LA PROTECTION BIOLOGIQUE DES COCHENILLES MISE EN OEUVRE Avant d’aborder les dif
LA PROTECTION BIOLOGIQUE DES COCHENILLES MISE EN OEUVRE Avant d’aborder les différentes espèces d’auxiliaires pouvant être introduites ou observées naturellement, il est important de connaître les principes généraux de la protection biologique contre les cochenilles. La lutte biologique est l’utilisation d’auxiliaires naturels et/ou commercialisés qui permettent la maîtrise de ravageurs sans l’emploi de traitements de synthèse. La protection intégrée quant à elle tolère les traitements de synthèse s’ils sont raisonnés en fonction de la pression en ravageurs et compatibles avec les auxiliaires présents. L’objectif étant toujours de ne pas dépasser le seuil de nuisance esthétique et économique de la plante. Chez les particuliers, la protection biologique sera privilégiée car peu de substances actives efficaces sur cochenilles et compatibles avec les auxiliaires sont autorisées. Pour les services espaces verts des villes et les serres tropicales, le choix est plus important ; ils pratiquent donc en général la protection intégrée (utilisation de moyens biologiques en priorité et application de produits chimiques si besoin). Trois types d’auxiliaires existent : les parasitoïdes, les prédateurs et les microorganismes entomopathogènes. Les parasitoïdes sont des auxiliaires qui font une partie de leur cycle dans les ravageurs hôtes, les prédateurs vont s’en nourrir et enfin les organismes entomopathogènes vont provoquer des maladies. En protection biologique contre les cochenilles, ce sont essentiellement les deux premiers types d’auxiliaires qui sont observés et/ou introduits. Les prédateurs sont pour la plupart généralistes (agissent sur des espèces différentes de cochenilles) et ont une action de nettoyage. Ils vont se maintenir et se nourrir tant que le stade qu’ils « prédatent » est présent en quantité suffisante. Passé ce seuil, ils peuvent disparaître. Les parasitoïdes sont spécifiques de leur hôte (quasiment un parasitoïde pour une espèce de cochenille). Ils ont une action à long terme constatée par l’équilibre ravageur/auxiliaire. Cette action complémentaire des parasitoïdes et des prédateurs, ajoutée au fait que les différents auxiliaires vont s’intéresser à des stades différents de ravageurs et n’ont pas tous le même optimum de température justifie l’emploi d’au moins deux auxiliaires conjointement. Le chevauchement de plusieurs cycles d’une même espèce de cochenille nécessite des lâchers successifs permettant de toucher un même stade du ravageur sur des générations différentes. De plus, les foyers peuvent ne pas apparaître tous en même temps. En général, 3 à 5 lâchers à 15 jours d’intervalle sont effectués Le comportement des auxiliaires est majoritairement influencé par la température et la lumière mais également par l’hygrométrie. Pour ces raisons, les introductions sont effectuées de mars à septembre. De plus, au début du printemps, les cochenilles recommencent à se développer après quelques mois de vie au ralenti. Les auxiliaires doivent être introduits le plus tôt possible sur foyer dès détection. Les lâchers se poursuivront jusqu’en septembre selon les situations. A partir d’octobre, les jours sont trop courts et les températures de nuit trop basses ne permettent pas une bonne installation des auxiliaires. Pour les Pseudococcidae Les cochenilles farineuses figurent parmi les premiers ravageurs contre lesquels des méthodes de protection biologique ont été développées. Les programmes de protection biologique ont commencé en Californie au début du XXe siècle en cultures d’agrumes infestées de Planococcus citri. Au début, on introduisit un premier auxiliaire, la coccinelle Cryptolaemus montrouzieri, dont l’efficacité fut, au départ, très variable. De ce fait, de nombreux autres prédateurs et parasitoïdes furent introduits. Plus tard, de meilleurs résultats furent obtenus (Malais et Ravensberg, 2003). Ceci montre bien l’intérêt de travailler avec différents auxiliaires. Tableau I : Parasitoïdes et prédateurs pour les Pseudococcidae (cochenilles farineuses) Parasitic waps and predatory for Pseudococcidae (mealy bugs) Planococcus citri Pseudococcus longispinus Pseudococcus viburni Spilococcus mamillariae Anagyrus fusciventris ok Cryptolaemus montrouzieri ok ok ok ok Leptomastidea abnormis ok Leptomastix dactylopi ok Leptomastix epona ok ok Pseudaphycus maculipennis ok Anagyrus fusciventris : - Parasitoïde de petite taille (environ 3 mm), femelle gris-brun, mâles noirs. - Préfère les stades larvaires âgés de P. longispinus, dans lesquels, la femelle ne pond qu’un œuf. L’hôte parasité se momifie en un petit cocon légèrement plus foncé que la cochenille non parasitée. Les adultes de A. fusciventris se nourrissent également des jeunes stades larvaires de cochenilles en les vidant de leur contenu (Hostfeeding). Cryptolaemus montrouzieri : - Coccinelle prédatrice, adulte marron rouge, les larves ressemblent à de grosses cochenilles farineuses car elles sont recouvertes de filaments cireux mais elles sont plus mobiles. - La femelle pond ses œufs dans les ovisacs des cochenilles farineuses. L’adulte et les stades larvaires de cette coccinelle sont tous prédateurs et consomment entièrement leurs proies. Les larves sont les plus voraces. Leptomastidea abnormis : - Parasitoïde gris jaune de 0,5 à 1,5 mm. - La femelle pond un oeuf dans le premier et deuxième stade larvaire de P.citri et se développe en endoparasite solitaire. L’hôte parasité se momifie en un petit cocon jaune orangé très difficile à voir. Leptomastix dactylopii : - Parasitoïde adulte marron jaune de 3 mm. - La femelle pond ses œufs dans le troisième stade larvaire et le stade adulte de P.citri. L’insecte se momifie et devient jaune marron. Leptomastix epona : - Parasitoïde brun noir de 3 mm . - La femelle pond un œuf préférentiellement dans les stades âgés de P.viburni. L’insecte se momifie et devient jaune facilement distinguables des larves non parasitées. Pseudaphycus maculipennis : - Parasitoïde gris de 2 mm environ. - La femelle préfère pondre ses œufs dans les stades plus âgés de P. viburni, le nombre d’œufs déposés dans l’hôte dépendant de sa taille. Plus l’hôte est grand plus il y aura d’œufs déposés. L’insecte se momifie en cocon de forme irrégulière et de couleur jaunâtre. Pour les Diaspididae Tableau II : Parasitoïdes et prédateurs pour les Diaspididae (cochenilles à bouclier) Parasitic waps and predatory for Diaspididae (armoured scales) Pinnaspis aspidistrae Aspidiotus nerii Diaspis boisduvalii Chrysomphalus aonidum Aphytis spp. ok ok ok Chilocorus nigritus ok ok ok Encarsia citrina ok ok ok Rhyzobius lophanthae ok ok ok Aphytis spp. (Aphytis melinus ; Aphytis holoxanthus…) - Parasitoïde de couleur jaune de 1-2 mm - La femelle pond ses œufs sous le bouclier de la cochenille généralement dans le troisième stade larvaire. Quelques fois plus d’un œuf est déposé dans une seule diaspine. Le parasitisme est très difficile à voir, seul le trou d’éclosion de l’auxiliaire permet cette distinction. Chilocorus nigritus : - Coccinelle prédatrice, adulte noir brillant de 4 mm. Larves brun jaune le corps est recouvert de soies dures. - L’adulte et les larves consomment les cochenilles en les perforant et en les vidant de leur contenu. Encarsia citrina : - Parasitoïde petit, jaune et marron de 0,5 à 1 mm. - La femelle parasite préférentiellement les petits stades larvaires de P.aspidistrae et A.nerii. La cochenille parasitée devient plus foncée et on peut voir un trou de sortie circulaire sur le bouclier. Rhyzobius lophanthae : - Petite coccinelle prédatrice brun noir avec le corps recouvert de soies. Larves petites grises et sans soies. - Le stade adulte et les stades larvaires perforent le bouclier des cochenilles pour les vider de leur contenu Pour les Coccidae Tableau III : Prédateurs et parasitoïdes pour les Coccidae (cochenilles à carapace) Parasitic waps and predatory for Coccidae (soft scale) Coccus hesperidum Saissetia coffeae Saissetia oleae Pulvinaria regalis Pulvinaria hydrangeae Parthenolecanium corni Coccophagus spp ok ok ok ok ok ok Metaphycus helvolus ok ok Metaphycus flavus ok ok Metaphycus lounsburyi (bartletti) ok Microterys flavus ok ok Exochomus quadripustulatus ok ok Rodolia cardinalis Coccophagus spp. : - Parasitoïde, adulte noir de 1 à 2 mm. - La femelle ne pond qu’un œuf et préférentiellement dans les premiers stades larvaires des cochenilles. Les cochenilles deviennent noires une fois parasitées. Metaphycus helvolus : - Parasitoïde adulte jaune-orange - La femelle pond dans le second et le début du troisième stade larvaire de S.oleae et S.coffeae. - La femelle consomme également des cochenilles par « Host feeding ». Metaphycus flavus : - Parasitoïde jaune de 1mm. - La femelle dépose ses œufs aussi bien dans les jeunes que les stades plus âgés de S.coffeae et C.hesperidum, le nombre d’œufs pondus dans chaque hôte dépend de sa taille. Microterys flavus : - Parasitoïde de 2 mm dont la femelle est jaune et le mâle noir. - La femelle pond aussi bien dans les jeunes que les stades plus âgés de C. hesperidum, le nombre d’œufs pondus dans chaque hôte dépend de sa taille. Il ne parasitera pas les stades mobiles (premier stade larvaire) de Parthenolecanium corni mais les stades suivants avant formation de la carapace. Exochomus quadripustulatus : - Coccinelle prédatrice, les adultes sont noires avec quatre petits points rouges, les larves grises et poilues - La femelle pond ses œufs dans les amas d’œufs de P. regalis et P.hydrangeae. Les larves et les adultes consomment plusieurs espèces de cochenilles pulvinaires. ESPACES, DANS LES SERRES TROPICALES ET, and VERTS AINSI QUE LES AUXILIAIRES. "AFPP–1ère CONFERENCE INTERNATIONALE SUR L’ENTRETIEN DES ESPACES VERTS, JARDINS, GAZONS, FORETS, ZONES AQUATIQUES ET AUTRES ZONES NON AGRICOLES Avignon–11 et 12 octobre 2006 PRESENTATION DES PRINCIPALES ESPECES DE COCHENILLES RENCONTREES." uploads/Sports/ la-protection-biologique-des-cochenilles.pdf
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- Publié le Mai 29, 2022
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