CENTRE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE DE TIZI OUZOU ; EHS EN PSYCHIATRIE FERNANE HANAF
CENTRE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE DE TIZI OUZOU ; EHS EN PSYCHIATRIE FERNANE HANAFI OUED AISSI ; SERVICE DE PSYCHIATRIE DU Pr A. ZIRI. SYNDROME CATATONIQUE Préparé par : Dr H. BENSAFIA. Médecin résident. SYNDROME CATATONIQUE PLAN I. INTRODUCTION II. HISTORIQUE III. SYNDROME CATATONIQUE SELON LE DSM IV IV INTERET V . EPIDEMIOLOGIE VI . ETUDE CLINIQUE VII . FORMES CLINIQUES VIII . DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE IX . DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL X . ASPECT MEDICO LEGAL XI . HYPOTHESES NEUROPHYSIOLOGIQUES XII . PRISE EN CHARGE XIII . ÉVOLUTION XIV . CONCLUSION XV . BIBLIOGRAPHI I. INTRODUCTION Etymologiquement, le mot catatonie vient du grec « kata »vers le bas et « tonus » tension La catatonie est un syndrome psychiatrique s'exprimant à la fois dans la sphère psychique, et motrice. Y sont généralement associés ces signes : - Le négativisme c'est à dire l'opposition à toute proposition, le "refus de tout contact avec autrui et avec le réel", ainsi que le définit Henri Ey. Cela peut comprendre, un refus du regard, un mutisme, une anorexie, un apragmatisme total. - La passivité : paradoxalement, le sujet peut également avoir occasionnellement des attitudes d'acceptation passive, par suggestibilité. - Le syndrome moteur, perte de l'initiative motrice, raideur généralisée, attitude figée, résistance active aux tentatives de mobilisation. Parfois, on observe le syndrome de la catalepsie ou flexibilité cireuse, le patient garde les attitudes imposées par autrui même lorsqu'elles sont inconfortables (c'est par exemple le signe de l'oreiller : la tête reste soulevée lorsqu'on retire l'oreiller. On peut observer des phénomènes parakinétiques (maniérisme, stéréotypies, pathétisme, impulsions), une écholalie, écho praxie.... Parfois, l'évolution est ponctuée par des accès d'agitation psychomotrice soudaine, par des crises clastiques. - Symptômes somatiques associés : signes de dysautonomie : troubles tensionnels, œdèmes des membres inférieurs, sueurs profuses, cyanose des extrémités, hypersalivation II. HISTORIQUE La catatonie, du grec ancien Catoch, a été décrite pour la première fois dans la littérature anglaise par Philip Barrough en 1553 dans son observation d’un patient stuporeux intitulé “ Of congelation or taking ”. D’autres descriptions de patients catatoniques suivront dans l’école anglaise et particulièrement celle faite en 1850 par Henry Monro. En 1874, Karl Kahlbaum définissait la catatonie comme étant “ une maladie cérébrale qui affecte un cours cyclique, variable, dans lequel les symptômes psychiques ont l’aspect de la mélancolie, de la manie, de la stupeur, de la confusion et, enfin, de la démence, l’une ou l’autre de ces phases pouvant faire défaut. Cette affection comporte comme manifestations essentielles, à côté des symptômes psychiques, des phénomènes du système nerveux moteur ”. E. Kraepelin n’en reconnaissait pas la composante affective ou thymique et réduisait la catatonie à un trouble moteur spécifique de la schizophrénie. Il a été suivi par Bleuler qui associait la catatonie à un stade d’évolution de la schizophrénie (schizophrénie catatonique). La dualité catatonie/schizophrénie avait été remise en cause, suite aux travaux de l’école de Chicago dans les années 70, et aussi à la découverte de l’efficacité des benzodiazépines et de la sismothérapie dans le traitement des états catatoniques III. SYNDROME CATATONIQUE SELON DSM IV Selon DSM IV la catatonie est considérée comme un type de schizophrénie parmi la paranoïde, la désorganisée, le type indifférencié et le type résiduel. Donc pour retenir un type catatonique il faut avoir au moins deux des manifestations suivantes : - Immobilité motrice se manifestant par une catalepsie ou une stupeur catatonique. - Activité motrice excessive (stérile). - Négativisme extrêmes ou mutisme. - Particularités des mouvements volontaires se manifestant par des positions catatoniques (maintien volontaire d’une position inappropriée ou bizarres), des mouvements stéréotypés, des maniérismes manifestes ou des grimaces manifestes. - Echolalie ou echopraxie. Et aussi, utilise dans les troubles de l’humeur comme une spécification décrivant l’épisode actuel plus récent. V. INTERET DE LA QUESTION Urgence psychiatrique médicale où le pronostic vital peut être mis en jeu. - Nécessité d’un diagnostic rapide et d’un traitement adéquat. - La prise en charge thérapeutique efficace a fait régresser la fréquence de ce trouble qui demeure grave. - C’est un syndrome non spécifique mais caractéristique de certaines formes schizophréniques. - D’étiologies multiples (infectieuse, toxique, démentielle). - Possibilité d’existence d’une agitation furieuse qui poserait un problème médico-légal. - - V. EPIDEMIOLOGIE L’incidence de la catatonie dans la population mondiale est inconnue. Les rares études épidémiologiques parues, rapportent une grande disparité à travers le monde ce qui peut suggérer d’une part, que la survenue de ce syndrome est différente d’une région à l’autre et d’autre part, qu’il est parfois sous diagnostiqué. Benegal et al rapportent une plus grande fréquence en Inde par rapport à l’Europe et à l’Amérique du nord. Selon Kruger et AL, la prévalence actuelle de la catatonie en Europe serait de 7 à 15 % des admissions psychiatriques. L’importance de cette donnée est de taille surtout, si l’on sait que la catatonie peut se compliquer d’une évolution fatale et qu’elle peut être traitée efficacement. VI. ETUDE CLINIQUE A. SYNDROME PSYCHOMOTEUR STUPEUR E NEGATIVISME et L ‘OPPOSITIONISME LA CATALEPSIE LA PASSIVITE ET LA SUGGESTIBILITE HYPER KINESIE LE MANIERISME B. LE SYNDROME SOMATIQUE A. Syndrome psychomoteur 1. La stupeur : C’est un état d’immobilité absolue où les signes négatifs prédominent (suspension complète et globale de toute activité psychique et motrice). Dans son aspect le plus typique le catatonique est figé comme une statue, soit couchée sur le flanc, soit accroupi dans une attitude fœtale, soit debout tête baissée. Aucun signe de vie dans habitus extérieur, il demeure pétrifié, totalement retranché de son entourage, inaccessible, comme mort. Toute tentative de mobilisation, d’interrogation, d’alimentation échoue. Sous son apparence inanimée il existe une intense activité négativiste. 2 .Le négativisme et l’oppositionisme : Le négativisme est un symptôme caractéristique de la catatonie où il s’exprime par la résistance oppositionnelle aux tentatives de mobilisations des segments corporels, la fixité de l’ attitude ,le mutisme et au maximum le refus alimentaire et la rétention d’urines et de matières. Le négativisme peut être : Passif : inertie permanente devant les ordres donnés, mais aussi devant les besoins physiologiques (négativisme de BLEULER) avec miction et défection à la sonde et alimentation à la sonde. Actif : s’exprime dans un oppositionisme agressif qui à un point extrême peut amener le patient à accomplir systématiquement le contraire des sollicitations dont est l’objet. Peut se présenter sous formes de manifestation mineures mais très significatives: Refus de la main tendue Occlusion des paupières Raidissement à l’approche d’autrui et entêtement à ne pas s’ assoire Bras croisés et haussement des épaules Quand aux grandes manifestations, elles constituent des actions violentes défensives ou offensives (accès de fureur ,refus alimentaire. Le contrarisme : peut se manifester par une mimique vaguement ironique, comme il peut se manifester sous forme atténuée de l’indécision négativiste dans ce cas le malade réagit aux ordres mais tardivement avec une hésitation, une incertitude, il commence un acte puis l interrompt, le corrige, revenant sur ses pas à maintes reprises. 3. La catalepsie : Est un trouble psychomoteur du tonus et de l’initiative motrice Dans les formes rigides avec prise d’attitudes figées sur un fond de rigidité musculaire, raideur fixée parfois pendant des mois, c’est une forme qui actuellement rare. Dans la catalepsie cireuse réalise le tableau classique associant passivité et conservation des attitudes, chaque posture imposée tend à se maintenir, le bras reste tendu indéfiniment, tête immobile sans se poser sur un oreiller « signe de l’oreiller psychique » 4 .La passivité et la suggestibilité: S’intrique paradoxalement au négativisme la passivité est l’obéissance automatique aux injonctions de l’entourage parfois le malade reproduit immédiatement, les paroles, gestes et la mimique de l’interlocuteur écholalie echopraxie et echomimie, sur ce fond de passivité survient un état de flexibilité cireuse c’est une plasticité musculaire persistante 5. Hyper kinésie : Regroupant les stéréotypies et les impulsions. Para kinésie: sont des mouvements répètes inlassablement sans but adapté qui viennent suspendre un comportement en cours ou ponctuer le discours du sujet, on a ; - Stéréotypies mimiques paramimie : grimaces, clignements des yeux, tics. - Stéréotypie d’ attitudes :le sujet se tient indéfiniment dans des positions parfois inconfortables souvent paradoxales ,accroupissement, station debout sur la pointe des pieds, tête renversée ,poings crispés. - Stéréotypies gestuelles : se frotter le genou, se moucher indéfiniment grincer les dents, frictionner les mains, lisser les cheveux, frotter le front. - Stéréotypies d’actes plus complexes : se lever ou s’assoire de telle manière, balayer sans arrêt et sans raison, faire toujours le même trajet, pratiquer certains rites de tables ou de toilette, tout acte ayant un sens en soi mais sans indication d’utilité. Stéréotypies verbales: répétition de mots ou de phrases. Les impulsions: c’est des décharges psychomotrices soudaines et énigmatiques qui poussent le sujet à des actes irraisonnés et souvent brutaux ou dangereux , souvent ce sont de brusques mouvements de fuite, d’ agitation désordonnée ou de soudains accès de colère, sur le plan verbal , elles se manifestent sous formes de coprolalie , de vocifération .voire même des actes auto agressifs (suicides, uploads/Sante/ syndrome-catatonique.pdf
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- Publié le Fev 03, 2022
- Catégorie Health / Santé
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