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FOYER D’EXPERIMENTATION SOCIO-CULTUREL A BERLIN Alem MOITEAUX Memoire de projet

FOYER D’EXPERIMENTATION SOCIO-CULTUREL A BERLIN Alem MOITEAUX Memoire de projet de fin d’etude 2017 Directeur de PFE: Franck Guene Photo prise depuis la cour du squat artistique des Köpi 2 3 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 REMERCIEMENTS Je tiens avant tout chose à remercier mon directeur de diplôme, Franck Guéné, pour son suivi régulier, ses conseils avisés et son enthousiasme pour ce sujet qui furent pleinement stimulant dans la rélexion et l’élaboration de ce projet. J’adresse également mes sincères remerciements à toutes les personnes ayant accepté de me consacrer du temps pour m’aider dans mes recherches, notamment Peter Schwoch de l’association de protection de la Eisfabrik, Bettina Sluzalek de Radial System V, les habitants des squats alternatifs TeepeeLand et Köpi et enfin l’architecte Julien Beller pour ces conseils sur la pratique du projet auto-construit. Un grand merci à mes amis Gabriel, Amaury et Lucas pour leur soutien durant les moments difficiles, leur altruisme, leur conseils lors de mes recherches et les discussions constructives sur nos projets respectifs, et notamment à Nicolas pour les passionnants débats philosophiques, architecturaux et politiques échangés. Je voudrais enfin exprimer ma profonde gratitude envers ma famille pour m’avoir transmis des valeurs humanistes pronant l’humilité, la tolérance et le métissage de cultures, me predisposant ainsi à m’intéresser à ces questions philosophiques et aux cultures alternatives. Je remercie également mes proches berlinois pour leur aide précieuse tt aux long de mes séjours. 4 5 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 Introduction 6 I. Un contexte particulier 9 1. Berlin « Capitale mondiale de la culture alternative» 11 Un passé récent et chargé Un environnement propice au développement de cultures alternatives L’appropriation institutionnelle de la culture alternative devient Pop culture 2. Luisenstadt entre Mitte et Kreuzberg 17 L’histoire de la Luisenstadt La stratégie urbaine de restructuration Les acteurs sociaux et culturels du quartier 3. Analyse du Site 21 La Eisfabrik Contexte Enjeux II. Approche philosophique et théorique 25 1. Les fondamentaux de la culture alternative 27 Questionner les codes sociétaux afin d’expérimenter de nouvelles alternatives Les différents champs de questionnement 2. La problematique de la marginalisation 31 La génèse du phénomène Comment y remédier? 3. Le rôle de l’architecte dans l’informel et l’auto-construction 33 De la critique du modernisme à un nouveau type d’architecte Les champs d’actions de l’architectes pour accompagner l’autoconstruction III. Intentions et Projet 39 1. Problématique et intentions 41 2. Programme 43 3. Presentation du projet 45 4. Références 50 Conclusion 53 Bibliographie 54 Annexes 56 SOMMAIRE 6 7 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 INTRODUCTION Berlin est renommée pour sa culture alternative née dans les an nées 70. Les Berlinois sont friands de ces lieux informels véhiculant des valeurs et une idéologie de recherche et d’experimentation. Cependant la ville se construit de manière institutionnelle et tend à ainsi faire disparaitre l’origine de cette culture. La gentrification et la Popculture finit par prendre le dessus et occulter une culture déjà marginalisée. Ce sujet de PFE tentera de proposer un projet en plein coeur de Berlin dans le quartier historique, qui conservera cette culture et véhiculera par son architecture l’identité de celle-ci tout en la reconnectant avec la société. Tout cela dans le but de démontrer une cohabitation fructueuse possible et de développer une synergie qui, à travers le moyen d’un centre d’innovations artistique, socio-culturel et technologique, participe à pous ser la société vers un monde plus durable et plus tolérant. Une analyse détaillée du contexte historique, politique, social, éco nomique et culturel nous permettra de comprendre les besoins de la ville, du quartier et de ses habitants. Simultanément l’analyse urbaine fera resor tir des enjeux en termes d’espaces publiques et de strategie urbaine. Après une analyse des communautés et de leur culture permettant de comprendre leurs aspirations et de saisir l’essence de leur identité, nous poseront la question: comment retranscrire cette essence architecturale ment? Suite à toutes ces analyses et théories, il s’agira de faire ressortir une problématique propre au site afin de stimuler des propositions et des intentions qui développeront le projet. GLOSSAIRE Le système : Ensemble institutionnel structuré et rigide des règles, économiques, politiques et sociales régissant les modes de fonctionnement de la société. La société : Ensemble implicite d’individus vivant en groupe organisé, unifié par un réseau de relations sociales définies par des mœurs communes. Les alternatifs : Du latin alter (« autre »). Les alternatifs sont les acteurs et membres de la culture alternative qui présente d’autres chemins de vies possibles, d’autres regards sur le monde qui nous entoure, qui s’opposent ainsi aux doctrines prédéfinies du système. 8 9 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 I. UN CONTEXTE PARTICULIER 10 11 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 Separation Berlin Est/ Berlin Ouest 1. BERLIN « CAPITALE MONDIALE DE LA CULTURE ALTERNATIVE» Berlin, capitale et plus grande ville d’Allemagne est une ville-État nommée Land de Berlin et compte environ 3,5 millions d’habitants. C’est la deuxième ville et la septième agglomération la plus peuplée de l’Union européenne. En effet l’agglomération de Berlin s’étend sur 3 734 km² et compte 4,4 millions d’habitants. Son vaste territoire hétéroclite et complexe, du fait de son histoire, lui procure ainsi une richesse et une diversité incompa rable. UN PASSÉ RÉCENT ET CHARGÉ Fondée au XIIIe siècle, Berlin a successivement été la capitale de l’électorat du Brandebourg (1247-1701), du royaume de Prusse (1701-1871), de l’Empire allemand (1871-1918), de la République de Weimar (1919-1933) et du Troisième Reich (1933-1945). A la suite de la capitulation allemande le 8 mai 1945, la ville est partagée entre les forces de l’Alliance en quatre secteurs d’occupation. Pendant la Guerre froide, Berlin-Est devient la capitale de la République démocratique allemande, tandis que Berlin-Ouest est politiquement rattachée à la République fédérale d’Allemagne, devenant ainsi un bastion avancé du « Monde libre » à l’intérieur du Bloc communiste. Après la chute du mur en 1989, Berlin retrouvant son unité, redevient, en 1990, la capitale de l’Allemagne alors réunifiée. UN ENVIRONNEMENT PROPICE AU DÉVELOPPEMENT DE CULTURES ALTERNATIVES Cette histoire tumultueuse a laissé d’innombrables friches d’après-guerre au coeur de l’espace urbain. Le tissu Berlinois est devenu diffus et poreux. Ces nombreux interstices majoritairement situés dans le quartier de Mitte et du Kreuzberg furent propices à une appropriation urbaine sou vent illégale par des citoyens motivés par une volonté de tourner la page sur cette histoire sombre, et prêt à repartir sur des bases positives. Ils s’inves tissent alors dans la reconstruction de la ville, refusant d’attendre l’intervention gouvernementale. En effet le contexte contestataire des années 60 a vu se constituer une jeunesse allemandes aux aspirations révolutionnaires portés par des mouvements pacifistes, écologistes et acteurs de luttes sociales, situant leur action aussi bien sur le plan politique et social que culturel, artistique et ar tisanal. Sous la République fédérale allemande, la ville de Berlin exemptait du service militaire toute personne y résidant. Ce fut un élément d’attraction majeur pour des jeunes qui contestaient les institutions en général et l’armée en particulier. Dès les années 1970, les squats apparaissent à Kreuzberg, quartier marginal en contact avec le mur. Le squat est alors un acte politique autant qu’économique. 12 13 Moiteaux Alem - Memoire de PFE 2017 Fresque murale de la culture alternative Holzmarkt auto-construit Concerts sur le toit de la Eisfabrik Teepee Land, village informel Urban Spree, squat d'artistes et lieu d'agrementation Squat d’artistes et de Clubbing Ces lieux souvent informels, basés sur des principes d’auto-construction et de récupérations de matériaux, intéressent les milieux culturels. Ils de vinrent ainsi des foyers de cultures alternatives et associatives prônant des manières de vivres plus durables. Cette expérimentation culturelle multiple offre ainsi à la ville de Berlin spectacles et manifestations riches et diversifiés. Ces communautés «marginales » qui partagent une posture de défiance vis-à-vis des institutions formalisent les fondamentaux de la « culture alternative» : capacité de lutte et négociation avec les responsables politiques, et les habitants, accès à la légitimité par certaines occupations illégales, recherches et expérimentations sociales, politiques, éducatives, artistiques, technologiques et économiques. La plupart adopte un modèle économique élémentaire. Il se constitue autour d’un bar, d’un café/restaurant et d’une salle de concert permet tant une économie collective à l’écart du marché traditionnel, tout en conservant les notions d’échanges et de commerce. Cette économie finance alors l’expérimentation sociale et artistique : vie collective, questionnement sur la famille, égalité des sexes, nouvelles formes d’éducation, rapport à la propriété foncière. On retrouve dans ce développement et la pérennisation des squats les compétences de résistance et de communication ainsi que les capacités à développer une économie donnant une autonomie à chaque squat. Cette effervescence artistique berlinoise, au début surtout traduit par une scène culturelle « off » en pleine ébullition, insuffla la réputation mondiale de Berlin comme ville culturelle et artistique de premier plan qui fait de l’action citoyenne, participative, inventive et active, une de ces caractéristiques propres. Berlin obtient alors le statut de « Capitale mondiale de la culture alternative ». Comme souvent dans l’histoire, ceux que l’on désignait comme les marginaux ont finalement été l’origine d’une uploads/Societe et culture/ moiteaux-alem-memoire.pdf