L’Islam à la Réunion, exemple du vivre ensemble, de paix et d’ouverture sur le
L’Islam à la Réunion, exemple du vivre ensemble, de paix et d’ouverture sur le sol de la République Porteurs d’un message universel et pacifiste, les musulmans de la Réunion sont installés depuis plus d’un siècle et demi et bien que ne représentant 7 à 8 % de la population ils occupent une place à part entière dans la Société réunionnaise et l’histoire de la Réunion ne peut s’écrire sans eux. Par leur engagement dans la vie économique et sociale de l’île, leur vécu et une pratique forte du vivre ensemble, à l’image de leurs aînés, ils contribuent à façonner le paysage réunionnais emprunt d’universalité où toutes les religions et croyances se côtoient dans le respect. Monsieur le Délégué Interministériel, Mesdames et Messieurs les Sénateurs, Mesdames et Messieurs les Députés, Monsieur le Préfet, Messieurs les Présidents, Mesdames et Monsieur, Je vous remercie de nous accueillir pour ce colloque. A - L’Islam à la Réunion : exemple du vivre ensemble Propice au développement économique et social de l’Île. L’Île de la Réunion occupe une place stratégique dans l’Océan Indien où les réunionnais d’origine européenne, malgaches, africaine, indienne et chinoise vivent harmonieusement avec leurs traditions et leurs cultures. Ce métissage donne naissance à l’identité réunionnaise. L’esclavage a couvert près des deux tiers de l’histoire de ce territoire et la colonisation s’est achevée avec la création du Département de la Réunion en 1946. Les réunionnais musulmans appelés « z'arabes » sont majoritairement sunnites. Ceux provenant de l'archipel des Comores, constituent l'autre grande composante de l'Islam sunnite réunionnais. Enfin, Les Chiites, minoritaires, y sont également présents depuis une trentaine d'années, leur présence dans l'île remonte à l'indépendance de Madagascar. 2 Originaires de l’Inde, les « z’arabes » sont arrivés de la province du Gujarat vers 1872 dans le sillage de ces travailleurs engagés, Indiens originaire de la « côte des Malabars ». 1 - Qui sont ces premiers réunionnais musulmans et comment s’organisent-ils ? Les indiens de la province du Gujarat ont longtemps dominé le commerce maritime dans l’océan indien avant l’expansion des Portugais. Au milieu du 19eme siècle, attiré par la perspective du nouveau marché, on les retrouve d'abord dans les îles avoisinantes puis à la Réunion. Leurs activités commerciales concernent principalement les tissus et le négoce alimentaire. Cette population constituée de commerçants ou représentants de firmes de Bombay se stabilise autour d'un noyau fixe. La présence d'une vingtaine de femmes dans les recensements de 1887 témoigne de cette volonté d'enracinement dans l'île ; beaucoup d'autres se sont mariées à des réunionnaises en s'installant. Le 20 avril 1892, Six commerçants musulmans se rendent acquéreurs d'un terrain à Saint-Denis, à l'emplacement de la l'actuelle mosquée Noor-E-Islam, historiquement considérée première Mosquée de France, centenaire et membre fondatrice du Conseil Français du Culte Musulman. « Fidèles observateurs de la loi du Prophète et respectueux des lois du pays » et « au nom du Dieu Clément et Miséricordieux », c’est en ces termes que déjà en 1897, dans la pétition adressée au Gouverneur Beauchamp, pour solliciter l’autorisation d’élever la mosquée, que nos aïeux ont tracés la voie de l’intégration. Les 130 musulmans recensés en 1892, puis 709 en 1921 ont financés sur leurs propres deniers la construction de cette première mosquée ; aucun soutien financier n’a été sollicité, ni de l’Etat et encore moins des nations étrangères. La Grande Mosquée de Saint-Denis de la Réunion située au cœur du Chef lieu du Département est gérée par l’Association Islam Sounate Djamate – A.I.S.D créée en 1915. Elle a sous sa responsabilité entre autres infrastructures situés dans la capitale : - plusieurs mosquées et lieux de culte - le premier cimetière confessionnel crée en 1915. - Les écoles coraniques, dont la Médersa Taalimoul Islam construit en 1947, qui accueillent plus de 1100 élèves 3 - La seule école primaire régie sous contrat d’Association avec l’Etat qui dispense des cours suivant le programme de l’Education Nationale (et ce depuis 1970). L’association rémunère 30 ministres du culte et 20 salariés. Comme à Saint-Denis l’Islam est visible dans la plupart des communes à travers de près de 43 lieux de culte répartis sur l’île avec plus d’une dizaine de mosquées dont la superficie dépasse les 1000 m². A côté de ces mosquées, rattachées à elles, des Médersas dispensent l’enseignement religieux. Dans les principales communes, la mosquée est située sur l’artère commerçante du centre-ville. L’histoire de ces communes nous montre que le centre-ville s’est considérablement développé autour de la mosquée. L’organisation structurelle et juridique de chacun de ces lieux de culte est comparable à celle de l’AISD, (association loi 1901/1905). 2 – Aujourd’hui les musulmans sont fortement engagés dans le tissu économique et social de l’Île. Les nombreuses associations cultuelles, de solidarité et philanthropiques installées à travers l'île, montrent le dynamisme de la communauté musulmane et sa contribution à l'enrichissement culturel, patrimonial, social et spirituel de notre Département. Il faut souligner que les musulmans, montrent chaque jour par leur engagement à tous les échelons de la vie sociale, économique et politique, leur attachement à leur île et à la République. L'histoire nous livre de nombreux exemples des musulmans, femmes et hommes qui ont assumés des fonctions électives et ce depuis bien longtemps et sans revendication communautaire. Aujourd'hui plusieurs membres des collectivités locales, un maire Musulman élu ; une femme musulmane élue Présidente du Conseil Général entre autres, témoignent de cette vivacité sans compter le bénévolat associatif. Ceux qui ont visité la Réunion peuvent l'affirmer, les minarets sont des éléments caractéristiques de l'image urbaine de nos villes. La présence de ce patrimoine immobilier cultuel structurant à travers l'île est certainement la preuve indubitable du positionnement de l'islam dans le paysage réunionnais. 3 – Que pouvons-nous déduire de ces constations ? 4 D'abord que de 1870 à ce jour les musulmans de la Réunion ont fait la démonstration de leur attachement à la République. La départementalisation de la Réunion en 1946 a permis aux réunionnais de confession musulmane de renforcer et d'affermir cette appartenance française. A aucun moment, nos coreligionnaires n'ont eu à se poser de question de la citoyenneté, mieux ils l'ont vécue comme tous les autres réunionnais. Chacun se considère comme citoyen à part entière et dispose d'autant de droits et de devoirs que n'importe quel autre citoyen français. Je citerai les propos tenus par M. Nicolas SARKOZY en visite à la Grande Mosquée de Saint-Denis, en sa qualité de Ministre d’Etat le 29 septembre 2005 : « Vous êtes restés Musulmans, vous êtes devenus Réunionnais, vous êtes d’abord Français. Vous avez démontré, en effet, que la fidélité islamique se combine avec l'appartenance patriotique, que l'on peut être un vrai Républicain tout en étant un musulman sincère ». Autant le musulman français a le devoir de respecter les lois de la République, autant la République doit lui garantir l’égalité dans ses droits de citoyen et la liberté de pratiquer pleinement sa religion. A ce titre, les échanges avec les autorités telles que préfets, recteurs, maires, élus locaux, directeurs d’établissement se font en toute quiétude. Le vécu du musulman de la Réunion se traduit par cette image de tolérance, de respect et d'affirmation de la citoyenneté qui se concrétise par sa présence active dans la vie économique, sociale et politique du département, et ce sans qu'aucun d'eux ne revendique son appartenance religieuse dans sa fonction. B - L’Islam à la Réunion : exemple de paix construite par les enseignements de l’Islam prodigués dans les écoles coraniques ou Madrassas. 1 - Contexte et fonctionnement de l’enseignement. Le souci majeur des musulmans de la Réunion a toujours été et reste l'éducation religieuse et spirituelle de leurs enfants. La transmission de la connaissance religieuse démarre dès le bas âge. 5 Il ne s'agit pas d'apprentissage théologique, mais les élèves apprennent les préceptes islamiques qui leur permettent une pratique réfléchie de leur culte, un peu à l'instar du catéchisme. L’Ecole Medersa de Saint-Denis, unique exemple de la République Depuis le 10 février 1970, l'Ecole «MEDERSA» a conclu un contrat avec l'Etat (contrat régie par la loi du 31 décembre 1959), II s'agit du premier contrat d'association liant une école primaire confessionnelle islamique à l'Etat français. L'enseignement est sous la supervision de l'Inspecteur d'Académie. Cette école accueille des élèves musulmans et non musulmans. Contrôle et suivi des écoles coraniques – Médersas Les écoles coraniques sont sous la responsabilité des associations gestionnaires des lieux de culte. La mission d'éducation des enfants est confiée à des personnes compétentes et ceci m'amène logiquement à vous parler de nos « Imams », ministres du culte et enseignants. 2 – Les ministres du culte musulmans : « Imams et enseignants » Les premiers enseignants coraniques sont venus de l'Inde dans les années 1920. Mais depuis, ils sont en majorité Réunionnais, donc français. Actuellement la Réunion compte près d'une dizaine de Muftis et plus d'une centaine d'Imams, la majorité d'entre eux sont titulaires d'un diplôme d'enseignement national, voir de l'enseignement supérieur. Les études théologiques durent cinq à sept ans en internat. Les futurs enseignants coraniques, à l'issue de leurs études, sont formés pour officier et uploads/s1/ expose-colloque-abdoullah-mollan 1 .pdf
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- Publié le Jui 16, 2021
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