Station d’épuration des eaux usées Prévention des risques biologiques © INRS, 2

Station d’épuration des eaux usées Prévention des risques biologiques © INRS, 2013. Conception graphique et mise en pages : Alain Riff L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) Dans le domaine de la prévention des risques professionnels, l’INRS est un organisme scientifique et technique qui travaille, au plan institutionnel, avec la CNAMTS, les Carsat, Cram, CGSS et plus ponctuellement pour les services de l’État ainsi que pour tout autre organisme s’occupant de prévention des risques professionnels. Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires qu’il met à la disposition de tous ceux qui, en entreprise, sont chargés de la prévention : chef d’entreprise, médecin du travail, CHSCT, salariés. Face à la complexité des problèmes, l’Institut dispose de compétences scientifiques, techniques et médicales couvrant une très grande variété de disciplines, toutes au service de la maîtrise des risques professionnels. Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : publications (périodiques ou non), affiches, audiovisuels, multimédias, site Internet… Les publications de l’INRS sont distribuées par les Carsat. Pour les obtenir, adressez-vous au service Prévention de la caisse régionale ou de la caisse générale de votre circonscription, dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure. L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constituée sous l’égide de la CNAMTS et soumise au contrôle financier de l’État. Géré par un conseil d’administration constitué à parité d’un collège représentant les employeurs et d’un collège représentant les salariés, il est présidé alternativement par un représentant de chacun des deux collèges. Son financement est assuré en quasi-totalité par le Fonds national de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail (Carsat), les caisses régionales d’assurance maladie (Cram) et caisses générales de sécurité sociale (CGSS) Les caisses d’assurance retraite et de la santé au travail, les caisses régionales d’assurance maladie et les caisses générales de sécurité sociale disposent, pour participer à la diminution des risques professionnels dans leur région, d’un service Prévention composé d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité. Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention des risques professionnels et s’appuyant sur l’expérience quotidienne de l’entreprise, ils sont en mesure de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en œuvre des démarches et outils de prévention les mieux adaptés à chaque situation. Ils assurent la mise à disposition de tous les documents édités par l’INRS. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction, par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle). Station d’épuration des eaux usées Prévention des risques biologiques ED 6152 avril 2013 Ce guide a été rédigé par un groupe de travail animé par l'INRS et comprenant des professionnels du secteur de l'épuration des eaux ainsi que des préventeurs de Carsat (Caisse d'assurance retraite et de santé au travail) et de Cram (Caisse régionale d'assurance-maladie) : Isabelle Balty INRS, Véronique Caron INRS, Michel Charvolin Carsat Normandie, Jérôme Cluzeau Ofce International de l’Eau (OIEau), Christine David INRS (animatrice du groupe), Hubert Delepaut Carsat Nord-Picardie, Philippe Duquenne INRS, Brigitte Facon Cram Ile-de-France, Elise Lecornet Véolia Eau, Roland Rapp INRS, Olivier Schlosser Suez-Environnement, Philippe Simon Saur, Roland Werlé INRS. 1. Risques biologiques en station d’épuration 1.1 AGENTS BIOLOGIQUES PRÉSENTS DANS LES EAUX USÉES ......................................................06 1.2 EXPOSITIONS ..........................................................................08 1.3 EFFETS SUR LA SANTÉ...................................................... 10 2. Mesures de prévention selon les étapes de l’épuration 2.1 ARRIVÉE DES EFFLUENTS................................................. 11 2.2 PRÉTRAITEMENT....................................................................13 2.3 TRAITEMENT DES EAUX .....................................................15 2.4 TRAITEMENT DES BOUES ...................................................17 2.5 SITUATIONS DE TRAVAIL .................................................. 20 3. Mesures de prévention générales 3.1 PROTECTIONS COLLECTIVES............................................23 3.2 PROTECTIONS INDIVIDUELLES ...................................... 24 3.3 MESURES D’HYGIÈNE ...........................................................25 3.4 FORMATION ET INFORMATION DU PERSONNEL ........................................................................27 Conclusion Annexe ASSAINISSEMENT DE L’AIR ET VENTILATION............................................................................ 28 • 5 • L e personnel travaillant en station d’épuration des eaux usées est exposé aux dangers liés aux produits chimiques (H2S, ammoniac…), aux espaces connés, aux atmosphères explosives, aux chutes de hauteur, etc. Il est également exposé à des agents biologiques (les micro-organismes, leurs toxines et leurs composants – en particulier les endotoxines) présents dans les eaux, les boues, sur les surfaces et dans l’air. Certains de ces agents biologiques peuvent entraîner des pathologies respiratoires ou digestives. Ce document fournit des explications sur les agents biologiques et la façon dont le personnel peut être exposé (par contact, ingestion ou inhalation). Ensuite, pour chaque étape (arrivée des effluents, prétraitement, traitement des eaux et traitement des boues), sont décrits les principaux procédés exposant le personnel aux agents biologiques et les mesures de prévention qu’il convient de mettre en place pour limiter cette exposition, en tenant compte des autres risques associés. Les mesures de prévention concernant des situations de travail communes à toutes les étapes sont traitées par la suite (usage du jet d’eau, opérations de maintenance). En n de document, sont rassemblées les mesures de prévention collectives (capotage, ventilation générale) et individuelles (équipements de protection individuelle, mesures d’hygiène) devant être respectées pour assurer la prévention des risques biologiques. • 6 • • • a l es eaux usées arrivant en station d’épuration peuvent provenir du réseau d’eau pluviale, des habitations (WC, douches, éviers…), des hôpitaux, des industries (papetière, agroalimentaire, pharmaceutique, chimi- que…), de la restauration, d’abattoirs, d’élevages, etc. L’eau peut donc contenir des micro-organis- mes d’origine environnementale, humaine, ani- male ou industrielle. Certains de ces micro-orga- nismes vivent et se nourrissent en dégradant les polluants présents dans l’eau. Cette propriété est exploitée dans les stations d’épuration, qui four- nissent les conditions favorables à la croissance des micro-organismes connus pour dégrader les polluants carbonés ou azotés. En n d’épuration, les boues sont séparées de l’eau traitée qui est rejetée dans un cours d’eau avoisinant ou en mer. Les boues sont traitées et peuvent suivre différen- tes lières comme l’épandage, le compostage, la digestion ou l’incinération (gure 1). 1.1 AGENTS BIOLOGIQUES PRÉSENTS DANS LES EAUX USÉES Parmi les agents biologiques présents dans les eaux usées, certains micro-organismes (bactéries, moisissures, virus, parasites), leurs composants (en particulier les endotoxines) ou les toxines qu’ils produisent, peuvent présen- ter des risques pour la santé des salariés tra- vaillant en station d’épuration. Les eaux usées contiennent notamment une flore intestinale plus ou moins pathogène selon sa provenance (habi- tats, crèches, hôpitaux…) et selon les épidémies saisonnières (gastro-entérites…). En station, ces micro-organismes, leurs toxines ou composants se trouvent dans les eaux usées, mais également dans les boues (liquides, pâteuses ou sèches), les eaux traitées rejetées dans le milieu naturel et les surfaces en contact avec l’eau ou les boues. Les agents biologiques peuvent également être pré- sents dans l’air ambiant sous forme d’aérosols. Ces bioaérosols sont des suspensions de goutte- lettes ou de particules générées,par exemple,par des jets d’eau à haute pression, une chute d’eau, une injection d’air dans l’eau ou un soufflage d’air sur une surface contaminée, etc. Risques biologiques en station d’épuration • 7 • stockage mousse et flottants clarificateur canal de comptage bassin d'orage local d'exploitation rivière local de traitement des boues local de stockage des boues ARRIVÉE DES EFFLUENTS EAU TRAITÉE dessableur dégraisseur dégrillage poste de relèvement stockage des sables stockage des graisses bassin d'aération regard de dégazage poste de recirculation/ extraction des boues Dépotage de matières de vidange ou de curage 4 1 2 3 Les effluents arrivent en station après relèvement et les matières de vidange ou de curage sont amenées par camions. L’eau est prétraitée par dégrillage, dessablage, dégraissage. L’eau subit un traitement biologique avant d’être rejetée dans un cours d’eau. Les boues résiduaires sont traitées et stockées avant leur évacuation EXEMPLE DE STATION DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES URBAINES PAR BOUES ACTIVÉES. gure 1 2 4 3 1 • 8 • • • dégrillage stockage des sables stockage des graiss 2 Les micro-organismes sont très nombreux et il est impossible de les identier de façon exhaustive. On trouve notamment des bactéries responsables de troubles digestifs (salmonel- les, Escherichia coli…), de troubles respiratoires (légionnelles…) ou encore de surinfection des plaies (staphylocoques, Clostridium…). Certaines bactéries dites « Gram négatif » possèdent à leur surface des molécules appelées endotoxines, qui sont libérées lorsque la bactérie se divise ou meurt. Ces endotoxines, résistantes dans l’envi- ronnement, persistent après la mort de la bacté- rie et sont responsables, en particulier, de trou- bles respiratoires par inhalation. Des virus peuvent également résister dans l’environnement des stations [1]. Parmi la centaine de virus humains capables de contami- ner les boues et les eaux usées,les plus représen- tés sont les virus de gastro-entérites. Le virus de l’hépatite A peut aussi être présent. Parmi les autres micro-organismes retrou- vés en station d’épuration, des parasites, comme certains protozoaires (Giardia, uploads/Sante/ step.pdf

  • 50
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Fev 19, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
  • Taille du fichier 7.7679MB