De Grégoire, évêque de Nysse : Les six jours de la Création Traduction de Timot

De Grégoire, évêque de Nysse : Les six jours de la Création Traduction de Timothée LECAUDEY complétée par la traduction de Jean ROUSSELET (Texte en Magenta) Octobre 1999 Plan détaillé de l’Apologia in Hexaemeron : Les titres en gras sont les parties traduites par T. Lecaudey 61A Prologue adressé à Pierre : Grégoire se propose de “lier par une pensée conséquente” les points qui lui semblent contradictoires dans le récit de la Genèse ; la tâche semble difficile après les Homélies de Basile. 64A-B Comparé à l’œuvre de Basile, son projet est comme un épi de blé devant un tronc, ou une greffe fixée sur un arbre. 64C Deux objections faites à Basile : comment y avait-il un matin et un soir avant l’apparition des luminaires ? Y a-t-il un troisième ciel ? 65A Défense de Basile par une remise en contexte de ses Homélies : il s’adressait en effet à un auditoire nombreux et peu savant. 65C-68B Exposé des problèmes et des objections qui vont être traités. 68B Grégoire se défend contre des accusations qui pourraient être portées à son encontre et définit le propos de son ouvrage, qui est de “chercher une théorie liée et ordonnée de la création du monde.” 69A “Au commencement Dieu fit le ciel et la terre” : Dieu unit en lui puissance et savoir ; il peut donc amener ses pensées à l’existence. 69B-D Création de la matière par le concours des qualités. 72AB La création s’est faite toute ensemble en une seule fois, “en résumé”, suivant la traduction d’Aquila. 72C Puis, la création se développe d’elle-même dans le temps, selon un certain enchaînement. 72C-D Le feu était masqué par la densité du substrat originel. 73B La parole impérative de Dieu est créatrice 73D La manifestation du feu est donc une parole divine, et son principe est inconnaissable. 76B-C “Dieu sépara la lumière des ténèbres” : Moïse relate la manifestation du feu hors du substrat, résultat d’un ordre naturel nécessaire et prévu par Dieu. 76C-77A La trajectoire du feu l’amène à la limite du monde sensible où il effectue une révolution. 77B Création du jour et de la nuit. 77C-D “le ciel et la terre” : en nommant les extrêmes, l’Écriture désigne l’ensemble de la création. 77D-80C “la terre était invisible et informe” : elle était en puissance, non en acte ; examen des traductions de Symmaque, Théodotion et Aquila. 80D-81A Le firmament est le nom de la limite du monde sensible, définie par la course du feu. 81B L’Esprit de Dieu, porté au-dessus de l’eau, était lumière ; mais l’eau sur laquelleil était porté désigne le plérôme des puissances intelligibles, et non notre eau terrestre, qui est pesante et qui s’écoule. 81C-D Le firmament : résumé de ce qui vient d’être exposé. 84A Contre l’interprétation allégorique de “l’abîme”, Grégoire pense qu’il s’agit de la masse des eaux. 84B Le firmament sépare deux sortes d’eaux bien distinctes. 84C L’eau d’en haut est hors de l’espace et de la sensibilité. 84D-85A Même à l’origine, les deux sortes d’eaux étaient distinctes 85A-C Apparition du nombre : un jour représente une révolution du feu. 85D-88C L’air n’est pas mentionné par Moïse, car c’est la substance qui accueille tous les êtres, y compris la vie humaine. 88C-89B Les autres éléments : l’eau et la terre. L’eau se sépare de la terre, et des réceptacles l’accueillent. Elle ne peut être identique à l’eau d’en haut. 89B-113A Le cycle de la transmutation des éléments. 89C Le feu est-il destructeur ? Grégoire s’excuse de devoir contredire Basile. 89D Les qualité s’opposent symétriquement dans les éléments, mais ne se nourrissent pas de leur opposé. 92B Preuve par l’expérimentation : le brandon enflammé 92C-D Preuve par l’Écriture : les créatures sont “tout à fait” belles, c’est-à-dire existent selon leur principe propre. 93A Preuve par l’absurde : l’immensité du soleil devrait rendre la diminution d’eau visible 93B Cycle de l’eau ; comparaison avec les plantes. 96B Objection : certains nuages disparaissent par forte chaleur ; la frontière supérieure du ciel ; les étoiles filantes. 97B L’huile se change en sécheresse. 97C Rien ne se perd : l’eau se change en sec, elle ne disparaît pas. 100A La vapeur change deux de ses qualités, l’humide et le froid, mais conserve quantité et poids. 100B La mer n’augmente pas, et l’évaporation a le même effet partout, de même que l’action des sels, en raison de sa continuité. 101A-B Objection : si l’eau se change en terre, il devrait y avoir des réservoirs pour compenser la perte qui en découle. 101C Réfutation à partir de l’Écriture (I Rois 17-18). 104A D’après l’Écriture (Isaïe 40,12), chaque élément est circonscrit ; il y a nécessairement transmutation. 104C Les particules sèches ainsi créées retombent sur la terre où elles sont assimilées par ce qui les accueille. 108A Objection : cela n’empêche pas qu’il y ait diminution de l’eau. 108B La loi de la transmutation des éléments. 108C Cas d’humidification d’êtres secs : les sels, le miel. 108D Compatibilités de qualités entre éléments ; mais qu’en est-il de la terre et de l’eau ? 109D Les puisatiers : la transmutation de la terre en eau est un fait d’expérience. 112C La logique interdit de penser à des réserves d’eau souterraines. 113A Cohérence de la théorie de la transmutation. réexposition du cycle. 113B Pourquoi la création des luminaires est-elle postérieure au quatrième jour ? résumé : le développement dans le temps. 113D La lumière apparaît en premier et se diversifie en groupes homogènes suivant son intensité. 116A Le processus de diversification. 116C Pourquoi trois jours ? 117C Récapitulation. 120B Comparaison avec les liquides 121A Le troisième ciel : Paul a pénétré le monde intelligible ; le troisième ciel est le sommet du monde sensible. 124A-C Grégoire a résolu les contradictions proposées ; mais son projet reste à améliorer. A Pierre de Sébaste de l’obscure concision de Moïse à l’ampleur de Basile [61A] Que fais-tu là, homme de Dieu ? Que nous invites-tu à attaquer l’inattaquable, à entreprendre une œuvre dans laquelle non seulement le succès est impossible mais dont l’entreprise n’est pas, à mon sens du moins, irrépréhensible ? Parmi les enseignements philosophiques donnés par le grand Moïse sous l’inspiration divine dans la cosmogonie, certains points semblent contradictoires si l’on s’en tient au sens immédiat de ce qui est écrit : tu nous as enjoint de les mettre en liaison et de montrer que la sainte Écriture est cohérente, et cela après cette étude inspirée de Dieu qu’a déjà donnée notre père sur ce sujet et que tous les lecteurs admirent tout autant que les enseignements philosophiques de Moïse lui-même, à juste titre je crois. [61B] Car le rapport au grain de l’épi qui à la fois sort de lui et n’est pas lui, ou plutôt qui est lui en puissance mais différent de lui en taille, en beauté, en variété, en forme, on pourrait dire qu’il lie de même aux paroles du grand Moïse les pensées élaborées avec tant de soin par le grand Basile : [64A] ce que le premier a dit brièvement et fermement, notre maître l’a développé dans sa philosophie élevée pour en faire, non pas un épi, mais un arbre, suivant la comparaison du grain de sénevé avec le Royaume, ce grain qui pousse dans le cœur de celui qui le cultive[1], qui devient un arbre déployant en tous sens des pensées, poussant en guise de branches des points de doctrine, et qui se dresse si haut dans sa visée religieuse que même les âmes élevées évoluant dans les hauteurs, les oiseaux du ciel, dit l’Évangile[2], peuvent faire leur nid dans l’ampleur d’un tel branchage ; car c’est comme un refuge pour l’âme qu’un exposé conséquent sur l’objet de sa recherche : l’activité débordante et inquiète de l’esprit, semblable à un vol errant, y trouve son repos. Grégoire, élève de Basile [64B]Comment serait-il donc possible de planter face à l’arbre si beau et si grand de ses paroles le chétif rejet de notre pensée ? Tu ne me demandes pas, n’est-ce pas, et je ne saurais accepter de le placer en regard du labeur soutenu de notre père et maître notre propre labeur. Imitons plutôt la pratique merveilleuse des jardiniers, qui peuvent faire qu’un seul plant porte des fruits variés. Voici leur méthode d’arboriculture : ils tranchent sur un premier arbre une petite feuille avec l’écorce sur laquelle elle s’appuie, et sur un point d’un autre plan plus fort adaptent l’écorce à l’incision, afin que la greffe ainsi appliquée, nourrie par la sève du plus fort, se développe en branche. Pour moi, insérant de la même façon ma pensée, comme une petite pousse dans la sève du grand arbre, dans la sagesse de notre maître, [64C]je tenterai d’en devenir une branche, tirant vie autant que je le pourrai de sa réflexion, en étant irrigué et soutenu par le secours qui nous en viendra. Deux objections faites à Basile Je pense en effet que certains n’ont pas bien compris le but des travaux qu’il a menés sur uploads/s3/ gregoire-de-nysse-les-six-jours-de-la-creation.pdf

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