ut^ttiinr: BHARY Ut.) PRESENTED BY Date Due HISTOIRE DE L'HARMONIE AU MOYEiN AG

ut^ttiinr: BHARY Ut.) PRESENTED BY Date Due HISTOIRE DE L'HARMONIE AU MOYEiN AGE HISTOIHE DE L'HARMOINIE AL' MOYEN AOE PAU E. DE COUSSEMAKEU <;oi\iu;sro.M)\\ 1 ni; (.(imité iiisroitini i: ih:s auïs i;r >ioM mi:\ts vssocii; DK l'académie iKivvi.i: di: i:i-r.(;i(ji i; PARIS I.IHHAIIUK AUCIIKOLOGIQII-: DK VKTUU 1)11)IU)N 1 î, It L' K II A UTKI' i:ri M. K iM DCCC LU S-Ci^eC^ IMPRIMÉ PAR LES PROCEDES d'e. DIVERGER RUE DE VEU?«EUII., >" 6. PRÉFACE Dans l'histoire de la musique au moyen âge, le fait dominant est la consti- tution, à l'état darf , de la musique à sons simultanés, de la musique mesurée et de la notation proportionnelle, trois éléments intimes, si l'on peut s'expri- mer ainsi, de l'harmonie. Ce mot " harmonie'', nous le prenons ici dans le sens le plus large et le plus général. Les traités de musique de Hucbald, moine de Saint-Amand, montrent que,, au ixe siècle, la musique à sons simultanés était soumise à certaines règles; mais ces règles ne concernaient que l'organum ou la diaphonie, l'un et l'autre composés exclusivement de successions harmoniques, par mouvement sem- blable, d'octaves, de quintes et de quartes, auxquelles on ne peut pas, à vrai dire, donner le nom d'art. La musique à sons simultanés, formée d'inter- valles et de mouvements mélangés, où les successions continues d'un même intervalle n'étaient plus employées que rarement, et par exception en quelque sorte, celle qui n'était pas entièrement composée de note contre note, mais où plusieurs notes se faisaient entendre conti-e une ou plusieurs autres dans des proportions de durée déterminée, le déchant, en un mot, marque lo point de départ de l'harmonie comme art. La musique mesurée existait avant le xii^ siècle, en ce sens que les chan ts populaires et certains chants ecclésiastiques, dont plusieurs étaient populaires aussi, avaient un rhythme musical. Dans les chants latins, le rhythme mu- sical était de deux sortes • l'un, basé sur le mètre poétique; l'autre, détermine VI PRKFACE. par racTciitiialiuii. Les chants des peuples du Nord n'avaient d'autre rlulliiiie que celui résultant de l'accent. Mais ni l'un ni l'autre ne constituent la musique mesurée proprement dite. A mesure que le mètre poétique s'est affaibli par linfluence de plus en plus grande de l'accentuation, le rhythme musical a pris plus de prépondérance, plus d'extension, plus d'indépendance ; c'est néanmoins de l'ensemble de ces deux éléments qu'est née la musique mesurée du xii^ siècle. Les mélodies profanes semblent s'être transmises plutôt par les traditions (jue par l'écriture, car les manuscrits antérieurs au xiie siècle en renferment très peu avec notation musicale, bien qu'ils semblent avoir été assez nombreux. Ceux-là, du reste, comme les autres étaient notés en neumes, la seule nota- tion en usage à cette époque. Les neumes, ainsi que nous le ferons voir, avaient quelques signes représentatifs de la durée des sons, mais ces signes n'étaient pas toujours bien précis; l'inexactitude des notateurs coopérait à les rendre encore plus équivoques ou plus incertains. Ce qui manquait surtout, c'étaient des principes déterminés sur la proportionnalité de la durée des sons; c'était un système où étaient réglées, d'une manière claire et nette, les diverses mo- difications de durée. Les règles sur le déchant, sur la musique mesurée et sur la notation pru- [•ortionnelle paraissent s'être établies entre le x^ siècle et le xiF . Toutefois, les documents connus ne permettent ni de leur assigner une date fixe, ni de suivre leurs premiei-s développements avec exactitude. Ceux qui ont été publiés jusqu'à présent ne remontent pas au delà de la fin du xiif siècle. A cette époque, la doctrine précédemment élaborée et pratiquée avait déjà reçu de grands perfectionnements ; elle se trouvait en quelque sorte fixée par le célèbre Francon de Cologne, considéré longtemps comme l'inventeur de la musique mesurée et dont l'autorité en cette matière fut invoquée pendant deux siècles par les maîtres et les didacticiens qui l'ont suivi. Les documents que nous publions sont presque tous antérieurs à la fin du xiie siècle ; le plus ancien remonte à la fin du \i<'. Indiquer cette date, c'est signaler l'importance de ces PUÉFACi:. Ml dociiinenls, puisqu'ils viciuioul combler une lacune considérable dans une par- lie importante de Ibisloire musicale qui n'était qu'imparfaitement connue. Quant à l'état de l'harmonie mesurée à l'époque qui a précédé celle à la- quelle appartiennent nos documents, on ne possède d'autres renseignements i\w quelques indications semées çà et là que nous examinerons dans le cours do notre travail. Hucbald, Gui d'Aro/zo et Jean Cotton, les seuls écrivains (|ui traitent de l'harmonie, ne font aucune mention de la musique mesurée. Son origine et son premier développement sont encore une sorte de mystère, dont le Noile ne sera déchiré que i)ar la découverte de documents analo- gues à ceux qui existent pour \ci époques postérieures. En vue, non d'\ su|)pléer, mais de faire connaître, dans la mesure de nos forces, les [thases apparentes de cette branche historique, nous avons pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de présenter quelques considérations sur l'origine et le dévelop- pement de l'harmonie, de la nmsique mesurée et de la notation proportion- nelle, et de rechercher de quelle manière, par quelles transitions ces parties de l'art sont arrivées au point où on les trouve exposées dans nos documents. Le commencement du xic siècle, qui semble marquer cette époque de tran- sition, est encore enveloppé d'obscurités. Non-seulement les documents fout défaut, mais les renseignements partiels, les rares indications fournies par les auteurs contemporains ou postérieurs, permettent à peine de fixer approxima- tivement le vrai caractère de cette transition. Les découvertes importantes sur l'histoire de la musique au moyen âge, faites depuis quelques années, laissent espérer que, lorsqu'on aura fouillé et exploré à fond nos bibliothèques et nos archives, si riches en documents historiques de toute nature, on en trouvera qui, en comblant cette lacune, viendront lever plus d'un doute, rectifier plus d'une erreur et modifier, peut-être sur plus d'un point, les opinions reçues. En attendant et sans avoir la prétention de dissiper entièrement les nuages qui couvrent encore cette période, nous allons grouper les faits connus et nouveaux et tâcher d'en faire ressortir l'importance historique. Heureux si, par notre labeur, nous sommes parvenu à jeter quelque lumière sur ce sujet. v„r PREFACE. Si l'histoire de la musique au moyen âge a été, pendant longtemps, peu ou mal connue, cela tient surtout à l'oubli où sont restés les documents originaux et les monuments. Privés de notions certaines et positives, les littérateurs aux- quels, dans le siècle dernier, on avait, pour ainsi dire, abandonné exclusivement le monopole de l'histoire de la musique, ont, les uns, bâti des systèmes qui n'a- vaient d'autre base que l'originalité ou la fécondité de leur imagination, les au- tres, répété des erreure déjà accréditées. Aujourd'hui on est entré dans une voie différente. Pour être accueilli avec faveur, pour inspirer de la confiance, l'historien a besoin de s'appuyer sur des faits précis, sur des documents au- thentiques. Que de services n'a pas rendus aux érudits la collection des écri- vains sur la musique au moyen âge publiée par l'abbé Gerbert! Que d'erreurs n'a pas détruites l'apparition de cet ouvrage! Ce n'est que de ce moment, à vrai dire, qu'on a commencé à étudier avec fruit et sur des fondements solides l'art musical de nos ancêtres. C'est depuis lors qu'on a vu paraître les savants travaux de Burney, de Forkel, de Kiesewetter, et ceux de MM. Fétis, de Winterfeld, Danjou et d'autres d(Jut on trouvera les publications mention- nées dans la nomenclature bibliographique qui termine la première partie do cet ouvrage. Notre histoire de l'harmonie au moyen âge est divisée en trois parties inti- tulées : Histoire, Documents, Monuments. L'histoire offre le récit de l'origine et du développement de l'harmonie; l'exposé des doctrines théoriques et pratiques qui se sont succédé; la discus- sion des divers systèmes; en un mot, le narré de tous les éléments qui ont concouru à la formation du vaste ensemble de la musique à sons simultanés. Les documents sont la base théorique et pratique de l'histoire; les monuments en sont les exemples ou l'application sous toutes les formes. La partie historique comprend, dans trois études qui se lient entre elles, malgré leur diversité apparente, ce que nous considérons comme les trois principaux éléments de l'harmonie : la simultanéité des sons, le rhythmc musical, la notation. PRÉFACE. IX Dans la première, nous prenons la musique à sons simultanés dès son ori- gine, pour la conduire à travers l'organum, la diaphonie et le déchant jus- qu'au xive siècle, époque où le contre-point se trouve établi sur les vrais prin- cipes de l'harmonie diatonique, principes encore en vigueur et devenus les règles fondamentales de l'art d'écrire. La seconde, intitulée « Musique rhythmée et mesurée », a pour objet le rliythme musical dans les chants populaires, dans la musique des anciens, dans les chants latins du moyen âge, dans le plain-chant, dans le drame liturgique, transitionnel et profane. Nous établissons que la musique mesurée, telle qu'elle existait au xii" siècle, et dont les plus anciens vestiges ne uploads/s3/ coussemaker-edmond-histoire-de-l-x27-harmonie-du-moyen-age.pdf

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