SOMMAIRE Avertissement I. L'Islam et la fonction de René Guenon II. L'œuvre de
SOMMAIRE Avertissement I. L'Islam et la fonction de René Guenon II. L'œuvre de Guenon en Orient III. Sur le Cheikh Al-Alâwi IV. Références islamiques du « Symbolisme de la Croix » V. « La Science propre à Jésus » ; traduction du chapitre 20 des Futûhât al- Makkiyya d'Ibn Arabî VI. Le coffre d'Héraclius et la tradition du « Tâbût » adamique VII. Un symbole idéographique de l'Homme Universel VIII. le triangle ou l'androgyne monosyllabe "Om" 1. Complémentarisme de symboles idéographiques 2. Complémentarisme de formes traditionnelles 3. Tradition Primordiale et Culte Axial 4. « Om » et « Amen » 5. Inde et Arabie IX. L'investiture du Cheikh al-Akbar au Centre Suprême Bibliographie des publications de Michel Vâlsan AVERTISSEMENT LE présent volume est constitué par la réunion d'articles rédigés par Michel Vâlsan et publiés dans la revue Eludes Traditionnelles, dont il assuma la direction depuis 1961 jusqu'à sa mort survenue le 25 novembre 1974. Nous inaugurons ainsi une édition nouvelle, sous forme d'ouxrages, de l'ensemble des textes qu'il fit paraître dans ladite revue à partir de l'année 1948. Le but recherché est de rappeler l'importance de ces écrits à un moment où l'on constate qu'ils sont l'objet d'un oubli ou d'une négligence encouragés par la difficulté actuelle d'y avoir accès et d'en prendre connaissance. Celle édition a été rendue possible grâce à l'intervention du propre fils de l'auteur. M' Muhammad Vâlsan. Qu'il veuille bien trouver ici l'expression de nos remerciements. Cyrille Gayal A propos de la forme sous laquelle paraissent ici les articles ainsi que sur le caractère quelque peu factice que peut présenter un tel recueil, nous renvoyons le lecteur aux remarque que Michel Vâlsan a lui-même énoncées dans son introduction aux Symboles fondamentaux de la science sacrée (cf 1e et 3e éditions, p21, 22 et 23 - Gallimard) I L'Islam et la fonction de René Guenon1 « Dis : O Gens du Livre ! Elevez-vous jusqu’à une Parole également valable pour nous et pour vous : que nous n’adorions que Dieu, que nous ne Lui associons rien, que nous ne prenions pas certains d’entre nous comme « seigneurs » en dehors de Dieu … » (Coran, 3, 57). La mort de René Guénon ayant attiré l’attention publique sur son cas spirituel, beaucoup ont été étonnés d’apprendre à l’occasion qu’il fut musulman. Dans ses livres, rien n’indiquait un tel rattachement traditionnel, et, même, la place qu’il fit à l’Islam dans ses études fut, en comparaison avec celle qu’y trouve l’Hindouisme ou le Taoïsme, assez restreinte, malgré les fréquentes références qu’il fait à la métaphysique et à l’ésotérisme islamiques. C’est ainsi que certains se sont demandés s’il pouvait y avoir un accord entre sa perspective doctrinale et sa position traditionnelle personnelle. D’autres sont allés jusqu’à penser que son enseignement métaphysique et intellectuel ne pourrait être considéré comme compatible avec la doctrine islamique. Il est à peine besoin de relever ce qu’il y a de superficiel ou encore de malveillant dans ce genre d’avis ou de suppositions, mais nous estimons utile de donner ici quelques précisions et de faire quelques mises au point, envisageant que certaines questions peuvent être posées à cet égard, d’une façon plus pertinente, et, comme telles, mériteraient d’être prises en considération. Il y a ainsi une question quant à l’orthodoxie islamique de l’œuvre de René Guénon, et une autre quant au rapport que peut avoir sa position traditionnelle personnelle avec sa fonction doctrinale générale. Pour la première de ces questions, comme en fait il n’y a eu à notre connaissance aucune critique précise, nous n’avons pas à répondre à une thèse déterminée mais nous tâcherons seulement de montrer dans quelle perspective une telle question se situe. Pour la deuxième, nous porterons à la connaissance des lecteurs quelques éléments documentaires presque inconnus en Occident. Tout d’abord, il nous faut rappeler ou préciser quelques questions de principe. La notion d’orthodoxie peut être envisagée principalement à deux degrés : l’un est de l’ordre des idées pures, l’autre de l’ordre de leur adaptation formelle dans l’économie traditionnelle2. Si les vérités universelles sont en elles-mêmes immuables, par leurs adaptations cycliques aux conditions humaines, elles comportent des formes qui sont solidaires ensuite de certains critères d’orthodoxie contingente. En même temps, la sagesse qui dispose les vérités et les formes doctrinales dans les différents domaines et conditions du monde traditionnel, détermine aussi les degrés de juridiction et les limites de compétence des institutions et des autorités qui doivent en connaître. La relative adaptation de la Vérité Universelle ou des vérités immuables dans les différentes formes traditionnelles, varie tout d’abord selon qu’il s’agit de formes de mode intellectuel ou de mode religieux, les premières comme l’Hindouisme, ayant un caractère plus directement métaphysique, les deuxièmes, qui sont celles qu’on appelle les « traditions monothéistes », comportant sur le plan général des modalités conceptuelles dogmatiques et une plus grande participation sentimentale. Les critères de l’orthodoxie d’une façon générale varient dans chacune de ces formes en fonction de leurs définitions spécifiques et particulières. De plus, dans le cadre de certaines formes traditionnelles, et plus spécialement dans les formes religieuses, il y a à faire une distinction entre orthodoxie ésotérique et orthodoxie exotérique : malgré une relation organique existant jusqu’à un certain point entre les deux domaines extérieur et intérieur d’une même forme traditionnelle, les critères applicables à l’un sont naturellement différents de ceux applicables à l’autre. D’autre part, de même que les critères d’orthodoxie propres à l’exotérisme d’une tradition ne peuvent être appliqués à ce qui appartient à autre forme traditionnelle, de même ceux qui concernent le monde initiatique et ésotérique d’une de ces formes ne peuvent être considérés comme directement applicables aux domaines correspondants d’une autre : il y a en effet pour la voie ésotérique de chacune de celles-ci des modalités particulières, bien que d’un ordre plus intérieur, tant pour la doctrine que pour les méthodes correspondantes, et il serait tout à fait insuffisant de parler d’unité ésotérique des formes traditionnelles sans préciser que cette unité concerne seulement les principes universels, en dehors desquels les adaptations traditionnelles se traduisent par des particularités dans l’ordre initiatique et ésotérique même ; s’il n’en était pas ainsi, il n’y aurait qu’un seul ésotérisme, et un même domaine initiatique, pour toutes les formes d’exotérismes existants ou possibles. Une telle identité et universalité n’est réelle que pour l’aspect le plus haut de la métaphysique : c’est en ce sens que les maîtres islamiques disent : « La doctrine de l’Unité est unique » (at-Tawhîdu wâhidun). Or, cette doctrine n’est elle-même identique que quant à son sens, non pas quant à la forme qu’elle reçoit dans l’une ou l’autre tradition ; de plus, dans le cycle d’une même forme traditionnelle l’expression de la même doctrine peut recevoir successivement ou concurremment des formes variées3. En tout cas, étant donné la relation nécessaire jusqu’à un certain point entre l’enseignement initiatique et la forme exotérique d’une même tradition, relation qui vaut aussi bien d’ailleurs pour la doctrine que pour les formes symboliques et techniques, les particularités dont il est question sont encore plus sensibles quand on compare l’enseignement initiatique dans une tradition de caractère intellectuel à celui d’une tradition de caractère religieux. Néanmoins, malgré la diversité des conditions que nous venons de rappeler ou de préciser, il n’y a pourtant pas là une multiplicité irréductible. Au contraire, il existe nécessairement un principe d’intelligibilité de l’ensemble correspondant à la sagesse qui dispose cette multiplicité et cette diversité. Mais ce principe ne peut être que métaphysique. Pareillement, le critère suprême d’orthodoxie entre les différents domaines avec leurs particularités ne peut être que du ressort de la métaphysique pure. D’une façon générale, l’œuvre doctrinale de René Guénon se rapporte aux vérités les plus universelles ainsi qu’aux règles symboliques et aux lois cycliques qui régissent leur adaptation traditionnelle. Sous ce rapport, le critère de son orthodoxie se trouve par la nature des choses dans l’intelligence des principes métaphysiques et des conséquences qui en découlent. Ce n’est qu’à titre secondaire que cette orthodoxie pourrait être soumise à une vérification littérale dans les différentes doctrines traditionnelles existantes ; au premier abord, pour un lecteur ordinaire, cette vérification n’est immédiate que là où dans ses ouvrages René Guénon s’est appliqué spécialement à établir lui-même les preuves documentaires à l’appui des points de doctrine qu’il exposait, et sous le rapport de la tradition à laquelle il se référait ainsi ; pour tout le reste, c’est l’intelligence et la recherche personnelle qui sont requises ; il est supposé, en même temps, que cette recherche est basée sur une droite intention, condition qui assure son orientation et son résultat. Ecrivant dans un temps où les conditions psychologiques et spéculatives n’avaient plus rien de caractéristiquement traditionnel, et exposant des vérités insoupçonnées des contemporains, ses modes de formulation métaphysique ont eu nécessairement un caractère indépendant par rapport aux modes d’expression doctrinale connus, ou pratiqués, en Occident. D’autre part, comme il ne s’est pas attaché exclusivement à l’enseignement d’une seule tradition orientale, mais s’est appuyé opportunément sur tout ce qui était susceptible de servir à l’exposé des idées uploads/Societe et culture/ michel-valsan-l-x27-islam-et-la-fonction-de-rene-guenon.pdf
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- Publié le Jui 09, 2022
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