres de Hauts Grades. Le G... O... de France était donc devenu et reste jusqu'à ce jour possesseur indiscutable du Rite de Perfection à 25 degrés. III. — LE RITE DE PERFECTION ORIGINE DU RITE ECOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTE Lé 27 juillet 1761, le Conseil des Empereurs d'Orient et d'Occident délivre au F... Stephen Morin, se rendant à Saint-Domingue, une patente lui donnant pouvoir de constituer régulièrement aux Indes occidentales des Ateliers du Rite de Perfection. Stephen Morin y recevait le titre de Grand Inspecteur. L'original de cette patente n'a jamais été retrouvé. Il en existe plusieurs copies qui présentent quelques différences dans le texte et les signatures qui y sont apposées, ce qui a fait parfois douter de son authenticité. Elle est cependant considérée très généralement comme l'origine du Rite Ecossais Ancien et Accepté (2). IV. — APPARITION DU RITE ECOSSAIS ANCIEN ACCEPTE LE CONCORDAT DE 1804 INTEGRE LE RITE ECOSSAIS ANCIEN ACCEPTE DANS LE G... O... En 1804, un F... Hacquet, notaire, arrivait d'Amérique porteur d'une patente délivrée à New York, où était pratiqué l'ancien Rite d'Héredom à 25 degrés. Cette patente ne faisait nulle mention d'un 33e degré. Le F... Hacquet entreprit de créer un Grand Consistoire des Princes Maçons de toute la France. C'était purement et simplement un Consistoire du 25e degré de Perfection. Trois mois plus tard débarquait le F... de Grasse-Tilly. Il s'intitulait Souverain Grand Commandeur et appuyait ses prétentions sur un Livre d'Or constitué de quatre pièces : - une copie de la patente Morin de l761 ; - une constitution en 35 articles rédigée à Bordeaux en 1762 ; - une constitution en 18 articles, attribuée à Frédéric Il et datée de l786 ; - la patente délivrée en l802 au F... de Grasse-Tilly par le Suprême Conseil de Charlestown. Il a été parlé plus haut de la patente Morin. On a voulu voir dans les Constitutions de Bordeaux l'origine du Rite Ecossais Ancien Accepté. Certains ont douté de l'existence d'un Consistoire de Royal Secret à Bordeaux : ce fait est aujourd'hui prouvé. De plus, Thory (Histoire de la Fondation du G... O... de France, p. l25 et suiv.), a publié un Extrait des Règlements de la Maçonnerie de Perfection arrêtés à Bordeaux le 6e jour de la 3e semaine de la 7e lune [...] de 5762 (lundi 20 septembre 1762). Mais ces Règlements ou Constitutions ne pouvaient excéder le cadre du Rite de Perfection acquis ultérieurement par la G... L... de France et transmis par elle au G... O.... Les Constitutions de 1786 sont un incontestable faux comme divers auteurs l'ont établi. Bornons-nous à citer le texte d'une lettre de la G... L... Nationale aux Trois Globes de Berlin, en réponse à une demande du F... Le Blanc de Marconnay en date du 25 mai 1883 : « La G... L... mère Nationale aux Trois Globes de Berlin a été fondée le 3 septembre 1740 sous l'autorité de Frédéric le Grand. Cependant ce monarque ne s'occupait pas spécialement de l'organisation et de la législation. Tous les propos qu'on tient sur son compte à propos du Sénat Maçonnique qu'il aurait fondé en 1786 n'ont pas le moindre fondement historique ». En ce qui concerne la patente de Grasse-Tilly, on constate que sur le tableau annuel des FF... composant la Sublime G... L... de Perfection de la Caroline du Sud établie à Charleston, anno lucis 5783, Annuaire de 1802, le comte Alexandre-François Auguste de Grasse figure comme [...] Rose +, K., P.S.S., Souverain Grand Inspecteur Général, 33e degré, Grand Commandeur pour les Indes Occidentales françaises et représentant de la Sublime Loge de Saint-Domingue (Le Blanc de Marconnay, dans Jouaust, p. 298/9). La patente de Grasse-Tilly pouvait donc être authentique, mais elle ne lui donnait pas le droit de constituer des Loges, Chapitres et Conseils dans tous les Etats où il n'en existait pas encore, mais seulement dans les îles françaises du Vent et Sous le Vent. Il est donc démontré que ni le F... Hacquet ni le F... de Grasse-Tilly ne possédaient de droits pour fonder en France quelque Atelier que ce soit. En s'unissant, ils allaient cependant fonder un nouveau Rite, profitant du concours d'une poignée de réfractaires à l'autorité du G... O..., heureux de trouver une occasion de raviver la dissidence, et mettant à profit le snobisme d'un certain nombre de Maçons du G... O... éblouis par l'éclat des nouveaux grades qu'ils se firent conférer sans toutefois quitter leur obédience. De Grasse-Tilly put ainsi constituer le 27 août 1804 la Grande Loge Générale Ecossaise de France dont la naissance fut notifiée le 1er septembre 1804 par une circulaire à tous les Ateliers. Un Suprême Conseil fut créé le 22 septembre 1804; mais il faisait partie intégrante de la G... L... Générale ; son unique fonction était la collation des Hauts Grades. Son rôle était donc assez semblable à celui du Grand Collège des Rites au sein du G... O...avant 1945, Le G... O...se hâta d'intervenir, Son G... Vénérable, le F... Roëttiers de Montaleau, négocia avec la G... L...Générale Ecossaise, déjà aux prises avec des difficultés financières (4). Ces négociations aboutirent à la signature d'un Concordat. Connaissance en fut donnée à la séance du 5 décembre 1804 de la G... L...Générale Ecossaise dont le procès-verbal relate : « L'orateur (F... Pyron) entendu, la G... L...Ecossaise a déclaré approuver et ratifier tout ce qui a été fait par ses commissaires et qu'elle s’unit de ce jour au G... O... de France pour ne plus former qu'un seul et même corps de Maçonnerie. La G... L... a arrêté qu'elle se transporterait à l'instant au G... O... pour y opérer et consommer la réunion. En conséquence, les travaux ont été suspendus pour reprendre au G... L... ». Tous les membres présents de la G... L..., y compris les visiteurs, soit 28 FF... au total, ont signé ce procès-verbal. Aux droits sur l'Ecossisme que possédait déjà le G... O..., ce Concordat ajoutait la possession du nouveau Rite Ecossais Ancien Accepté, qui lui était acquis sans réserves. V. — DENONCIATION UNILATERALE DU CONCORDAT PAR LA G... L... GENERALE - CAUSES MAÇONNIQUES ET POLITIQUES De nouvelles difficultés surgirent quand furent rédigés les Règlements Généraux codifiant les clauses du Concordat. Elles furent envenimées par les intrigues de ceux qui, pour des motifs divers que nous examinerons, ne pouvaient être satisfaits de l'union réalisée. Le feu aux poudres fut mis par le décret du G... O...du 24 juillet 1805 qui constituait un Grand Directoire des Rites que les Ecossais considérèrent comme contraire au Concordat. Le 6 septembre 1805 eut lieu, au domicile du uploads/S4/ 839-pdf.pdf

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  • Publié le Jan 26, 2022
  • Catégorie Law / Droit
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