~ 1 ~ SERAING, OUGRÉE, JEMEPPE au passé Dépôt: Ougrée 1 Trimestriel: nº6 – 1995

~ 1 ~ SERAING, OUGRÉE, JEMEPPE au passé Dépôt: Ougrée 1 Trimestriel: nº6 – 1995-96 100 F. éd. resp. Luce Minet 4102 Seraing Avec l'appui de l'Administration communale de Seraing Souvenirs des années 30 - 50 : Antoinisme, Hôpitaux, Théâtre en wallon, etc. Illustrations de la couverture: L'hôpital Cockerill (dessin de G. Nollomont); caricature extraite de l'Album-Souvenir de l'entraide du personnel de Cockerill pendant la guerre 40-45, 1945 (doc. Mme Proyard); extraits d'articles de journaux (non précisés) sur A. Nollomont et A. Schoonbroodt (Mme Nollomont); l'emblème du culte antoiniste. ~ 2 ~ Présentation de la revue Au sixième numéro de la revue, il est temps de faire un premier bilan et de compléter la présentation. Au moyen d'un langage proche du langage parlé, les récits retracent aussi bien les petits que les grands événements des années 30-50. Malheureusement, ceux qui ont mal vécu cette période acceptent rarement de témoigner. Pour les anciens, c'est un rappel nostalgique des bons et des moins bons moments de leur vie. Pour les générations qui ont suivi, c'est entre autres une référence pour aborder certains problèmes actuels de la vie quotidienne. La revue apporte également une contribution à l'histoire de la région et propose un matériel pour enchanter les enfants tout en les éduquant. La revue est mise en oeuvre par Michel Nejszaten, aidé de Luce Minet, dans le cadre de l'ASBL Vivre... S (histoire locale, alimentation saine, activités théâtrales). Georges Nollomont illustre les articles grâce à son talent de dessinateur. Quelques anciens de l'entité se dévouent pour écrire régulièrement des articles ou répondre aux questions pour alimenter les thèmes de la revue (Mme Caljon-Gob, Mme Résimont, M. Dillmann, M. Lambou, M. Dirick, Mme N. Haufman et d'autres qui signent avec les initiales de leur nom1). Faut-il préciser que cette activité est bénévole ? La revue est tirée en moyenne à 800 exemplaires: les quatre premiers numéros sont épuisés. Le prix de la revue couvre les frais: impression, diffusion (timbres, avis de parution), téléphone, etc. et permet de financer des activités comme les Rencontres. Des lecteurs souhaitent se procurer les trois premiers numéros qui sont épuisés. Deux obstacles empêchent une réédition: 1) les photos doivent être tirées à part, du coup l'assemblage et l'agrafage doivent être réalisés manuellement; 2) plus tout le travail de diffusion qui suit. Par conséquent, la réédition n'est pas à l'ordre du jour pour le moment. Cependant, on peut emprunter ces exemplaires dans les bibliothèques de la commune. Malgré les aides importantes, l'ensemble de la réalisation de la revue est trop contraignant pour qu'on soit en mesure d'envisager une parution à long terme. Une autre formule devra être mise au point dès le n10. Pourtant, il reste beaucoup de thèmes à explorer, et puis, les années 50-70 méritent également d'être traitées. Les prochains thèmes prévus: Seraing-Radio, le Val-St-Lambert, la sidérurgie et les mines, le petit commerce, le football, la prise du fort de Boncelles en 40; éventuellement: le rôle de la femme, le logement, le cinéma, la gymnastique, l'école, les chorales, etc. Pour pouvoir mieux utiliser les cinq premières revues, paraîtront en janvier 1996: - Un index des matières (comprenant plus de cent rubriques: nourriture, mines, résistance, quartiers de l'entité, les voisins, etc.) - Une liste des personnalités citées. - Les illustrations (et annonces). - Une table des matières (titres et sous-titres complets). Ce numéro spécial d'une vingtaine de pages ne pourra être obtenu que sur commande au prix de 50 F à verser au CCP n000-0516905-06 de L. Minet rue de l'Enseignement, 213 à 4102 Seraing. 1 Si tout le monde n'est pas cité, c'est pur oubli. Qu'on nous excuse ! ~ 3 ~ L'antoinisme Le culte antoiniste, né à Jemeppe, avait ses racines dans la population et rencontrait un large écho. Par conséquent, il a sa place dans l'histoire de la région. A chacun de se faire une opinion. Souvenirs de Mme Ghislaine Dumont Desservante du Temple antoiniste de Jemeppe Je suis née à Jemeppe en 1928, dans une famille antoiniste du côté paternel et maternel, où l'on avait connu le Père Antoine. J'ai eu la polio à cinq ans, on m'a soignée par la foi et cela m'a aidée. Mon père est mort d'une crise cardiaque à 36 ans; avec moi qui ne marchais plus, ma mère a été confrontée à de dures épreuves, mais elle a su les surmonter grâce à la foi et à l'Enseignement antoiniste qu'elle pratiquait dans sa vie de tous les jours. Ma soeur et moi avons été élevées dans ces principes et nous lui en avons été reconnaissantes. Dans la vie, rien ne va tout seul, le fait de prendre les difficultés du bon côté, d'avoir des pensées positives aide à la réalisation de nos souhaits. "Les plaies du corps sont la conséquence des plaies de l'âme, de son imperfection." Un malade qui a un bon moral hâte sa guérison, c'est reconnu par la science. Nous croyons à la réincarnation et savons que notre vie actuelle est le résultat de nos vies antérieures et détermine les vies suivantes. A la mort, nous revoyons notre vie, nous reconnaissons nos erreurs et choisissons de revenir pour payer nos dettes. La maladie peut être le résultat d'une action négative dans cette vie ou dans une vie passée. La réincarnation permet de surmonter la peur de la mort et de mieux accepter les deuils. Au début de l'antoinisme, il n'y avait pas de lois sociales, les pauvres, les ouvriers n'avaient pas toujours les moyens d'aller chez le médecin et préféraient se faire soigner par le Père Antoine ou ceux qui l'ont suivi. Ils avaient la "foi du charbonnier", nous dirons plus de croyance que de nos jours où tout est raisonné, calculé. Les personnes qui viennent au Temple pour maladie sont aidées selon leur foi, nous laissons le libre arbitre pour le recours au médecin, comme pour absolument tout. La pratique de l'enseignement antoiniste aide chacun à comprendre et à accepter ses épreuves, qu'elles soient d'ordre physique, matériel ou moral. "Tout effet a une cause". Je pense que la vie des années passées était plus agréable, il y avait plus de contacts, plus de fraternité, de solidarité. Maintenant, chacun vit pour soi, en général. La technologie, les machines, les cartes suppriment les rapports humains. Faire ses courses en grande surface, par exemple, ne donne lieu à aucun contact. Nous avons vécu avec mes grands-parents, il ne nous serait jamais venu à l'idée de les mettre dans un home. Je ne jette pas la pierre aux jeunes qui doivent le faire, la vie est devenue trop stressante, trop matérialiste. Il faudra des changements. Prenons le cas des déchets, il n'y en avait quasi pas; avant, on polluait peu. Prenez la santé, on était plus résistant dans le temps, la nourriture était meilleure, on n'allait pas souvent chez le médecin. Dans les années 50, il y avait du travail pour tout le monde, la vie était plus facile et les besoins sont devenus plus grands. A présent, tout cela ne suit plus et c'est le drame. Conclusion Mais nous ne pouvons plus vivre de cette façon-là, tout passe ! L'important est de revenir aux vraies valeurs, c'est- à-dire de vivre plus spirituellement, moins égoïstement. "Aimer son prochain comme soi-même" a été dit il y a deux mille ans et est encore bien loin d'être compris et pratiqué ! ~ 4 ~ Souvenirs de Madame Irma Wera (Jemeppe) Bien se nourrir J'ai toujours su bêcher comme un homme; aujourd'hui, à 81 ans, je ne bêche plus, mais je plante et j'entretiens un grand jardin. Pour la santé, le plus important est de manger sain, des choses simples. Ma mère, qui avait été à la mine, faisait encore le ménage à 95 ans et quand je rentrais du travail, elle me disait: "J'ai brossé le devant et le derrière". "Mais vous l'avez encore fait hier!" "Il faut bien que je m'occupe..." Elle n'allait jamais chez le docteur, ils avaient tout de bon, un grand terrain (on habitait à la campagne) avec des légumes, des arbres fruitiers, des plans de rhubarbe. On passait et on arrachait un bout qu'on croquait, c'était du naturel; les poussières de l'Espérance faisaient un bon engrais, disait-on ! Mon père a été pendant 51 ans à la mine, il est mort à 86 ans, d'un accident cérébral. C'était une fleur de brave homme, il est venu finir sa vie près de moi, je l'ai soigné jusqu'à sa mort; je me suis aussi occupée de ma mère, mais je sais que mes enfants ne pourront en faire autant pour moi, et pourtant nous, on s'aime beaucoup. Et puis, je ne veux gêner personne. Mes enfants ont toujours été bien nourris, je ne craignais pas qu'ils attrapent la tuberculose comme certains avant guerre. On avait les moyens de leur payer des beefsteaks grands comme cela, et toujours les légumes frais du jardin. Dans la rue, on m'appelait dès qu'il y avait un lavement ou une injection à faire, ou en cas de brûlures. J'avais le rôle d'une infirmière; uploads/Sante/ seraing-ougree-jemeppe-au-passe-no-6-1995-96.pdf

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  • Publié le Nov 09, 2022
  • Catégorie Health / Santé
  • Langue French
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