Journal de la société des américanistes 102-2 | 2016 102-2 Electronic version U

Journal de la société des américanistes 102-2 | 2016 102-2 Electronic version URL: http://journals.openedition.org/jsa/14752 DOI: 10.4000/jsa.14752 ISSN: 1957-7842 Publisher Société des américanistes Printed version Date of publication: 31 December 2016 ISSN: 0037-9174 Electronic reference Journal de la société des américanistes, 102-2 | 2016, « 102-2 » [Online], Online since 05 January 2017, connection on 26 February 2020. URL : http://journals.openedition.org/jsa/14752 ; DOI:10.4000/jsa. 14752 This text was automatically generated on 26 February 2020. © Société des Américanistes TABLE OF CONTENTS Articles Alfred Métraux : relectures transatlantiques Présentation Philippe Erikson Témoignages Daniel Métraux, Fernande Schulmann, Monique Lévi-Strauss and Simone Dreyfus-Gamelon Alfred Métraux y la utopía del Gran Chaco Federico Bossert Mission en temps de guerre : Alfred Métraux dans le Pilcomayo Lorena I. Córdoba Lengua y artefactos en la etnografía wichí de Alfred Métraux Rodrigo Montani Culture matérielle et changement : Alfred Métraux chez les Chiriguano Diego Villar Vestiges du passé. Alfred Métraux et les Čipaya de Carangas (1930-1931) Pablo F. Sendón El Métraux haitiano. La construcción de una etnología religiosa Fernando Giobellina Brumana Note Approche expérimentale de la navigation précolombienne dans les Antilles Benoît Bérard, Jean-Yves Billard, Thierry L’Etang, Guillaume Lalubie, Costantino Nicolizas, Bruno Ramstein and Emma Slayton Chronique Une première route dans le Transkutukú, terres jivaro. Quelques remarques sur le rapport entre ethnicité, territoire et développement économique au temps de la Révolution citoyenne (Équateur) Grégory Deshoullière Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 1 Comptes rendus COMBÈS Isabelle, Historia del pérfido Cuñamboy. La Cordillera chiriguana en los albores de la independencia de Bolivia Itinerarios/ILAMIS (Scripta autochtona, 16), Cochabamba, 2016, 231 p., ill. en coul., tabl., maps. Diego Villar CÓRDOBA Lorena (ed.), Dos suizos en la selva. Historias del auge cauchero en el Oriente boliviano Solidar Suiza/CIHA, Santa Cruz de la Sierra, 2015, 408 p., bibliografía, índice, mapas, grabados, anexo fotográfico y documental. Pilar García Jordán MESSINEO Cristina, Arte verbal qom: consejos, rogativas y relatos de El Espinillo (Chaco) Textos y comentarios de Mauricio Maidana, editorial Rumbo Sur/ethnographica, Buenos Aires, 2014, 208 p., mapas, fotos en blanco y negro, tablas. Emilio Robledo ALVARSSON Jan-Åke, Etnografía ‘Weenhayek Universidad de Uppsala, en coopération avec FI’WEN, Villamontes (Bolivie), 2012-2015, 10 vol. Alain Fabre Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 2 Articles Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 3 Articles Alfred Métraux : relectures transatlantiques Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 4 Présentation Philippe Erikson 1 Né quelques années avant Lévi-Strauss (1908-2009) et mort juste avant la parution du premier volume des Mythologiques, Alfred Métraux (1902-1963) compte assurément parmi les grandes figures de l’américanisme du XXe siècle. Même si, de son vivant, sa renommée a certainement pâti de l’ombre portée du structuralisme, cet immense savant, globe-trotter de la recherche anthropologique, n’en aura pas moins marqué l’histoire de la discipline d’une empreinte certes éparse, mais si originale qu’il est aujourd’hui encore malaisé d’en circonscrire l’étendue exacte et d’en jauger la profondeur. Un regard rétrospectif sur son œuvre semblait donc tout sauf superflu. 2 À l’occasion du cinquantième anniversaire de son décès, des chercheurs émanant des pays où il est né (Suisse), a travaillé (France, USA) et a enquêté (Argentine, Bolivie, Brésil) ont souhaité non seulement rendre collectivement hommage à la mémoire d’Alfred Métraux mais encore remettre à l’ordre du jour certaines des thématiques qui lui étaient chères. En parallèle à la traduction et à la réédition critique d’une partie de ses écrits1, a ainsi été organisée une série de colloques internationaux consacrés à une relecture attentive de l’œuvre foisonnante et atypique de cet érudit polyvalent. À raison d’une par an, ces rencontres ont eu lieu entre 2013 et 2015 dans le cadre d’un Projet international de coopération scientifique (PICS) franco-argentin financé par le CNRS et que ses porteurs – Diego Villar côté argentin et Philippe Erikson côté français – ont choisi d’intituler, à l’instar de ce dossier du Journal de la société des américanistes qui en constitue les actes partiels : « Alfred Métraux, relectures transatlantiques ». 3 À l’image de sa vie nomade et de son œuvre disparate, les événements organisés dans le cadre de ce projet franco-argentin centré sur Alfred Métraux se sont tous déroulés dans des pays différents, comme pour rendre plus iconique notre hommage à ce chercheur itinérant, citoyen du monde avant l’heure. Métraux, dont les carnets de notes et journaux de voyage ont tout ce qu’il y a de plus logiquement été intitulés Itinéraires, vécut en effet sans cesse « le pied à l’étrier » pour reprendre l’expression que lui et son ami Pierre Verger utilisaient rituellement dans leur correspondance (Métraux et Verger 1994). Dans sa nécrologie, Claude Lévi-Strauss (1964, p. 6) a pu dire de lui que : « Comme dans sa personne, il y eut dans sa vie quelque chose de joyeux, de primesautier, d’avidement gourmand, qui frappe dès les premiers débuts. Passé maître Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 5 à peine formé, ce chercheur ne [pouvait] se contenter d’une seule direction, d’un seul type d’études. » Quarante ans plus tard, Alain Monnier (2003, p. 20) soulignait de même que : « Le thème du balancement [auquel Métraux consacra son tout premier article] pourrait servir de symbole à la vie de son auteur, pris à la fois dans le mouvement d’un nomadisme perpétuel et dans celui d’un comparatisme intellectuel ; tous deux sont indissociables de l’état d’ethnologue, mais il les a sans doute vécus et pratiqués plus intimement et plus intensément que d’autres ». Son grand ami Leiris évoquera pour sa part : « cet homme […] complètement inadapté à la vie actuelle et qui roulait sa bosse partout sans jamais arriver à être satisfait : c’était franchement poétique » (Poitry 1995-1996, p. 8)2. 4 Rien d’étonnant donc à ce que notre PICS, véritable moveable feast académique, ait laissé une trace carbone conséquente. Le premier acte eut lieu à Paris (10-12 décembre 2013), à l’occasion du cinquantenaire de la disparition de Métraux. Les suivants se sont tour à tour tenus à Recife (17-18 décembre 2014), puis à Buenos Aires (3-4 décembre 2015), sur les lieux chéris de son enfance, comme pour des secondes funérailles ou une levée de deuil. Outre l’auteur de ces lignes, basse continue du projet, l’organisation scientifique en a été assurée à Paris par Jean-Pierre Goulard et Patrick Menget, à Recife par Renato Athias et Antônio Motta, à Buenos Aires, enfin, par Daniel Laponte et Diego Villar. Pas moins de trente-quatre intervenants ont pu s’exprimer lors de ces journées, certains à plusieurs reprises (voir liste infra). Un peu moins de la moitié (15) étaient basés en France, le reste argentins (9), brésiliens (7) ou venus d’autres pays (États-Unis, Paraguay, Suisse). 5 La publication de l’ensemble de ces communications ne pouvant, au mieux, relever que du vœu pieu, le choix a été fait de retenir en priorité les contributions argentines. Pour le reste, d’autres projets éditoriaux sont prévus, tant côté brésilien qu’européen. Par égards envers le caractère binational du projet, la moitié des textes originellement rédigés en espagnol a toutefois été traduite en français, avec l’amicale complicité de Mickaël Brohan. Le dossier ci-dessous, faute de pouvoir refléter de manière exhaustive toute la richesse et la diversité des communications présentées dans le cadre de nos « relectures transatlantiques », se propose donc à tout le moins d’en fournir un échantillon représentatif. Du tropisme argentin, découle certes un certain biais géographique, une certaine surreprésentation du Chaco avec les contributions de Bossert, Córdoba, Montani et Villar qui font la part belle aux Wichí, aux Toba et aux Chiriguano. Sendon et Giobellina nous entraînent, ensuite, chez les Chipaya dans les Andes et du côté du vaudou haïtien. Mais d’autres volets de l’œuvre restent encore en attente, et sans doute n’a-t-on pas encore fini d’entendre parler des incursions de Métraux en Océanie, en Afrique, au Brésil ou au Mexique… * * * 6 Au fil des ans, d’un débat à l’autre, d’un colloque au suivant, les échanges ont bien entendu réservé leur lot de surprises. Une des plus émouvantes est d’avoir incidemment appris qu’Atahualpa Yupanqui avait croisé le chemin de Métraux au début des années 1930. Le célèbre compositeur, poète, guitariste et chanteur argentin lui avait alors servi de guide pour se rendre chez les Indiens de la vallée d’Amaicha qu’il connaissait bien, sur des sentiers, à l’époque, difficilement praticables autrement qu’à dos de mule (Thanas 1983, p. 63 ; Pujol 2008, p. 131)3. Si l’amitié qui lia Métraux au Journal de la Société des américanistes, 102-2 | 2016 6 photographe Pierre Verger (son « presque jumeau »), au poète Michel Leiris ou à l’écrivain Georges Bataille (rencontré à l’école des Chartes en 1921) est assez bien connue et documentée (Métraux 1992), la rencontre avec « don Ata » l’est sûrement moins, quoi qu’à la réflexion une passion commune pour le folklore andin et l’engagement militant ne pouvait que les rapprocher. 7 En tout état de cause, les liens étroits qu’entretenait Métraux avec les milieux artistiques proches du monde de l’ethnologie reflétaient bien plus sa conception personnelle uploads/Societe et culture/ journal-de-la-socie-te-des-ame-ricanistes-2016-pdf.pdf

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