wm VOYAGE AU MONT CAUCASE ET EN GÉORGIE. DE L'IMPRIMERIE ROYALE. VOYAGE AU MONT
wm VOYAGE AU MONT CAUCASE ET EN GÉORGIE. DE L'IMPRIMERIE ROYALE. VOYAGE AU MONT CAUCASE ET EN GÉORGIE, Par M. JULES KLAPROTH, Professeur royal des langues et de la littérature asiatiques , et Membre du Conseil de la Société' asiatique de Paris : AVEC UNE CARTE DE LA CÉORGIE. TOME PREMIER. PARIS, Librairie de Charles Gosselin , rue de Seine , n.° 12; Librairie Classique -Elémentaire, rue du Paon, n.° 8. M. DCCC. XXIII, AUX MANES Comte JEAN POTOCKI, L AUTEUR RECONNAISSANT, de remplir, autant qu'il dépendait de moi, les intentions de l'illustre personnage qui avait conçu l'entreprise dontj'ai été chargé. J'espère avoir justifié par. cet ouvrage la confiance dont il m'avait honoré; car il desirait que le Caucase fût mieux connu qu'il ne l'avait été auparavant, et je n'ai rien négligé pour par venir h ce but. Paris , ce Ler mai i823. J. KLAPROTH. ri ïïi ^ ~o . j .i. ,o "^ ^S2M/J 6U22) Ly*2k)€sÛ2), 22 A■c'/t<2V¥f€s)^^ (xr avec par lîerllie c Gravé par Bert/ie nie S,\7aaJue.r JÏ?''6b JLCRELLES Versts de llussie de loi au degré [ ffi ■ m m mr iniiiiiiiiiiiiiiiiiiniiiiiinm^ 5 10 20 3o 4° m """ >m t /i « ÔO Lieues commîmes de France de 2 an de^re.) Go 7° 80 !l11" '" "'I I ■MIIIIII1IIH l 2 Ô ^ ï) 111111 nininiiiii»iiFiimiiiiiiniiiiiiffififi|(Hffît|ff|B| Mvriamètres ou lieues nouvelles IIIIIIIIIIIIIIIMIII|||||||||||i)|||||| *""" """lar ~B """"HIIIIBI'IIT G :jllimm^ ——1—imiMiiu ■7 ^ 9 xo VOYAGE AU MONT CAUCASE ET EN GÉORGIE. CHAPITRE PREMIER. Départ de Saint-Pétersbourg. — Voitures. — Organisation des Postes en Russie. — Vitesse des Couriers. — Manière de voyager et ses incommodités. —Route de Moscou.—Grand Nowgorod. — Origine de cette ville. — Son état actuel. — Bronîtskoï - Yam. — Colline remarquable. — Waidai. — Wychnëi-Wo- lotchok. — Torjok. — Twer. — Klin. — Moscou. — Jardin botanique de Gorenki.— Hospitalité des Russes. Après avoir écarté tous les obstacles qui s'opposaient à mon départ de Saint-Pétersbourg, et m'être muni de tout ce qui m'était nécessaire pour mon voyage , mon dernier soin fut de me Tom. L A 4 VOYAGE AU CAUCASE turc-tatare yamTvLl ou yameh \K*\j~\ , lequel signifie les chevaux que l'on tient prêts* pour conduire les voyageurs d'un lieu à un autre. Le célèbre voyageur Marco-Polo , qui visita la cour du grand khan mongol vers la seconde moitié du Xlll.8 siècle , parle avec beaucoup de détails des relais de poste de l'empire mongol-chinois ; il dit qu'on les appelait yamb ou relais de poste aux chevaux. Rubruquis, qui , avant cette époque, fut envoyé en ambassade par Louis IX , roi de France, auprès du grand khan des Tatares, donne le nom de yani aux postillons tatares. Au reste , il est probable que les Mongols doivent l'organisation des postes aux Chinois, qui l'in troduisirent chez eux, sous l'empereur Hiouan- tsoung, de Isugrande dynastie Thdng , dont le règne commença en 712 de J. C, et finit en 756. Les Chinois désignent presque toujours un relais de poste par le mot y. Autrefois les pos tillons russes, ou yamchtchiki, étaient, à l'instar des postillons mongols , obligés de conduire gra tuitement quiconque , voyageant pour le compte du Gouvernement , était muni d'un passe-port dé livré par la direction générale des postes [HMCKaa ET EN GÉORGIE. 5 KaHïjeAflpÏH] , passe-port sur lequel était marqué le nombre de chevaux à fournir. Maintenant on reçoit d'avance ses fiais de voyage , et l'organi sation des postes se rapproche davantage de celle des autres états de l'Europe. Les postillons russes adressent à leurs che vaux un grand nombre d'exhortations rudes ou burlesquement pathétiques , qui sont quelquefois assez plaisantes : Allons, mes petits amis, vite, vite ! O mes amis, vous m'oubliez donc tout-à- fait/ Bâton desséché, vilain lourdaud, en avant, en avant! et je ne sais combien d'autres expres sions de ce genre. À chaque instant ils s'arrêtent pour changer quelque chose à leur attelage , et ces opérations leur prennent un temps considé rable ; mais ces retards sont alors compensés par la vitesse redoublée de leur course. La manière de voyager en Russie est fort in commode pour les étrangers qui n'en ont pas l'habitude ; nulle part d'auberges que dans les grandes villes : c'est une nécessité, dans les petits endroits , de pourvoir soi-même à son logement et à sa nourriture ; ce qui diminue de beaucoup l'agrément du voyage. Il est indispensable de porter avec soi des matelas et des ustensiles de 6 VOYAGE AU CAUCASE cuisine. Il n'est pas moins utile de faire provision de tablettes de bouillon ; et, si l'on y joint quel ques sauces anglaises en bouteille , on peut trçs-promptement se préparer ainsi un repas assez agréable : autrement il faut se résoudre , en parcourant la Russie, à se contenter presque par-tout , pour toute nourriture , de biscuit , d'œufs et de soupe aux choux , . puisqu'on ne trouve pas autre chose dans les villages. Pendant Je carême , les repas qu'on vous offre se com posent de poisson salé ou de mets préparés avec de l'huile de chènevis si fétide, qu'il est impos sible d'en supporter l'odeur, et, à plus forte raison , d'en faire usage. Le temps était fort beau; et nous rencon trâmes , jusqu'à une distance considérable , un grand nombre de paysans russes et de colons allemands, qui apportaient leurs denrées à la capitale ; tous cheminaient en chantant , sui vant leur, coutume. La route de Saint-Péters bourg à Moscou est, au reste, une des plus mau vaises, et des moins intéressantes de tout l'em pire : elle offre peu de variété. En plusieurs endroits les villages se suivent de si près, qu'on pourrait croire qu'ils n'en forment qu'un seul ET EN GÉORGIE. 7 fort étendu : ordinairement ils ne se composent que de maisons situées le long de la grande route, qui en est bordée des deux côtés. Après avoir voyagé toute la nuit, nous arri vâmes le lendemain au Grand Nowgorod [Now gorod Welikii], éloigné de Saint-Pétersbourg de cent quatre-vingt-quatre werstes et demie. Cette ancienne capitale de la Russie est située sur le Wolkhow, à peu de distance de l'endroit où cette rivière sort du lac Ilmen. Selon les annales russes , cette ville fut bâtie presque en même temps que Kiew, vers le milieu du v.e siècle , par les Slaves , revenus des bords du Danube ; ils la nommèrent Nowgorod, c'est-à-dire, nouvelle ville, pour la distinguer d'une autre, qui n'en était éloignée que de quelques werstes : celle-ci fut presque entièrement détruite par la peste et dans la guerre avec Jes Slaves. L'endroit où se trouvait cette ancienne ville , nommé Slowmsk, s'appelle encore aujourd'hui Staroe Gorodi- chtché , ou les vieilles Ruines» La puissance de Nowgorod s'étendait sur les districts de Nowgorod , Pleskow et Bielozersk , et sur le pays entre la Waga et la Dwina, ainsi que sur les Syrianes , qui en étaient tributaires. È VOYAGE AU CAUCASE Les Nowgorodiens pouvaient mettre sur pied cent mille hommes : leur puissance était si re doutée de leurs voisins , qu'elle avait donné lieu à ce proverbe : Quipeut résister à Dieu et aur Grand Nowgorod? Leur gouvernement était républicain. Affaiblis ensuite par des dissensions intestines , ils furent soumis par les Wareghes ou Russes. Ils réussirent pourtant, avec l'aide de leurs voisins , à les chasser ; mais , voyant qu'ils n'étaient pas en état de se bien gouverner, ils envoyèrent des députés aux princes wareghes pour les prier de prendre possession de leur ville. Rurik vint en 862 dans le pays des Slaves, avec ses deux frères Sinaous et Trouwor; et deux ans après il soumit entièrement Nowgorod , qui devint alors et resta jusqu'en 880 la. capitale de l'empire russe-slave. Nowgorod était , dans le«moyen âge, et même encore il y a eent ans , une ville commerçante ; mais la fondation de Saint - Pétersbourg l'a presque ruinée. Maintenant , si l'on en excepte quelques églises et ses fortifications , elle laisse apercevoir peu de traces de son ancienne splen deur : elle est la capitale du gouvernement de son nom , et renferme environ huit mille habitans. ET EN GÉORGIE. 9 A Bronitskoï-Yam , premier relais après Now gorod, on voit, dans une belle plaine qui s'étend vers le lac Ilmen , une colline assez escarpée : au sommet s'élève une chapelle. Les paysans voisins prétendent que cette colline a été faite par la main des hommes dans un temps très- reculé : il est effectivement difficile dé concevoir comment elle a pu naître et acquérir dans une si vaste plaine une forme si ronde et si régulière. On y trouve d'énormes blocs de granit , qui peut- être y ont été apportés pour construire quelques édifices , et qui n'ont pu l'être qu'avec des peines infinies. Près de la chapelle , on rencontre un puits dont l'eau est excellente , et , si l'on en croit les paysans , uploads/s1/ fransizca-nuesha.pdf
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- Publié le Mar 10, 2021
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