CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 31 mars 2017 à 14:18 Présentation de la
CONCEPTION ET MISE EN PAGE : PAUL MILAN 31 mars 2017 à 14:18 Présentation de la sociologie 1 L’invention de la sociologie : un contexte particulier L’Europe connaît au cours du XVIIIe siècle et surtout du XIXe des changements profonds. Ce contexte qui bouleverse l’ordre social conduit à s’interroger sur les facteurs du changement. A Le contexte évènementiel On dit souvent que la sociologie est "la fille des révolutions". Sur le plan politique, fille de la Révolution française ; sur le plan économique, fille des deux révolutions industrielles. Ces révolutions ont transformé la société et se sont accompagnées de l’apparition de maux préoccupants comme l’alcoolisme, la prostitution, la dé- linquance... A.1 Sur le plan politique La Révolution française, à travers les idées qu’elle véhicule, les réformes entre- prises, a détruit certains dogmes. Ainsi l’article premier de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen déclare : "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit". C’est la fin des trois ordres : clergé, noblesse, Tiers-État. Le droit de la famille est également profondément transformé : le mariage résulte d’un contrat civil et peut sous certaines conditions être dissolu. A.2 Sur le plan économique Les révolutions industrielles vont engendrer la "question sociale", le capitalisme en- gendre de profondes mutations dans le tissu social (misère de la classe ouvrière). Elles s’accompagnent d’une urbanisation qui entraîne des problèmes. Dickens dans "Les temps difficiles" décrit les grandes villes industrielles comme l’incarna- tion même de l’enfer... B Le contexte idéologique B.1 L’avènement de la raison Le XVIIIe est le "siècle des Lumières" (Rousseau, Voltaire, Montesquieu...). L’homme doit être au centre des connaissances (Kant écrivait : "Aie le courage de te servir de ton propre entendement"). En participant à la laïcisation de la société, le siècle des Lumières annonce l’émer- gence du scientisme et du positivisme. Le scientisme se définit comme la foi dans la toute puissance des sciences pour répondre à tous les problèmes humains. Le positivisme, doctrine développée par Auguste Comte, considère que la seule connaissance est celle des faits et de l’expérience scientifique. Les précurseurs de la sociologie s’efforcent d’appliquer les principes rationnels des sciences à l’analyse des phénomènes sociaux. OLIVIER MOREAU 1 ÉCONOMIE PREMIÈRE ES 2 LES GRANDS PRÉCURSEURS B.2 L’influence des idées politiques Le conservatisme est l’idéologie qui a la relation la plus étroite avec la naissance de la sociologie. Le conservatisme est un courant idéologique qui rassemble tous ceux qui dé- noncent les maux et les dysfonctionnements sociaux engendrés par les révolu- tions politique et industrielle et demandent le retour à une société de type tradi- tionnel. On distingue idéologie réactionnaire, conservatrice, progressiste et révolution- naire. Le conservatisme cherche à défendre les valeurs de la société traditionnelle : la religion, l’autorité, la parenté, la hiérarchie... 2 Les grands précurseurs A Auguste Comte (1798-1857) Il a "inventé" le mot "sociologie" qui vient du latin socio qui signifie société et du grec logie qui signifie science. A. Comte est le fondateur du positivisme : toute acquisition de connaissances doit se réaliser à partir de l’observation des faits pour en déduire a posteriori l’élaboration d’une théorie. L’observation des faits doit précéder toute proposi- tion théorique ou philosophique. Il s’oppose ainsi aux philosophes des Lumières qui énoncent des propositions sans les avoir préalablement confrontées aux faits. Il adopte donc une démarche hypothético-inductive, démarche qui part des faits pour parvenir à l’élaboration d’analyses théoriques. Les sociétés passent nécessairement par trois états successifs : un état théologique, un état métaphysique, un état positif. Un état théologique : "L’esprit humain se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux, dont l’in- tervention arbitraire explique toute les anomalies apparentes de l’univers" (Cours de philosophie positive). Les sociétés traditionnelles et primitives se représentent le monde et instituent des règles de vie sociale en référence à des religions mono- théistes ou polythéistes : par exemple, la pluie dépendrait du bon vouloir des Dieux (Les danses de la pluie). Un état métaphysique : les agents surnaturels sont remplacés par des entités abs- traites. La société française des XVIII et XIX siècles, en se laicisant, met en valeur les valeurs de la République (la liberté, l’égalité, la fraternité), la raison... Un état positif : l’esprit tente de trouver les lois d’évolution en s’appuyant sur le raisonnement et l’observation. B Alexis de Tocqueville (1805-1859) La société américaine représente à ses yeux le modèle idéal de la démocratie (De la démocratie en Amérique, 1835) en raison de causes historiques (un espace géo- graphique vaste et "vierge" de toute organisation économique et politique), de causes culturelles (puritanisme, esprit de liberté) et de causes institutionnelles (fédéralisme, décentralisation administrative du pouvoir). Démocratie et égalité OLIVIER MOREAU 2 ÉCONOMIE PREMIÈRE ES 3 L’AVÈNEMENT DE LA SOCIOLOGIE sont liées. Les positions ne se transmettent pas héréditairement, la mobilité so- ciale est possible. A terme cette fluidité sociale engendre une égalisation des conditions de vie. Cependant la démocratie est menacée par 4 dangers. • L’individualisme : ce repli sur soi-même peut être combattu par le développe- ment d’associations au plan local. • L’anarchie : quand les libertés des individus n’ont plus aucune limite, cela peut engendrer l’anarchie. C’est pour cette raison que dans une société démocra- tique, l’intériorisation de règles de vie par les individus est fondamentale, comme instrument de régulation sociale. • Le despotisme démocratique : dans une société démocratique, le peuple est repré- senté par des élus qui exercent le pouvoir politique. Ce principe de la démocra- tie représentative peut, au bout d’un certain temps transformer les individus en citoyens passifs (montée de l’abstentionnisme, désintérêt pour les débats...). • Le despotisme de la majorité : à force de se référer toujours à l’opinion publique, on finit par perdre une partie de son identité personnelle au profit de compor- tements et d’attitudes conformistes (il faut penser comme les autres). La ma- jorité peut brimer les minorités et restreindre la liberté individuelle (pratique fréquente des sondages d’opinion). C Karl Marx (1818-1883) Son analyse porte sur les sociétés de classe, caractérisées par la propriété privée des moyens de production. Il s’intéresse notamment au capitalisme anglais au XIXe. La propriété privée des moyens de production caractérise une société où s’opposent les détenteurs des moyens de production (la bourgeoisie) et ceux qui vendent leur force de travail (le prolétariat). L’affrontement des classes sociales est considéré comme le moteur de l’histoire et par conséquent du changement social. 3 L’avènement de la sociologie A Émile Durkheim (1858-1917) L’objet de la sociologie est le fait social. Les faits sociaux consistent " en des ma- nières d’agir, de penser et de sentir extérieures à l’individu, et qui sont douées d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui " (Les règles de la méthode sociologique). D’après cette définition, les faits sociaux se distinguent donc par deux caractéris- tiques : l’extériorité et le pouvoir coercitif. L’extériorité par rapport aux consciences individuelles : les faits sociaux existent en dehors de nous. Ils préexistent avant notre naissance et perdurent après notre mort. Le pouvoir coercitif : les faits sociaux exercent sur les individus une contrainte si forte qu’ils s’imposent à eux. Par exemple, nous ne sommes pas obligés de nous habiller tous de la même manière ou de parler la même langue, mais si nous ne tenons aucun compte des usages vestimentaires et langagiers en vigueur, nous risquons de provoquer le rire, la mise à l’écart. OLIVIER MOREAU 3 ÉCONOMIE PREMIÈRE ES 3 L’AVÈNEMENT DE LA SOCIOLOGIE Un fait social est normal est normal quand il est général dans une société dé- terminée à un moment précis de son développement ; c’est donc la fréquence statistique d’un fait social qui lui donnera le caractère normal ou pathologique. Le suicide, le crime sont des faits normaux, car constatés à toutes les époques et dans tous les lieux avec une certaine régularité statistique. Le suicide dépend de forces extérieures aux individus et en particulier de causes sociales. Les faits sociaux s’expliquent par des faits sociaux ; le suicide ne dépend pas essentiel- lement de facteurs psychologiques : il dépend surtout des liens qui rattachent l’individu à la société (situation matrimoniale, situation par rapport à l’emploi, à la religion...). La sociologie de Durkheim est qualifiée de holiste. On oppose holisme (Dur- kheim) et individualisme méthodologique (Weber). Pour Durkheim, ce ne sont pas les individus qui peuvent expliquer la réalité so- ciale, mais c’est bien la société qui, par l’intermédiaire du pouvoir de coercition des faits sociaux, influence et explique le comportement des individus. Le fait d’être jeune entraîne une propension à écouter un certain type de musique. Selon lui, le sociologue doit étudier la société sous un angle macro sociologique. Son approche déterministe est une approche qui met en valeur les contraintes so- ciales qui pèsent sur les individus en les influençant dans leur manière de penser et d’agir, même s’ils n’en sont pas conscients. Il se pose la question de savoir comment les individus parviennent à vivre en- semble de manière solidaire et à constituer une société (le lien social). uploads/Societe et culture/ e-1es-11-presentation-sociologie.pdf
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- Publié le Sep 08, 2021
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