21-FRGEAN1Bis-C 1/13 ÉLÉMENTS DE CORRECTION – BACCALAURÉAT GÉNÉRAL 2021 ÉPREUVE
21-FRGEAN1Bis-C 1/13 ÉLÉMENTS DE CORRECTION – BACCALAURÉAT GÉNÉRAL 2021 ÉPREUVE ANTICIPÉE DE FRANÇAIS 21-FRGEAN1Bis-C 1 – COMMENTAIRE OBJET D’ÉTUDE : La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle Fénelon [1651-1715], Les Aventures de Télémaque, XVIIe livre, 1699. On attend : - une introduction qui permette une caractérisation générique et typologique du texte plutôt que son inscription dans un ensemble plus vaste (courants littéraires, registres...), et annonçant un projet de lecture cohérent ; - un commentaire organisé ; - une analyse précise du texte, s’appuyant sur des citations, en vue d’une interprétation. On valorise : - un projet de lecture particulièrement pertinent ; - la finesse des analyses et la justesse des interprétations ; - une conclusion qui ne serait pas seulement une redite du développement. On pénalise : - l’absence de projet de lecture, la juxtaposition de remarques ; - les contresens, la paraphrase et l’absence totale d’analyse stylistique ; - un catalogue de citations qui ne seraient pas correctement intégrées à l’analyse ; - une langue mal maîtrisée et fautive. Éléments de correction sans exhaustivité : Le projet de lecture s’attachera à montrer comment le discours sur la notion de luxe amène une réflexion sociale, morale et politique, ces trois domaines étant étroitement liés dans le texte. - Une vive critique morale du luxe portée par un discours véhément > Le texte, dès sa première phrase, met au jour la puissance néfaste du luxe dans la société. Il définit le luxe et ses effets dans le corps social par l’emploi d’images pour figurer les fonctionnements du luxe dans la société : la nation est assimilée à un corps à travers la métaphore filée de la maladie (« incurable » l. 1, « empoisonne » l. 2, « contagion » l. 9) et d’autres métaphores (« amollir » (l. 4), « corrompt » l. 17). On note aussi les termes péjoratifs liés au blâme moral (« mal » l. 1, « vice » l. 8 par opposition à « vertu » l. 9, « mauvaise honte » l. 13, « passion » l. 17, « infamie » l. 18), jeu d’opposition systématique entre nécessaire et superflu... > La condamnation est totale, sans appel : emploi des pluriels (« les pauvres », l. 2 et 3, « les riches », l. 4, « les grands » l. 10, « les hommes » l. 19), des termes généraux (concepts : « le luxe » (l. 1), « une nation » (l. 2), la « pauvreté » (l. 14)..., et termes collectifs « peuple », l. 10...), de l’indéfini, des hyperboles (« Toute une nation se ruine, toutes les conditions se confondent. » l. 16)... > La vivacité du discours, sa rhétorique en mouvement participe du même élan que la contagion métaphorique du vice pour la contenir : questions rhétoriques (l. 11-12, l. 22-23, l. 24-27), impératifs (l. 19 et sq.), énumérations (l. 10-14, 19-20, 22), effets de reprises (trois occurrences de « nation » l. 2, 5, 16, quatre occurrences de « pauvre » et « pauvreté », quatre de « riche » et « richesse »), rythmes ternaires (l. 7-8, l. 22), longueur et balancement des phrases (notamment expansions et effets de clausule l. 18, 19...). 21-FRGEAN1Bis-C 2/13 - Une leçon sociale et politique > La description d’un corps social : évocation hiérarchisée des différentes classes sociales d’un régime monarchique et méfaits généraux du luxe sur l’ensemble d’un corps social qui devient indifférencié (« toutes les conditions se confondent » l. 16) dans sa recherche du paraître (l. 10 à 12, succession des verbes « veulent imiter », « veulent égaler », « veulent passer pour » ; l. 14 « cacher leur pauvreté » ; l. 21 « veulent paraître en avoir ») , alors même que l’opposition entre richesse et pauvreté demeure. La course aux apparences est vivement dénoncée (« comme s’ils en avaient » l. 21-22, énumération en rythme majeur associé à une hyperbole : « on emprunte, on trompe, on use de mille artifices indignes pour parvenir » (l. 22). > La critique des mauvais comportements s’appuie sur le renversement des valeurs qui fait préférer le luxe à l’intérêt de la nation (l. 16-18), en une rhétorique morale très appuyée. Ce renversement prend les atours d’un discours mensonger, repris ironiquement lignes 7-8 : « Ce luxe s’appelle bon goût, perfection des arts, et politesse de la nation. » Au-delà du luxe d’ostentation, la critique porte aussi sur la manipulation des discours. > La démonstration s’appuie sur des images (les métaphores déjà mentionnées), des exemples, des effets de redite qui mêlent la réflexion sur les classes sociales et le rôle essentiel d’un bon roi. - La complexité du cadre énonciatif : une argumentation à tiroirs > Dans la fiction, Mentor s’adresse à Télémaque, futur roi ; dans la réalité, Fénelon s’adresse à de multiples destinataires : en premier lieu, le petit-fils de Louis XIV ; plus largement ses contemporains, ou tous les grands. On reconnaît là le fonctionnement du conte philosophique et ses multiples niveaux d’énonciation, qui mêlent argumentation directe et indirecte. > Le texte énumère les différentes parties du corps social auxquelles il semble s’adresser pour en dénoncer les comportements : « les proches parents du roi » (l. 10), « les grands » (l.10), « les médiocres » (l. 11), « les petits » (l. 12), repris par « Toute une nation » (l. 16). > Le discours lui-même est dialectique, intégrant les arguments des partisans du luxe, et notamment le raisonnement économique qui prend son essor à cette époque (« On dit que le luxe sert à nourrir les pauvres aux dépens des riches » l. 2-3). > La dernière partie du texte, la conclusion du discours, prend une forme encore plus nettement injonctive (« Il faut » l. 23). La fin définit le rôle exemplaire du « roi philosophe » ; le texte prend les accents d’un manuel d’édification à l’usage des princes. > La complexité narrative repose ainsi dans les enjeux de la réécriture qui s’entrecroisent (réécriture homérique, inspiration stoïcienne, manuels d’éducation des rois). La figure finale du « roi philosophe » aux multiples qualités est une synthèse de ces niveaux multiples, le philosophe Fénelon semblant, au cœur même de la fiction, s’adresser directement au futur roi. Compte tenu de la richesse de l’extrait, on attendra que les candidats : - repèrent et analysent des procédés du discours ; - perçoivent et analysent la condamnation morale et politique sans appel du luxe. 21-FRGEAN1Bis-C 3/13 2- Dissertation : OBJET D’ÉTUDE : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle Les candidats sont invités à répondre en s’appuyant sur l’œuvre lue selon le parcours associé. Ils éclairent leur réflexion en l’ouvrant aux textes étudiés également dans. Dissertation n°1 : Œuvre : Molière [1622-1673], Le Malade imaginaire – Parcours : Spectacle et comédie. Sujet : Pourquoi rit-on dans Le Malade imaginaire ? Vous répondrez à cette question dans un développement organisé. Votre réflexion prendra appui sur la pièce de Molière au programme, sur le travail mené dans le cadre du parcours associé et sur votre culture personnelle. LES ENJEUX DU SUJET - Le sujet de façon large, interroge les raisons de rire dans la pièce. Cela permet d’orienter le champ de réflexion sur différentes formes de comique. - Le sujet appelle une réflexion sur le théâtre en tant qu’art de la scène, en interaction avec des spectateurs, ou à défaut avec les lecteurs, qui vont rire de ce qui s’y passe. LES LIENS AVEC LE PARCOURS Les liens avec le parcours « Spectacle et comédie » s’établissent autour du mot « rire », qui oriente tout à la fois vers l’écriture et sa réalisation scénique. L’expression « Pourquoi rit-on » peut aussi faire écho à « Spectacle et comédie » et permet d’envisager de multiples nuances sur les formes et les buts de cette comédie- ballet, en écho avec les autres textes que les élèves auront pu travailler. PISTES DE TRAVAIL ET RÉFÉRENCES POSSIBLES À EXPLOITER POUR TRAITER LE SUJET : 1. On rit parce que de multiples moyens assurent le divertissement et le plaisir des spectateurs et des lecteurs - On rit d’Argan et de sa maladie supposée : il joue avec ses remèdes, leur profération, leur accumulation (scène d’exposition ; ballet final). La dimension comique vient de l’aspect fictif de sa maladie et de la façon dont lui-même la met en scène. Cet aspect est renforcé par les médecins eux-mêmes, dont Monsieur Purgon avec les homéotéleutes, acte III scène 5. C’est aussi ce que sait utiliser Toinette pour le duper (scène 10 acte III). Argan lui-même pousse le jeu jusqu’à « contrefaire le mort » sous l’impulsion de Toinette (acte III, 11). - On rit aussi des pitreries d’Argan sur scène : les accessoires et le jeu scénique sont au service d’une maladie mise en scène comme fausse ; dès la première scène, Argan, quoique sur un fauteuil de malade, joue la sonnette : « drelin drelin ». Quelques scènes plus tard, Béline joue uploads/s1/ eaf-sujets-et-corriges-amer-nord-2021.pdf
Documents similaires










-
34
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 17, 2022
- Catégorie Administration
- Langue French
- Taille du fichier 1.3925MB